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Gardiens de l'Harmonie T.1 : La mélodie de vie de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 11/04/2012 à 09:38
» Dernière mise à jour le 28/08/2017 à 19:14

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Présence de Pokémon inventés   Région inventée   Romance

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Chapitre 6 : Malware et Rocket
Kinan se réveilla avec l'impression d'avoir été piétiné par un troupeau de Tauros. Parait-il que c'était souvent le cas après une nuit bien arrosée, avec notamment l'amnésie comme autre symptôme. Mais Kinan n'avait rien bu, et il se rappelait de tout. L'embuscade de la Team Malware, le combat, le gaz, puis un choc soudain et violent dans les côtes. Avant de perdre connaissance, Kinan avait bien vu deux Malware le soulever par les épaules. La première chose qu'il constata, c'est qu'il était attaché. On lui avait passé des espèces de menottes au bras. Il découvrit ensuite, avec un vague étonnement, que le sol était en train de défiler sous ses yeux, mais que pourtant, personne ne le portait. Il lévitait carrément un mètre au-dessus du sol. Il essaya de tourner la tête, mais ne parvint qu'à s'arracher un cri de douleur.

- Ah, tu es réveillé, dit une voix. Tant mieux, tu pourras marcher maintenant. Il ne faudrait pas user les piles de nos appareils.

Il y eut un déclic, et Kinan tomba lourdement au sol. Il grogna quand on le remit debout, pour faire face à plusieurs sbires Malware. Celui qui lui avait parlé rangeait un étrange pistolet en couleur à sa ceinture.

- Un pistolet à gravité, répondit le Malware à la question muette de Kinan. C'est plus facile que de te porter.

- Où est Ad ? exigea de savoir Kinan. Et mes Pokemon ? Que leurs avez-vous fait, bande de nazes !

Le jeune homme savait qu'insulter ses ravisseurs n'était pas spécialement une bonne idée, mais il était très en colère. Surtout contre lui-même, pour s'être fait capturer de la sorte. Celle qui lui répondit était la commandante du groupe ; la jeune femme aux cheveux roux qui avait tenté de recruter Ad chez elle il y a deux jours.

- Nous n'avons pas pu capturer la jeune Dialine, hélas. Nous ne sommes pas assez fous pour essayer de combattre le légendaire Maître Balterik.

- Le Maître ? Il était là ?!

- Bien sûr. Le Pokemon qui a envoyé le gaz était à lui. Quant aux tiens, ils doivent surement être avec Adélie Dialine. Tu es un bon ami à elle, non ?

- Qu'est-ce que ça peut vous faire ? grommela Kinan.

- Eh bien, je pense que malgré ses airs fiers, c'est une fille loyale. C'est pour cela que nous allons te garder un peu, mon garçon. Quand nous aurons la fille, nous te ferons un petit lavage de cerveau, et tu pourras rentrer chez toi.

Kinan éclata de rire.

- Vous pensez qu'Ad va venir me sauver ? C'est mal la connaître, les gars. Cette fille n'a quasiment aucune attache. Elle me supporte, mais c'est tout. Je doute qu'elle risque sa peau pour moi. Elle va penser que j'ai été minable de me faire avoir comme ça, et que je n'ai qu'à me débrouiller.

Ça lui faisait mal de dire ça, car il le pensait vraiment. Ad était pragmatique. Les bons sentiments, ce n'est guère son truc. Il n'y avait que deux choses auxquelles elle tenait assez pour faire quelque chose d'inconsidéré, c'était son atelier, et son Lopchu. Enfin, Kinan ne se plaignait pas trop. Il avait réussi à se faire un tant soit peu accepter d'une fille qui dépassait le record de froideur et d'antipathie chez un être humain. C'était peut-être parce qu'elle estimait devoir quelque chose à ses parents, qui ont commercialisé ses inventions. Car si Ad ne connaissait guère l'amitié, elle était profondément réglo. Elle payait toujours ses dettes. Parce qu'elle ne supportait pas devoir quelque chose à quelqu'un, justement. L'apanage des débrouillards solitaires. La commandante Malware fronça les sourcils.

- Si ce que tu dis est vrai, c'est dommage pour toi, petit.

- Vous ne me semblez pas si vieille que ça pour m'appeler « petit », fit remarquer Kinan. Vous avez quoi ? Vingt ans ? C'est pas mal pour être déjà commandant, non ? Vous avez couché avec le Boss pour ça ?

Kinan se plaisait à tester la patience de ses kidnappeurs. Il n'y avait rien d'autre qu'il puisse faire, de toute façon. Et il ne voyait pas d'issue favorable à sa situation. Ad pourrait toujours chercher de l'aide auprès des flics, mais la Team Malware nierait seulement avoir jamais kidnappé un jeune dresseur. Et même si leur base était perquisitionnée et fouillée de fond en comble, ce n'était pas les moyens qui manquaient à la Team Malware pour faire disparaître quelqu'un.

La commandante Malware se contenta de lui donner une gifle pour son insolence, et ils reprirent leur chemin. Kinan se contenta de marcher au même rythme qu'eux. Les ralentir aurait entraîné des sanctions, et tenter de leur fausser compagnie se serait soldé inévitablement par un échec, plus ou moins douloureux. Au bout de quelque temps de marche, ils arrivèrent devant quatre appareils qui ressemblaient vaguement à des vaisseaux spatiaux. Kinan en avait déjà vu. La Team Malware ne manquait jamais une occasion de montrer au grand public leur attirail technologique. Ces engins-là ne volaient pas très haut, mais leur vitesse dépassait largement celle de tout hélicoptère ou avion. Ils appelaient ça des Eclipsator. Oui, la Team Malware était douée pour inventer et construire des trucs dignes de science-fiction, mais concernant le fait de leur trouver des noms classes, elle était assez à la ramasse. Kinan embarqua dans celui de la commandante et apprit son nom quand un de ses hommes s'adressa à elle.

- Commandante Spyware, nous serons à New Naya dans sept minutes exactement.

Spyware soupira.

- Vous m'avez dit la même chose à l'aller. Est-ce que ça aurait changé entre temps pour que vous me le répétiez ?

- N...Non, commandante. Pardonnez-moi !

Cette Spyware semblait attirer plus que le respect à ses hommes, mais aussi la peur. Pourtant, Spyware était de loin la plus jeune d'entre tous, et surtout la seule femme. Elle avait dû faire quelque chose pour mériter la crainte de ses hommes. Kinan put très bientôt voir le dôme de New Naya à travers le petit hublot de l'Eclipsator. Ce n'était pas la première fois qu'il la voyait, mais jamais auparavant il n'avait ressenti cette impression de menace et de peur. Cette ville, qui avait toujours été pour lui un lieu d'émerveillement, allait devenir sa geôle pour un bon moment, si ce n'était à jamais. Les quatre Eclipsator rentrèrent dans le dôme de transparacier et survolèrent le décor surréaliste qu'était New Naya. Ils furent en quelque secondes devant le plus grand bâtiment de la ville; le quartier général de la Team Malware, et ils se posèrent.

Kinan fut poussé dehors sans ménagement. Il vit alors une personne qui attendait devant la porte de la base Malware. Une personne qui n'était pas vraiment à sa place au milieu de ce décor. C'était une jeune femme aux longs cheveux violets, à l'air sévère, et qui portait l'uniforme noir au R rouge de la Team Rocket. Kinan ne savait pas grand-chose sur cette Team. Son terrain d'action se situait plutôt dans des régions comme Kanto et Johto, au nord, même si il y en avait quelques-uns à Naya. On les disait voleurs de Pokemon et œuvrant pour s'emparer du monde grâce à l'argent et à un réseau d'espions très étendu à travers le monde. Et la Team Rocket n'était pas très amie avec la Team Malware, c'était bien connu. Ce qui posait des questions sur la présence de cette Rocket en territoire ennemi. Spyware s'avança vers elle, les sourcils froncés par la méfiance.

- Vous êtes l'agent de la Team Rocket qui nous a contactés ?

La Rocket lui tendit la main, souriante, même si ses yeux restaient froids.

- Je suis la commandante Kelifa. Je dirige la section de la Team Rocket à Naya.

Spyware mit longtemps à lui serrer la main, comme s'il s'agissait d'un serpent vénéneux, et quand elle le fit, cela ne dura qu'une demi-seconde.

- Je suis la commandante Spyware. Veuillez nous préciser les motifs de votre venue. Comme vous le savez, les vôtres ne sont pas les bienvenus ici.

- En effet, j'ai eu vent de cette réputation que l'on a auprès de vous, et j'en suis fort triste. Pourtant, nous avons un ennemi commun.

- Tiens donc ?

- Le Triumvirat. Faible, corrompu, inutile. Et encore plus affaibli depuis la tragédie de Cancrania. Nous n'aurons jamais une si belle occasion de le faire tomber ?

- Nous ? Que voulez-vous dire par nous ?

- La Team Rocket et la Team Malware. Nous n'avons peut-être pas les mêmes idéaux ni objectifs à long terme, mais je suis sûre que nous pourrions être alliés à court terme. Nous pouvons faire chuter le Triumvirat et prendre le pouvoir sur toute la région. Nous pourrions alors nous la partager, en gens civilisés que nous sommes, pour éviter un conflit déplaisant.

Il était clair que la conversation dépassait Spyware. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle devait dire, ni aucune idée sur la sincérité de la Rocket. Mais la jeune femme parvint à le cacher habilement.

- Je vois. Je vais vous arranger un entretien avec notre Boss.

- Vous êtes bien aimable.

Les deux femmes s'apprêtaient à rentrer dans la base. Kinan n'aurait sans doute pas d'autre occasion. Il ne savait pas ce que valait la moralité de la Team Rocket, mais il était prêt à tenter sa chance. De toute façon, il n'avait rien à perdre.

- Aidez-moi ! cria-t-il à Kelifa. La Team Malware m'a enlevé ! S'il vous plait, prévenez le...

Il fut coupé par un coup de poing d'un de ses gardiens, mais il vit le regard de la Rocket se poser sur le sien. Il était inexpressif, mais Kinan voyait bien l'étincelle de curiosité dans ses yeux.

- Amenez celui-là en cellule, ordonna Spyware. Qu'il ne parle à personne.

- Bien madame, firent les deux gardes, qui poussèrent Kinan jusque dans la base.

Spyware se tourna ensuite vers Kelifa.

- Excusez cette interruption. Ce jeune homme est notre... invité. Il a quelques comptes à rendre à la Team Malware. Nous sommes connus pour toujours tenir nos promesses et payer nos dettes, mais aussi pour exiger celles qu'on nous doit.

Kelifa hocha la tête.

- C'est ainsi que tourne le monde.


***


On avait mené Kelifa devant le Boss Spam, mais la jeune Rocket savait déjà que son inspection aurait un résultat négatif. Cette commandante, Spyware, n'avait rien laissé paraître sur une possible intervention de la Team Malware concernant la catastrophe de Cancrenia. Elle aurait pu ne pas être au courent même si Spam était derrière tout ça, mais Kelifa en doutait. La Team Malware n'était pas très étendue hiérarchiquement, et Spam avait besoin du soutien de tous ses hommes. Il n'aurait pas pu leur cacher un truc aussi gros.

Spam la reçu poliment, mais en restant sur ses gardes. Enfin quelqu'un d'intelligent dans cette Team, songea Kelifa. Les Malware lui avaient retiré son arme, mais ces idiots ignoraient parfaitement que Kelifa était aussi mortelle avec une arme que sans. Pas Spam. L'homme aux cheveux blonds parfaitement coiffés et aux lunettes carrées semblait détecter la menace que représentait cette Rocket dans son bureau, mais n'en laissa rien paraître.

Ils discutèrent un peu de tout et de rien, disant leurs pensées à demi-mot, comme deux politiciens aguerris. Kelifa était un peu étonnée. Elle s'attendait à ce que cet homme, un scientifique qui haïssait la politique et l'esprit humain, soit d'un naturel franc. Mais il était parfaitement rodé en ce qui concernait la langue de bois. Mais s'il voulait jouer à ce jeu-là, Spam en aurait pour ses frais. Kelifa était la fille unique de Charlus Akenvas, un membre du Triumvirat, et de ce fait avait grandi avec toute la pompe indispensable à une fille de grande famille.

- Ce drame à Cancrania, disait Spam d'un ton si désolé qu'on aurait pu le croire sincère. Quelle atrocité !

- En effet. Votre Team ne saurait-elle pas, par hasard, qui aurait pu commettre un tel acte innommable ?

- Ma Team ne sait rien de plus que les infos que le Triumvirat veut bien rendre publiques, affirma Spam. Il y a eu de nouvelles avancées sur l'enquête, saviez-vous ?

- Non. Je n'ai pas eu le temps de m'informer, et de plus, les informations transmises par le Triumvirat sont en général aussi fiables que les propos de certains évadés de l'asile qui affirment avoir bu l'apéro avec Arceus en personne.

Spam ricana.

- Nous sommes d'accord sur ce point. Cela étant, le Triumvirat est dos au mur dans cette sinistre affaire, très chère. Le grand public est furieux. Il veut que le coupable d'un tel massacre soit identifié et arrêté, sinon, on va commencer à douter de l'efficacité du Triumvirat. Il leur faut absolument un coupable pour se sauver la face. Et ils semblent l'avoir trouvé.

Spam poussa un journal de ce matin vers Kelifa. La Rocket lut le titre, étonnée :

"Coupable ?
Le champion de l'arène de Cancrania, Murios Fetcher, introuvable parmi les victimes. Un mandat d'arrêt a été lancé sur toute la région !"

Kelifa lut rapidement le reste de l'article, qui disait que le Triumvirat avait mis d'énormes moyens pour retrouver cet homme, qui est soupçonné, par sa simple absence, d'être le responsable du génocide. Kelifa ne s'inquiétait pas trop. Le Triumvirat n'irait quand même pas jusqu'à fouiller sa base. Néanmoins, s'il le faisait, il trouverait Murios dedans. Et alors, plus personne ne doutera de la culpabilité de la Team Rocket, qui s'était alliée avec lui ou avait forcé le champion d'arène local à commettre ce massacre. Kelifa se demanda si elle n'aurait pas simplement dû le tuer. Elle vit du coin de l'œil que Spam l'observait intensément, attendant sa réaction. Lui aussi cherchait à savoir ce que la Team Rocket pourrait savoir. Kelifa garda un visage dénué d'expression et dit :

- C'est habilement monté de la part du Triumvirat. Je doute que ce champion d'arène soit le coupable, mais si le Triumvirat avait absolument besoin d'un bouc émissaire, il leur suffisait de faire disparaître cet homme en le clamant coupable.

- C'est une possibilité, en effet, dit Spam en se détendant imperceptiblement. Mais que le Triumvirat ait manigancé tout ça ou non, il reste que le véritable coupable court sans doute toujours.

Kelifa n'arrivait pas à cerner cet homme. Il pouvait dire n'importe quoi, son esprit lui était totalement fermé. Il savait peut-être quelque chose, ou peut-être pas. Kelifa n'en savait rien. Mais ce n'était plus important, finalement. La Rocket voyait là une occasion en or de se débarrasser de ces gêneurs de la Team Malware. Si elle tuait ici et maintenant le Boss Spam, et qu'elle faisait sauter la base Malware, ça porterai un rude coup à la Team qui ne s'en relèverait sans doute pas. Et occupé comme il l'était, le Triumvirat n'aurait pas le temps de s'appesantir dessus. De toute façon, même s'il l'avait eu, il n'aurait pas dépensé son énergie à pleurer la Team Malware. Non, il aurait sûrement dénoncé la sauvagerie des Rocket en public, puis il aurait applaudit en privé. Et le patron de Kelifa, 007, applaudirait lui aussi, et elle aurait peut-être une promotion à la clé.

Kelifa avait été entraînée au combat physique par l'Agent 007 lui-même. Elle pouvait tuer quiconque sans que ce dernier n'ait le temps de pousser un cri. Mais Spam, c'était différent. C'était un homme intelligent, qui avait tout de suite deviné sa force. Il avait forcément une carte cachée, une sécurité, quelque part. Et il était dans son propre bureau. C'était très dangereux d'attaquer un chef ennemi sur son propre terrain. Kelifa résista donc à la tentation, se disant qu'elle trouverait bien quelque chose pour faire sauter la base entière d'un coup, emportant avec elle le Boss Spam.

Quand ils discutèrent du sujet principal, à savoir une alliance entre leurs deux Teams, Kelifa fut assez évasive. L'alliance n'était qu'un prétexte pour rentrer dans la base, et maintenant, elle avait besoin de sortir du bureau du Boss. Toutefois, pour ne pas attiser les soupçons de Spam, elle lui donna de quoi réfléchir avec l'invitation de rencontrer l'Agent 007, qui avait demandé à Kelifa d'arranger cette alliance. Spam la lâcha enfin, avec la promesse que leur amitié serait énormément bénéfique pour eux deux. Tu parles, songea Kelifa. Spam saisirait la première occasion de trahir la Team Rocket. Après tout, la Team Rocket aurait fait de même avec lui. Les alliances entre Teams se finissent toujours de la sorte. De toute façon, celle-ci n'aurait pas lieu. Pour la simple et bonne raison que Kelifa allait se charger de la Team Malware ici et maintenant !

Deux sbires étaient en train de l'escorter dehors. L'un d'entre eux était celui qui lui avait confisqué son pistolet, et qui l'avait encore sur lui. C'était trop simple. D'un rapide mouvement du plat de la main, Kelifa se débarrassa des deux sbires avec un puissant coup à la gorge, et elle récupéra son arme. L'alarme sonna aussitôt dans toute la base. Kelifa n'avait pourtant vu aucune caméra dans cette salle ici, mais elle ne s'en étonna pas. Elle était dans le bâtiment le plus technologique du monde, après tout. Les caméras devaient être cachées, ou les murs étaient équipés de capteurs. Peu importe.

Kelifa lança une de ses deux Pokeball pour libérer son Brutapode. Kelifa n'avait que peu d'intérêt pour les Pokemon. Ils étaient des outils, des armes. Mais comme tout outil ou arme, ils se devaient d'être entretenus. Elle possédait son Brutapode depuis sept ans, à l'époque où il n'était encore qu'un Venipatte. Elle l'avait entraîné avec obstination pour qu'il devienne le puissant Pokemon qu'il était. Et même si elle n'irait pas jusqu'à considérer Brutapode comme son ami ou son égal, comme certains dresseurs Pokemon un peu simplets, elle le traitait bien.

C'était selon elle indispensable à une bonne alchimie entre dresseur et Pokemon. À l'inverse de certains Rockets abrutis qui pensaient que frapper les Pokemon les rendraient plus forts, Kelifa ne maltraitait pas ses Pokemon. Et pour cela, Brutapode la respectait et lui faisait confiance, et donc en retour, il se battait pour elle, et il le faisait bien. C'était la raison qui faisait qu'elle était commandante. Chez les agents de terrain de la Team Rocket, les promotions se faisaient souvent au gré du talent de dressage.

Plusieurs sbires se mirent à arriver de tous les couloirs, leurs brassards pointés sur elle et son Brutapode. Elle avait déjà vu ces trucs à l'action, qui tiraient des lasers verts paralysant et extrêmement douloureux. Mais voilà ; pas un ne toucha Kelifa. Sa vitesse, digne du meilleur entraînement que la Team Rocket pouvait fournir à ses agents, ne permettait à aucun sbire Malware de la viser correctement. Elle en avait allongé deux en cinq seconde, et Brutapode maltraitait les autres avec ses pinces.

Ces Malware ne valaient rien en combat rapproché. Ils se fiaient trop à leur technologie, et donc n'avaient jamais pris la peine de s'entraîner un peu au corps à corps. Kelifa et son Pokemon éliminèrent tous ceux qui vinrent à sa rencontre sans que Kelifa n'ai à tirer une seule balle de son pistolet. Maintenant, il lui fallait trouver un beau générateur à faire sauter. Il fallait faire attention aussi en se dirigeant de salle en salle dans cette base. Kelifa n'était pas sans savoir qu'il devait y avoir des pièges un peu partout.

À l'entrée de chaque salle, elle demandait à Brutapode de lancer une attaque pour activer les possibles pièges. Kelifa devait reconnaître que les Malware avaient de l'imagination, entre les tirs de lasers, les cages d'énergies, les murs invisibles, les sorties de gaz mortels ou encore les mines caméléon. Mais tout cela n'était pas de nature à inquiéter Kelifa. Elle avait vu toutes les sortes de pièges possibles lors de son entraînement, et savait parfaitement comment les gérer. La base qu'elle n'arriverait pas à infiltrer restait encore à inventer.

Le problème, c'était qu'elle n'avait aucun plan de cet immense endroit, et qu'elle ne savait pas trop où elle allait. Elle avait pris un escalier vers un étage plus bas, songeant que les réacteurs devaient être aux sous-sols. Mais une vingtaine de sbires et quelques pièges mortels plus tard, elle se rendit compte qu'elle se trouvait dans une espèce de prison moderne. Le couloir était d'un blanc immaculé, presque transparent, et chaque cellule était fermée par un bouclier laser. Il n'y avait pas grand monde enfermé, si ce n'étaient quelques sbires qui avaient dû faire une connerie et écoper d'une punition. Mais il y avait aussi le garçon que Kelifa avait vu être amené par les Malware, celui qui lui avait demandé de l'aide. Sa tenue ne laissait pas trop de doute sur sa nature de dresseur. Quand le garçon vit Kelifa à travers le laser de sa cellule, ses yeux s'écarquillèrent d'espoir. Mais Kelifa dit :

- Désolée, je me suis trompée de couloir.

Elle fit mine de rebrousser chemin, quand le garçon s'exclama :

- Attendez ! C'est pour vous cette alarme et tout ce boucan, non ? S'il vous plait, faites-moi sortir de là !

- Et pourquoi le devrais-je ?

- Ben euh... Vous êtes ennemie avec la Team Malware non ? Et moi, ils m'ont enlevé, donc je ne suis pas vraiment l'un de leurs amis. On peut s'entraider !

- Et en quoi tu pourrais m'être utile, gamin ? voulut savoir Kelifa. Tu m'as l'air d'un dresseur, mais je doute que ces chers Malware t'aient laissé tes Pokeball.

- Je peux me battre sans ! affirma le garçon.

Kelifa n'y croyait pas trop. Il devait avoir quatorze ou quinze ans, et était assez gringalet. Mais il pourrait peut-être attirer certains tirs des Malware sur lui, bien que Kelifa n'aurait eu aucun problème à tous les éviter.

- S'il vous plait, répéta-t-il. J'ai une amie qui est très riche. Elle vous versera une belle somme en remerciement si vous m'aidez !

Kelifa n'avait que faire de l'argent, mais elle se décida quand même à faire sortir le garçon. Si elle trouvait le moyen de détruire cette base, il n'y survivrait pas, et Kelifa serait directement responsable de sa mort. Non pas que ça l'aurait empêchée de dormir, mais elle n'était pas une de ces psychopathes tueuses et totalement insensibles comme la Team Rocket en comptait pas mal dans ses rangs, surtout ces temps ci, et elle ne voulait pas le devenir. Elle s'avança vers le boitier de contrôle à côté de la cellule du gamin, et ne sachant pas trop où appuyer, elle se contenta de tirer deux fois dessus avec son pistolet. Le champ de force qui fermait la cellule disparut alors dans un grésillement.

- Merci, fit le garçon en sortant. Je m'appelle Kinan.

Kelifa ignora proprement sa main tendue.

- Je me moque de ton nom, gamin. Souviens-toi juste que tu as une dette envers moi, et que les dettes que l'on doit à la Team Rocket se paient toujours, d'une façon ou d'une autre.

- Je ne l'oublierai pas, promit Kinan.

Et ils partirent ensemble des cellules, poursuivis par une horde de sbires.