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L'Apprenti des dieux de Torrak



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» Auteur : Torrak - Voir le profil
» Créé le 25/03/2012 à 08:09
» Dernière mise à jour le 09/03/2014 à 17:40

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Ch.06 Enfers et admiration
Après sa victoire contre le prof, Ethan amena Tyranocif et Gallame à l'infirmerie pour les faire soigner, et ensuite alla en cours.

Plusieurs kilomètres plus loin, Natahos dormait paisiblement dans la pension. Soudain il s'éveilla et regarda de tous les cotés. Ensuite comme guidé par une force mystérieuse, il chercha un endroit où il y avait suffisamment d'ombre.

Ce coin d'ombre se trouvait juste devant une falaise derrière son enclos à dix centimètres du bord. Il alla à l'autre bout du terrain pour prendre son élan et courut aussi vite qu'il le put vers ce petit coin d'ombre. Il sauta au dessus de la barrière. Il se trouvait déjà plus qu'à trente centimètres du bord. Avec l'élan qu'il venait de prendre, il ne pourrait que tomber dans le vide. Étrangement il engendra entre ses mains une attaque Vibrobscur et quand il fut au dessus de l'ombre, l'envoya dessus. Au lieu de détruire la roche, un passage noir s'ouvrit. Comme habitué à ce genre de voyage, il s'y enfonça.

Dans le passage créé par l'onde ténébreuse, tout était en niveau de gris. Les paysages défilaient à une vitesse extraordinaire. On pouvait voir une montagne enneigée avec des skieurs dessus et deux secondes plus tard avoir sous les yeux une île perdue en pleine mer au milieu du mois d'août. Le voyage dura quelques minutes.

A l'autre bout du ''tunnel'', un spectacle apocalyptique s'offrait au pokémon. De la fumée montait de partout. Le rouge régnait en maître. Deux fleuves de deux kilomètres de large se croisaient et menaient à des endroits totalement différents. Le sol était jonché de cadavres, d'os humains et autres ossements morbides.

Sur un des deux fleuves voguait, lacement, une embarcation taillée dans le corps d'un Steelix. Dessus se tenait un vieil homme couvert d'une longue robe noire surmontée d'un capuchon de la même couleur. Si on suivait du regard, l'embarcation s'éloignait, on voyait, quelques kilomètres plus loin, un château s'élever haut dans le ''ciel'' sombre.

Digne des plus grands films d'horreur, et d'épouvante, il ressemblait à un château en ruines. Les tours étaient à moitié ouvertes. Les remparts ne protégeaient plus l'intégrité du château intérieur. Le pont levis était baissé et les chaînes avaient rouillé empêchant quiconque de le remonter. Bien qu'étant en ruines, il respirait la puissance et dégageait une aura maléfique. Natahos, toujours sur la rive du fleuve, entreprit de se diriger vers sa maison. Sur son chemin, il passa devant un chien à trois têtes.

Tout son corps était noir sauf la fourrure entourant les deux têtes sur les côtés. Des flammes entouraient le col de la tête centrale et faisaient office de griffes pour ses quatre pattes. Cerbère, le bon toutou du maître des lieux, se tenait à son poste et salua son coéquipier. Leur maître possédait tout un royaume pour lui tout seul mais n'avait qu'un chien pour le garder. Faut dire aussi qu'il avait trois têtes, faisait trois mètres de haut et qu'il parcourait le monde de la surface en seulement cinq heures. Alors un petit royaume sous terre d'où personne ne s'échappe, ce n'était rien en comparaison. Et puis il pouvait dévorer tous ceux qui essayaient de s'enfuir ; enfin les âmes de ceux qui tentaient de s'échapper. Les sujets de son maître n'étaient que des morts.

Natahos, lui, était, pendant ce temps, arrivé devant son maître. La pièce était immense, soutenue par quelques colonnes de cinq ou six mètres de haut. Une table trois mètres de long, une cheminée, une dizaine de fauteuils, un piano rentraient dans cette dernière et il y avait encore de la place pour se promener dans la pièce.

Sur une des chaises entourant la table, une très belle femme était assise et attendait. Elle portait une robe décolletée, en dentelle noire et pourpre avec un corsage et des bottes à talons hauts. Elle semblait savoir jongler entre sensualité et agressivité. Elle était sauvage et portée sur la coquetterie. Perséphone s'ennuyait. Comme à son habitude, elle attendait le printemps pour pouvoir sortir et profiter des joies de la vie à la surface. Son mari, Hadès, ne s'occupait pas d'elle. Il vaquait à son devoir de roi du royaume des morts. Quand son travail lui permettait de prendre du temps libre, il le passer à s'entraîner. Étant un des trois grands frères divins, il ne pouvait pas se laisser aller.

- Il n'est pas là pour l'instant mais il ne devrait pas tarder... dit Perséphone à l'adresse du pokémon.

L'intéressé tourna la tête vers la femme puis alla se lover près de la cheminée, malgré la chaleur insoutenable environnante.

Comme l'avait prédit Perséphone, Hadès revint quelques minutes après l'arrivée de son pokémon. Il avait des cheveux bouclés et bruns. Leurs volumes faisaient que l'on pensait qu'il était afro alors qu'il était extrêmement blanc. Sa moustache entourait sa bouche et rejoignait son bouc. Ses yeux brillaient toujours. Ils brillaient des flammes de l'Enfer. Ses vêtements étaient ceux d'un vieux rocker, comme Mick Jagger.

- Natahos, mon ami. Comme ça me fait plaisir de te voir ! s'écria Hadès. Comment vont nos amis à la surface ?

- Ils se débrouillent bien pour des humains. Ils deviennent même meilleurs avec le temps. Cela pourrait contrarier les plans de votre frère, répondit le pokémon, doué de paroles grâce aux pouvoirs de son dresseur.

- J'espère qu'ils ne le seront pas trop ! Il ne faudrait pas qu'ils deviennent invincibles, s'exclama le dieu des enfers.

Il s'ensuivit alors un rire sadique. Perséphone roula des yeux.


Ethan et Camille se trouvaient dans un des nombreux canyons. Comme à leurs habitudes, ils jouaient à cache-cache. Les canyons offraient de nombreuses crevasses où se cacher. Ils venaient ici depuis qu'ils étaient petits.

A chaque fois qu'ils avaient du temps libre, ils venaient s'amuser dans ces grandes vallées rocailleuses. Ils se courraient après, grimpaient plus haut que l'autre sur les parois des falaises puis quand ils ont eu leurs premiers pokémons, ils vinrent pour s'entraîner.

Aujourd'hui ils ne faisaient rien d'extraordinaire. Ils étaient venus pour prendre l'air. L'air était frais, les deux adolescents s'étaient allongés sur un rocher plat sur le dessus, et laissaient le vent caresser leurs visages d'air frais. C'était un plaisir qu'ils ne s'accordaient plus depuis longtemps. Rester ainsi dans l'herbe ou sur un rocher à observer le ciel sans rien autour, ils adoraient ça.

- Ethan ?

- Oui. Qu'est ce qu'il y a, ma belle ? interrogea ce dernier.

- Ça fait combien de temps que l'on se connaît ? demanda la jeune fille.

- Depuis qu'on est tout petit, à peu près 15 ans. Pourquoi ?

- J'y pense depuis un moment.

- Tu penses à quoi ?

- Ça fait un mois que j'y réfléchis et je pense que l'on devrait s'offrir un cadeau qui représente ce que l'on ressent pour l'autre...

- Je comprends pas.

- C'est pas compliqué pourtant ! Je t'offre un cadeau qui symbolise notre amitié et toi tu fais pareil pour moi.

- Tu sais, les cadeaux sont offerts pour faire plaisir et généralement c'est une surprise. C'est d'ailleurs pour ça que ça fait plaisir de le recevoir. Donc demander à quelqu'un de lui offrir quelque chose c'est gâcher ce plaisir ! explique le jeune homme.

- Oui, je sais que tu me feras un cadeau mais pas quand ni ce que ce sera comme cadeau ! essaya Camille.

- Ça ne change pas grand chose... Désolé mais je ne t'offriras pas de cadeaux comme ça, conclut Ethan.

- Je comprends, dit Camille, déçue, mais c'est pas grave je t'offrirais quelque chose quand même ça me fera plaisir de te faire plaisir !

Ethan sourit devant le regard d'enfant que Camille avait : un regard plein de malice et de générosité, un regard brillant de petites étoiles. Ethan aimait ce regard. Ça lui rappelait son enfance. Quand il voulait quelque chose de la part de ses parents, il faisait exactement le même regard pour les apitoyer. Camille, elle, voulait seulement lui montrer à quel point elle aimait son frère.

- Allez viens là, Princesse ! Faudrait pas que tu prennes froid alors que les sélections ne sont pas finies. Et puis je m'en fous puisque c'est moi qui vais gagner !

- Et je te permets pas ! J'ai toute mes chances moi aussi ! s'offusqua Camille.

- Eh ! Calme toi ! Je plaisante. Je voulais juste que tu viennes à côté de moi et pas à trois kilomètres ! gémit Ethan, en se massant l'épaule après les petits coups que Camille lui avait donné pour exprimer son mécontentement.

- C'était pas la peine de rajouter la dernière phrase dans ce cas.

- Oui mais c'était trop tentant désolé, confessa Ethan.

- Fais gaffe la prochaine fois je pourrais mal le prendre !

Ethan fit mine d'avoir peur et Camille posa sa tête sur son torse un peu brutalement comme un avertissement. Les deux adolescents restèrent ainsi encore quelques heures pour pouvoir admirer le coucher de soleil.

C'était le dernier jour de cours avant les vacances. Ethan et Camille avaient remporté tous leurs matchs de qualifications pour le tournoi. Les deux lycées choisissaient les quatre meilleurs élèves.

Ethan avait pu montrer de quoi il était capable avec ses pokémons mais bien plus il avait maintenant une longueur d'avance sur tous les challengers. Il connaissait les limites de ses pokémons. Après plusieurs années à vivre avec eux, il avait appris à les écouter, à les comprendre. Durant les semaines précédentes les vacances, il était parvenu à percevoir des signes de faiblesses dans la façon de combattre de ses pokémons. Des petits détails pour les autres dresseurs mais importants pour lui. Ses pokémons étaient ses amis. Il ne voulait pas les perdre à cause d'un stupide match amical. Cette dernière journée de cours s'annonçait tranquille.

Étant un vendredi en semaine B, Ethan commençait à dix heures avec une heure de maths, avait une heure de permanence pendant laquelle il mangeait car de midi à treize heures, il y avait le cours d'anglais, et de suite après deux heures de sport pokémon. Sur ce, notre jeune héros allait au lycée. Il resterait pendant deux heures sur le toit de l'île, au sommet de la colline qui surplombait le lycée.

C'était son lieu préféré après le Canyon Sesor pour les mêmes raisons : il pouvait rester là sans être dérangé pendant des heures, il pouvait y réfléchir, admirer le ciel, ou les étoiles s'il venait le soir malgré le fait que ce soit interdit. Enfin bon il venait ici tous les vendredis pour décompresser un peu de la semaine et bien entamer le week-end ou les vacances.

Camille, de son côté, avait déjà commencé les cours. Le vendredi, elle avait cours quasiment toute la journée. De huit heures le matin jusqu'à seize heures l'après midi. Le plus énervant est qu'elle finissait avec un cours qui la répugnait : sciences pokémon. Le prof était vraiment sadique. Un jour sous prétexte qu'il y avait trop de bruit dans la classe, en train de rédiger un exercice noté, il avait donné un contrôle sur la composition des pokémons de type Spectre, sujet qu'ils n'avaient jamais traité en cours. C'était horrible. ( "Le prof ou le contrôle ?" "Les deux !!" ^-^) Il était midi et la jeune fille pouvait enfin souffler un peu. Plus que deux heures de cours, de quatorze à seize heures. Elles allaient lui sembler longues. Soudain il sentit son portable. Elle le sortit et vit un appel entrant.

- Oui ?

- "Princesse, c'est moi, Ethan"

- Ethan ?! Qu'est ce qu'il t'arrive ?

- "Rien de spécial. Je voulais juste te dire que je viens te chercher dans pas longtemps."

- Et mes cours ? Comment je vais faire ?

- "T'inquiètes pas pour ça." Baisse toi ! Vite !

La voix ne lui parvenait plus par le téléphone mais de derrière elle. Un énorme pokémon orange se rapprochait dangereusement d'elle sans pouvoir contrôler son atterrissage. Vive et agile, Camille se jeta sur le côté et évita ainsi le Dracolosse et son dresseur.

- Désolé pour l'atterrissage, Dracolosse a encore du mal à atterrir quand je suis sur son dos !

- Je vois oui. Mais qu'est ce que tu fais là ?

- Bah je te l'ai dit, je viens te chercher. Je vais te faire visiter les fonds marins.

- Mais je les connais déjà tous !

- Non, je crois pas. Les eaux entre Kanto et Sinnoh. Tu ne les connais pas.

- Non ! Tu... tu ne peux... tu ne peux pas m'emmener dans les eaux inter-continentales ! dit Camille, fébrile.

- Et pourquoi pas ? Maman et Papa sont d'accord. Ils ont prévenu le lycée que tu avais un rendez-vous médical. Et puis j'ai surtout su les persuader que ça serait bien que je t'emmène aller voir ça !

- Tu sais combien je rêve de voir les eaux inter-continentales... Les récifs de coraux y sont magnifiques, les bancs de pokémons immenses et tout y est sublime !

- Je sais tout ça. C'est pour ça que je veux t'y emmener. C'est une partie de ton cadeau. Celui là tu t'y attendais pas, n'est-ce pas ?

Camille lui sauta au cou. Elle était ravie. Depuis toute petite elle adorait plonger pour observer les fonds marins. Pendant un moment, elle ne sortait que pour ça. Elle partait le matin et revenait le soir. Elle avait passé sa journée dans l'eau. Mais depuis qu'elle était entrée au collège et plus récemment au lycée, elle ne pouvait plus y aller aussi souvent qu'avant, voire même plus du tout. Ethan venait de lui offrir un très beau cadeau.

Après s'être ressaisie, la jeune fille fit sortir son Altaria car Dracolosse ne pouvait pas porter deux personnes en volant. Ils étaient quasiment en pleine mer et ils partaient pour le continent. Le trajet dura quelques heures. Inutile de dire que pendant ces heures, Camille trépignait d'impatience. Ils étaient passés par l'île 7 pour récupérer leurs maillots et de quoi tenir un week-end en pleine nature. La jeune fille avait remercié ses parents adoptifs tellement fort qu'après un massage par un Leuphorie ne serait pas de refus. En début de soirée, ils arrivèrent à Carmin-Sur-Mer. Ils passèrent la nuit au Centre Pokémon.

Le lendemain, premier jour des vacances de Noël, fut très agité. Camille ne tenait plus en place. Elle voulait absolument voir les récifs dans la seconde. Ethan dû l'endormir avec une attaque Hypnose de Gallame pour pouvoir avancer sans perdre de temps. En début d'après midi, après le réveil de Camille, les deux adolescents mirent leurs tenues de plages, un masque pour se protéger les yeux du sel, et une sorte de barre en métal horizontale. Elle servait de filtre à oxygène pour qu'ils ne meurent pas les poumons pleins d'eau. Le spectacle que Camille voulait voir n'était pas juste au dessous de la surface, il fallait un peu descendre en profondeur. Ils firent sortir Aligatueur et Kaïmorse pour les aider à plonger et au cas où à remonter plus vite.

Deux cent mètres sous la surface, le plus beau spectacle du monde s'offrait à eux. Des dizaines de récifs de toutes les couleurs leur faisaient face, des bleus, des rouges, des verts, des mauves. Des Remoraids se cachaient dans certains. Des Demantas ''planaient'' au dessus de leurs têtes comme des oiseaux qui volent dans le ciel. Sur plus de cinq cent mètres de diamètre s'étendaient ces récifs uniques au monde.
La jeune fille aux cheveux châtains monta même sur le dos d'un Léviator pour voyager. C'était magnifique. En plus d'être puissants, les Léviators sauvages ne craignaient pas l'homme. Ils savaient que si l'homme l'approchait c'était uniquement pour s'amuser ou faire des observations en milieu naturel.

Camille était émerveillée. Elle venait de passer un incroyable moment. Elle ne savait plus quoi penser. Ethan la sortit de sa rêverie par une attaque Vibraqua, qui lui passa juste devant le nez, et lui dit qu'il remontait. Certes ils n'étaient pas très profond mais Ethan n'avait pas l'habitude de plonger. Camille, elle, resta encore bien une demi-heure sous la surface. Quand elle sortit c'était déjà dix-sept heures. Il fallait rentrer sur le continent avant qu'il fasse trop sombre.

- Merci Ethan ! Merci beaucoup ! Je ne sais pas quoi te dire pour cet après-midi passé sous l'eau ! s'exclama Camille, une fois qu'ils furent rentrés au centre et qu'ils furent prêts à aller dans les bras de Morphée.

- Un simple merci suffira, mais tu me l'a déjà dit au moins cent fois depuis qu'on est parti de là bas !
- Oui mais un merci ne peut pas résumer ce que cela vaut pour moi...

- Je sais très bien ce que ça vaut. Maintenant arrête, sinon je t'offrirais pas le reste de ta surprise !

Aussitôt dit, Camille se tut. Ethan fut satisfait et ils purent enfin dormir tranquillement, bien au chaud dans leurs lits.