Aveuglement
Erreur judiciaire
Arceus, je te détestes......
Tu m'as pourri la vie, tu n'as rien empêché, les hommes nous ont massacré .
Tu es le dieu de la justice, non ?
Tant de pokemons qui meurent de par le monde sans que tu ne fasses rien ...
A moins que tu n'existes pas ...
Tant d'angelus .
Hymne qui résonne .
Et si en plus, il n'y personne .
On m'a toujours dit que tu étais le dieu des pokemon et j' y ai cru comme la pauvre petite créature crédule qu'est un Riolu de deux ans ...
Si les humains ne nous tuent pas, on n'a pas besoin de Dieu .
Est-ce que tu ne nous juges pas digne de ton auguste puissance ?
Est-ce que tu crois que leur plaisir morbide et jouissif de nous réduire en esclavage et de nous tuer est normal ? Peut-être ...
Si toute ces balles traçantes, toute ces armes de poings ...
Toutes ces femmes ignorantes, ces enfants orphelins .
Si ces vies, qui chavirent, ces yeux mouillés.
Ce n'était que le plaisir de zigouiller ...
Elle t'a prié jusqu'au dernier soupir ma mère, "Arceus" "Arceus" .
Même quand elle s'est pris l'Ultralaser ...
Des scientifiques qui ont voulu étudier son cadavre ...
Je ne lui ai même pas donné de sépulture .
Tu sers la science où l'intérêt des pokemon, Arceus ?
Ca ne devrait pas exister d'attaque aussi puissantes ...
On t'adore, t'idolâtrons pour quels services rendus ? De nous avoir tous crées ?
Et si le ciel était vide
Tant de processions, tant de têtes inclinées
Tant de capuchons tant de peur souhaitées
Tant de démagogues de Temples, de Synagogues
Tant de mains pressées, de prières empressées
Je préférerais mourir plutôt que continuer à vivre en sachant pertinemment que mes croyances, mes certitudes se sont envolées .
Pourquoi tu as laissé les pokemons dans cette condition inférieure de servitude, parce que nous sommes censés souffrir, ou pour préserver ta relation privilégiée avec les hommes ...
Peut-être que je parle seul, peut-être que tu n'existes pas .
Mais je continuerai à te poser ces questions auxquels tu ne répondras pas pour soulager mon âme avant d'en finir .
Nous t'avons peut-être inventé pour soulager nos peines et nos peurs .
Nos prières ne sont-elle pas des pleurs ? N'es-tu pas une sorte de "doudou imaginaire" que l'on utilise pour se rassurer, auxquels même les plus désespérés s'accrochent tel une bouée, pour ne pas sombrer dans l'océan de désespoir, d'inculture et de misère qui les happe tel un maelstrom .
On se bat en ton nom alors que tu as dit d'aimer son prochain ..
C'est ça, ton concept, le prochain, c'est celui qui pense que tu existes ? Salaud ! Tu as crée plus de confit qu'apporté de paix ! Tu as crée plus d'asservissement qu'apporté de libération ! Mensonge ! Parjure !
Tout ces hypocrites cantiques qui sauvent les vies ne sont que de sombres requiems destinés à mener l'humanité à sa perte par l'abandon de vertu comme l'humanité et la solidarité qu'elle prétend protéger !
Vos guerres aussi, c'est humain !?
Il y a tant de torpeur, de musiques antalgiques .
Tant d'antidouleur dans ces jolis cantiques .
Il y a tant de questions .
Et tant de mystères, tant de compassion et tant de revolver ...
Je ne peux plus discuter avec toi, je sens que tu te fiches de mes propos .
Ton silence borné pour le maître de la compassion...
C'est plus que je ne peux en supporter.
Tu es le maître du jeu sadique et cruel qui se déroule sous nos yeux hagards .
Je suis fou ? Peut-être ..
J'arrête, c'est fini ...
Je sors de la partie, adieu .
Je l'avais fait, je me suis senti libéré, ma mère a été à moitié vengé et moi aussi par la même occasion .
Il me faudrait tout reconstruire, je n'avais plus rien .
Mais en chassant mes démons du passé, je semble m'être apaisé .
Mon aura est redevenue d'un bleu céruléen, celle qui autrefois a été noire comme les révolvers qu'on braque sur nous ...
Je sortis des ruines de notre vieille cabane : Tout était perdu, ils ont tout brûlé ...
Mon regard s'est porté sur une traine maculée de pourpre, c'est là que ma mère est morte .
Les larmes me sont venues au yeux et j'ai pensé derechef à mon flacon de cigue sur la table de bois que nous avons fabriqué .
Non...Non, je ne peux pas, je vais prendre un nouveau départ...
Je m'engage sur le chemin mousseux de la sylve, le soleil brille fort : il ne doit être guère plus de treize heure vu qu'il semblait à son zénith .
Le zéphyr me caresse la peau, comme si la liberté personnifiée m'a indiqué que j'ai fait le bon choix .
Je suis libre, libéré du joug religieux dans lequel Arceus m'a enfermé .
Il a fallu la mort de ma mère pour assister à ma renaissance .
A cette pensée, l'image de ma mère est revenue me hanter comme si l'on m'avait reproché de ne pas m'être libéré plutôt, je me suis senti coupable .
La culpabilité de quelqu'un qui a survécu à une terrible catastrophe qui a frappé tout le monde.
"Pourquoi ai-je survécu ?" "Pourquoi moi ?"
Je ne peux pas me lamenter sur ça éternellement, je dois me ressaisir.
J'ai accéléré le pas, vers la montagne grise et froide qui me faisait face .
J'ai hurlé, avec un oeil déterminé qui ne pleurait plus à présent.
-Arceus , j'irai t'envoyer dans la tombe !
Et j'ai entendu une longue plainte au loin .
Les vents mauvais, ou Arceus qui m'a compris .
Evidemment, mes souvenirs sont vagues et mon idée de vengeance a tout déformé, mais avant que je le tue au mont couronné, j'aurais juré entendre dans un dernier spasme de gémissement du gourou déchu, le même cri de douleur, d'incompréhension, de surprise et de désespoir que j'ai entendu de ma propre bouche quand ma mère est morte et dans les arbres, treize ans plus tôt ...
Il y a tant de questions et tant de mystères
Tant de compassion et tend de revolver
Tant d'angelus, hymne qui résonne, et si en plus
Il n'y a personne
Une créature, étouffée par le désespoir .
Effondrée un soir par la mort de sa mère .
Déçu par la religion, jura de ne plus croire .
Dans ce jeu sadique où tout le monde perd .
Dans sa tourmente, il signe le requiem .
De celui qui l'avait trahi .
Il le tuera et l'enverra dans sa tombe.
Il y déposera un bouquet de chrysanthèmes.
Guidé par sa vendetta, il n'a pas réfléchi .
A t-il châtié le bon coupable ?
On châtie Dieu, ce sont les humains les responsables .
La punition n'est que fumée
Sa mère n'est pas vengée .
C'est le paradoxe de la vie