Seconde 20 : Drôle d'univers ! Gijinka Pokémon !
- Heuuu ! Mais qui êtes-vous ?! demanda Zen, rouge comme une tomate.
- Mais maître, vous ne me reconnaissez pas ? demanda la petite fille sans relâcher son étreinte, c'est moi, Tarsal.
Tarsal ?! Et ben dis donc, elle avait bien grandi depuis... Une minute ! Pourquoi sa pokémon avait une telle apparence, et puis d'abord, où se trouvait-il ? Il jeta rapidement un oeil autour de lui. Il était dans sa chambre ?
- Tu peux me lâcher juste cinq secondes ? demanda l'adolescent.
Il alla voir à la fenêtre. Il vit plusieurs bâtiments et maisons familiers. Aucun doute, il était bien chez lui à Mystifruit. Comment était-ce possible ? Aussi loin qu'il se souvienne, l'adolescent était dans le manoir sur une île avec sa soeur. Zen se laissa tomber sur son lit tandis que Tarsal lui resauta au cou.
- Maître ? Vous n'allez pas bien ?
- Heu si, je vais très bien même... J'étais pas sensé avoir une blessure au bras ?
Il examina son bras droit. Aucune trace de blessure, rien. Mais qu'est-ce qui se passait ici ?
- Maîîître ! s'écria Tarsal.
- Quoi ?
- Faites-moi un câlin comme vous m'en faites si souvent ! J'en ai une furieuse envie maintenant !
Zen manqua de saigner du nez. Là, il était vraiment pris au dépourvu, et si Kat le voyait, il n'osait pas imaginer ce que sa soeur allait dire.
- Heu Tarsal, les câlins, tu vois, c'est mieux quand tu es petite...
- Mais je suis petite ! Je n'ai que huit ans.
- Ce n'est pas ce que je veux dire. Là, tu as une forme humaine. Tu n'as pas la forme d'une vraie Tarsal.
La petite fille fit les yeux implorants.
- Mais j'ai toujours été comme ça... S'il vous plaît, un câlin.
- Heuuu...
Bon tant pis, autant se lancer, et advienne que pourra si Kat le voit. Alors que Tarsal se serrait contre lui, il referma ses bras sur elle comme pour l'éreinter, puis il ferma les yeux. Dans la position dans laquelle il était, il risquait vraiment un max car il ressemblait à quelqu'un qui paraissait être amoureux d'une fille bien plus jeune que lui, mais la pokémon psychique semblait être heureuse.
Cinq minutes plus tard, Tarsal était toujours agrippée à Zen et ne voulait pas le lâcher.
- Heuuu, Tarsal s'il te plaît, je ne t'avais pas fait de... Câlin qui durait aussi longtemps...
- Mais je suis tellement heureusement d'être avec vous, répondit la petite fille de sa voix douce.
Mon Dieu, si Tarsal était comme ça dans la réalité... Il en pleurerait. Mais d'ailleurs, était-ce bien la réalité ?
- Au secours, n'importe qui, se dit-il pour lui-même.
Au même moment, des bruits de pas se firent entendre. Quelqu'un allait entrer ! Vite, il devait se défaire de l'étreinte de Tarsal.
- Pas devant ma soeur s'il te plaît, demanda Zen d'une voix implorante.
- Maîîître !
L'adolescent parvint à se relever et à s'asseoir au bord de son lit, mais Tarsal était toujours accrochée à son cou. Les bruits de pas se rapprochaient encore. Kat devait être devant la porte.
- C'est la fin, se dit Zen en pleurant.
La porte s'ouvrit à la volée. Ca y est, il était sur le point de s'évanouir.
- Salut la compagnie ! s'écria une voix joviale.
Tiens ? Ce n'était pas la voix de Kat ? Mais qui était-ce donc alors ? Zen sortit de son état semi-évanoui et observa la personne qui venait de rentrer dans sa chambre. C'était une fille de taille moyenne, qui devait avoir approximativement le même âge que lui, vêtue d'une robe jaune du torse jusqu'aux pieds, de chaussures et de gants noirs, et surtout elle avait des cheveux bruns coiffés en une énorme queue de cheval qui touchait le sol.
Zen eut un très mauvais pressentiment en dévisageant une nouvelle fois la nouvelle arrivée.
- Bah alors maître Zen, ça va pas ? Vous ne vous sentez pas bien ?
Ca y est, il s'évanouit pour de bon cette fois. D'abord Tarsal qui l'appelait "Maître", puis maintenant elle. Il avait compris qu'il s'agissait de Mysdibule. La jeune fille observa l'adolescent allongé sur le lit.
- Dis Mysdibule, je le trouve bizarre notre maître ce matin.
- Ca, c'est sûr, répondit Mysdi, d'habitude, il m'accueille à bras ouverts.
Elle fit la moue.
- On va attendre qu'il se réveille alors...
Un quart d'heure plus tard, Zen reprit ses esprits. Oui, ce n'était qu'un rêve, un simple rêve.
- Bah alors maître Zen, vous allez mieux ? demanda Mysdibule.
Les deux filles étaient penchées sur l'adolescent qui ne savait plus quoi faire.
- D'aaaccord... Heu les filles, vous permettez ?
Il se pinça trois fois le bras. A chaque fois, il ressentait la douleur, donc il était bien dans la réalité.
- Est-ce que Kat est ici ? demanda l'adolescent.
- Oui, elle dort dans sa chambre, pourquoi ?
- Nan rien.
Mysdibule lança un regard malicieux à Zen qui se sentit très gêné.
- Vous êtes un menteur maître, remarqua Tarsal.
- Allez, dites-nous la vérité, dit la jeune fille aux cheveux bruns en se rapprochant davantage.
Les deux filles étaient complètement sur lui. Flûte, ça ressemblait trop à un harem là ! Il fallait qu'il se sorte de cette situation embarrassante.
- Laissez-moi s'il vous plaît, hurla l'adolescent.
- Nan, pas envie !
Ils s'agitèrent bruyamment dans tous les sens, au point qu'il n'entendit pas que quelqu'un d'autre s'approchait de sa chambre. Kat pénétra dans la chambre de son frère.
- Ah !
Ca y est, il était sur le point de mourir. Sa soeur venait de le voir avec deux filles dans son lit et en restait sans voix.
- Je... Je peux tout expliquer soeurette.
- Frangin...
Mais au même moment, deux garçons pénétrèrent dans la pièce et sautèrent sur Kat.
- Maîtresse !
- Nyaaa !
Cette fois, ce fut au tour de Zen d'en rester sans voix. L'un des deux inconnu portait des vêtements clairs, mais il avait des oreilles et une queue de chat, il paraissait lui aussi avoir le même que sa soeur. Mais ce qui fit faire "Tilt" dans la tête de l'adolescent, c'était le fétiche que le garçon avait au front.
- Miaouss ? demanda Zen, abasourdi.
- Nyaaa, salut maître Zen, comment allez-vous aujourd'hui ?
Le dresseur dévisagea ensuite l'autre garçon qui avait bondit sur sa soeur. Celui-ci portait une tenue jaune et avait les cheveux blancs coiffés de manière électrique. Il avait également de longues oreilles jaunes et pointues. Il semblait être plus jeune que le pokémon félin.
- Frangin ! Je peux tout expliquer aussi !
- Ce n'est pas la peine soeurette, on est tous les deux dans le même cas... On va déjeuner ?
Les deux adolescents se défirent du mieux qu'ils le purent de leurs pokémons... Attend, c'était toujours des pokémons ? Ils ressemblaient tous à des humains ordinaires. Zen se tourna vers Mysdibule.
- Petite question, tu connais quoi comme technique de combat ?
- Bah, toujours les mêmes, répondit la jeune fille aux longs cheveux bruns, pourquoi ?
- Parce que vous nous ressemblez, ça fait bizarre de voir des personnes avec des pouvoirs spéciaux.
Le petit groupe descendit au salon. Là, ils virent quatre autres adolescents qui avaient tous un air familier.
- T'as compris Lixy ? demanda un garçon d'un vingtaine d'années vêtu d'un tee-shirt et d'un pantalon tous les deux rayés d'orange et de noir, et qui avait deux petites oreilles qui dépassaient de ses cheveux marron foncés. Tu ne dois pas désobéir au maître. Maître Zen est très gentil avec nous, il ne faudrait pas qu'il ait une mauvaise opinion de nous.
- Je suis toujours sauvage au fond de moi et je n'ai pas envie de me soumettre à des humains, répondit un autre garçon aux cheveux bleus et aux yeux jaunes qui portait un tee-shirt bleu ciel et un pantalon noir qui devait avoir le même âge que Misha, je n'ai pas spécialement apprécié la réprimande que tu m'as faite dans ce manoir ...
- On ne te parle pas de te soumettre, continua une jeune fille d'environ dix-huit ans aux cheveux violets avec des mèches mauves, des yeux rouges, une longue robe violette et un collier de perles rouges, mais de t'habituer à l'ambiance de notre petite vie en communauté. Tu verras que notre maître n'est pas du tout du genre à vouloir nous soumettre à sa volonté.
- Les garçons sont toujours plus durs que les filles, c'est bien connu, remarqua une autre fille qui devait avoir le même âge que Kat et qui avait des cheveux verts coiffés au carré, une frange et des yeux rouges. Elle portait une robe blanche se terminant en dentelle et des collants verts.
Zen et Kat soupirèrent joyeusement tandis que les quatre nouveaux se tournèrent vers leurs maîtres respectifs.
- Bonjour maître, commença Zigzaton, vous avez passé une bonne nuit ?
- Si on veut... Soeurette, tu vas préparer le déjeuner ?
- J'y vais frangin...
- Attendez, je vais vous aider, maîtresse, s'écria Kirlia.
- Et moi aussi, continua Miaouss.
Le déjeuner se déroula dans le calme. Zen et Kat n'osaient pas parler, mais leurs pokémons mangeaient tous tranquillement et correctement.
- Mais j'y pense ! On est quel jour aujourd'hui ? demanda soudainement le dresseur aux cheveux bruns.
- Mardi, répondit Feuforêve, pourquoi ?
- Oh mince, je suis sensé être en cours là !
L'adolescent monta à sa chambre récupérer son sac de cours et se précipita dehors en directement de son lycée, suivi de ses pokémons. Il courut à en perdre haleine, limite il courrait encore plus vite que le jour où un Capidextre lui avait volé son vélo. Lorsqu'il arriva devant l'établissement scolaire, il était épuisé.
- Zut ! Ils ont fermé le portail.
L'adolescent alla frapper à la porte du concierge. Ce dernier venait visiblement de se réveiller.
- Que se passe-t-il p'tit gars ? C'est les vacances depuis une semaine. T'as oublié un truc au lycée ?
Han non ! Il s'était pressé et essoufflé pour rien ! Ca lui apprendra à ne se fier qu'au jour de la semaine, il aurait du vérifier la date. Il était trop fatigué pour rentrer directement à la maison.
- Besoin de repos moi.
Il se dirigea vers un pré et s'allongea sur l'herbe basse tout en observant les nuages avancer lentement dans le ciel. Ses pokémons se placèrent en cercle autour de lui : Tarsal à sa gauche, Mysdibule à sa droite, Lixy devant, Feuforêve et Zigzaton derrière.
- Je ne sais pas ce qui nous est arrivé, mais d'un côté, c'est tellement relaxant, pensa l'adolescent.
Il pensa soudainement à Q-Ice. Son ami devait sans doute se trouver dans sa ville natale.
Les minutes passèrent et se transformèrent en heures. Zen continua d'observer mollement les nuages dans le ciel quand Feuforêve se pencha vers lui.
- Oh pardon, je vous dérange maître ? demanda la jeune fille aux cheveux violets.
- Nan c'est bon, en fait, j'ai la flemme de me lever c'est tout, je me sens si bien.
- Je vois ça, tous les autres se sont endormis.
Il releva la tête et observa ses pokémons en train de dormir paisiblement.
- Tiens, maintenant qu'on peut communiquer ensemble, je peux te poser quelques questions Feuforêve ?
- Mais bien sûr maître.
- Argh, je sais que vous êtes tous attachés à moi et à ma soeur, mais ça nous dérange que vous appeliez "maître".
- Pourtant, c'est ce que vous êtes pour nous.
- Je vous considère comme des amis, pas comme des pokémons soumis à leur dresseur.
- Certes, mais comme nous sommes très attachés à vous, vous appeler "maître" prouve que nous vous apprécions beaucoup.
Zen soupira faiblement. Il allait devoir se faire à cette idée.
- D'accord, répondit l'adolescent, dis, tu te rappelles du jour où je t'ai recueillie ? Que s'était-il passé avant que je ne te rencontre ?
- Oh, c'est une longue histoire, voyez-vous. Au début, j'étais une Feuforêve tout ce qu'il avait de plus banal. Je vivais avec d'autres pokémons spectres dans un arbre situé dans un marécage. Chaque nuit, nous nous regroupions pour observer la lune… C'était un endroit sympathique. Du moins, jusqu'à ce que nous fusses attaqués par un groupe d'humains et de robots. Nos agresseurs semblaient avoir des objets spécialement conçus pour nous capturer. Tout notre groupe a été victime de cette chasse et nous avons été enfermés dans des cellules spéciales qui nous donnaient froid dans le dos. C'est d'ailleurs dans ce lieu sordide que j'ai rencontré Momartik avec qui j'ai vite sympathisé. Un jour, Mewtwo est venu causer une pagaille monstre chez les humains qui nous avaient capturés et il en a profité pour tous nous libérer. Je me suis enfuie avec Momartik et d'autres pokémons, mais nous avons croisé une fille étrange qui est parvenue à capturer nos amis, et Mewtwo a dû intervenir pour nous permettre de fuir, Momartik et moi.
Feuforêve marqua une courte pause tandis que l'adolescent l'écoutait silencieusement.
- Grâce à Mewtwo, Momartik et moi étions désormais libres, mais nous voulions aussi être capable de nous défendre au cas où nous croiserions d'autres humains avec des intentions malfaisantes, et Mewtwo nous as finalement conduit auprès de pokémons légendaires connus sous l'appellation d' "Elfes de la création". Ces elfes ont décidé de nous aider en nous enseignant des techniques de combat et en améliorants nos propres capacités. Ils nous ont en fait ramené dans votre époque.
Zen avait écouté le monologue de Feuforêve sans l'interrompre une seule fois. Il commençait à comprendre des choses, mais il restait encore une zone d'ombre.
- Tu viens donc d'une autre époque… Mais pourquoi je t'ai retrouvée dans les Ruines hantées ?
- En fait, l'entraînement des elfes de la création n'est vraiment pas du tout de tout repos. Ils nous ont envoyé sur le continent pour chercher des humains capables de nous aider… Nous avons dû traverser la mer pour venir. Une fois arrivées, Momartik et moi, nous nous sommes séparées et nous nous sommes dirigées vers les destinations que nous avaient indiqué les elfes. Selon eux, c'était là que des humains étaient le plus susceptible de nous trouver. Une fois que je suis arrivée dans ce vieux château, les elfes ont commencé à m'enseigner des techniques de combat. C'était éprouvant et effrayant, je n'en pouvais pu de rester seule dans cet endroit lugubre. Dès le début, j'ai commencé à appeler de l'aide pour qu'on vienne m'aider, mais les elfes m'ont dit que c'était inutile, que personne ne m'entendrait...
- Mais moi, je t'ai pourtant entendue pendant un moment.
- Ah bon ? Mais comment ça se fait ? Personne n'était supposé m'entendre.
- Je pense que seuls les elfes de la création pourront répondre à cette question.
Zen avait finalement obtenu une partie des réponses aux questions qu'il se posait.
- Merci Feuforêve, tu es vraiment une pokémon remarquable, je suis honoré d'être ton "dresseur".
- Mais de rien cher maître...
- Ah oui, un dernier détail ! remarqua soudainement l'adolescent.
- Oui maître ?
- Ce bisou que tu m'as fait lors du combat contre Ryusuke...
Feuforêve rougit légèrement et émit un petit rire.
- Oh, ça ? Ce n'était juste qu'une manière de provoquer cette Gardevoir. Accessoirement, ce geste montrait aussi que j'étais très attachée à vous.
Ils eurent un petit rire amusé.
- Bon, je pense qu'il est temps de rentrer à la maison... Debout tout le monde.
Les pokémons se réveillèrent plus ou moins difficilement et se mirent en marche.
- Mysdi… Tu peux m'accorder quelques instants en privé ? Avancez-vous les autres…
- Bien maître…
La jeune fille à la queue de cheval resta aux côtés de l'adolescent qui avait considérablement ralenti son rythme de marche. Puis ce dernier se jeta au cou de sa pokémon.
- Hé ben ?!
- Mysdi, je suis vraiment désolé… Je t'ai fait subir tellement de choses… Depuis que je t'ai recueillie dans cette grotte glaciale il y a cinq ans, je me rend compte aujourd'hui que j'ai été un bien piètre dresseur…
- Maître… Vous n'êtes pas parfait, et dans un sens c'est une très bonne chose. Tout le monde fait des erreurs dans sa vie. Vous savez, le jour où vous m'avez trouvée et que vous vous êtes occupée de moi, j'étais tellement heureuse que j'aurais donné ma vie pour vous.
- C'est peut-être un poil exagéré de dire ça non ?
- Possible, mais j'ai vraiment apprécié toutes ces moments que nous avons passé ensemble et j'espère que nous pourrons continuer comme ça encore très longtemps !
- Tu me pardonnes ?
- Oui, et même je pense que tu n'as pas à t'excuser, répondit la jeune fille avec un grand sourire.
Ils rattrapèrent finalement les autres pokémons et finirent par revenir à la maison de l'adolescent. Cependant, ils n'avaient pas remarqué qu'une jeune femme coiffée d'un chapeau de sorcière violet et d'une robe violette comportant trois joyaux rouges les observait d'un air amusé.
- Vous pourrez dire merci à mes maîtres pour ce petit repos, histoire de re-enterrer ces souvenirs sombres que vous gardez au plus profond de vous-même, se dit Magirêve pour elle-même.