Confusions de Chevre

L'hopitâl de Saint Kersen, comme nous l'avons vu précédement connue comme étant le meilleur centre de soins de tout le pays. Comme nous l'avons également déjà vu, certains murmuraient que les activités de ces personnes n'étaient pas aussi blanches que l'on pourrait le croire. Et évidemment, il n'y a jamais de fumée sans feu.
La Police avait enquêtée quelques jours sur l'incident lors de la déstruction complète de l'une des salles dans laquelle des objets étaient stockées. Sans résultat. L'affaire fut rapidement classée comme étant un accident de travail pour les victimes, comme cela fut le cas de si nombreuses fois. Tss ... si idiots. Si manipulables ... Le docteur Aaron Reiken était sur le toit du bâtiment, à contempler cette ville. Elle n'avait rien de particulier, en apparence. Au niveau matériel, il n'y avait pas grand chose de notable, en effet.
Mais ... ses plus précieux joyaux sont en constant mouvement. Ouais ... c'était ça.
Quelque chose le fit alors vibrer ... son téléphone.

« Docteur Reiken à l'appareil, que puis-je faire pour vous ? » fit-il, d'un ton calme.

« Aaron, stop donc tes idioties. » fit la voix grave du vieux Dickson. « Viens me voir dans mon bureau, il y a des choses assez importantes qui se déroulent maintenant. »

« Magnifique. Pouvions-nous demander plus ? » rétorqua Aaron, alors qu'il se dirigeait vers les escaliers, pour entamer le petit voyage.

« Arrêtes tes conneries, je te dis. » souffla le directeur.

Il raccrocha aussitôt. Etrange, il semblait contrarié ! Par ailleurs, il ne le tutoyait que dans ce cas de figure là. Comme on a l'habitude de le dire, il y a des signes qui ne trompent pas, n'est-ce pas ?
Quelques minutes passèrent, et le dénommé Aaron se trouvait désormais face à l'homme le plus haut gradé de l'hopitâl.

« Bien, que vouliez-vous me dire ? Quelles sont ces choses si importantes qui semblent vous tourmenter ? » débuta l'homme en blouse blanche.

« Ils m'ont appellés, ce matin. » rétorqua Ravel Dickson.

« Oh, rien que ça ? Et que vous ont-ils dit, au juste ? »

« De laissr la fille dans la nature ... »

« C'est étrange, c'est presque comme si j'avais eu cette idée. Je suis confus, veuillez me pardonner. »

« Cesses donc tes sarcasmes, Aaron. » reprit le directeur, d'un ton sérieux.

« Quelque chose d'autre vous chagrine ? »

« ... Ils veulent tester ses compétences. »

« De quelle manière comptent-ils s'y prendre ? »

« ... Par la manière forte. Ils vont envoyer quelques-uns de leurs mercenaires, chasseurs de primes pour vérifier ses pouvoirs. Si jamais elle ne survit pas, ils ne paieront pas. C'est ce qu'ils m'ont dit. »

« Et alors ? Je ne vois pas pourquoi vous avez aussi peur que ça. » répondit Aaron, d'un ton plus détaché désormais.

« Idiot, tu ne vois donc pas ce qui se trame ?! Les guerriers de cette organisation sont les plus dangereux qui puissent exister ! Cette femme va probablement se faire tuer, et si c'est le cas, nous n'allons pas avoir d'argent. Tu sais aussi bien que moi que nous avons cruellement besoin d'argent, sinon l'hopitâl sera complètement ruiné. »

« Vous avez tendance à vous inquiéter pour des choses inutiles. Miréna survivra, je vous le garantis. » reprit Aaron.

« Comment peux-tu en être si sûr ?! Tu vas aller la protéger toi-même peut-être ?! »

« Oh, non. Nul besoin d'effectuer de telles tâches. Elle possède les pouvoirs d'un Pokémon Légendaire, dois-je vous le rappeller ? »

« Et alors ?! Seule contre tous, elle n'a aucune chance ! Ces enfoirés nous ont bien eu ! »

« Elle n'est pas nécessairement seule. En revanche, je suis d'accord pour dire qu'il existe un monde entre eux et vous, au niveau des affaires. »

« Insolent ! »

« J'essaie pourtant de rester courtois, afin de ne pas heurter votre sensibilité. Mes excuses si ma tentative est maladroite, vous ne m'y reprendrez plus. »

« Tu me prends réellement pour un imbécile ? Cesse donc de te moquer de moi ! » s'exclama Dickson avec véhémence.

« Soit. Avez-vous autre chose à me dire, de si important ? Suis-je licencié ? Non ? Au revoir et bonne journée. » ajouta Aaron en s'éloignant.

Cet homme était si énervant ! Mais de quel coté était-il réellement ?! Il agissait de manière très étrange ... non, en fait, il était naturellement étrange ! Tout semblait faux chez lui, tout n'était qu'une couverture. Il n'avait jamais l'air sérieux, et pourtant, la situation économique était grave ! C'était comme si cela lui passait au-dessus de la tête, qu'il n'avait aucune conscience ... ou qu'il s'en foutait royalement.
La dernière hypothèse serait inquiétante, mais pourtant, Aaron n'avait pas d'autres revenus que ceux donnés par l'hopitâl. Dickson partait de ce principe là pour se rassurer. Non, il ne pouvait pas détruire Saint-Kersen de l'intérieur, il n'avait d'ailleurs jamais fait de telles choses ... enfin, il l'espérait !

« Miréna ... montres-moi donc l'étendu de ton pouvoir ... » fit Aaron, évasif. Cette femme était pleine de surprise, il n'en doutait pas.

Et ce, même si les obstacles sur sa route risqueront d'être très difficiles, désormais. Ce n'était plus un petit jeu enfantin, les choses sérieuses allaient bientôt débuter. Et les choses intéressantes, en même temps.
Des choses intéressantes, il en avait lu, récemment. A Graiden par exemple, ville voisine de Kreinland. Le réseau de trafic souterrain qui y résidait avait été anéanti il y a quelques temps. Comme par hasard, la jeune femme s'était échappée peu avant ... elle avait quelque chose à voir avec cela, il le savait. Et, tant mieux, non ? Un peu d'échauffement ... c'est cela. Un amuse-gueule, car le plat de résistance aurait une toute autre dimension. Ah, vivement que tout s'accélère !

« Mes pouvoirs ? » s'étonna Mydreï.

Ils étaient en train de déjeuner. Miréna venait de questionner le jeune homme à propos de l'origine de ses pouvoirs. Karl, lui, ne semblait pas très concerné et mangeait tranquillement. Le restaurant de l'hotêl était banal, et tous trois étaient installés sur une petite table au fond de ce de dernier, loin des autres.

« Oui, tes pouvoirs ... d'où viennent-ils ? Comment fais-tu pour les utiliser ? ... Enfin, si cela ne te dérange pas, bien sûr ... » reprit Miréna, un peu gênée.

« C'est une histoire un peu compliquée, en fait. » rétorqua Mydreï, en reprenant un bout de pain.

Miréna avait déjà terminée de manger depuis longtemps. Elle n'avait pas prit beaucoup de nourriture non plus, il faut dire. Après un bref coup d'oeil sur l'assiette de Karl, encore remplie de nourriture, elle reporta son attention sur Mydreï.

« Eh bien, je crois qu'on a ... encore un peu de temps. »

« Si tu veux tant le savoir, pourquoi pas. » répondit-il. « Alors ... tu n'es pas sans savoir que les Pokémons ont disparus du monde, n'est-ce pas ? »

« ... Je crois, oui ... mais, je ne me souviens plus vraiment pourquoi ... ou alors, je ne le savais pas vraiment ... honnêtement, je n'avais pas trop portée mon attention là-dessus. Je crois. » hésita la jeune femme.

« Soit, ce n'est pas le détail sur lequel je voulais venir de toutes manières. J'ai un ... pouvoir particulier, qui me permet d'entrer en contact avec les esprits des Pokémons. Enfin ... c'est assez difficile à expliquer ... » hésita Mydreï.

Miréna le regardait droit dans les yeux. Elle ne comprenait visiblement pas vraiment ce qu'il voulait dire par là.
Mydreï réflechit un instant. Comment lui expliquer ? Comme ça, c'était finalement assez difficile, quand même.

« Bien, je vais essayer de faire simple. Il existe certains esprits de Pokémons défunts, qui errent encore dans les environs. Ils sont relativement rares, et je peux les voir, et presque communiquer avec eux. C'est assez difficile, puisqu'ils ne parlent pas la même langue que moi ... mais j'ai surtout la capacité de leur emprunter des pouvoirs quand ils restent à mes cotés. C'est ce que j'ai découvert, lorsque j'étais enfant. » annonça le jeune homme.

Wow ... elle ne s'attendait pas vraiment à ça. Comment pouvait-il faire cela ? C'était si ... incroyable. Il avait réellement des pouvoirs ? C'est difficile à croire. Mais vu ce qu'il avait fait hier face aux trafiquants, il était difficile de ne pas lui donner de crédit.

« Néanmoins, il était impossible pour moi de supporter les pouvoirs d'un Pokémon dans un simple corps d'humain, surtout que j'étais enfant à l'époque. Je m'évanouissais régulièrement à cause de ça. Mon père était au courant de cela. Il travaillait avec un de ses amis à propos d'objets capables de maîtriser ces pouvoirs. Peu de temps après, il mourrut d'un cancer, et n'a pas pu continuer son travail. Mais son ami est resté avec moi, et a développé des armes capables de filtrer l'énergie d'un Pokémon.
Avant tous problèmes que cette génération a rencontrée, beaucoup de personnes utilisaient des objets qu'on appellait « Pokéballs » ... ces trucs permettaient de capturer les Pokémons. Le technologie intégrée à mes armes est de la même nature. Sauf que je ne m'y connais pas vraiment là-dedans ... pour résumer, ce sont mes armes, qui prennent l'énergie que je prends moi-même lorsque je croise un Pokémon. Elles sont adaptées à la plupart des types qui existent, mais ce qui est important, c'est qu'elle conserve ce pouvoir, que je peux donc utiliser encore et encore. Dans ma famille, il y avait des pokémons défunts, mais dont les esprits étaient encore là. Ils sont devenus mes coéquipiers, en quelque sorte. Un dernier détail: mes pouvoirs ne fonctionnent pas sur des Pokémons vivants, ou des esprits agressifs envers moi. Voilà tout. » termina Mydreï.

Il n'avait sans doute jamais autant parler que maintenant. C'était assez étrange et bête à ses yeux, mais bon, ce n'était pas non plus très important.
Miréna, quant à elle, était assez surprise par ce qu'elle venait d'entendre. Tout ce qu'il avait dit évoquait en elle de lointains souvenirs, des choses qu'elle savait, mais qu'elle avait comme oublier. Une Pokéball ... elle connaissait cet objet. Mais elle ne savait plus à quoi cela ressemblait exactement ... elle se tint la tête, dépitée.

« Miréna ? Quelque chose ne va pas ? » demanda Mydreï.

« ... Non, non ça va. Je suis juste ... un peu étourdie. J'aimerais vraiment y voir plus clair à propos de moi-même ... enfin, ça devrait passer ... avec le temps. » rétorqua t-elle.

« Je comprends. Mais à part attendre, il n'y a pas grand chose que l'on puisse faire. »

« Miréna, Mydreï ! J'ai finis de manger ! » s'exclama joyeusement Karl.

« Tu es obligé de crier pour dire ça ? » s'irrita Mydreï « Bon, il n'y a plus qu'à aller payer le repas. »

Chose qu'il fit immédiatement, même si les caissières le regardèrent d'un oeil suspect, à cause de sa tenue, de sa capuche notamment, qui cachait une partie de son visage. Mais il n'aimait pas être vu de la sorte en public ... souci de précaution, peut-être.

Les voilà donc sortis, désormais.

« Qu'allons-nous faire, maintenant ? » demanda Miréna.

« On peut aller acheter des jeux-vidéos ! » s'exclama à nouveau Karl.

« Beh, j'ai reçu une proposition de mission, par portable. Mais je ne sais pas si elle va vous plaire, elle me paraît assez dangereuse, et il surtout, il va falloir parcourir beaucoup de chemin. » répondit Mydreï.

« Et mes jeux-vidéos, alors ? »

« Dis toujours, je ne vois pas ce qu'on pourrait aller faire d'autre. » rétorqua simplement la jeune femme aux cheveux blonds.

« C'est une mission assez dangereuse, comme je l'ai déjà dit. Le chef m'a parlé d'une île où il y aurait eu beaucoup de disparitions ces derniers temps. Trop pour qu'elles soient le fruit du hasard. L'île de Ten'Gai. Elle est vraiment loin d'ici. Il va falloir traverser la grande forêt Krytren qui se situe à l'Est, pour arriver jusqu'à une ville du nom de Brick-City. A partir de là, on devrait prendre le train pour arriver dans une ville portuaire, appellée Mekay Bridge. On prendra alors le bateau, et on arrivera dans une île du nom de Syksrein, et on pourra atteindre l'île de Ten'Gai en barque ou quelque chose du genre. Elle n'est pas très loin, mais l'île effraie les gens en général, c'est pourquoi on risque d'utiliser ce genre de moyen de transport. »

Oulà ... alors, ça faisait beaucoup de choses ... qu'importe ! Miréna n'avait aucun objectif, alors pourquoi pas y aller ?

« Ca me va. » répondit-elle, souriante. « Je ne peux pas faire grand chose d'autre, de toutes manières. Et puis, on bougera un peu. »

« Un peu ? » intervint Karl. « On dirait un parcours du combattant, ça va être difficile ! Même pour quelqu'un comme moi, c'est dire ! Abandonnes ! » ajouta t-il, d'un ton presque sérieux.

Miréna ne l'écoutait pas vraiment. Il avait tendance à dire des choses assez absurdes, mais bon, cela pouvait détendre l'atmosphère. Mais Karl était jeune, et une telle mission pourrait être vraiment dangereuse pour lui ... non ? Il n'avait pas de pouvoir visiblement. D'un autre coté, elle pouvait comprendre qu'il avait envie de rester avec Mydreï, il était la seule famille qui lui restait.

« Soit, alors allons-y. »