Confusions de Chevre

« Vous dîtes que ma fille a explosée ?! » s'exclama Roy Vrayden.

« Non. Elle a été désintégrée suite à une explosion dans la salle où elle fut placée. Plusieurs autres personnes ont été tuées également. Nous recherchons actuellement les causes de ce problème en étroite relation avec la police afin que jamais, une telle tragédie ne se répéte. Encore désolé pour votre fille. » répondit calmement le docteur Reiken.

« Je ... veux qu'on l'enterre. » reprit le père désormais seul. Sa femme d'abord, puis sa fille ...

« Cela risque d'être difficile. Sans vouloir vous brusquer, nous risquerions de ne pas retrouver grand chose. De plus, si jamais nous réussisons à le faire, la Police aura besoin de ces « parties » pour pouvoir déterminer l'origine de la déstruction. Navré. »

Les deux hommes discutaient à l'entrée de l'hopitâl. L'intérieur est actuellement en train d'être examiné par les membres de la police. Mais tout a déjà été planifié ... tout. Roy Vrayden laissa tomber quelques larmes.

« Vous savez, dans la vie, il faut savoir partir de l'avant. Les êtres proches qui disparaissent ne doivent pas être oubliés, mais il ne faut pas s'appitoyer sur son sort en se souvenant d'eux. La force des souvenirs est toujours positive. » lança Aaron, avant de tourner les talons et repartir dans l'hopitâl. Seuls les membres du service ont encore l'accès aux lieux.

Le père lui, se résigna à partir. Il allait bien devoir faire quelque chose ...

« Mydreï, tu l'as tuée ! Tu es un monstre ! » s'exclama Karl, plaçant sa main devant sa bouche.

« Ne racontes pas de telles stupidités. Elle est juste inconsciente. » rétorqua le dénommé Mydreï qui s'approcha du corps de la jeune femme qu'il venait d'attaquer. Pour le coup, il s'agissait de légitime défense.

Cette femme était plutôt belle. Belle mais triste ... ou plutôt, tourmentée. Mydreï rangea la lance qu'il venait de prendre dans son grand sac d'objet et examina la demoiselle.

« ... Pervers. Tu es en train de la regarder longtemps, quand même. » intervint Karl, alors qu'il joignait ses mains derrière sa tête.

« Cesses tes idioties. Si je veux la soigner, il va falloir savoir ce qu'elle a. » répondit simplement Mydreï.

« Hein ? Mais tu as essayé de la tuer ! »

« Non, je l'ai calmée. Elle ne semblait pas être dans son état normal. »

« Mais pourquoi est-ce qu'on ne l'emmènerait pas à l'hopitâl de Kreinland ? »

« Tu plaisantes ? Si jamais elle repique une crise de ce genre là-bas, on sera mal foutu. En plus, je suis en mission actuellement, et ça ne se passe pas à Kreinland. Je ne m'amuserais pas à faire des aller-retour.»

Karl haussa les épaules, ne sachant que faire d'autre. S'il voulait tant que ça la soigner ici, alors il n'avait qu'à le faire. Il fit les cent pas, pendant le laps de temps durant lequel Mydreï s'adonna à sa tâche. Cette dernière dura tout de même une bonne dizaine de minute.
Après ces actions, ils ne pouvaient pas la laisser ici. Il fallait donc attendre son réveil, et ils le firent, malgré les plaintes du jeune garçon qui accompagnait le dénommé Mydreï.
Une heure passa. Puis deux. L'ennui paraissait presque mortel chez Karl, qui ne savait absolument pas quoi faire pour s'occuper. Mydreï resta de marbre, assis sur un tronc d'arbre que Miréna avait détruite lorsqu'elle avait lancé ses éclairs.
Quand même ... cette femme ... comment pouvait-elle faire cela ? Des pouvoirs directement ? Cela était très étonnant. Est-ce que ...

« Hm ? » fit la dénommée Miréna, se frottant les yeux.

Elle semblait encore un peu perdue. Avec un peu de difficulté, elle se redressa. Et fut une nouvelle fois surprise de voir Mydreï à quelques mètres d'elle, tout comme le jeune garçon du nom de Karl Mc Kinson.

« Je ... » commença t-elle.

« Inutile de vous excuser. Cela ne fait rien. » coupa Mydreï en se redressant.

La jeune femme semblait un peu déboussolée. Mais elle était déjà plus calme que tout à l'heure, et paraissait un peu plus réceptive, et moins effrayée.

« Où ... suis-je ? Euh je veux dire ... qui êtes-vous ? » balbutia la jeune femme.

« Je suis Mydreï, et voici Karl. Nous vous avons croisés et vous nous avez attaqués. Je vous ai soigné car vous sembliez affaiblie. »

« M... Merci. Je ... suis ... Miréna. » continua t-elle, d'un ton maladroit.

« Que vous est-il arrivé ? Si cela ne vous dérange pas. » reprit Mydreï.

« Je ... ne sais pas. Je ne sais plus ... »

Décidément ... cette jeune femme était tout sauf commune.

« Bon, ce n'est pas très grave. D'où venez-vous ? »

« Kersen ... hopitâl Saint-Kersen ... je crois ... »

« Saint-Kersen ? A Kreinland ? Vous voulez peut-être y retourner ? » questionna Mydreï, qui commençait à être fatigué par la situation. Il avait beaucoup parlé aujourd'hui, cela ne lui ressemblait pas.

« Non ! Surtout pas ! »

Elle s'était exclamée avec un ton qui laissait paraître tout son effroi à cette idée là. Elle ne voulait pas vraiment parler ? Soit, cela n'allait pas être un problème.

« Soit. Nous nous rendons dans la ville de Graiden, vous pouvez venir avec nous si vous le souhaiter. » dit-il en commençant déjà à marcher.

La jeune femme hocha simplement la tête et commença à le suivre. Karl fit de même, en courant. Une invité ? Bah ... pourquoi pas, ainsi, il va peut-être moins s'ennuyer, puisque Mydreï ne semble pas particulièrement parler, même si ce matin, il avait une belle exception à la règle.
La forêt était relativement longue. La marche en fut de même, plusieurs heures furent nécessaires pour arriver à destination. Durant le trajet, seule la voix de Karl avait résonnée, les deux autres se taisaient, pour diverses raisons.
Ils arrivèrent au début de l'après-midi, après avoir mangé quelques provisions de manière banale, même si Miréna semblait encore un peu réticente, mais pu manger les aliments qu'elle avait prit lorsqu'elle s'était échappée de l'hopitâl. L'hopitâl ... cette seule pensée la faisait frissonner, sous les regards anxieux des deux autres, surtout de l'enfant.
La ville de Graiden était plus petite que Kreinland. Mais elle avait tout ce qu'il y avait de plus banale, aux yeux de la jeune blonde.

« Nous sommes arrivés. » déclara Mydreï.

« Enfin ! Je m'ennuyais à mourir moi ! Tss ! La forêt, c'est nul ! J'avais envie de sortir ! Y'en avait marre des écureuils ! Et puis ... »

« Tais-toi. » coupa sèchement Mydreï. « Miréna, que vas-tu faire maintenant ? »

« Je ... ne sais pas. » rétorqua t-elle, tremblotante.

« Bah, elle peut venir avec nous si ça lui chante. » intervint Karl.

« Pardonnez-moi d'être indiscrète ... mais que faîtes-vous ? »

« Je fais des missions diverses pour pouvoir gagner des sous, rien de plus. » annonça Mydreï.

« Hein ? Pourquoi TU fais des misssions ? Je suis là, aussi ! »

« Tu plaisantes j'espère ? Tu ne sers strictement à rien. » rétorqua Mydreï.

Mais si ! Il servait à ... encourager ? Bon. Karl se tut, ne sachant que répondre à cette remarque qu'il trouvait vraiment méchante de la part de Mydreï. Mais il avait un sale caractère, ce type là, il le savait !

« Tu peux venir avec nous le temps de trouver quelque chose de plus stable, si tu le souhaites.» renchérit néanmoins Mydreï.

« D'... D'accord. Mais, je ne voudrais pas déranger non plus ... je ne suis vraiment pas très douée. »

C'était étrange. Elle était étrange. Elle avait pourtant utilisé d'étonnants pouvoirs tout à l'heure ... la Foudre. Ce n'était pas tous les jours qu'on voyait cela. Il va falloir qu'ils parlent de ces évènements, tout de même. Mais le moment n'était peut-être pas venu. Ils allaient parler de tout cela un peu plus tard.
Pour l'heure, il avait une mission à remplir. Les rues étaient peu fréquentées ici. Ils marchaient depuis quelques minutes déjà.

« En quoi ... consiste votre mission aujourd'hui ? » demanda timidement Miréna.

« Je dois éliminer un réseau de trafic souterrain. »

« Vous allez les ... éliminer ? » reprit la jeune femme, interloquée.

« Oui. Tu devrais nous tutoyer, plutôt. Quant à ces personnes là, ils vendent des produits illicites à des prix très élevés. Je dois les arrêter. »

« C'est dangereux, non ? »

« Ah mais t'inquiètes pas ! » coupa soudainement Karl. « Mydreï n'est pas un gars comme tous les autres ! Il a des supers pouvoirs ! »

« Cesse tes idioties, toi. » rétorqua Mydreï.

« Des pouvoirs ? »

« Pas exactement. Je possède des armes qui ont des pouvoirs. » corrigea t-il.

« Ah ... je me souviens ... que je me suis faite soufflée, tout à l'heure. C'était vous, n'est-ce pas ? » demanda t-elle, souriant vaguement pour la première fois depuis qu'il l'avait vue.

« C'est exact. Vous, vous possédez de véritables pouvoirs. »

« Oui ... je ne sais pas pourquoi. Je m'étais réveillée à l'hopitâl ... et j'ai tout cassé. » répliqua t-elle, d'un ton plus sombre.

« Quoi ?! » s'exclama Karl, surpris.

« Je vois ... c'est pour cela que vous ne voulez pas y retourner, n'est-ce pas ? »

« Oui ... je ne veux pas être ... enfermée. »

« Je le conçois. Bon, allons nous changer les idées. Je vais aller m'occuper de ces types là. Ils devraient se trouver non loin de là. »

Sur ce, Mydreï accéléra le pas. Il était temps de faire cette foutue mission. Pour le reste ? Il verra ça plus tard. Le jeune homme avait déjà assez réflechis aujourd'hui, il fallait ... décompresser. En arrêtant ces trafiquants, par exemple.