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Valdea, voyage vers l'inconnu de Shaam



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Informations

» Auteur : Shaam - Voir le profil
» Créé le 13/07/2012 à 23:15
» Dernière mise à jour le 13/07/2012 à 23:19

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de Pokémon inventés   Région inventée   Sinnoh

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27 - Pendant ce temps... [2/2]
Pendant ce temps, à Vestigion.
C'était une autre journée qui s'annonçait plus ou moins laborieuse pour Yolène Floyd. En effet, comme souvent la rousse aux yeux bleus était en train d'aider ses parents à la ferme. Elle entendit la voix de sa mère un peu au loin.

- Yolène, les Ecrémeuh n'ont toujours pas leurs rations !
- Oui je sais, j'arrive...

A voir Yolène, on n'aurait guère l'impression qu'elle s'adonnait à une occupation pareille, pourtant c'était le cas. Elle s'y était habituée depuis son enfance ; quand elle n'était pas à l'école, elle passait une bonne partie de ses vacances à la ferme. La rousse aux yeux bleus n'éprouvait donc pas d'inimité ou d'aversion envers les tâches parfois éprouvantes ou routinières et s'était même bâti un corps plutôt robuste mais préservait tout de même ses formes féminines. L'effort physique et la sueur étaient de rigueur et beaucoup d'adolescentes et de femmes refuseraient de s'essayer à ce genre d'activités.

Yolène vivait juste avec ses deux parents, Roger et Virginie Floyd. Un couple qui avait eu sa fille assez tard, alors qu'ils étaient proches de la quarantaine, et qui avait choisi d'adopter le style de vie paysan bien que techniquement ils étaient toujours à Vestigion.
Yolène n'avait ni frère ni sœur. Au cours de son enfance, cette absence de personnes du même âge dans son entourage faisait qu'elle cherchait souvent à combler ce vide à l'école. Ainsi elle faisait preuve d'aptitudes sociales très développées dès son jeune âge. Elle était toujours celle à faire le premier pas, qui faisait souvent de nouvelles rencontres et nouait rapidement de nouvelles amitiés. Même si toutes ses relations ne duraient pas, la rousse était toujours disponible pour faire de nouvelles connaissances.
Yolène, c'était l'amie de toutes et tous. Les demoiselles belles et populaires, les filles marginalisées et effacées, les garçons mignons et avenants, les chenapans vulgaires et violents... bien entendu, cela ne débouchait pas toujours sur des situations plaisantes et il lui est arrivée nombre de fois de se disputer voire se bagarrer, d'entendre des propos blessants, subir des farces... en effet, en parallèle avec ses habiletés sociales, Yolène était devenue plutôt naïve et faisait confiance à n'importe qui ce qui n'était pas sans se retourner contre elle, mais jamais au point de la rendre réticente aux interactions avec les autres.
Son caractère ouvert et sympathique, elle le tenait aussi en partie de ses parents. Ce qui était un peu paradoxal mais Roger et Virginie accueillaient régulièrement chez eux des voisins, des amis, et parfois même des voyageurs qui passaient à côté de la maison.

Yolène n'avait pas envie de passer toute sa vie à la ferme. Après déjà plusieurs années passées avec ses parents dans leur petit domaine, elle commençait à se lasser de cette activité et voulait tenter autre chose. Quoi au juste, elle ne savait pas encore.

Yolène venait de nourrir les Ecrémeuh. Elle s'accorda un moment de répit et se perdit dans ses pensées. Elle se remémora le concours à Unionpolis, ainsi que l'attaque du centre commercial à laquelle elle avait pris part en compagnie de ces deux dresseurs professionnels. Elle aurait bien aimé les côtoyer davantage, elle apprenait plein de choses avec eux. La rousse aurait aimé les recontacter pour les revoir mais n'allait tout de même pas les faire venir jusqu'à Vestigion. Et faire le trajet jusqu'où ils se trouvaient aurait l'air vraiment étrange.
Maxime était assez mignon et gentil. Desmond n'était pas un mauvais garçon mais pour Yolène, il se la jouait un peu mystérieux et n'était pas très accessible. Elle soupira, regrettant de ne pas pouvoir revoir le brun et son ami.

Vers midi, elle alla prendre une douche puis déjeuna avec ses parents qui discutèrent alors de choses et d'autres.

- Yolène, dit Roger, il y a la cueillette à faire cet après-midi, tu nous aideras ?
- Désolée papa, mais ça ne sera pas possible. J'avais oublié de vous le dire : cet après-midi, je sors avec une vieille copine.
- Ah bon.
- Très bien, conclut Virginie, on se débrouillera seuls.

Vers quinze heures, elle quitta la maison et prit un taxi pour se rendre en centre-ville. La rousse attendit devant le magasin d'herbes quelques minutes, puis vit arriver une jeune fille de son âge. Elle avait des cheveux bruns attachés ainsi que des lunettes, et portait un t-shirt beige couplé à une jupe noire. Elle s'appelait Marine Dumiel et c'était une ancienne camarade de classe de Yolène durant les dernières années de primaire et celles du collège. Les deux filles gardaient un certain contact et se retrouvaient occasionnellement mais n'était guère des « inséparables » et « meilleures amies du monde ».

- Alors Yolène, toujours à faire la fermière ?
- Et toi, toujours à rêver maladivement de célébrité ?

Yolène et Marine avaient une amitié quelque peu étrange basée sur la franchise. Elles avaient dépassé le cap de se vexer ou s'enguirlander mutuellement ce qui était le signe d'une forte intimité même si elles ne l'avouaient pas vraiment. Les deux filles se sourirent.

- Être coordinatrice n'équivaut pas à ça ! Toi-même tu as déjà participé à des concours !
- Oui mais j'ai arrêté, tout compte fait le monde des apparences n'est pas fait pour moi !

Marine s'arrêta de marcher et pointa du doigt vers un parc.

- Toi, moi, match, maintenant ! J'ai encore une revanche à assouvir !
- Pourquoi pas ? sourit Yolène.

Les deux filles se mirent face-à-face et choisirent chacune son Pokémon. Yolène sortit son Staross tandis que Marine fit appel à un Fouinar.

- Fouinar, attaque Rayon Chargé !

Le long furet se concentra et tira un rayon vers son adversaire mais Yolène répliqua en ordonnant rapidement Tonnerre. Les deux attaques s'entrechoquèrent et celle de Staross emporta celle de Fouinar qui s'en retrouva durement touché.

- Pas mal, pas mal... commenta Marine. Passons à autre chose. Fouinar, Assistance !

Le furet s'avança en vitesse vers Staross et s'enroula autour de lui puis le serra. Un Ligotage pas très réussi mais Fouinar faisait ce qu'il pouvait.

- Ligotage de ma Seviper, hein... ça me donne une idée.
- Tour Rapide, Staross !
- Nœud Herbe !

Juste avant que Staross ne se libère, Fouinar projeta rapidement et habilement deux lianes qui formèrent un nœud autour de l'un des « pieds » de l'étoile mystérieuse. Cette dernière entama sa rotation qui desserra l'étreinte du furet. Ce dernier cessa son Ligotage mais tira sur les deux lianes, faisant ainsi trébucher Staross qui tomba durement.

- Malin... dit Yolène.
- N'est-ce pas. Rayon Chargé !
- Tour Rapide !

Staross se releva en tournant, se déplaça en vitesse pour esquiver mais Fouinar dirigea son tir vers lui et l'atteignit. Cependant la rotation dissipa une partie du rayon mais Staross cessa son offensive, endolori. Les deux Pokémon revinrent près de leurs dresseuses respectives.

- Staross, Laser Glace !
- Tunnel !

Fouinar creusa rapidement un trou et s'enfouit dedans, évitant ainsi le rayon glacé qui fusait vers lui. Yolène eut alors une idée intelligente.

- Staross, Pistolet à O ! Dans. Le. Tunneeeel !
- Ah non ! geignit Marine.

L'étrange étoile de mer s'avança sur ses deux « pieds » près du trou creusé par Fouinar et y projeta un long jet d'eau. L'eau rattrapa rapidement Fouinar alors qu'il creusait toujours sous terre et l'emporta. Le pauvre Pokémon se retrouva entièrement submergé, incapable de respirer, et du donc abandonner son offensive et sortir de son trou. Il émergea de terre, mais alors qu'il reprenait son souffle, Yolène en profita pour délivrer le coup de grâce.

- Tour Rapide ! Hihihi !

La puissante rotation acheva de mettre KO Fouinar qui s'allongea sur le sol, vaincu. Marine fulmina un moment puis se calma et rappela son Pokémon.

- Tu as ENCORE perdu, Marine ! Va attraper un Tyranocif et tu auras tes chances !
- Tu sais Yolène, tu pourrais faire une redoutable dresseuse. Pourquoi tu ne relèves pas le défi des arènes ?
- Parce que ça non plus, ça ne me botte pas. Très honnêtement, tout ce qui est en relation avec le grand voyage à travers la région ne m'intéresse pas, je crois que ça me fatiguerait et m'ennuierait.
- Ce n'est pas ennuyeux du tout ! On part à l'aventure, on fait beaucoup de nouvelles rencontres, on visite beaucoup de lieux intéressants...
- De ton point de vue et celui de beaucoup d'autres, oui c'est comme ça. Mais que veux-tu, tous les gens ne sont pas pareils...
- Bon...

Elles poursuivirent leur chemin et arrivèrent quelque temps plus tard là où elles se dirigeaient. C'était l'école primaire où elles s'étaient connues. Ce jour-là une journée porte ouverte était organisée et l'un des invités n'était autre que Marc, ex-champion d'arène d'Atalanopolis et ex-maître de la ligue de Hoenn. C'était également une grande personnalité du monde de la coordination et Marine n'allait rater pour rien au monde sa visite à Vestigion.
Yolène et Marine eurent un grand moment de nostalgie en pénétrant puis en explorant l'établissement où elles avaient passé quelques années de leur enfance. Il n'avait pas beaucoup changé mis à part quelques décorations nouvelles. Ça bougeait un peu dans tous les sens, il y avait de tout : des enfants, des parents... et même un peu de journalistes.
A la salle où Marc se trouvait, c'était l'extasie. On filmait, on attendait son tour pour obtenir un autographe ou un dédicace, ça papotait beaucoup... l'homme aux cheveux bleu ciel avait pourtant l'air parfaitement à l'aise et ne cessait de sourire. Yolène était peut-être la seule fille à ne pas s'intéresser à la célébrité. Elle attendit avec sa copine avec une pointe d'ennui.

- Je n'ai jamais compris pourquoi les filles aiment autant les mecs efféminés... marmonna-t-elle.
- Oui toi ce qui te faut c'est un gros moustachu qui sent le Tauros...
- Bah voyons...
- Et puis ne parle pas comme ça, on va t'entendre et ça va donner des envies de meurtre !
- Pas faux...

Vingt minutes plus tard, une Yolène gavée et une Marine satisfaite sortirent enfin.

- C'est maintenant que ton meeting doit commencer ? demanda Yolène.
- Dans dix minutes, oui...

En effet, Marine organisait un spectacle avec d'autres coordinateurs (dont d'anciens adversaires de concours) ainsi qu'une enseignante. Enseignante qui avait choisi l'école comme lieu de rendez-vous pour faire un peu de publicité.
Yolène avait demandé auparavant à sa copine si on allait laisser une amie à elle assister à la réunion. La brune à lunettes avait répondu que oui mais sans vérifier avec les membres de la réunion. La rousse aux yeux bleus avait encore des doutes.
Yolène vit ses doutes confirmés quand on refusa catégoriquement de la laisser entrer pour cause de confidentialité. Marine était étonnée mais s'avoua être un peu naïve.

- Dumiel, vous aurez beau insister que votre amie s'y connaît en coordination, mais les règles sont les règles ! asséna la vielle enseignante. Soyez plus professionnelle.
- Je suis désolée, Yolène...
- Bon, on n'y peut rien, tu m'appelles quand tu finis ?
- Oui...

Yolène se retrouva alors à vagabonder dans l'école. Elle passa à côté d'un petit jardin et vit une demi-douzaine d'enfants rassemblés. Deux d'entre eux venaient de faire sortir de leurs Pokéballs leurs Pokémon. Un Grainipiot contre un Mimigal. Yolène sourit et les aborda.

- Alors, on se fait un petit match ? demanda-t-elle en souriant.
- Ouais ! répondit le dresseur du Mimigal.
- Tu t'appelles comment, toi ?
- Tommy !
- Et toi ? demanda-t-elle au garçon adverse.
- Moi c'est Tristan !
- Ok. Tommy, tu sais que tu as l'avantage dans ce combat ?
- Oui, le type Plante est faible au type Insecte.
- Exact ! Mais il n'y a pas que ça, le type Poison aussi est super efficace contre le type Plante ! Profites-en !
- Tommy a l'avantage mais il ne me battra pas facilement ! Grainipiot, Patience !
- C'est un bon choix, Tristan. Risqué mais de toute façon tu n'as pas beaucoup d'options.
- Mimigal, Dard Venin !

La petite araignée verte cracha une volée de dards pourpres sur son adversaire qui ne bougea pas les dégâts et endura l'attaque. Yolène commenta la situation.

- Si tu ne le mets pas KO rapidement, tu vas perdre !
- Vous pensez ?
- Oui ! Et toi, tu crois que Grainipiot tiendra le coup ?
- Baaah on verra bien !
- Mimigal, Dard Venin, encore une fois !

Nouvelle salve de dards pour le gland sur pattes qui sembla mal en point.

- Tu pourrais diversifier un peu tes attaques, Tommy ?
- D'accord... Mimigal, attaque Vampirisme !

Mais alors que l'araignée s'approchait de Grainipiot pour le mordre, ce dernier brilla d'une lueur rougeâtre et chargea son opposant. Il le percuta violemment et le mit KO sur le champ. Tommy était éberlué.

- Je te l'avais dit ! sourit Yolène. Félicitations Tristan.
- Merci ! T'as été super, Grainipiot ! dit-il en serrant son Pokémon contre lui.
- Vous en savez des choses sur les Pokémon ! dit une fillette à couettes à Yolène qui sourit.
- On peut dire ça, à mes heures perdues je suis dresseuse!
- Dites, mam'zelle, vous avez quels Pokémon ?
- On peut les voir ?
- Oui mais j'espère qu'on ne va pas me le reprocher...

Yolène sortit ses trois Pokémon : Donphan, Nidoqueen et Staross. et Les enfants s'émerveillaient devant le trio imposant. Un gamin désigna Staross.

- Vous êtes sûre que c'est vivant, ça ?
- Hihi, on me le demande souvent ! sourit la rousse.

Elle resta un bon moment à plaisanter et à faire connaissance avec les jeunots. Comme beaucoup de gens elle avait une sorte de fascination pour les enfants.

- Les enfants ! appela une voix derrière Yolène.

La rousse se retourna pour voir arriver un homme. Il avait de courts cheveux noirs, des lunettes ainsi qu'une moustache. Il portait une chemise et un pantalon gris. Il avait tout l'air d'un enseignant.

- Allez les enfants, on va en classe ! C'est l'heure du cours. Oh, bonjour mademoiselle !
- Bonjour ! Vous êtes leur professeur, j'imagine ?
- Oui c'est ça. Et vous ? Je ne vous ai jamais vu ici. Ah c'est vrai que c'est une journée portes ouvertes...
- Je suis venue ici avec une amie mais elle est en train de passer... au fait, j'ai été élève ici quand j'étais petite !
- Je vois...
- Ces enfants ont cours aujourd'hui ?
- Eh oui ! Certaines classes sont un peu en retard et nous avons une date limite de fin des cours à ne pas dépasser...
- C'est pour ça...
- Auriez-vous du temps à tuer ? En fait j'ai un cours maintenant avec les petits, ça dure une heure. Ça vous dirait de nous rejoindre ?

Yolène réfléchit un moment puis haussa les épaules.

- Pourquoi pas ! Ce sera très nostalgique pour moi !
- A vrai dire, j'ai encore un peu de mal avec ces petits, je me suis dit qu'une invitée recentrerait leur attention !
- Je vois. Allons-y !
- Au fait, je m'appelle Edward Cole. Et vous ?
- Moi c'est Yolène Floyd, enchantée !

En chemin, Yolène eut une pensée amusante « Bien sûr, vous n'osez pas dire que les petits garçons sont toujours intéressés par les jolies jeunes filles ! »

L'enseignant, la rousse et les enfants entrèrent dans une classe où d'autres enfants attendaient. Tous saluèrent l'invitée et furent priés de se tenir correctement et de donner une bonne image des élèves de l'établissement. Edward entama un cours de grammaire tandis que Yolène alla s'assoir sur la chaise de son bureau. De temps à autre Edward l'impliquait dans le cours en lui posant des questions, en lui proposant de questionner les gamins...

- Quelle formation suivez-vous ?

Question assez embêtante voire indiscrète pour la rousse.

- Euh... aucune ! En ce moment j'aide juste mes parents dans l'entreprise familiale, on a une ferme.
- Je vois...

Yolène continua d'observer la séance, ce qui ranima en elle de nombreux souvenirs. Elle avait l'habitude de s'assoir au milieu de la classe où elle pouvait aisément communiquer avec une grande partie de ses camarades.

A un moment Edward lui demanda si elle pouvait expliquer un peu aux élèves une partie de la leçon ; heureusement pour elle, elle en était capable et se leva donc de sa chaise pour faire face au groupe qui la regarda avec beaucoup d'attention.
Le professeur Edward s'assit sur sa chaise, la joue sur le poing, avec un sourire amusé. Il observa Yolène qui venait de s'emporter dans son discours. En effet, la prise de parole devant un public ne constituait guère une épreuve ardue pour la jeune fille et le regard des autres ne l'intimidait pas du tout. Elle parvint à fournir des explications de bonne qualité même si l'enseignant l'aida par moments.
Une fois le cours terminé, les enfants saluèrent chaleureusement Yolène et Edward (la première plus que le second) et s'en allèrent.

- Ca ne vous a pas dérangé de faire un peu la leçon à ma place ? demanda l'enseignant.
- Mais pas du tout ! C'était super.
- Quand je vous ai vue dans le jardin à vous amuser avec les enfants, je me suis dit que vous pourriez les calmer, ils ont tendance à ne pas trop faire attention d'habitude... en plus la fin de l'année scolaire, tout ça... je suis là depuis deux mois, et je manque un peu d'autorité, voyez-vous... ça vous a plu d'apprendre des choses à ces enfants ?
- Oui ! Beaucoup. Il y a une très belle ambiance ici.

Edward se tut un moment, hésitant, puis se lança.

- Dites moi, vous avez un projet d'avenir, une carrière que vous visez ?
- Euh, eh bien, pas vraiment... répondit-elle, gênée.

Où voulait-il en venir ?

- Ce que je veux vous dire c'est que, à priori, vous avez un certain potentiel pour devenir une bonne enseignante.

La rousse ouvrit grand les yeux, ébahie par ce qui était carrément toute une révélation pour elle.

- Pardon ?!
- Vous ne trouvez pas ? D'après ce que j'ai vu, parler devant un public ne vous dérange pas. En plus vous avez su impliquer les élèves en leur posant des questions, à tous, même à ceux qui sont discrets. Et puis, vous avez un certain charisme qui a fait que les enfants se sont beaucoup intéressés à ce que vous disiez.
- Vous pensez vraiment ?
- Oui ! Enfin, c'est juste une petite idée que je partage avec vous. Vous avez de la facilité avec les enfants alors j'estime que vous avez une certaine disposition à leur apprendre des choses. Enfin, je dis ça, vous faites ce que vous voulez !
- Je... je ne sais pas...
- Prenez votre temps pour y réfléchir...

Edward se souvint alors que les parents de Yolène étaient fermiers.

- Enfin, je dis ça... si vous comptez reprendre l'entreprise familiale, oubliez ce que je vous ai dit.
- En fait... pour être honnête je n'ai pas envie de rester à la ferme. Il y a besoin de suivre une formation spécifique ?
- En général, une formation de deux ans dans un établissement spécialisé est suffisante.
- Ok. Je me renseignerai en détails sur sujet et je vais y réfléchir.
- Vous faites comme vous le sentez.

Le téléphone portable de Yolène sonna.

« Yolène ? Yolène ! »
- Oui, oui, je suis là ! Tu as l'air plutôt inquiète !
« Mais où tu es passée ? »
- Euh... je viens juste d'assister à un cours, j'arrive dans une ou deux minutes à l'entrée !
« Bon, ok... t'as intérêt à ne pas tarder. On va à un café après ? »
- Oui. Attends-moi, j'arrive.

Yolène raccrocha et dut prendre congé.

- Au revoir, monsieur Edward.
- A un de ces jours, Yolène.
- Je... je vous ferai part de ma décision.
- Je ne vous force en rien. C'était juste une suggestion.

La rousse aux yeux bleus salua l'enseignant et quitta la salle. Elle marcha d'un pas rapide dans les couloirs.

« Est-ce que... est-ce que j'aurais enfin trouvé une vraie vocation ? »