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L'Apprenti des dieux de Torrak



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Informations

» Auteur : Torrak - Voir le profil
» Créé le 20/05/2012 à 08:16
» Dernière mise à jour le 29/06/2013 à 20:25

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Ch.13 Faîtes l'amour pas la guerre !
Lorsque tout le monde fut dans la salle d'entraînement, après l'arrivée de Camille, Flo et Ethan, les professeurs vinrent les observer durant leur entraînement. Christopher, Maelle les ignoraient totalement et restaient concentrés sur leurs exercices. Valentine, fidèle à elle-même, vint à leur rencontre et entama la conversation. En fait, cela ressemblait plus à un monologue qu'à un dialogue entre elle et les adultes.

Ethan se dirigea vers le stand de tir à l'arc. Il saisit l'arc qu'il avait déjà utilisé et dont il connaissait les courbes et le maniement, mieux que les autres. L'arc était en bois de chêne. La corde était tendue mais suffisamment souple pour la ramener derrière l'oreille en forçant dessus. Ethan pouvait le manier pour tirer mais aussi pour frapper ses adversaires trop près pour gâcher une flèche. Sa taille était parfaite pour que le jeune homme puisse le passer en bandoulière et le brandir en quelques secondes quelque soit la situation.

Il encocha une flèche, la positionna sur la corde, et tendit cette dernière. Il alla jusqu'à son oreille, puis visa le centre de la cible. Il lâcha la corde et la flèche alla se planter parfaitement. Fier de son tir, il reprit une flèche, et refit les mêmes gestes. Alors qu'il allait lâcher la corde, il pensa qu'au lieu de viser une cible différente, il devrait tirer sur sa propre flèche. Il réajusta son tir, remonta la corde à son maximum et la lâcha. Au moment précis de l'impact, la seconde flèche durcit pour devenir pierre. La première flèche explosa et la seconde perça un trou dans la cible.

Les profs furent impressionnés. Héra, dans le corps de Mme. Souche, regarda alors la bague qu'elle avait elle même confectionné. Elle brillait d'une lumière blanche. Quelques secondes après, elle redevint normale. Ethan se tourna vers ce qu'il pensait être ses profs, et les observa. Tous étaient incrédules. Sauf Héra qui esquissa un sourire quand le jeune homme la regarda.

Les autres élèves étaient principalement concentrés autour des mannequins de bois pour s'entraîner au corps à corps. Durant la journée de la veille, ils avaient plutôt bien progressé. Ils arrivaient désormais à anticiper les coups qui allaient venir en fonction de là où ils frappaient. Seul Christopher restait sur ses mannequins en bois pour l'entraînement à l'épée. Il la maniait de mieux en mieux. Ses fentes étaient parfaites. Son poignet fixe lorsqu'il abattait la lame sur les épaules du mannequin. Le cure-dent pour géant était littéralement une extension de son bras. Il pouvait lui faire faire ce qu'il voulait. Les ''profs'' étaient subjugués devant une telle maîtrise après seulement une journée d'entraînement.

La matinée se passa ainsi. Les élèves exécutèrent leurs exercices librement sous l'œil des dieux. L'après midi fut différente, pour tout le monde. Cette fois, les dieux décidèrent de faire s'entraîner les pokémons et les dresseurs séparément. A l'abri des regards des dresseurs, les pokémons devaient exécuter les attaques demandées.

Quand les dieux finirent d'observer les pokémons ils les rendirent à leurs dresseurs qui pouvaient continuer de s'entraîner. Les élèves trouvaient de plus en plus de différences entre les adultes qu'ils avaient connu et ceux qui se tenaient devant eux. Leurs tenues étaient déjà extravagantes pour eux. Ethan avait aussi relevé le ton quelque peu hautain de M. Linofo qui abritait Poséidon. D'ordinaire il parlait au contraire avec beaucoup de sympathie avec les élèves même s'il ne les appréciait guère. Mme Souche était très altière. Elle respirait les hautes responsabilités et l'honneur de la haute noblesse. Bien sûr, les élèves savaient que ce n'étaient pas les adultes qu'ils côtoyaient tous les jours au lycée. Cependant aucun n'alla poser de questions à ce sujet. Toute l'après midi, ils renvoyèrent leurs enchaînements aux lancers de dagues, de flèches ou leurs techniques au bâton.

Ethan observait Max de loin depuis que Camille lui avait dit la veille au soir qu'il l'aidait pour mieux tirer à l'arc. Bien sûr, il pouvait agir honnêtement mais quand sa vie sera peut être en jeu lors d'un futur tir de cette personne, cela ne pouvait être que par intérêt ce rapprochement soudain. Ethan connaissait Camille. Il savait que si un garçon la draguait, elle ne pourrait pas l'ignorer longtemps. La jeune fille savait à quoi s'en tenir avec les garçons de son âge mais elle ne refusait pas une relation si les sentiments étaient partagés. Et son frère de cœur savait très bien que sa sœur avait le cœur tendre.

À en croire l'attitude et les gestes de Max, il savait s'y prendre pour donner des frissons à Camille. À chacun de ses gestes pour la guider, il effleurait sa peau. Le jeune homme connaissait ce genre de caresses masquées. Quand il se prélassait au soleil dans le canyon, Camille venait parfois se blottir contre lui, mettant sa tête dans le creux de l'épaule. Plus par réflexe et habitude, Ethan lui traçait des lignes invisibles sur le bras avec le bout des doigts. A force de ces séances, Ethan connaissait presque tous les endroits du corps où Camille craignait ces caresses. Il allait devoir parler à sa sœur.

Le jour d'après, dernier jour avant ''l'affrontement'', lors du repas du soir, il n'y eut pas de silence pesant. Au contraire, tout le monde parlait de bon cœur. Audrey ne s'emportait pas sur Valentine pour qu'elle arrête de parler. Christopher se révélait être un bon blagueur. Maelle, malgré sa vantardise, pouvait être très sociable quand elle le voulait. Quand le dessert arriva, Camille remarqua un petit signe de plus sur sa pâtisserie que les autres n'avaient pas. Elle devina de suite de qui l'avait mis pour elle. Elle allait devoir parler. Max, assis à côté d'elle, vint lui dire quelque chose à l'oreille. Elle rougit légèrement et acquiesça d'un hochement de tête.

Le repas se finit sur un énorme gâteau. Le même genre de gâteau que pour un mariage, une pièce montée, mais à la place d'être fait de choux à la crème c'était des gâteaux entiers superposés les uns sur les autres. Nos héros essayèrent de tout le finir malheureusement à peine le quart fut englouti par leurs estomacs.

Ils quittèrent tous la salle en même temps et se dirigèrent vers leurs dortoirs pour y faire couler un bon bain chaud et ensuite consommer une nuit de sommeil bien méritée. Camille faussa compagnie à ses amis et se dirigea vers les gradins du bâtiment antique. Elle savait qu'Ethan la retrouverait ici à moins qu'il y soit déjà.

Personne. La jeune fille s'en doutait. En attendant, elle se coucha sur le dos sur plusieurs places. Heureusement pour elle, il n'y avait aucun siège. Que de la pierre. Les étoiles dans le ciel brillaient comme jamais. Loin de la pollution de la ville, c'était normal. Elles paraissaient plus proches mais en même temps si loin dans l'espace. Camille commença à relier les étoiles entre elles pour former les constellations, la Grande Ourse, la ceinture d'Orion et pleins d'autres.

Quand elle eut fini, elle se releva en position assise. C'est alors que quelqu'un la ceintura par la taille et la plaqua contre son corps. Aucunement prise de panique, elle fit pivoter son corps pour qu'Ethan puisse la prendre dans ses bras.

- Tu ne me surprendras plus par tes petites entrées furtives. Cela fait trop longtemps que tu me le fais. J'y suis habituée, maintenant, dit la jeune femme.

- Qui t'a dit que je voulais te surprendre ? Pour une fois, je voulais simplement te prendre dans mes bras. En fait je t'observe depuis un moment. T'en as relié combien ? demanda Ethan.

- Toutes celle que tu m'as apprise à reconnaître.

- J'aurais peut être dû venir avant alors.

- Peut être... reconnut elle.

- Tu te rappelles ce que tu m'as dit dans le canyon, quelques heures après mon combat de confirmation pour le tournoi ?

- Euh ... quand je t'ai demandé si tu voulais bien m'offrir un cadeau qui représente notre relation ?

- Oui c'est ça. Bah, je voulais te l'offrir avant de commencer cette épreuve de survie demain. Voilà, tiens. J'aurais aimé te l'offrir le jour où tu as dit ça mais je me suis dit qu'il valait mieux que j'attende. Il aura d'autant plus de valeur.

À ces mots, il sortit de la poche de sa chemise un petit emballage. Camille joignit les paumes de ses mains pour recevoir le présent. Elle l'ouvrit avec délicatesse. Un collier en argent avec un médaillon et une bague en or se trouvaient à l'intérieur . Le médaillon s'ouvrait et l'on pouvait voir à l'intérieur deux photos : une de Camille et une d'Ethan. Quand le médaillon était complètement ouvert, les deux photos n'en formaient plus qu'une et elle reflétait exactement les sentiments de l'un envers l'autre et inversement.

- Mais t'es fou !! Pourquoi un truc aussi cher ? Et puis, comment as tu pu obtenir l'argent pour acheter toutes ces merveilles ?

- J'ai travaillé. Cet été, tu ne m'as pas vu souvent, la journée du moins. Pendant ces heures là, je travaillais pour gagner de l'argent. Au départ, je voulais seulement mettre de l'argent de côté pour mon avenir. Mais au fur et à mesure des jours, je travaillais plus vite et plus efficacement. Alors le patron a voulu me récompenser en m'offrant une augmentation. Au final j'ai pu avoir plus que prévu et t'acheter tout ça. Ça te plaît au moins ?

- Tu rigoles ? Je les adore !

Elle était si heureuse en ce moment. Rien ne pouvait gâcher ce moment de bonheur pur. Enfin elle le croyait jusqu'à ce qu'Ethan lui dise...

- Est-ce que je pourrais te parler de quelque chose ?

- On fait quoi là ? On joue à la crapette ? s'amusa-t-elle en enfouissant plus profondément sa tête dans le cou de son frère.

Ethan lui saisit alors ses bras, les écarta, s'éloigna un peu et lui dit :

- Quelque chose qui me semble être urgent et important à te dire.

- Vas y je t'écoute, répondit la jeune fille en baissant les bras au niveau de sa poitrine pour les croiser.

- Je voulais te parler de votre rapprochement à toi et Max. Je le juge pas ni toi d'ailleurs mais je trouve qu'il est un peu trop présent et proche de toi dans une telle situation.

- J'ai remarqué que l'on passait plus de temps ensemble que séparés, oui. Et qu'est qu'il y a de mal à ça ?

- Absolument rien ! Enfin pour l'instant. À en juger par ses faits et gestes, je croirais qu'il veut te séduire...

Camille allait l'interrompre mais il lui fit signe de se taire et de le laisser finir.

- ... et ce n'est pas ce que je lui reproche.

Ethan marqua une pause.

- J'ai peur qu'il se serve de toi. Qu'il te dise qu'il t'aime aujourd'hui parce que la situation nous pousse à nous rapprocher. Mais qu'une fois rentré, il se lasse de la routine et te brise le cœur. Je n'ai pas envie de ça. Je voulais seulement que tu le saches, finit Ethan.

Le jeune homme prononça les deux dernières phrases en regardant Camille droit dans les yeux. Ainsi il était sûr qu'elle comprenne le message qu'il voulait lui faire passer.

- C'est très gentil de ta part. Je suis touchée que tu veilles sur moi avec autant d'attention. Cependant je suis une grande fille. Je peux décider toute seule de ce que je fais ou pas. Je ne veux en aucun cas te blesser mais la période où tu me protégeais de tout ce qui pouvait m'arriver est finie. Tu ne pourras pas me protéger comme tu l'as fait jusqu'à présent. Il faut que tu acceptes le fait qu'il faut que je me débrouille par mes propres moyens.

Un silence s'installa. Plusieurs secondes passèrent sans que personne ne dise un mot. Voyant que le jeune homme restait comme une pierre, elle s'approcha de lui, l'enlaça comme jamais elle ne l'avait fait. Une étreinte pleine de chaleur, et de tendresse. Ethan lui rendit avec autant voire peut être plus d'intensité. Puis elle s'écarta et lui déposa un baiser sur la joue.

- Je t'aime grand frère, dit elle dans un murmure presque inaudible.

Sur ces mots, elle le quitta et se dirigea vers les vestiaires où l'attendait sûrement Max. À la fin du repas, il lui avait glissé au creux de l'oreille de le retrouver près des vestiaires. Durant leur séjour au Colisée, jusqu'à il y a quelques heures, Max fut un très bon ami. Camille ne s'attendait pas à ce qu'il puisse être aussi doux et gentil. Il s'était même montré patient envers les progrès qu'elle faisait. Pourtant il allait bientôt mettre sa vie en jeu au même prix que Camille et les six autres élèves de l'archipel Sevii. Camille n'était pas dupe. Ce rapprochement signifiait forcément quelque chose. Ethan avait peut être raison. Mais la créature féminine était curieuse d'avoir le point de vue de Max.

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Elle ouvrit la porte des vestiaires et entra. Elle se dirigea vers la rangée de casier au centre pour voir si Max l'attendait quelque part à l'intérieur. Une main vint se poser sur son épaule et la fit sursauter.

- Tu me cherchais ?

- Imbécile ! Tu m'as fait peur ! Et oui je te cherchais... dit Camille en repoussant légèrement Max en arrière.

- Je sais. Il faut se méfier de moi, surtout quand vient la nuit. Je peux me révéler être un dangereux serial-killer, lorsque la nuit succède au jour, répondit Max d'une voix grave qui piteusement devait faire qu'on se sentait en danger.

- Au secours ! À moi ! Un tueur ! s'exclama Camille, un sourire coquin aux lèvres, s'enfuyant entre les casiers pour échapper à son agresseur.

Max entra dans son jeu et la pourchassa à travers les vestiaires. À chaque fois qu'il tournait à l'angle d'un casier, Camille lui faisait signe de la suivre et continuait sa partie de cache-cache. Le jeu dura plusieurs minutes et finalement Camille se retrouva coincée à cause d'une grille en fer.

- Finalement tu t'es prise au piège toute seule... chuchota Max en se rapprochant de Camille

Les deux adolescents restèrent dans le silence pendant quelques secondes. Puis lorsque Max fut à seulement quelques centimètres de Camille, il prit la parole.

- Tu te doutes sans doute pourquoi je t'ai fait venir ici ?

- J'ai ma petite idée en tête mais j'ai encore quelques doutes, bégaya-t-elle

- Quelle est cette idée ?

- Tu veux me dire quelque chose et tu voulais que l'on soit en tête à tête pour en parler ! se ressaisit Camille, la voix moins fébrile.

- Oui c'est ça. Je voulais te dire quelque chose ...

Max posa sa main sur la hanche de Camille qui fut surprise par ce geste mais n'en montra pas la moindre gêne.

- ... mais finalement je crois qu'un acte vaut plus qu'un long discours.

Là, le jeune homme brun posa sa main sur le visage et fit de légères caresses sur la joue de Camille.
La jeune fille ne doutait plus sur le sujet de leur rencontre de ce soir. Elle se laissa faire quand Max rapprocha doucement sa tête de la sienne.

- Je crois aussi... lâcha t-elle dans un souffle