Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Route 66 [Fic commune] de Resistance



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Resistance - Voir le profil
» Créé le 03/07/2012 à 18:46
» Dernière mise à jour le 04/03/2013 à 11:39

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Ch. 07 Du sable dans le nez (Silver Zekrom)
Franchement, y en a qui se font pas chier. Rien qu'a voir l'ambiance FANTASTIQUE du groupe : un gars violent qui à l'air de vouloir tout buter, une nana bizarre qui parle pas (ou alors qui répond bizarrement à des questions sur la vie que j'aime poser alors qu'on est à deux doigts de la perdre toutes les vingt secondes, ça fait un effet psychologique sympathique), et l'autre frigide brune, forcément jolie comme tout, mais forcément aussi amicale qu'un morceau de charbon, et qui, bien sûr, commence à ne pas pouvoir saquer l'autre nana. En plus, nous revoilà dans un désert, tout moisi, sans rien, et qui brûle, une fois de plus. J'm'étais bien gardé de leur exposer ma gourde de potion-magique-made-by-bibi qui pendait à mon froc noir par la bandoulière ; mon pantalon d'ailleurs d'une teinte très sympathique et pas du tout chauffante avec ce temps formidablement clément. Alors j'avais attendu patiemment la nuit pour boire un coup, et fallait dire qu'une telle mixture, ça vous requinquait. Bref.

On marchait donc depuis hier, le matin, le midi ou l'après-midi, peu importait. La nuit qui venait de passer n'avait pas été la plus riche en révélations : le gars qui portait le nom d'un de nos chers états puant avait ordonné qu'on dorme rapidos et qu'on se la ferme. Alors on ne bronchait pas. N'empêche que lui, son caractère de merde et sa capacité à vouloir s'acharner sur la première créature venue, ça allait pas faire long feu avec moi. Je ne me suis pas entiché de trois personnes voyantes pour qu'elles me fassent chier non plus, hein. Je décidai de lancer, pour casser le silence de mort qui nous suivait depuis notre réveil, en croisant mes bras derrière ma tête, histoire de me reposer le cou :

- C'est vraiment maladif ces crimes morbides à deux sous, chez toi ? J'veux dire, ça fait un peu tueur en série de série B, tu sais, les séries débiles des années 2130 !

Pas de réponse de la part de l'autre, qui ne daigna même pas tourner la tête. J'aurais dû m'en douter.

- Sérieux, les filles, il vous fout pas les jetons, vous ? Qui sait s'il ne nous fera pas la même chose dans notre sommeil ? rajoutai-je avant de mimer de cruelles mains nous étrangler, nous tabasser et nous prendre en photo.

Linda baissa la tête, mais ne répondit pas non plus ; Ambre, elle, haussa les épaules avant de me répondre (merci copine) :

- Boh, tant qu'il nous aide à dégager le passage efficacement...
- Voilà. C'est ça. Tant qu'il zigouille bien des bestioles par centaines... soupirai-je fortement histoire que le concerné m'entende distinctement.

Puis le silence retomba. Il se passait vraiment rien, c'était chiant. J'allais oublier qu'il avait même fait sauter sa maison avec ceux qui étaient - apparemment - venus nous chercher, dis-donc ! C'était vraiment un sadique de malade. Il a sûrement eu une expérience traumatisante ou je ne sais quoi. Peuh. De toute façon, j'm'en branlais pas mal. Tant qu'on arrivait sain et sauf... Et ce bruissement qui recommença. Je jetai mon traditionnel coup d'œil en arrière, l'air de rien, mais rien, justement. Je ne savais vraiment si c'était moi ou un quelconque coup de soleil qui me tapait sur la mèche, mais un bruissement me suivait depuis un certain temps déjà aujourd'hui. Si j'avais déjà passé des jours entier dans le désert, j'aurais dit que c'était encore une de ces saletés cachées dans le sable, et pour le coup, j'avais déjà passé des jours entier dans le désert. Ça m'énerve quand elle y vont pas franco... Encore des sadiques, tiens. A croire que ça courrait les rues depuis leur rébellion. Étant en bout de groupe, je ralentissais alors tranquillement, histoire de les distancer de peu et de m'occuper du cas "bruit chelou". Jugeant être à une distance convenable, je me retournai alors, avant de voir distinctement, juste dans le sable que je venais de creuser de mes pompes, deux petits yeux en dépasser. Ce regard à tomber, et cette bosse sablonneuse qui en découlait : c'était un Hippopotas nouveau-né ou je m'appelais pas Démétrios. Ah, mon père avait au moins bien fait un truc en plus. Réflexe de malade perfectionné depuis le sept dernières années oblige, je brandis mon stylo, sortant la mine d'un clic avec un air de défi à la Brousse Lit, avant que la petite créature sorte doucement du sable, gigotant la tête, sa bosse et son arrière-train, exsudant par litres du sable, de sorte à se découvrir parfaitement. Elle prit ainsi appui sur le sol de ses petites pattes, néanmoins toujours un peu enfouies, et s'approcha le plus gentiment du monde de moi très doucement, et reniflant l'air, très méfiant. Vu sa taille, le spécimen ne devait définitivement pas avoir plus d'une semaine. Que faire ? Les autres s'éloignaient doucement peu à peu, et... Est-ce qu'un bébé pouvait réellement être si dangereux ? Il avait l'air si... Bah, si pas comme les autres. C'était resté un... Un Pokémon, quoi. Ça s'était pas transformé en bête atroce. Le petit... Pokémon, donc, commençait à me tourner autour, me renifler de ses gros naseaux, et bien entendu, à foutre du sable dans mes godasses. DUH.

- Heu... Bonjour ? T'es tout seul, toi ? Pas de famille méchante à l'horizon qui veut nous bouffer ? hasardai-je, baissant la tête et la cravate à l'attention du truc qui m'inspectait.

Il continua à me renifler pendant quelques instants, jusqu'à ce qu'il s'arrête, me regarde, et s'assoit. Il ne fit rien d'autre, lui me regardant, moi le regardant. Puis il ouvrit soudain grand sa gueule, ne présentant qu'une bouche béante sans dents apparentes, n'ayant pas encore poussées... Puis je remarquai qu'une petite bulle se forma depuis son gosier, avant d'emplir sa bouche complètement. Déjà quelque peu interloqué sur le coup,je ne réglais pas plus, jusqu'à ce que l'Hippo ferme sa gueule, laissant échapper cette bulle énorme ainsi formée. La sphère aux reflets roses voltigea, puis m'atteignit en pleine face, se perçant sur le bout de mon nez et disparaissant aussitôt. Je clignais rapidement des paupières, surpris sur la demi-seconde, avant de sourire au petit gars :

- Ah ha, t'es mignon, toi !

Puis je bâillai. Fortement. Dans le genre à vous en décrocher la mâchoire, quoi. N'oubliant tout de même pas les civilités même quand la loi de la jungle règne, je mis mon poing devant ma cavité buccale inspirant et expirant bruyamment. Les yeux pleins de sommeil, je tentai un geste complètement chtarbé et caressai légèrement la tête du petit truc, l'effleurant de ma paume. Il me fit alors un grand sourire tout chou, se mettant à gambader joyeusement tout autour de moi à la vitesse d'un Pokémon de son calibre. Un frisson de bonheur me parcourut l'échine, faisant remonter de vieux, vieux souvenirs... Je haïssais vraiment les créatures, ces bestioles sadiques qui nous trucident. Mais, les Pokémon... Le temps... Le temps où eux... Hé bien, hé bien, étaient avec nous, tout simplem-...

- PUTAIN LE CON !

Gah. C'était la voix criarde et extrêmement stricte de l'autre petit général tortionnaire. Je réagis au quart de tour, le voyant pointer son flingue direct, et me mis aussitôt, sans réfléchir, devant le frêle Pokémon. Il tira. Le coup partit en résonnant dans le silence des Hippos. Je sentis le coup d'une violente déchirure à ma jambe. Je hurlai. Bordel de putain de merde. Pas ça. Pas maintenant. Pas ici.

- T'AS EXPLOSE MON PANTALON, CONNARD ! Y A UNE GROSSE DÉCHIRURE AU NIVEAU DU MOLLET, MAINTENANT !

Ambre était prête à décocher une flèche, bandant son arc et n'ayant plus qu'à lâcher ladite corde ; Linda, elle, explosa de rire à ma réflexion. Tennessee, lui, bah il rigolait pas, et tenait toujours l'Hippopotas en joue, qui s'était caché derrière mes jambes, ayant évité la balle de justesse. Ou alors c'est l'autre con qui voulait faire peur. Dans tous les cas, il menaçait de faire couler du sable cette fois-ci, l'index sur la détente :

- T'ARRÊTE IMMÉDIATEMENT TES CONNERIES ! TU LAISSES CE TRUC ILLICO ET TU RAPPLIQUES DIRECT !

Je rétorquai aussitôt, bâillant de plus belle, deux fois de suite, lui faisant signe d'attendre que mes décrochages de mâchoires soient passés :

- Fais pas ton stressé de la vie ! C'est qu'un bébé ; il ne m'a rien fait, ne me fait rien et ne feras rien ! Il même pas une semaine !
- J'VEUX PAS LE SAVOIR ! REVIENS DE SUITE ! IL T'ES PAS VENU A L'IDÉE QUE LA MÈRE N'ÉTAIT PAS LOIN, DÉBILE ?!

Je croisai les bras, titubant mais ne bougeant pas d'un mètre (j'avais juste un peu de mal à tenir avec... le sommeil... qui me venait... brusquement...) :

- Je ne vois... Absolument pas de... quoi tu veux parler... heu !... Si sa mère était là, elle serait là ! Et depuis... depuis longtemps, en plus...

J'ouvris grand la bouche encore une fois, me frottant les paupières, avant d'ajouter, ne tenant plus en équilibre :

- Et... J'ajouterais... même... que...

Je n'avais pas le temps de voir qu'une ombre gargantuesque s'était élevée que je tombai sur la terre aride, m'endormant aussitôt, et m'éclatant la face sur je ne sais quoi qui fait pas du bien.


Je ne sais vraiment pourquoi, mais je dormis mal. Le sommeil en lui même était plutôt confortable, mais disons qu'une sorte d'agitation environnementale avait quelque peu chahuté les délires reposant de mon subconscient. En somme, je me réveillai, frappé par ses fucking rayons UV qui vous portent à la limite de l'insolation, comme balancé, secoué, coup par coup, assez brusquement. Je clignais des paupières mollement, avant de me rendre compte que Tennessee me portait sur son dos, tel un warrior des states. J'allais ajouter quelque chose de gentil, mais, remarquant mon éveil, il ne trouva rien de mieux que de ma lâcher tout simplement, continuant sa route comme si de rien n'était. Moi, je geignis :

- Beuaïe !

Pas de réponse de sa part, comme d'habitude, mais le gars avait l'air encore plus frustré. Ambre se contenta d'un regard en coin, avant de poursuivre sa route à la suite de l'autre sadique pseudo-philanthrope. Linda, contrairement aux autres, vint m'aider à me relever ; bien, au moins une gentille.

- Ça va ?!
- Mouais. J'irai mieux si je vivais dans un autre monde, mais ça va, répliquai-je en soupirant, époussetant mon pantalon déchiré au mollet gauche.

Elle me sourit sympathiquement, avant de me tirer par la manche doucement pour me montrer qu'il ne fallait pas s'éloigner des autres. Je la suivis aussitôt, traînant un peu des pieds ; me réveillant tranquillement, quoi. Je remerciai la fille-bizarre-qui-voulait-pas-se-battre-mais-ça-se-comprenait-peut-être comme il se devait :

- Au fait, sympa de m'avoir aidé.
- De rien !
- T'es gentille, toi, au moins.

Un autre petit sourire me servit de réponse. J'avais jamais vraiment fait attention à c'te fille, fallait dire ; ses cheveux bruns aux reflets roux qui semblaient être comblé de chaleur descendaient soigneusement le long de son cou, et le regard océan qu'elle possédait était vraiment étrange, vachement profond. Leydeusortm, ou un nom approchant, chais plus trop, qu'elle s'appelait ? Ça sonne pas américain. Elle devait pas être d'ici, la pacifiste. Boah, j'm'en branlais pas mal, c'est juste que c'est intéressant à savoir, quoi. Pour l'approche.

- Alors... Je suppose que tu viens pas d'ici ? demandai-je avec mon plus classe sourire,
croisant les bras derrière ma tête.
- Nan, pas exactement ! lança-t-elle, amicale. D'Evanston !

DUH.

- Mais j'le sais, ça ! J'te parle de...

Et elle attendait que je poursuive, gentiment. J'eus une pensée altruiste, et me dis qu'après tout, une personne qui voudrait me parler de mon passé me ferais chier. J'ai enchaîné aussitôt, montrant du regard les deux armés qui nous devançait :

- Nan, laisse tomber. On peut savoir c'qu'il s'est passé, pendant que je... Heu... fus contraint de me reposer les yeux ?

Elle m'expliqua tranquillement, continuant toujours à marcher sur la terre brûlante et déshydraté, sous se Soleil de merde, les regards bleus profonds qu'elle m'envoyait quand elle me regardait de temps à autre contrastant totalement :

- Bah, j'ai un peu envie de dire "comme d'hab...". La mère de l'Hippopotas était pas loin, en fait. L'un avec son flingue et son appareil photo, l'autre avec ses brindilles pointues nunuches...

Ambre ne releva pas. Femme forte que voilà. Bref. C'était donc ça, l'ombre moisie que j'avais vu ? La mère du petiot ? Chiottes. J'aurais aimé plus d'originalité. C'est trop classique, ça m'emmerde.

- Ils... L'ont tuée, donc ?
- La mère ? Je crois bien... J'ai entendu un clic d'appareil photo, dans les gémissements... soupira-t-elle.

Je frémis.

- Et... Le petit ?
- Ça, j'en sais rien, haussa-t-elle les épaules tristement. J'ai pas vraiment cherché à savoir, pour tout te dire. Si ça peut te rassurer, je suis quasiment sûre qu'ils l'ont laissé vivant. J'ai pas entendu de petits cris, et qu'un seul déclic. Après, savoir combien de Pokémon il a pris en photo...

Bordel, me dites pas que...

- Désolé de pas t'avoir laissé participer, Dem ! lança soudain fortement l'autre état des États-Unis. Tu pionçais pendant qu'on te sauvait la vie à cause de tes conneries, alors...

Je m'insurgeai, criant de ma position en queue de groupe :

- HÉ ! JE VOIS PAS CE QUE J'AI FAIT DE MAL !

Il ne se tourna toujours pas :

- J'en sais rien, moi... Faire mumuse avec l'ennemi, se jeter dans la gueule du Grahyéna, ou nous amener, petits bouts de viande que nous sommes, sur un plateau d'argent, à des Pokémon affamés... J'hésite entre tout ça.

Je me braquai immédiatement ; Linda voyait bien que ça commençait à chauffer, et Ambre prêtait déjà une oreille plus attentive à la gentille discussion entre mésaventuriers :

- T'ES CON OU TU LE FAIS EXPRÈS ?! UN BÉBÉ HIPPOPOTAS, CA VA PAS TE BOUFFER !

Il se tourna sa tête pour montrer qu'il me prêtait un petit peu plus d'attention :

- Vu tous les Pokémon assassins qui circulent, on n'est sûr de rien, mon cher.

Je hurlai toujours :

- IL AVAIT MÊME PAS UNE SEMAINE ! PAS DE DENTS ! T'AS TUÉ SA MÈRE ! ET T'AS FAILLI LE TUER LUI, EN PLUS !

Tennessee s'arrêta pour de bon, avant de me foudroyer du regard (que je lui rendis), vraiment énervé par mon comportement, fallait croire :

- Tu vas pas faire ton sensible de merde, hein. L'Hippodocus n'allait pas nous faire du bien, et on aurait fait quoi, fuit ?

La fille qui venait d'Evanston (sigh) se mit à mes côtés, défendant ce point de vue aussitôt :

- Ç'aurait été mieux, ouais !

Ambre fit un sourire moqueur à l'adresse de la pacifiste, sourire qui voulait tout dire, pendant que le violent répondit fermement :

- Elle nous aurait pourchassé, débile. On n'aurait jamais été tranquille. Déjà qu'on fait que croiser ces maudits Pokémon de merde à tous les coins de rues, on n'a pas besoin d'une maman colérique de quatre tonnes en plus.
- Laisser son bébé avec elle et juste se barrer aurait fait l'affaire ! m'écriai-je, hargneux désormais. Elle allait pas nous faire chier plus longtemps !
- Qu'est-ce que t'en sais ? demanda l'autre con en croisant les bras.
- J'EN SAIS, C'EST TOUT !
- Va falloir être plus convaincant que ça, mon gars. Et c'est qui qui voulait nous porter assistance hier ? C'est qui qui faisait les gros bras et son petit malin ? Si tu veux trucider du Pokémon, mais les laisser en vie...

Je ne répondis rien, serrais la mâchoire et les poings, et baissai la tête, regardant mes manches de froc salies, pendant que des microlitres de sueur gouttaient sur le sable depuis mes cheveux brûlants. Je marmonnais :

- Je... Je ne... veux pas... des... Arrête... de les appeler comme ça...
- Les Pokémon sont devenus fous d'un jour à l'autre, comme tu le sais, et nous zigouillent tous. Alors, œil pour œil, dent pour dent, comme disait mon père, conclut-il avec un air assuré, hautain et sadique.

Bordel de putain de merde de connard d'enfoiré de...

- Allez les enfants, on y va, décocha-t-il après quelques secondes de silence, repartant vers l'horizon enflammé. Maintenant. Des fils de Pokémon peuvent encore nous sauter à la gorge quand on est interrompus par des abrutis ; faut pas s'arrêter. On a du chemin à faire.

J'entendis Ambre me demander, avec un soupçon d'inquiétude :

- Dem ? Ça va ?

Je serrais encore plus fortement mon stylo, l'ayant sorti tranquillement, en sorti la mine et hurlai violemment :

- ESPÈCE D'ABRUTI DE CONNARD DE MERDE !

Je me ruai d'un coup sur Tennessee, vif, violent, emporté par la puissante bourrasque de la colère. Le gars fut plus rapide que moi, et m'envoya tout simplement un putain de coup de coude, se retournant à la vitesse de l'éclair. Je volai à l'impact, jeté à terre, m'éclatai la face contre terre et dérapais sur la roche bouillante, dans un nuage de poussières. Le sadique se jeta immédiatement sur moi, me foutant une lame scintillante sous la gorge, la pressant si fortement que le simple fait de déglutir m'aurait ouvert le larynx :

- Écoute-moi bien, petite merde en chaussures cirées. Le premier qui m'aura n'est pas prêt d'être né, et c'est sûrement pas quelqu'un comme toi qui exercera la moindre menace sur quelqu'un comme moi sans la moindre menace de mort. Ce sont des Pokémon, tu m'entends ? des POKEMON, qui nous attaquent, tuent notre famille et nous font vivre un enfer quotidien : alors, les discours de non-violence, de justice ou même, même de pacifisme envers ces bestioles assoiffées de sang ne sont sûrement pas les bienvenus avec moi. Si on n'était pas là, tu ne serais plus là, mon gars... Je me demande vraiment comment une petite merde comme toi a fait pour survivre pendant les sept ans. Tu devais tellement être un dresseur attentionné... T'as jamais pu tuer le moindre Pokémon.

J'avais extrêmement peur, pour sûr. Il me fixait droit dans la rétine, suant, rouge, les veines qui ressortaient, chuchotant sadiquement, transperçant mon âme avec son regard de Seviper fou et manquant de faire de même avec mon cou. Je tenais ce regard malgré tout, et soufflai, haletant et flippé comme je l'avais rarement été :

- Jamais je... ne ferais le moindre mal... à un Pokémon. Il se trouve que... ces choses n'en sont pas... pas pour moi... Mais jamais... je ne tuerais... jamais... quelque chose... quelqu'un... qui puisse se rendre compte... qu'elle existe... Je ne suis pas... pas comme ces choses... Ces choses... artificielles...
- ... Tafiolle.

Je lui crachai aussitôt au visage, ajoutant :

- Fils à papa.

Je ne savais ce qu'il allait réellement s'en suivre, mais tout ce que je sais est qu'Ambre, témoin tout comme Linda, se précipita sur l'abruti et le releva immédiatement, argumentant :

- Oulà, on va se calmer, hein ? Ça serait sympa d'éviter d'avoir des conflits de merde au sein du groupe, non ?
- Et c'est toi qui parle ?! lança Linda.
- Toi, la ferme, rétorqua la fille à la natte, emportant Tennessee par les bras, histoire de nous éloigner.

Le débile mental argua :

- Fais gaffe à ta face de riche, Eartinson ! Un de ces jours, il se pourrait que tu sois fiché sur ma pellicule !
- Je serais ravi de te faire un sourire sans tache, Nixon !

La fille aux yeux bleus, elle, m'aida cordialement à me relever, me tendant son bras amicalement. Pendant que l'état des États-Unis rétorqua qu'il pouvait se déplacer tout seul et reprenait sa route, je remerciai encore une fois mademoiselle, en répondant à ses marques de politesse que c'était toujours un plaisir d'avoir un membre empoigné avec force et vigueur par une telle fille. Je me pris la baffe sablée du siècle, avant de remercier Ambre de loin d'un "Merci à toi aussi, chérie !" et d'avoir la deuxième manche de pantalon déchirée par un flèche. Bah mon Grotichon, on était pas prêts d'arriver.