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A l'aube du pouvoir (T.1) de Raishini



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» Auteur : Raishini - Voir le profil
» Créé le 02/06/2012 à 15:27
» Dernière mise à jour le 16/11/2013 à 14:42

» Mots-clés :   Fantastique   Hoenn   Présence de poké-humains   Sinnoh

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Chapitre 4 : Le Gènhomme
Jérémie passa un doigt sur chacune des six PokéBall reluisant à sa ceinture, lesquelles tressautaient allègrement au rythme de ses pas. Une pour chacun des fidèles Pokémon qui avaient lutté avec lui et continueraient de le faire. La Team Sidera était depuis près de deux mois et demi son obsession, la raison du combat acharné qu'il menait avec Mathilde, Cyril, Ratchet et Ariane. De mémoire, il se rappelait avoir déjà eu connaissance d'elle par l'intermédiaire de son père, lorsque celui-ci en parlait avec sa mère. Néanmoins, Jérémie n'avait pas fait qu'en entendre parler. Il y avait été confronté. Confronté alors même qu'il entamait tout juste son périple. Confronté à des sbires sans foi ni loi. Confronté pour la première fois... à la vraie peur. Celle qui vous prenait à la gorge et vous tordait littéralement les entrailles.

Par chance, lui et ses amis avaient pu se défaire de l'ennemi à chaque fois. Cela s'était bien souvent fait sur la base d'une chance insolente, qu'il devait tout particulièrement à la détermination de ses Pokémon. Mais à l'époque, il savait déjà que sa vie allait prendre un nouveau tournant. Jérémie avait plusieurs fois retourné ce problème dans son esprit et en avait retiré la même conclusion à chaque fois : il devait combattre la Team Sidera.

Cette organisation aux intentions louches mais aux agissements d'une violence certaine faisait à présent parler d'elle dans tout Hoenn. D'après le peu que Jérémie avait compris lorsqu'il avait affronté des sbires, la Team Sidera paraissait convoiter d'étranges tessons au vert translucide. Ces objets, de toute évidence, revêtaient une grande importance pour les dirigeants de l'organisation. Mais nul ne savait exactement de quelle façon ils comptaient les employer pour servir leurs desseins.

Aujourd'hui, cependant, il s'était promis de ne pas penser aussi sombrement et ce fut donc sans regrets qu'il balaya ces épisodes de sa vie passée. Voilà plusieurs jours que lui et ses compagnons s'entraînaient durement aux environs d'Autequia, une ville Hoennoise située dans le Nord-Ouest, près d'une zone volcanique. Depuis que la police les avait interrogés sur la Team Sidera, leur volonté de participer à la chute de cette dernière s'était renforcée. La pluie n'avait cessé que la veille et ils avaient donc passé le plus clair de leur temps dans le Centre Pokémon d'Autequia, remuant inlassablement des pensées diverses. Cette période d'inactivité les encourageait à présent pour reprendre leurs exercices, là où ils les avaient laissés deux jours en arrière.

Durant cette pause, les adolescents avaient guetté l'actualité sans relâche, épluchant attentivement journaux télévisés et gazettes. Mais leurs efforts n'avaient pas payé. Rien ne semblait avoir filtré au sujet de la Team Sidera. Et pourtant, chacun des dresseurs savait au fond de lui-même qu'elle agissait dans l'ombre. Tout du moins, il était inconcevable qu'elle se soit arrêtée sur sa lancée. Après tout, personne n'oubliait les disparitions dramatiques de Roxane, Voltaire, Norman et Juan, tous les quatre des Champions d'Arène Hoennois. En les apprenant, Jérémie était demeuré interdit un bon quart d'heure. Il avait affronté Roxane par le passé. Elle était un de ces esprits forts et combatifs, que l'on n'imaginait en aucun cas tomber sous le coup adverse. En dépit de cela, elle avait plié. Comme ses trois congénères, elle était allée là où personne ne pourrait plus la retrouver.

Les autorités déclaraient que les Champions s'étaient volatilisés sans laisser de trace, et qu'il n'était donc pas exclut de les retrouver vivants. Chaque fois qu'il entendait ça, Jérémie avait l'irrésistible envie de frapper quelque chose, quelqu'un. Ne comprenaient-elles pas qu'il s'agissait de l'œuvre de la Team Sidera ? Nul besoin d'être un détective brillant pour le deviner ! Dans ce cas là, il devenait inutile d'espérer voir revenir les Champions.... tout simplement parce que la Team Sidera était impitoyable. Elle n'attaquait ni pour défendre, ni pour stopper. Elle attaquait pour tuer. Jérémie et ses amis le savaient désormais plus que quiconque. Ils avaient admis cette funeste vérité et se rappelaient le prix qu'il avait fallu payer pour cela. Tant de choses avaient été faites... mais tant de choses restaient également à faire.

Autour de Jérémie, la végétation se clairsemait, devenant plus rachitique et jaune à mesure qu'il avançait. Talonné par ses camarades, il devait ralentir sa cadence de marche pour ne pas les perdre de vue. Lorsqu'il lui était offert de parcourir la nature, il était d'un naturel assez survolté. C'était comme ça et il n'y pouvait rien. Une fois l'intempérie passée et le soleil revenu dans le ciel, Jérémie se sentait revigoré, rasséréné. Son aversion instinctive de la pluie lui paraissait alors bien risible. La route et son air pur lui étaient autant de bienfaits qu'il acceptait joyeusement. Si seulement son existence avait pu être aussi radieuse que l'astre du jour brillant majestueusement au-dessus de sa tête...

- Tiens, ici ce sera parfait, non ? dit-il en freinant brusquement au milieu d'une vaste aire de terre meuble et dégagée.

Ses compagnons stoppèrent net leur avancée et sondèrent le paysage d'un air critique.

- Je pense bien, approuva finalement Mathilde en partant s'asseoir sur une vieille souche morte. Par contre, je vous préviens, je ne lancerai pas les hostilités !

- Pourtant, selon les civilités, ce sont les femmes d'abord, fit remarquer Cyril avec un petit sourire complice. Allez, ça va ! Je m'y colle !

Il prit place à une extrémité du cercle terreux et porta son regard sur chacun de ses camarades restants. Jérémie et Ratchet adoptèrent une attitude évasive, résolument fuyante. Soupirant devant un tel manque de volontarisme, Ariane décida de prendre place face à Cyril, une PokéBall à la main.

- Donc, aujourd'hui ce sera toi contre moi ? s'exclama Cyril avec entrain. Soit, on va se faire un petit échauffement... si tu veux bien, naturellement !

D'un geste de la main signifiant clairement qu'elle n'avait rien à contredire, Ariane approuva la proposition. A son tour, Cyril fouilla dans les poches de sa veste indigo et s'empara d'une PokéBall. Comme toujours avant un combat, il fit cliqueter d'un geste machinal l'unique anneau doré qu'il portait à l'oreille droite. Enfin, les adolescents s'adressèrent un ultime regard, visiblement prêts à ouvrir le bal. Simultanément et avec élégance, ils lancèrent leur balle et libérèrent ainsi leur Pokémon respectif. Du côté de Cyril, une sorte d'amphibien bleu aux nageoires caudales et sommitales noires apparut. D'étranges excroissances oranges poussaient sur chacune de ses joues et il paraissait hésiter à se tenir sur deux ou quatre pattes. Quant à Ariane, elle fit venir une sorte de plante verte bipède aux deux bras terminés par des roses, -une bleue et une rose. Des pointes lui sortaient du crâne et elle laissait transparaître, tout comme sa dresseuse, un flegme déconcertant.

- Mon Flobio va donc affronter ton fameux Rosélia ? remarqua Cyril en souriant d'une oreille à l'autre. Voilà un challenge qui me plaît !

Jérémie contempla la scène avec intérêt. Ariane était de loin la meilleure du groupe. Il fallait dire que la jeune fille avait un avantage certain du fait de son expérience, puisqu'elle avait seize ans et non pas quinze, comme les quatre autres. Honnêtement, Jérémie savait qu'il avait encore du chemin à parcourir s'il comptait la rattraper. Voilà pourquoi il tenait tant à combler ses lacunes. Car il était conscient de sa propre faiblesse, tant physique que psychologique. Et être faible signifiait clairement son incapacité à protéger efficacement ceux qu'il aimait.

Le Pokénav de Jérémie émit aussitôt une note stridente et manqua de le faire sursauter. Qui donc pouvait l'appeler ?

- Allô, j'écoute ? dit-il en décrochant aussitôt.

- Jérémie, c'est bien toi ?

Le jeune homme haussa les sourcils. Son expression trahissait une émotion indéfinissable. En revanche, ses yeux, eux, brillaient d'une lueur impossible à confondre avec une autre. Peu à peu, les pleurs qu'il retenait vinrent rouler le long de ses joues et ses lèvres se tordirent involontairement. Dans un reniflement, il déclara d'une voix rauque :

- Papa ?

Ariane et Cyril venaient d'entamer leur duel et Ratchet était apparemment très occupé à le suivre. Seule Mathilde remarqua donc ce qui venait d'arriver. Intriguée, elle fit demi-tour pour observer son ami, son écharpe blanche virevoltant allègrement dans le vent. Celle de Jérémie, d'un noir ébène, oscillait plus encore au rythme de ses déambulations nerveuses.

- C... comment ça ? cria-t-il si soudainement que cette fois, tout le monde le remarqua. Tu es sûr ? Mais depuis quand le sais-tu ?

- Depuis ce matin seulement, lui répondit une voix douce de l'autre côté du combiné. Et oui, les tests sont on ne peut plus positifs. Ta mère est enceinte d'un mois ! Tu vas avoir un petit frère ou une petite sœur !

Jérémie bondit de joie si brusquement qu'il faillit perdre l'équilibre en retombant. Autour de lui, les regards s'étaient tournés et le scrutaient attentivement. Faisant comme si de rien n'était, le jeune homme afficha un sourire radieux et reprit :

- Dis-donc, ça faisait longtemps que je n'avais plus eu de tes nouvelles... Oh, bien sûr, on parle sans relâche du nouveau et talentueux G-Man en chef, mais ça ne m'intéresse pas. Moi, j'aimerais savoir vraiment comment tu vas, et maintenant !

Les compagnons de Jérémie demeuraient bouche bée devant la scène qu'il offrait. Le voir gesticuler d'un air tendu et euphorique à la fois avait quelque chose d'insolite. Même les Pokémon de Cyril et Ariane s'étaient immobilisés dans le geste qu'ils amorçaient pour attaquer l'autre. Telles deux statues criantes de réalisme, ils restaient béats à regarder d'un air intrigué Jérémie. Celui-ci était tellement occupé par sa discussion qu'il en oubliait ce qui l'entourait.

- Et bien, on peut dire que tu avais hâte de me parler fiston ! dit Hélia en rigolant doucement. Je suis désolé de t'avoir un peu oublié... Mais ces temps-ci, tu auras pu personnellement constater l'ampleur des dégâts que cause la Team Sidera. Au passage, ajouta-t-il lentement, merci d'avoir témoigné, cela nous a été d'une grande aide. Par conséquent, si tu voulais savoir comment j'allais, je vais te le dire... Non seulement je suis euphorique à l'annonce de ma seconde paternité, mais aussi... je suis fier de toi, mon fils.

- M... mer... merci, bredouilla Jérémie en pleurant à nouveau. Moi aussi, je suis fier de toi. Je sais parfaitement que tu veilles à la sécurité générale et que tu n'as donc pas de temps libre pour ta famille.

L'adolescent avait perçu la sincérité poignante de son père. A présent, il était sûr qu'il n'était pas absent pour une raison quelconque. A présent, il savait... que son père luttait bel et bien contre le mal. Et cela soulevait en lui un orgueil sans pareil. Son père était un héros, un vrai.

- Écoute, Jérémie, reprit Hélia avec une gravité inaccoutumée. Je vais devoir te quitter. Des affaires urgentes m'appellent mais je ne regrette en rien ces quelques instants où j'ai pu entendre ta voix. Dès que j'en aurai fini avec la Team Sidera, je prendrai des congés et consacrerai toute leur durée à toi et maman. J'assumerai mon rôle de père comme il se doit. Je te le promets.

Ces quatre derniers mots avaient été prononcés avec une telle volonté, un tel désir, que Jérémie sentit monter en lui une chaleur caractéristique. Celle de la félicité la plus totale. Si cela n'avait pas défié l'entendement, il aurait juré que ses pieds avaient quitté le sol l'espace d'un instant. Pour une fois, il sentait que la promesse de son père était réelle, et non pas sans conviction. Il la tiendrait.

Avec cette certitude bien ancrée en lui, Jérémie raccrocha, jubilant. C'est alors qu'il remarqua les regards de ses amis braqués sur lui comme des lampes-torches.

- Hein, euh... vous voulez savoir ce qui se disait, c'est ça ? marmonna-t-il en se grattant le front. Comment dire, c'était mon père qui nous disait que notre témoignage s'était révélé très utile pour l'enquête sur la Team Sidera. Et puis vu que ça faisait longtemps que je l'avais pas eu au téléphone...

Il arbora un sourire naïf, espérant tromper la curiosité de ses compagnons. Enfin, Cyril et Ariane se détournèrent pour reprendre le combat tandis que Ratchet s'intéressait de nouveau à eux. Seule Mathilde continua de porter sur Jérémie un regard perçant et inquisiteur. D'un geste, elle fit cliqueter les boucles d'oreilles ornées de deux rubis qu'elle portait aux oreilles. Jérémie les lui avait offertes pour ses quinze ans, affirmant avoir économisé depuis qu'il la connaissait pour cela. Dès lors, elle ne les avait plus quittées. Et Jérémie savait instinctivement qu'elle y portait la main chaque fois qu'une question la taraudait. Il s'approcha donc d'elle et s'assit à sa gauche nonchalamment.

Gêné, le jeune homme tripota le cuir de ses mitaines noires. Il s'agissait là du cadeau d'anniversaire que Mathilde lui avait offert en retour pour ses propres quinze ans, -sachant qu'ils étaient nés à deux jours d'intervalle. Cyril leur avait fait présent, pour sa part, d'une écharpe en soie et d'une veste à chacun, l'une noire pour Jérémie, l'autre turquoise pour Mathilde. C'étaient aux yeux de Jérémie des objets d'une valeur inestimable. Très touchés, lui et Mathilde s'étaient cotisés pour rendre la pareille à Cyril et lui acheter un magnifique collier incrusté de petits émeraudes ainsi qu'une veste indigo, ce qui jurait incroyablement avec ses yeux. Maintenant, chacun revêtait constamment ces démonstrations d'amitié pour en savourer mutuellement le bénéfice. Et surtout pour se rappeler qu'ils n'étaient pas seuls, qu'ils pouvaient compter sur le soutien des deux autres.

- Tu veux vraiment savoir, hein ? souffla Jérémie à son amie en se penchant imperceptiblement vers elle.

- C'est à toi de voir si tu me fais assez confiance pour te confier, avoua Mathilde avec un petit sourire en coin.

Jérémie lui lança un regard choqué, visiblement scandalisé qu'elle ait suggéré cela. Il se pencha encore plus vers elle et reprit :

- Mon père a promis de venir s'occuper de moi et maman quand l'affaire Team Sidera sera réglée. En plus, je vais avoir un petit frère ou une petite sœur. C'est pas génial ?

Mathilde fit volte-face pour l'observer prunelle contre prunelle, affichant une expression courtoise et aimante qui lui était caractéristique. Jérémie avait de beaux yeux verts à l'éclat perçant. De beaux yeux tristes ourlés de lueurs dansantes... C'était un regard fascinant où il faisait presque bon se perdre. La jeune fille le croisa, encore. Enfin, elle enserra Jérémie avec émotion et répondit :

- Je suis très contente pour toi, franchement ! Toi qui as toujours... souhaité ça ! Toi qui as toujours... souffert de la solitude ! Tu vas enfin pouvoir être grand frère !

Ému plus encore, Jérémie laissa un nouveau flot de larmes l'envahir. Oui, il était si heureux. Après Mathilde et Cyril, voilà que sa solitude serait moins accablante une fois venu ce petit être dont il aurait en quelque sorte la responsabilité. Celle de l'aîné qui doit inculquer les bases à son cadet et lui servir de modèle...

Personne n'avait surpris cet échange affectif et bientôt, les deux amis s'écartèrent, légèrement empourprés. Mathilde était très réservée, hormis avec lui. Mais cela n'était pas censé se savoir. C'est pourquoi ils firent comme si de rien n'était et vaquèrent à d'autres occupations. Jérémie reporta son attention sur le match de Cyril et Ariane, -lequel tournait déjà à l'avantage de la dernière. Quant à Mathilde, elle arrangea sa chevelure avec une minutie plus qu'exagérée. Puis elle l'orna d'une rose blanche qu'elle avait trouvée en chemin.

Hésitante, elle s'empara d'un vieux journal défraîchi appelé " Hoenn Actu " et s'y plongea silencieusement. Mais ce fut peine perdue. A peine l'eut-elle ouvert qu'elle lâcha une exclamation outrée, très peu discrète à vrai dire.

- Qu'y-a-t-il ? interrogea Jérémie, attiré par ce bruit. Aurait-on enfin quelque chose d'intéressant ?

- Euh... non, pas du tout, ce n'est rien ! Je viens de me rappeler d'un souvenir très désagréable, voilà tout, bafouilla maladroitement son amie en se recroquevillant pour dissimuler le journal.

Jérémie haussa un sourcil, alerté. Ce n'était pas le genre de Mathilde de trembler comme une feuille pour un fait insignifiant. Elle était courageuse plus que quiconque dans l'équipe et si l'angoisse qui la gagnait la remuait à ce point, c'est qu'il devait s'agir d'une horrible nouvelle. Aussi le jeune homme prit-il la ferme décision d'aller à l'encontre de la volonté de Mathilde. Malgré ses réticences, il fondit sur elle furtivement et parvint à lui subtiliser la gazette. Sous les protestations véhémentes de son amie, il se força à parcourir l'article. La photographie d'un homme aux longs cheveux noirs et au visage osseux s'étalait sur la page. Son regard vert semblait le sonder à travers le papier... Quant à la manchette, elle indiquait :


[size=3]Évasion à Orowind ![/size]
La veille, la région de Sinnoh a eu le droit à une évasion exceptionnelle que les autorités ne souhaitaient pas rendre publique. Mais, scandalisés qu'une telle chose soit dissimulée, nous avons décidé en âme et conscience de la diffuser en avant-première pour vous, chers lecteurs ! Cette évasion spectaculaire est sans nul doute l'événement le plus marquant de cette décennie. Incontestablement, rien de tel ne nous revient en mémoire. Orowind, dite " l'inexpugnable ", n'avait jusqu'alors laissé aucun de ses dangereux résidents sortir d'entre ses murs. C'est à présent chose faite. Et il y a fort à parier que ce fait notable ne manquera pas d'interpeller et stigmatiser toute une génération d'honnêtes concitoyens.

Tobias, Tobias Dihyllis. Ce nom vous dit certainement quelque chose, et pour cause. Il s'agit ni plus ni moins que de l'homme le plus dangereux de ces deux derniers siècles. Au jour d'aujourd'hui, la crainte du Gouvernement est que le climat de peur et d'incertitude qu'il avait instauré en son temps ne finisse par renaître. En effet, nous ne pouvons citer le plus célèbre criminel de tous les temps sans souligner quelques uns de ses forfaits les plus marquants, et pourquoi pas, les plus épouvantables.

Surnommé en son temps le " Gènhomme ", celui dont on n'osait prononcer le nom à l'époque n'a pas volé son titre. Force nous est de vous rappeler qu'il a mené diverses expériences sanglantes et brutales, et ce à la fois sur des humains et des Pokémon. Tout cela en vue de transférer génétiquement les pouvoirs des Pokémon à lui et ses acolytes. Dans cette optique, Tobias Dihyllis n'a pas hésité à enlever, menacer, torturer ou même tuer.

Et pourtant, difficile de croire que cet ancien policier affable et respecté ait pu basculer à ce point. Sur ce sujet, les avis divergent et les questions restent nombreuses...Tobias Dihyllis a longtemps été l'ami intime de Hyde Solrei, l'Inspecteur en chef d'Orowind. Ce dernier a d'ailleurs disparu il y a trois jours sans laisser de trace et il est fort probable qu'il y ait un lien entre sa disparition et l'évasion de Tobias, d'autant plus que tous les systèmes défensifs de la prison ont été contournés aisément. Serait-ce un enlèvement orchestré par des sbires du criminel ? Ou bien un astucieux stratagème de Hyde pour aider son ami sans élever les soupçons sur lui ?

A présent, nous ne pouvons que conjecturer sur ce qui va se produire dans les prochaines heures. Le Gènhomme est en liberté et semble disposer d'un soutien non négligeable. Qui sait si, une fois encore, les forces de l'ordre pourront s'en emparer ? Qui sait si la justice pourra être faite ? Et surtout, sommes-nous bien en sécurité maintenant que l'homme le plus recherché au monde est en liberté ? La prime qui pèse sur sa tête est certes passée à quatre millions de PokéDollars... Mais y aura-t-il quelqu'un d'assez fort et valeureux pour se dresser contre Tobias Dihyllis et le vaincre ? En ces temps agités, seul l'espoir nous est permis.



Jérémie lâcha le journal en tremblant et le piétina nerveusement, les dents serrées. Son teint était devenu livide et il osait à peine respirer. Une nouvelle menace se profilait... Comment faire ? Le monde supporterait-il ce nouvel adversaire ? Derrière lui, il entendit Mathilde renifler et son expression se tendit plus encore... Il avait honte de lui avoir arraché de nouvelles larmes. Par sa faute, Mathilde pleurait. Jamais il n'aurait du s'emparer de cette gazette. A présent, il se sentait plus mal que jamais. Pourquoi donc les choses ne tournaient pas comme il l'espérait ? Pourquoi ?

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