Un drôle de génie de Lullu91

J'étais dans le parc naturel, en train d'essayer d'entraîner mes pokémon. Lyra me demandait sans cesse si elle pouvait m'aider, mais je me souvenais très bien le jour où elle avait fait ce voeu, la première fois...
Elle me suivait partout, comme un petit chien. Lorsque je lui demandais pourquoi, elle me répondit:
- Ce n'est pas ma faute, je suis obligée...
- Ben non, je ne vois pas pourquoi.
- Maintenant que je t'ai exaucé plusieurs voeux, je suis obligée de te suivre. C'est le règlement, afin de devenir un vrai génie, expliqua-t-elle.
C'est nul, cette règle.
- Et d'abord, pourquoi veux-tu absolument devenir une génie? demandais-je.
- Ben, mes parents sont tous deux des génies formidables, mes frères sont des génies formidables, mes soeurs sont des génies formidables, mes cousins et mes cousines aussi... Je serai la honte de la famille si je n'arrivais pas à devenir une génie.
Je la regardais, incrédule. En disant ces paroles, elle semblait en colère. Elle n'avait sûrement pas trop envie de devenir génie, après tout, mais d'une certaine manière, elle était obligée...
- Bon... Si c'est comme ça, tu peux me suivre. Mais sache que ça m'énerve énormément! déclarais-je.
- Merci! Maintenant, c'est sûr! Dans cinq ans, je serais génie! s'exclama-t-elle.
Quuooooi? Je ne suis pas sourd, j'ai bien entendu "cinq ans"?
- Il est hors de question que tu me suives pendant cinq ans! hurlais-je.
- Ben pourquoi? demanda celle-ci, avec son air de petite fille.
Elle m'énervait!
- Laisse tomber...
- D'accord.
Je continuais à m'entraîner en silence. Tiens, elle ne parlait pas non plus (pour une fois...). Cela faisait quelques heures que je m'entraînais.
- Je m'ennuies! Dit subitement Lyra.
- Tant pis pour toi! dis-je, alors que j'étais en train de faire un petit combat avec Carapuce et Noarfang.
Je voyais bien qu'elle était en colère de ma réponse, mais elle ne dit rien. Si elle voulait devenir génie un jour, elle devra me supporter! Et j'avais un plan...
- Lyra, j'aimerais avoir un coca-cola saveur chocolat avec une rondelle de citron et une paille! dis-je en souriant (faussement, bien sûr, vous me prenez pour qui?).
- Hein? Un coca saveur chocolat? ça existe, tu crois? demanda-t-elle, incrédule. Et puis tu sais, il y a un centre commercial pas très loin d'ici...
- Je n'ai pas beaucoup d'argent, et c'est ton devoir d'exaucer mes souhaits! dis-je fermement.
- Bon, bon, je vais essayer...











Elle essaya une première fois. Bien évidemment, elle ne réussit pas. Elle essaya encore une fois. Et encore... Tant et si bien qu'il était dix-neuf heures. Je rentrais mes pokémon dans leur Pokéballs respectives. Elle avit passé trois heures à essayer de faire apparaitre un coca-cola saveur chocolat! Je me dirigeais vers un hôtel quand Lyra cria de joie:
- J'ai réussi! J'ai fait apparaître un coca-cola saveur chocolat, avec une rondelle de citron et une paille! (elle courut vers moi) tiens...
- Hein? Non merci, je n'en veux plus, dis-je en rentrant dans l'hôtel.
Elle soupira et regarda son coca avec dégout. Elle but une gorgée et recracha.
- C'est dégueulasse... dit-elle en jetant la canette dans une bouche d'égout.
Elle me suivit dans l'hôtel.
- Qu'est-ce que tu veux? lui demandais-je.
- Ben, j'ai quand même besoin de dormir...
- Je m'en fous! Si tu crois que je vais payer une chambre en plus, tu rêves! Ce n'est pas moi qui t'es demandé de me suivre... lui dis-je férocement.
- Je vais dormir où, alors? (elle était sur le point de pleurer.)
- Dehors, c'est très bien! Dis-je.
- Mais... protesta-t-elle.
- Je m'en fous! coupais-je.
Et j'allais demander une chambre au gérant.
- Désolé, tout est pris, dit-il.
- Quoi?! Mais, ce n'est pas possible! m'exclamais-je.
Sur le palier de l'hôtel, Lyra me cria:
- Clad! Vu que tu ne sais pas où dormir, tu peux dormir à côté de moi!
- La ferme! Plutôt mourir... grognais-je en sortant de l'hôtel.
Elle me fit une grimace, et marmonna quelque chose que je n'entendis pas.
J'allais en quête d'hôtels, mais aucun n'avait ne cerait-ce qu'une cave à louer. Mouais. J'étais bel et bien obligé de dormir dehors. Il y a beaucoup de dresseurs qui dorment dehors. Mais j'avais la désagréable impression d'être un clochard. Je retournais vers Lyra et dis:
- Fais-moi apparaître une chambre! Tout de suite!
Elle eut l'air mal à l'aise.
- Mais, je ne suis qu'une apprentie génie, moi... Je ne peux pas créer des chambres comme ça! protesta-t-elle.
- Bien sûr! grognais-je. On ne saurait pas dire que dans la vie, tu exauces des voeux, toi...
Elle eut l'air vraiment vexée. Et alors, je m'en fous! C'est sa faute... A cause d'elle, je devais dormir dehors, comme un S.D.F.!
Je maugréais encore lorsque je préparais un sac de couchage près du parc naturel. Je grognais encore plus lorsque Lyra me rejoignit et mit son sac de couchage à quelques mètres du mien.
- Qu'est-ce que tu veux? grognais-je.
- Ben, je n'aime pas dormir seule...
- Tu couches déjà, à ton âge? Mais tu n'as pas honte? reprochais-je.
- Mais non! C'est pas ce que je voulais dire! Ok, je n'ai que 110 ans, mais quand même...
Je la regardais, éberlué. Ah ben oui. Forcément, pour un génie vieux d'un millénaire, c'est sûr que 110 ans, ça fait jeune.
- Ben quoi? me dit-elle. Ce n'est pas ma faute si je suis jeune!
- Je n'ai rien dit, et maintenant tais-toi, j'essaye de dormir, moi. Grognais-je encore une fois.
- Bonne nuit.
- C'est ça.
Je regardais le ciel qui devenait bleu marine au fur et à mesure. Il devait être vingt heures, maintenant. Je m'aperçus que je n'avais pas dîné, mais ça ne me gênait pas. Lyra n'avait rien dit sur la nourriture, sûrement qu'un apprenti génie ne mange pas.
C'était bien ma veine, d'avoir rencontré une "géniette" maladroite, qui est pleurnicharde et collante comme pas possible. Je ne savais même pas que les génies existaient. Comme quoi, on en apprend tous les jours!