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Au-delà des différences de Sylvana



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» Auteur : Sylvana - Voir le profil
» Créé le 28/05/2012 à 20:26
» Dernière mise à jour le 28/05/2012 à 20:26

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Leçon troublante [Fantasia&Luminéros]
-Arthur ! Calme-toi Arthur, calme-toi...

Assise dans l'herbe, Altéa avait enlacé son petit frère qui pleurait sans pouvoir s'arrêter, malgré les efforts vains de Lamia. Arthur s'était laissé aller, se réfugiant dans les bras d'Altéa comme il le faisait avec sa mère. Et la gijinka Suicune le consolait avec tendresse, heureuse d'avoir retrouvé son petit frère, malheureuse de lui avoir causé tant de peine. Mais, si ses paroles avaient déchaîné le mal-être que portait Arthur en lui, elles n'en étaient pas l'origine... La meneuse du camp des Fusionnés en était bien consciente. Dans le creux protecteur de ses bras, elle avait l'impression de consoler un petit garçon. Pleine de tendresse envers son petit frère, elle se pencha à l'oreille de ce dernier :

-Ne pleure pas Arthur, ne pleure pas... Je suis là pour toi, et Lamia aussi... Ne pleure pas Arthur...

L'adolescent porta ses mains à son visage pour essuyer les larmes qui coulaient sur son visage. Il se calmait peu à peu, ses sanglots devenaient moins violents, plus contrôlés et surtout, moins nombreux. Lamia le rassurait, libérant dans le corps qu'elle partageait avec Arthur toute son affection pour l'adolescent. Ce dernier, après un ultime tremblement, se dégagea doucement des bras d'Altéa. Honteux de s'être laissé aller ainsi, il détourna la tête vers les étoiles. La Fusionnée Suicune lui prit le visage entre les mains, le forçant à la regarder :

-N'aie pas honte. Tu as trop encaissé, et ce moment devait arriver. Ce que je t'ai avoué n'a fait que déchaîner tout ce qui bouillonnait en toi, mais c'est fini maintenant. Tu es avec moi, les Fusionnés sont ta famille...

Arthur hocha la tête. Se décharger de toute sa colère, sa tristesse, cela lui avait fait du bien finalement. Il se sentait mieux, à présent :

-Tu as raison... Merci d'avoir été là pour moi, Altéa. Je vais retourner dans le dortoir Raikou.

Déclara le jeune garçon. Altéa lui sourit, se leva suivie de son frère. Il s'apprêtait à partir, mais la Fusionnée Suicune le retint. Surpris, le garçon lui lança un regard interrogateur. La gijinka se justifia :

-Arthur... Notre lien doit rester secret, d'accord ? C'est plus facile comme ça.

L'adolescent, compréhensif, hocha la tête. Les deux Fusionnés s'étreignirent et Arthur partit rejoindre son dortoir. Arrivé devant, il poussa l'une des grandes portes avec mille précautions et constata avec soulagement qu'elle ne grinçait pas. Devant lui, tous les garçons Fusionnés dormaient paisiblement. Tous, sauf un.
C'était un gijinka Goupix, à la peau couverte d'un pelage marron, aux oreilles de renard et possédant plusieurs queues rousses. Il sanglotait doucement et Arthur eut pitié de lui. Posant une de ses mains blanche comme neige sur l'épaule du gijinka qui sursauta, il se présenta :

-Je suis Arthur, Fusionné Momartik, je viens d'arriver aujourd'hui. Et toi ? Pourquoi tu pleures ?

Le Fusionné Goupix renifla bruyamment :

-Je m'appelle Léo... Je suis ici depuis une semaine. Ma famille me manque beaucoup...

Répondit-il. Arthur soupira. Lui ne savait pas trop quoi penser de ses parents. Il haïssait son père, mais sa mère ... ? Sa sœur ... ? Elles avaient été horrifiées en le voyant transformé, mais quel humain ne le serait pas ? Mais la seule façon de refouler la douleur, le chagrin, c'était de les détester. Et puis, elles n'étaient plus sa famille... Plus jamais.
Alors, que dire à Léo ? Arthur n'était pas en mesure de le réconforter. Néanmoins, il tenta de l'apaiser :

-Ne pleure pas, tu te rendras très vite compte que ça n'en vaut pas le coup. Bonne nuit.

Arthur n'attendit pas que le Fusionné lui réponde et s'approcha d'un lit inoccupé où était posé un ensemble marron, un pyjama. L'adolescent s'en saisit et fila dans la salle de bains pour s'en vêtir, par pudeur. Une fois ceci fait, il regagna son lit. Il observa le mur qui était derrière lui. Il n'allait pas poser sa tunique par terre ? Et si jamais il avait eut des affaires, où aurait-il pu les poser ? N'y avait-il pas d'armoire ? Arthur voulut poser sa main sur le mur, voir s'il y avait un placard, mais...

À sa grande surprise, sa main perça le mur comme s'il était immatériel. Retenant à grand-peine un cri, Arthur se pinça pour vérifier s'il ne rêvait pas. Mais non... Il replongea alors son bras à travers le mur, remuant sa main dans l'espace. Il heurta par deux fois deux murs qui semblaient ne pas être très proches.
Un placard magique ?!
Le Fusionné soupira. Apparemment, il devait s'attendre maintenant à plusieurs surprises de ce genre. S'interdisant de réfléchir plus pour éviter de s'en rendre fou, Arthur prit sa tunique soigneusement pliée et la posa à l'intérieur du... Placard... Magique...
Lamia s'en mêla pour le rassurer :

"Ne t'inquiète pas Arthur. J'ai décelé le système de cet étrange placard. Ce sont des Fantominus qui ont "contaminé" tous les murs, de sorte à ce qu'ils soient ainsi. Mais personne ne pourra plonger le bras dans ton placard, tu peux y mettre tout ce que tu veux, il est inviolable. "

"Ouah... Il faudra que je m'informe auprès d'Altéa ou d'Ester. Bonne nuit, Lamia. "

"Bonne nuit, Arthur. "

Et Arthur s'envola au pays des songes, épuisé.



Le lendemain, l'adolescent fut réveillé par l'agitation qui régnait dans le dortoir. Il se frotta les yeux en maugréant, se demandant quelle heure il était. Il rouvrit les yeux sur les Fusionnés qui effectuaient des va-et-vient depuis l'immense salle de bains. Arthur plongea le bras dans son armoire et se rendit compte qu'il y avait plusieurs tuniques, au lieu d'une ! Il en attrapa une, puis se saisit d'un pantalon. La tunique était d'un bleu glace, aux longues manches dont les bouts étaient cerclés de blanc. Le garçon l'apprécia. Le pantalon était blanc, accompagné d'une ceinture où Arthur avait la possibilité d'accrocher divers objets. Le Fusionné se leva, ses vêtements dans les mains, et fila dans la salle de bains. Presque tous les rideaux blancs des douches étaient tirés, et l'eau coulait à n'en plus finir. Au moment où le gijinka posa le pied sur les carreaux impeccables, un Fusionné Capidextre se posta devant lui. Il arborait un sourire malin, et ses deux queues munies de mains s'agitaient nerveusement derrière lui. Il salua Arthur :

-Salut, le Fusionné. Passe-moi tes fringues, je vais les poser le temps que tu te laves. Au fait, ch'uis Dake.

Sans lui laisser le temps de répondre, Dake saisit ses vêtements avec ses queues, qui s'agrandirent pour poser les vêtements d'Arthur dans les multiples casiers qui étaient creusés dans le mur. Ce dernier était donc semblable à une ruche, même si les casiers n'étaient pas vraiment en forme d'alvéoles. Arthur, après s'être ressaisi, répondit :

-Merci Dake. Je suis Arthur, je viens d'arriver au camp.

Le Fusionné Capidextre haussa les épaules :

-Ouais, ouais. Bon aller, grouille.

Surpris, Arthur se dirigea vers une douche inoccupée. Il se lava rapidement, et attrapa ensuite la serviette qui était pliée sur le mur. Il se sécha, et s'enroula dedans pour aller chercher ses vêtements. Il rejoignit donc Dake :

-Dake, tu peux me passer mes affaires s'il te plaît ?

-Okay, mec !

Arthur reçut ses vêtements et se dirigea vers la porte bleue que lui désignait Dake. Devant lui s'étendait un long couloir, qui comptait de nombreuses portes. Arthur en poussa une. La pièce sur laquelle il déboucha était orange et jaune. Il pouvait visiblement se vêtir ici. S'habillant vite fait, il regagna la pièce principale du dortoir, celle des lits. Des baskets bleues étaient posées au bas de son lit. Il se chaussa et sortit du dortoir. Le garçon fut surpris en constatant que Léo, le gijinka Goupix, l'attendait. Dès que le Fusionné de feu l'aperçut, son visage s'éclaira :

-Salut Arthur ! Je t'ai attendu, parce que j'avais peur que tu ne te souviennes pas où aller. Tu me suis ?

Arthur se sentit réchauffé. Léo semblait être d'une gentillesse !

"En effet, il est très gentil, et Dake, lui, est un étrange personnage . "

Se manifesta Lamia.

"Tu as raison. "

Arthur rejoignit tranquillement le Fusionné Goupix et lui sourit :

-Salut Léo. Merci de m'avoir attendu, c'est gentil.

-De rien, c'est pas grand-chose. Tu viens ?

Arthur suivit Léo jusqu'au réfectoire. En passant par le dortoir Entei, ils rencontrèrent Ester. Assise sur les marches du dortoir, elle bondit lorsqu'elle aperçut les deux Fusionnés. Avec un sourire, elle les salua :

-Salut Arthur, salut Léo. Bien dormi ?

-Très bien, merci, et toi Ester ?

Demanda Léo, détendu.

-Super.

-Oui moi aussi. J'ai super super faim !

S'exclama Arthur, tentant vainement de couvrir le bruit furieux de son ventre. Ses deux camarades éclatèrent de rire, et ils partirent joyeusement en direction du réfectoire. Léo semblait être beaucoup plus heureux que la veille. C'était étonnant, mais Arthur était content pour le gijinka. Lui-même se sentait beaucoup mieux après avoir explosé de rage et de chagrin la veille.
Les trois Fusionnés pénétrèrent dans le bâtiment aux briques rouges, le réfectoire. À l'intérieur, un calme étonnant régnait, très différent du brouhaha de hier soir au dîner. Léo, Ester et Arthur s'installèrent tous les trois à une table ronde, et une gijinka Sidérella vint les servir. Arthur observa son plateau. Chocolat chaud, biscottes, un tas de petites viennoiseries, du beurre et de la confiture. Idem pour ses deux camarades. Le Fusionné commença son petit-déjeuner avec appétit, et se rendit soudain compte que le silence s'était fait dans le réfectoire. Il reposa le croissant dans lequel il s'apprêtait à mordre et haussa les sourcils. Ester lui désigna l'autre bout du réfectoire. Suivant cette direction du regard, Arthur aperçut alors Altéa, debout devant tous les Fusionnés, un micro à la main. Elle prit la parole :

-Bonjour, Fusionnés ! Voilà une nouvelle journée qui commence. Je crois que la plupart d'entre vous ont pu l'entendre, mais je tiens à l'annoncer officiellement : nous comptons un nouveau gijinka dans nos rangs. J'ai nommé Arthur, Fusionné Momartik !

Tous les regards convergèrent vers le garçon, qui devint écarlate. Essayant de sourire, il adressa un signe de la main à tous les visages qui l'observaient. Lorsque tout le monde fut retourné, Altéa continua :

-Je compte sur vous pour l'aider à se sentir bien ici. Aujourd'hui, comme d'habitude, Annie vous distribuera vos emplois du temps. Bon appétit !

Sur ces mots, Altéa se leva et sortit du réfectoire. Aussitôt, tout le monde recommença à manger.

-Elle fait tout le temps ça ?

Demanda le jeune homme.

-Non, c'est exceptionnel.

Lui répondit Ester. Ils finirent vite leur petit déjeuner, et et sortirent du réfectoire. Arthur s'arrêta, indécis. Qu'est-ce qu'il allait faire ? On ne lui avait rien dit... Ses deux compagnons remarquèrent son trouble et lui offrirent un sourire rassurant :

-Ne t'inquiète pas Arthur, les Fusionnés des dortoirs Entei et Raikou sont groupés pour les entraînements de la journée, tu n'as qu'à nous suivre et on t'expliquera tout.

Le rassura Ester. Arthur la remercia :

-Merci.

Déclara-t-il simplement. Lamia, qui s'était longtemps tue, se confia à Arthur :

"Personnellement, même si je suis encore méfiante à l'égard de tout ce qui touche à ce camp, j'ai hâte de participer aux entraînements. "

"Oh, Lamia... Bon, on ne va pas tarder. "

A la gauche du réfectoire se dressait un sentier discret, un sentier comme des milliers sur ce Camp, entouré de fleurs aux multiples couleurs, offrant donc un paysage magnifique à la vue des Fusionnés des dortoirs Entei et Raikou.

-Là-bas se trouve tout l'espace nécessaire aux entraînements, indiqua Ester.

Le groupe s'avança, à son rythme, sur le sentier, qui donnait également vue sur les terriers de quelques Ratentif. Cela mettait un peu de gaieté dans le cœur de tous.

-C'est super, commenta Léo en admirant cette harmonie.

Arthur n'en pensait pas moins, mais préférait néanmoins garder ses opinions pour lui, dans n'importe quel contexte.

Ils arrivèrent, après un quart d'heure de marche, sur une immense clairière. Si grande, qu'aucun Fusionné ne parvint à en distinguer le bout. Le seul repère visible dans cette immensité de verdure, c'était un point bleu, des mètres plus loin.
Malgré les réticences de certaines personnes à s'approcher de ce point, Arthur et Léo, leur curiosité piquée au vif, s'approchèrent.

« Lamia ? Ressens-tu un danger ? » s'inquiéta tout de même le jeune Fusionné.

« Non. L'âme que nous avons devant nous est pure, ne t'en fais pas. » rassura la Momartik.

Le garçon soupira. A ses côtés, Léo avait l'air d'être aussi en discussion avec son Pokémon intérieur, à en voir ses yeux vides.

Ils s'arrêtèrent à quelques pas de cette lueur bleue... qui se révélait être en fait... un homme. Oui, un homme, la cinquantaine à ses rides, se tenait sur une jambe, l'autre repliée sur elle-même. Ses yeux étaient fermés, ses bras croisés. Ses cheveux d'un noir d'ébène encadraient à merveille son visage d'une beauté que la vieillesse ne parvenait pas à entacher. Et cette lueur bleue...

« C'est l'aura. » affirma Lamia. « Son Pokémon est un Lucario. »

Elle devait avoir raison. Arthur remarqua deux pics en acier ornant le dos de ses mains, ainsi que le centre du buste.
Sa plénitude était telle, qu'une fanfare n'aurait en rien perturbé sa concentration. On aurait dit une statue, gravée dans le décor, et que ne s'en détachait, et ne s'en détacherait à jamais.

-Je lis en toi comme dans un livre ouvert, jeune garçon.

Sa voix, grave, était magnifique à écouter. Cet homme représentait la perfection. Mais Arthur préféra se recentrer sur les paroles du Fusionné-Lucario.

-Vous... vous lisez dans les pensées ?!

-Oh... nul besoin, nul besoin. De un, je ne lis pas les pensées, mais les émotions, l'aura que dégage chaque personne, le ressenti du passé, du présent, et, avec une grande maîtrise, du futur des gens. Et de deux, je n'ai demandé aucune aide à ce pouvoir, car seul ton visage exprime ton trouble dans ta vie. Tu es le nouveau ? N'est-ce pas ?

Léo, caché derrière Arthur, avait la bouche qui pendait.

-Oui, c'est moi, acquiesça le Fusionné-Momartik.

-Et toi, je suppose que tu es le garçon si prometteur au combat, je présume, dit l'homme en s'adressant cette fois au Fusionné-Goupix.

Tellement étonné, Léo ne put répondre, ce qui fit sourire le cinquantenaire.

-Rejoignez votre groupe.

Les deux enfants obéirent au doigt et à l'œil, et coururent parler à Ester de ce qu'ils avaient vu. Le maître finit par venir à son tour.

-Bonjour à tous et à toutes (les enfants répondirent). Je serai, jusqu'à la fin de l'année, un peu comme un... un professeur.

-Vous allez nous enseigner le combat ? s'impatienta un garçon assez costaud.

-Absolument pas. Je vous enseignerez la maîtrise de soi, la méditation. Je vous apprendrai à rester le plus zen possible, dans les pires conditions.

-Et à quoi ça va servir ? demanda le même enfant.

-Allons, nos pires ennemis ne sont pas, d'après moi, les humains, mais nous-mêmes. Réfléchissez un peu. Si nous ne voulions pas nous mettre à leur niveau, il ne fallait pas leur déclarer la guerre... enfin, cette logique est encore dure à expliquer à des enfants... vous comprendrez plus tard... Entre autres, jeune homme, si tu veux savoir à quoi ça va te servir... Eh bien.

A partir de ce moment, le Fusionné Lucario se mit à insulter assez méchamment le bonhomme, qui, à chaque parole, prenait, au visage, une teinte un peu plus rouge. Finalement, le garçon ne put se retenir et voulut mettre un revers au professeur qui resta stoïque, se contentant de faire un pas sur le côté pour l'éviter, tout en tendant le pied pour le faire tomber. Résultat gratifiant pour l'homme, et humiliant pour l'enfant.

-Cet exemple est vraiment très grossier, et je suis déçu que tu ne puisses te retenir pour de telles broutilles, mon garçon, expliqua le professeur, mais en gros, tu réussiras à te maîtriser face à un adversaire provocateur, et si tu te décides à pousser l'étude de cette maîtrise, tu seras capable de sonder l'esprit de ton ennemi, grâce à l'aura. Bien sûr, ce niveau n'est pas encore à votre portée. Nous allons commencer par les bases. Dorénavant, appelez-moi maître.

Et il commença son cours. Avant de pouvoir être en pleine méditation, il fallait adopter une posture parfaite ! Ainsi, Arthur se retrouva allongé sur le dos, les guiboles en l'air, la sueur sur le front. L'aura, lui, il ne la ressentait pas du tout ! Ca pouvait en devenir frustrant, mais, pour se consoler, il observait ceux autour de lui.
Léo battait des bras, positionné sur une seule jambe. Et Ester, elle, essayait de se stabiliser, le sommet du crâne parterre et les pieds fouettant l'air. Les autres Fusionnés n'étaient pas mieux.

Bref, c'était une belle bande de bras cassés qu'admirait le maître avec patience. Tous ces efforts, pour lui, c'était pas terrible.

-STOP !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Chaque élève se remit debout, droit comme un i, en espérant que le maître ne soit pas en colère.

-Je vois que c'est mal parti. Concentrez-vous plutôt, alors, sur l'aura ! ALLONGEZ-VOUS !

Exécution faite.

-FERMEZ LES YEUX !

Exécution faite.

-Fort bien : maintenant, imaginez un carré. Un carré de la couleur que vous voulez. Imaginez ce carré se mettant sur votre tête.

Arthur trouvait cet exercice, pour l'instant facile.

-Et puis, vous voyez que ce carré devient... une balle !

Sa voix devenait faible, très faible. Cette technique était plutôt relaxante, surtout avec les chuchotements des Coxy en fond, alliés avec la voix basse du maître et de sa balle.

-La balle parcoure votre corps, de la plante de vos pieds, jusqu'à la racine de vos cheveux. Pendant plusieurs secondes, elle ne fait que ça... puis vous voyez, sur cette balle... une tête.

Le Fusionné Momartik la voyait. Il voyait une tête, aux traits se précisant finement sur la balle. Quand le portrait fut fini, Arthur put observer pleinement le visage.

-Cette tête représente un profond désir, chuchota le maître. C'est un premier pas, vers le contrôle des émotions.

Et ce visage s'avérait être... Lana ?!

Les yeux de la jeune fille étaient clos, soulignés de cernes, et ajustés de larmes. Les traits de sa bouche étaient pliés, signe d'une immense tristesse. Et sous ce mauvais tableau, Arthur put entendre une phrase.

« Reviens... reviens, ne me laisse pas... »

Et la balle disparut quand les yeux du garçon se rouvrirent...
Les Hommes étaient-ils tous les mêmes ?