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Route 66 [Fic commune] de Resistance



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» Auteur : Resistance - Voir le profil
» Créé le 08/04/2012 à 21:47
» Dernière mise à jour le 25/02/2013 à 01:32

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Ch. 02 Bloody war... (Svetlana_16)
Je m'appelle Linda, j'ai 19 ans, et je roule à presque 300 km/h sur une petite route. En temps normal, je m'inquiéterais pour mon permis, mais là les circonstances font que c'est bien le cadet de mes soucis, voire le dernier. Quelles circonstances, me demanderez-vous? Eh bien, il se trouve que je suis en fuite. Oh non, je ne suis pas un assassin, mon seul crime est d'être humaine dans un monde où la race dominante est celle des Pokémon. Et comme dirigeants, on peut difficilement faire plus despotique.

Chaque jour, ces salauds trucident allègrement des centaines, des milliers d'humains (souvent) innocents. Tenez, prenez mes parents. J'avais 12 ans et demi quand ils sont morts. Un jour, j'étais en plein entraînement au lancer de clé à molette (ça peut toujours servir, ce genre de connerie), et j'ai vu trois hommes à l'air louche entrer dans la maison. Ils ont appelé mes parents, et quand ces derniers sont arrivés...ben, ils les ont mitraillés. J'ai eu beaucoup de chance, ce jour-là. Comme j'étais dans le jardin, j'ai pu tout voir sans être vue, et m'enfuir en vitesse avec mes deux Pokémon, Evoli et Roselia. J'ai couru plus vite que jamais auparavant, et je ne me suis arrêtée qu'une fois certaine qu'ils ne me retrouveraient jamais. Grave erreur... Je les ai vus débarquer, les armes encore fumantes à la main, et j'ai compris que je n'avais plus qu'une solution: me battre.
J'ai sorti Roselia de sa Pokéball, et je lui ai dit d'utiliser Ball' Météo. Il faisait beau, alors la Ball' Météo s'est transformée en boule de feu gigantesquement dévastatrice, qui a heurté le premier type en plein dans le ventre. Et là, (Ô Destinée de mes deux, je t'emmerde) cet espèce d'enfoiré s'est métamorphosé en Zoroark. Je ne savais pas encore ce qu'était la poisse, eh bien je venais de le découvrir, tiens.

-Eh merde! Des Pokémon. C'est bien ma veine, tiens...

Malgré cette très désagréable surprise, je tentai néanmoins le tout pour le tout : une attaque Dard-Nuée. Je savais que Zoroark était de type Ténèbres, donc sensible aux attaques de type Insecte. Le problème, c'est qu'il était secondé par ces deux sales types armés de mitrailleuses... Il ne me restait plus qu'à croiser les doigts pour qu'ils ne me tuent pas avant que j'ai ouvert la bouche.
Heureusement, j'avais un Roselia plutôt costaud et rapide, et le Zoroark s'est effondré assez rapidement. Et en plus, une surprise m'attendait juste après. Au moment où je m'apprêtais à donner de nouvelles instructions à mon Pokémon, je le vis s'illuminer, à tel point que je dus fermer les yeux pour qu'ils ne grillent pas littéralement. Quand je les rouvris, j'avais devant moi le résultat du plus bel instant de le vie d'un Pokémon (et de son dresseur, je l'admets): celui où il évolue.

-Nom d'un Caninos... Là, j'y crois pas...

Mais je me ressaisis rapidement et ordonnai une attaque Ball' Météo. La voyant bleue, je levai la tête et constatai qu'en effet, il commençait à pleuvoir. C'était une bonne chose, puisqu'il n'avait pas plu depuis des semaines.
Bon, je ne vais pas vous raconter les heures de problèmes que j'ai eu ensuite, alors je vais directement passer au jour où je me suis enfuie (vous vous rappelez, ce dont je vous avais parlé tout à l'heure?)

Après la mort de mes parents, j'avais déménagé à Evanston, près du lac Michigan. Ça changeait de mon patelin, mais je n'avais pas d'autre endroit où aller. Il n'empêche que c'est là-bas que j'ai eu la pire expérience de ma vie. Même si je croyais qu'il ne pouvait rien m'arriver de pire que la mort de mes parents.
J'avais sorti mes Pokémon pour faire un peu d'exercice: Roserade me lançait une Ball'Météo, Evoli une Ball' Ombre, et je devais les éviter. Ça nous entraînait tous les trois, ce qui était plutôt pratique. Mais, alors que j'étais sur le point de recevoir les attaques, j'ai aperçu du coin de l'œil une ombre inquiétante qui se dirigeait vers nous. J'ai donc évité distraitement les deux Ball', et j'ai tourné toute mon attention vers cette silhouette, qui s'est révélée ne pas être seule.
Mes soupçons se sont confirmés quand j'ai vu que l'une d'entre elles était un Luxio: j'étais attaquée par des Pokémon! Aussitôt, je me suis mise à courir, suivie par mes Pokémon qui avaient senti la menace. Ma voiture était garée quelques rues plus loin, et j'espérais y arriver sans encombre. Ha... ha... ha.

Dans ma fuite, j'ai quand même pris le temps de me retourner, le temps de constater que les Pokémon étaient accompagnés par un soldat équipé d'un flingue. Et après on me demande pourquoi j'ai une dent contre les armes à feu... Quoiqu'il en soit, cet ahuri s'est mis à nous tirer dessus. Heureusement, mon père était un dingue des manipulations génétiques, et les balles ont ricoché sur la peau pare-balles d'Evoli. Bien fait. Le problème, c'est que ça a ralenti mon compagnon, qui s'est fait capturer par une attaque Sécrétion. Ces enfoirés l'ont empoisonné. Pendant qu'Evoli se tordait de douleur, un Arbok m'a lancé un regard qui signifiait très clairement: "Voilà ce qui arrive aux traitres. À ton tour.", et ce regard m'a convaincue que prendre mes jambes à mon cou était un passe-temps plutôt cool.
Au moment où je me tournai pour continuer ma fuite, l'humain m'a tiré dessus. Par derrière comme un lâche. Mais les balles ne m'ont jamais atteinte. Je me suis retournée, pour voir mon Roserade gisant dans une mare de sang. Voilà comment l'héroïsme et le dévouement sont récompensés. Le temps s'est comme arrêté autour de moi. Ma vision s'est troublée, tout comme mon audition, et dans mon esprit, une pensée unique s'est fait place: COURS.

Ne voulant pas que mes amis soient morts en vain, j'ai donc couru jusqu'à ma voiture. Je crois bien que j'aurais distancé un guépard. Je n'ai pas trouvé les clés là où je les mettais d'habitude, c'est-à-dire dans l'enjoliveur arrière droit. Une cachette pratique puisque je suis parfois tête-en-l'air et il m'arrive d'oublier des trucs. J'ai regardé autour de moi, cherchant une solution rapide avant que la bande d'assassins ne me rattrape. Un reflet m'a révélé une barre métallique. Je l'ai ramassée et j'ai défoncé la vitre avec. Ensuite, j'ai mis à profit mes trucs de jeune délinquante en démarrant ma voiture sans clé. Une pensée rapide à mon camarade de classe qui m'avait appris l'astuce, et j'étais partie, fonçant à travers les rues comme dans le jeu Midtown Madness, à la différence que les piétons pouvaient être écrasés, au même titre que mes poursuivants.
Je dois bien en avoir aplati trois ou quatre. Tant mieux. Ça leur apprendra à tuer mes amis. Je continuai de rouler à toute vitesse pour semer les autres, tactique inefficace vu que mon véhicule n'était pas de toute première jeunesse. Vous avez déjà vu quelqu'un rouler à 250 sur une autoroute? Eh bien je peux vous assurer que c'est un petit joueur. J'étais à 297 sur une petite route. En même temps, ça se comprend, j'étais poursuivie par... je me retournai pour vérifier... un Luxio, deux Grodoudou, un Hoothoot, et un sale type. Je levai la tête (ma voiture était équipée d'un toit panoramique). Ah, et deux Roucoups. La poisse, quoi. Et en plus il pleuvait des cordes. Je n'y voyais pas à dix mètres devant moi, même avec mes phares allumés. Je sentais, instinctivement, que ma fuite n'allait pas tarder à s'arrêter net, et ma vie avec. Cette intuition maudite s'est confirmée quand j'ai entendu un bruit inquiétant. Jetant un œil sur les cadrans du tableau de bord, je remarquai que j'allais bientôt être à court d'essence.

-Merde! pestai-je. C'est bien le moment de tomber en panne sèche! Bon ben... Linda, ma grande, c'est le moment ou jamais de montrer que les humains ne sont pas tous des minables. Quitte ou double.

J'ouvris ma portière, et je sautai en marche, roulant sur le bitume pendant quelques secondes pour finalement atterrir dans les rochers. Je me relevai avec difficulté, et constatai que la pluie, bénie soit-elle, avait empêché mes poursuivants de voir que j'étais sortie. Me retenant de pousser un cri de victoire, je courus me cacher. N'importe où conviendrait. Et le rocher en forme de cloche contre lequel j'étais appuyée correspondait parfaitement à l'idée que je me faisais en ce moment de "n'importe où".
Une fois bien planquée dans la cloche, car oui, elle était creuse, je m'accordai deux minutes pour souffler. Puis j'ai fait le point sur ma situation : 19 ans, orpheline, mes deux Pokémon morts pour me sauver, poursuivie par leurs assassins, et à pied. Bref, bilan pire que désastreux, et moral avoisinant les "moins l'infini". Je sentis quelque chose couler sur ma joue et j'eus le réflexe de lécher cette substance. C'était un peu salé. Levant la tête, je m'aperçus que rien ne tombait du plafond, puis je compris que j'étais en train de pleurer. Ce n'était pas vraiment le moment de me lamenter, mais mine de rien, ça fait du bien de pleurer un bon coup.

Après la crise de larmes, je sortis de ma cachette. Il ne pleuvait plus. Au loin j'apercevais des bâtiments. Une ville, enfin. Faisant appel à toutes mes connaissances géographiques, je conclus que ce devait être Chicago. Un souvenir s'imposa alors à mon esprit:
Je me souvenais du jour où j'avais entendu pour la première fois que nous étions en guerre. Un groupe d'adolescents parlait de se battre, de résister. L'un d'eux disait qu'il y avait encore une ville libre, où les Pokémon n'entraient jamais car les humains les repoussaient à chaque fois. Cette ville, c'était Chicago.
Je repris alors confiance, l'espoir renaissait en moi. J'ai donc marché jusqu'à ces immeubles lointains, espérant qu'ils n'avaient pas menti, et que la ville était toujours libre.

J'ai vite déchanté quand je suis arrivée à destination: une ville en proie au chaos n'aurait pas été aussi terrifiante. Il n'y avait RIEN. Pas âme qui vive. Ni humain, ni Pokémon, ni rien du tout. Des débris de bâtiments, des cadavres et des ordures formaient les seuls occupants. Chicago était désormais une ville-fantôme.

"Pff... Ville libre, tu parles." pensai-je, abattue. "Qu'est-ce que je vais faire, moi ? Retrouver ces Pokémon pour qu'ils achèvent leur boulot ? Non, reprends-toi. Trouve une solution."

J'avais le moral dans les chaussettes, et l'estomac aussi. Je n'avais pas mangé depuis la veille, avec toutes ces conneries. Je fis donc une nouvelle fois le point sur ma situation : Chicago est rasée, je suis toute seule, et je crève de faim. Youpi.
Objectif n°1 : trouver à manger.
Objectif n°2 : trouver un abri.
Objectif n°3 : à long terme, survivre. Oui mais jusqu'à quand?
Combien de temps allais-je devoir me cacher? Et qu'est-ce que j'attendais, au juste? J'écartai ces questions sans réponse, le temps de dénicher une boutique presque intacte, et de la dévaliser. Je n'avais jamais autant apprécié les barres de céréales avant ce jour.
Après avoir dévoré un semblant de déjeuner, je fourrai quelques provisions supplémentaires dans mes poches, au cas où l'édifice s'écroulerait avant que je revienne. Puis je sortis et me mis en quête d'une planque à peu près sûre. J'atteignis bientôt un quartier encore (plus ou moins) intact, où les immeubles étaient encore pour la majorité debout.
J'arrivai devant une espèce de cabane coincée entre deux immeubles. Les environs regorgeaient de cadavres de Pokémon, visiblement tués à mains nues, en tout cas la plupart d'entre eux. Je notai un Etouraptor, un Jungko, un Roselia (pincement au cœur au souvenir de mon défunt compagnon), et une dizaine d'autres Pokémon de tailles variables, allant d'1 mètre 50 à 2 mètres 50.

Dans ma tête, les pensées se bousculaient: "Le type qui a fait ça est un malade mental. Je ferais mieux de décamper avant qu'il me trouve." Mais la curiosité était plus forte que la prudence, et j'ouvris la porte. La lumière s'alluma brusquement.
Devant moi, un type armé. Braquant sur moi un fusil probablement chargé. La panique prit rapidement le dessus. Je pris tout de même soin d'analyser celui qui me menaçait.
Il faisait une demi-tête de plus que moi et ne semblait pas remarquer ma panique. Il pointait son arme sur moi, prêt à tirer au moindre faux mouvement. Je tentai de parler, mais je ne parvins qu'à murmurer:

-Attends. On...on peut peut-être s'arranger ? S'il te plaît, baisse ton arme, j'en ai trop vu depuis que cette putain de guerre a commencé. Je t'en prie!

Le problème, c'est qu'il n'entendait pas. Il n'avait pas entendu, du moins.

-Qui t'envoie? siffla-t-il.
-De... de quoi tu parles? lançai-je, entre étonnement et crainte.

En même temps, il allait peut-être me coller une balle entre les deux yeux sans même que je puisse réagir.

-Ton nom, continua-t-il sur le même ton froid.
-L...Linda. Linda Leiderström.

J'étais en train de paniquer, et le gars sortit un appareil, qui ressemblait à... une espèce de voltmètre mais avec un écran tactile, et légèrement plus grand.

-Ne bouge pas, ordonna-t-il.

Je m'exécutai. Enfin...je ne fis rien. En même temps, je n'avais pas fait tout ce chemin pour me faire tuer ici, à Chicago.
Il sembla m'examiner pendant quelques secondes avec son appareil, ce qui m'énervait au plus haut point. Je n'aimais pas qu'on me considère comme un simple objet.
Quelques secondes plus tard, il déposa l'appareil sur une table, puis lança:

-Ferme la porte et assieds-toi.

Je m'exécutai rapidement, puis m'assis sur un fauteuil non loin de l'entrée.

-Pourquoi cet accueil? commençai-je, craignant tout de même de le vexer.
-Je t'explique: en temps d'occupation, je considère que tout le monde est un ennemi. Les Pokémon peuvent se déguiser en prenant forme humaine. C'est comme ça que la majorité des groupes résistants dans le monde entier ont été décimés. Je prends seulement des précautions.
-D'accord.

Puis je commençai à voir à quoi ça ressemblait, chez lui: une espèce de maison, faite de bric et de broc, apparemment très bien isolée. Je voyais, sur les murs, des dessins de flingues, de voitures... Un vrai truc de mecs, quoi.

-Dis, tu t'appelles comment? lançai-je.
-Tennessee Nixon, enchanté de te connaître par ailleurs, répondit-il rapidement en partant s'allonger sur le sofa.

Je continuai à regarder cette maison, qui me semblait assez atypique, coincée entre deux immeubles.
Puis je vis des photos de Pokémon, accrochées au mur du fond. Je ne savais pas ce que c'était. Je voulais en avoir le coeur net.

-C'est quoi, ces photos de Pokémon, au fond?
-Ceux que j'ai tués, répondit sèchement le gars. Et il n'y en a pas beaucoup, heureusement pour eux.

Je commençai à frémir. Ce mec était VRAIMENT cinglé!
Il se leva et finit par lancer, le plus naturellement du monde:

-Un café?