Pokémon Asylum de Auraman

-C'est ici. On l'a découvert ce matin. Pourquoi lui ? Il faisait tout pour nous aider ! Tout ! Et il n'aurait pas fait de mal à une mouche...Ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier...
-Il n'est pas mort, voyons. Nous allons trouver une solution. Emmenez-le avec les autres...

Chris soupira en regardant les infirmiers de l'hôpital psychiâtrique emmener l'ex-inspecteur-chef Nirvan dans leur service afin qu'il suive un traitement de soin complet. Il avait été découvert dans cette ruelle au matin, dans un état mental semblable à celui dans lequel se trouvait actuellement le Directeur Penson. Il n'avait pas eu beaucoup de chance. Le criminel qui était à l'origine de tout cela avait certainement décidé de se débarrasser d'un officier de police parce qu'il avait découvert des choses intéressantes, comme le font quasiment tous les criminels, d'ailleurs. Et à présent, ils étaient à nouveau au point mort. Nirvan était le seul à avoir interrogé quelques suspects et témoins et il emportait son secret dans sa cellule capitonnée. A présent, il allait falloir prendre des mesures radicales, employer un nouveau chef pour cette enquête, pour commencer.
Le jeune homme quitta la ruelle après avoir réglé les derniers détails. Lui et le professeur Magenta était là depuis le début de l'enquête, aussi ils donnaient les ordres à présent. Cependant, Chris était toujours soupçonneux vis-à-vis de l'étrange vieil homme et il n'aimait pas trop le voir manipuler des éléments de la scène du crime sans faire attention. Il avait la conduite d'un homme qui a tout à se reprocher et qui cherche à se débarrasser d'éléments compromettants...Si jamais c'était lui qui était choisi pour prendre la tête de l'enquête, il risquait d'y avoir quelques soucis. Il fallait à tout prix empêcher cela.
Mais pour l'heure, il décida de se rendre au commissariat afin d'y régler quelques autres détails. Peut-être Nirvan avait-il laissé des notes ou quoi que ce soit qui aurait pu lui être utile...

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En arrivant dans le grand bâtiment, il monta directement dans le bureau de l'inspecteur-chef ; personne n'essaya de l'arrêter, les policiers s'étaient habitués à le voir déambuler dans les couloirs comme un agent ordinaire. Lorsqu'il arriva dans le bureau, il y avait déjà quelqu'un. Un homme de taille moyenne mais d'une carrure imposante qui se dissumulait sous un costume cravate gris à rayures fines blanches. Il pourtait des lunettes aux verres ovales et qui semblaient être assez luxueuses. Il avait des cheveux bruns qui formaient un touffe assez imposante avec une mèche qui lui retombait sur le front et malgré cet aspect négligé, on sentait une forte intelligence émaner de lui. Il avait de grands yeux bleus et un sourire narquois sur les lèvres.



-L'inspecteur-chef n'est pas ici, n'est-ce pas ? Dit-il d'une voix décontractée et avec une petite pointe d'ironie.

Il était assis dans le fauteuil où se tenait habituellement Nirvan et il jouait avec un de ses stylos.

-Qui êtes-vous ? Demanda Chris, intrigué par cet étrange personnage qu'il n'avait jamais vu auparavant.
-Jeune homme ! Vous ne savez donc pas qui je suis ?

Il se leva d'un bond, frappa le bureau de ses grandes mains puissantes et regarda le jeune homme droit dans les yeux, l'air déterminé.

-Je m'appelle Kent Brennedy, poursuivit-il d'une voix forte. Je suis le PDG de Brennedy Industries.
-Br...Brennedy Industries ?!! s'exclama Chris.

Brenney Industries était une compagnie gigantesque, presque autant que la Compagnie Glaucquage. Les deux entreprises étaient d'ailleurs très concurrentes et elles s'étaient de nombreuses fois opposées sur certaines affaires dans le passé. Et cet homme, Kent Brennedy, était réputé pour être un roi du coup par derrière, le maître des vendettas. Il avait une confiance en lui à toute épreuve et il avait déjà réussi à se débarrasser de ses autres concurrents par divers moyens peu légaux. Cependant, personne n'avait jamais réussi à le traîner en justice, faute de preuves. C'est pour ces raisons que la Compagnie Glaucquage s'en méfiait comme la peste, surtout que Brennedy Industries était présente dans une ou deux autres régions.

-Puis-je savoir ce qui vous amène ici ? Demanda Chris. Vous vous trouvez dans le bureau d'un chef de police !
-Et alors ? Vous vous y trouvez aussi alors que vous n'êtes qu'un employé de la Compagnie Glaucquage ! Rétorqua l'autre. Je ne pense pas que vous soyez en mesure de me donner des ordres !
-Que...Comment savez-vous ça ?
-Eh, jeune homme. Je suis bien renseigné, c'est tout.
-Que faites-vous ici ?! Répéta Chris, cette fois sous le ton de la colère. Il y avait quelque chose d'insupportable chez la personne d'en face qui, en quelques secondes, avait fait perdre au jeune homme son sang-froid.
-Je suis là pour proposer à la police une de mes inventions. Mes chercheurs y travaillent depuis un moment vous savez. Quand nous avons appris ce qui était arrivé à Nocpure, nous avons aussitôt commencé à préparer des inventions géniales pour que les citoyens puissent vivre en paix, malgré les problèmes. Et voyez-vous, nous avons l'outil qu'il vous manque pour régler définitivement cette enquête...
-Une seconde...L'évasion de Nocpure a été classée confidentielle ! Personne n'est censé être au courant !
-Ha ! Je suis bien renseigné, voilà tout. Mais toujours est-il que j'ai l'invention du siècle qui va sauver Niocle. Vous pouvez m'acclamer d'avance, monsieur Zackarias.
-Je vois que vous connaissez aussi mon nom...Mais passons. Quelle est cette invention ?
-Eh bien, je ne peux pas vous en parler. Vous faites partie de la Compagnie Glaucquage et l'espionnage industriel, vous en connaissez un rayon. Je ne veux pas être plagié. Je n'en parlerai qu'au prochain chef de la police. Capish ?

Chris se résigna. Cet homme était incroyablement insupportable et le jeune homme n'avait qu'une envie. Qu'il sorte de ce bureau, de suite. Par chance, c'est ce qu'il fit.

-Bien, comme notre ami l'inspecteur-chef a eu un accident, je suppose qu'il n'y a pas encore eu d'affectation pour l'enquête d'un nouveau dirigeant...
-Non, répondit Chris d'une voix glaciale.
-Ne comptez pas trop devenir celui qui mènera la suite de l'enquête...Vous savez, seuls les policiers en charge de ce commissariat ont le droit de diriger une enquête.

Fin de la musique

Et sur ces mots, il ouvrit la porte et quitta la pièce. Dans un sens, Chris était rassuré car le professeur Magenta ne pourrait pas non plus diriger l'enquête et manipuler les preuves à sa guise...
Finalement, cela avait du bon. Le jeune homme cessa ses réflexions et se mit à inspecter le bureau tant qu'il était encore seul. Si seulement Nirvan avait pu laisser traîner un objet, une feuille, une note, n'importe quoi, il pourrait peut-être progresser dans cette enquête.
Malheureusement, après avoir inspecté la moitié du bureau, il se résigna. Il y avait trop d'endroits possibles où il avait pu cacher un objet et il n'aurait jamais le temps d'inspecter tout cela avant que quelqu'un ne lui rende visite. Cependant, il y avait un endroit où il n'avait pas cherché. L'ordinateur portable de Nirvan. C'est là qu'il enregistrait tous les témoignages importants afin de les réutiliser plus tard. Chris l'ouvrit et l'alluma rapidement. C'était un Porynux-Z, un système d'exploitation gratuit et en téléchargement libre sur le site officiel. C'était bien loin des ordinateurs communs, mais très pratique pour le travail, aussi il avait fait bon choix. L'ordinateur arriva sur l'écran de choix de session et comme il n'y en avait que deux de disponibles, il cliqua sur celle qui portait le nom Nirvan28 en laissant échapper un petit rire.
L'ordinateur demanda un mot de passe. Evidemment. Et aucune indication sur le mot mystère. Inutile d'insister, songea Chris après avoir essayé des combinaisons diverses. Peut-être que si il allait parler directement à Nirvan, il pourrait en apprendre plus. Certes, il était dans un sale état, mais il pouvait peut-être en tirer quelque chose. Il éteignit l'ordinateur et quitta le bureau.

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La visite à l'inspecteur-chef Nirvan fut un échec total. Les médecins refusèrent de laisser entrer Chris car ils tentaient un nouveau genre de thérapie sur les patients qui pouvait s'avérer radicale pour supprimer la folie. Ils avaient donc envie d'être seuls et ils congédièrent le jeune homme en quelques secondes. A présent, il n'avait aucune idée de ce qu'il allait faire. Il était seul pour mener une enquête dont les résultats étaient très faibles. Il récapitula ce qu'il savait sur l'accident de Nirvan. Un policier avait proposé à l'inspecteur-chef de le raccompagner, mais celui-ci avait refusé. Quelques minutes plus tard, le policier avait été littéralement propulsé hors de la voiture, un homme encapuchonné était entré en vitesse et avait filé avec. Et tout cela devant un commissariat de police ! Ensuite, l'inspecteur avait été retrouvé dans un état identique à celui du directeur. Il semblait évident que la personne qui avait volé la voiture était la même que celle qui avait attaqué Nirvan puisque celle-ci était partie dans la même direction que lui. On avait retrouvé des poubelles renversées et l'inspecteur évanoui sur les pavés froids. Il y avait peut-être eu des traces de lutte mais quand bien même, tout cela ne l'avançait pas...
Chris restait pensif. Il était persuadé que le professeur Magenta était derrière toute cette comédie, mais il n'avait matériellement aucune preuve. Et il allait être difficile d'en trouver. Si c'était bien lui le coupable, il devait sûrement bien cacher les choses compromettantes.
Le jeune homme était revenu au commissariat et il se trouvait, comme précédemment, dans le bureau de l'inspecteur-chef. Il y était revenu car il avait décidé de se remettre à chercher un quelquoncque indice qui pourrait le mettre sur une voie, mais rien. Si il avait écrit quelque chose, c'était sur l'ordinateur et il était impossible d'y entrer sans mot de passe. Aussi se remit-il à fouiller quelques dossiers, dans l'infime espoir d'y déceler la chose qui l'aurait sauvé, si seulement elle existait.

-Toc, toc, toc.

Chris ferma le dossier en vitesse et le reposa là où il l'avait pris. La personne entra sans attendre de réponse. C'était Drain Kyorbon. Il semblait préoccupé, ce qui ne lui ressemblait pas vraiment. Lui qui avait l'air si "cool" d'habitude...

-Je...Je peux vous aider ? demanda Chris, un peu mal à l'aide.
-Ca tombe bien, c'est vous que je cherchais, répondit l'autre d'une voix grave.
-Que se passe t-il ?
-L'inspecteur-chef a été attaqué, à ce que l'on m'a dit.
-Oui, c'est vrai. Et alors ?
-Eh bien, je suis soupçonné moi aussi, mais je n'ai rien fait ! Je vous le jure !
-Ah...


C'était donc cela qui le préoccupait. Il était lui aussi suspect dans l'histoire. Mais Chris ne le croyait pas coupable. A ce moment, il lui vint une idée. Cependant, si il la mettait à exécution, il risquait d'avoir de graves problèmes avec la police. Fallait-il tenter le coup ?

-Drain, vous vous y connaissez en informatique ? Demanda t-il après avoir bien réfléchi.
-Un peu que je m'y connais ! Répondit l'autre. Je ne vois pas bien ce que cela vient faire dans l'histoire mais oui, je connais énormément de choses sur l'informatique. Après tout, je suis dans une école d'informatique !
-Une seconde...Si vous faites une école d'informatique, pourquoi étiez-vous en stage à l'Asile de Nocpure ?! S'exclama le jeune homme.
-Ben, j'étais chargé de répertorier les dossiers par informatique, plein de trucs dans ce style là...On devait mettre nos connaissances à profit pour des entreprises privées. Du coup, je leur ai installé un pare-feu, des antivirus à la pointe de la technologie, des logiciels de ouf...
-Oui, oui, ça va, c'est bon. Fermez la porte. Bien, écoutez-moi bien, je n'ai pas le droit de faire cela, mais je vais vous demander quelque chose.

Il alluma l'ordinateur et le présenta à Kyorbon.

-Voilà, cet ordinateur était à l'inspecteur-chef et j'ai besoin d'accéder à ses données afin de voir si il n'a pas laissé un document qui pourrait nous faire avancer. Cependant, il a un mot de passe et je ne peux pas y accéder...
-Vous voulez que je vous le pirate ?!
-Moins fort !
-Ca marche, mec. Mais je le fais bien pour vous prouver ma bonne foi.
-(C'est ça, si tu veux...) Dépêchez-vous, quelqu'un pourrait arriver et nous serions tous deux mal barrés.

Le stagiaire tira un autre ordinateur portable de sa sacoche et à l'aide de câbles, il relia les deux machines. Il tapota sur son clavier quelques instants et fit signe à Chris de venir voir.
L'ordinateur de Nirvan était débloqué et le jeune homme se mit à circuler dans les dossiers. Au bout d'une ou deux minutes, il s'arrêta sur un document qu'il ouvrit.

"Demande de Perquisition, Laboratoire des troubles psychiques (dirigé par le professeur Magenta), Soliville"