Retourner au chapitre 2 Après m'être reposée pendant quelques bonnes semaines, je pus enfin sortir de l'arbuste. Le toit de l'arène s'était encore plus affaissé, il n'en restait que des décombres. Il faisait un temps magnifique. Le soleil était radieux, les roucools piaillaient.
Je me mis en route, en contournant l'arène de la plus grande distance possible. Bizarrement, je fus rassurée de l'avoir passée sans nouvelle blessure. Je tournai le dos à cet enfer, et me mis en route pour de bon. A la fin de la journée, je me pelotonnai dans un trou dans la terre, et passai la journée à cet endroit.
Le lendemain matin, je repartis. Quand le soleil fut au plus haut, j'entendis un remuement régulier et lointain. Je m'approchai lentement de cette bizarrerie. Elle faisait toujours son bruit lent et doux. Juste après être passée au-dessus d'une haie qui délimitait les bords d'une route, je pus observer une étendue d'eau magnifique, qui étincelait sous le soleil. Abasourdie par tant de beauté, mon premier réflexe fut d'essayer d'évaluer combien de temps il me faudrait pour traverser ce lac, qui était jusqu'alors le plus grand que j'avais vu.
Malheureusement, il était tellement grand que je ne pouvais pas en voir le bout... Je ne voulais pas prendre le risque de me noyer au milieu du lac en m'endormant, donc je pris la résolution de voir aux alentours s'il n'y avait pas un port.
Après être brièvement montée haut dans le ciel, je pus vérifier qu'il n'y avait aucune habitation aux alentours. Je trouvai cette absence de « civilisation » assez étrange... Une pensée me traversa l'esprit : Avais-je enfin trouvé le paradis perdu ?
La mer, l'absence d'humains, la nature à son origine... Non, c'était impossible. Un paradis comme celui-ci ne pouvait pas ne pas être découvert. De plus, le champ que j'avais traversé en arrivant ici me prouvait que si ce n'était pas encore découvert, cela ne devait plus tarder...
Je me résolus donc à rester jusqu'à que je croise quelqu'un.
Cela dura plus longtemps que ce à quoi je m'attendais : des touristes arrivèrent un mois plus tard. Ils avaient des habitudes « normales » pour des humains. Ils jetaient leurs saletés partout, comme si rien ne méritait de respect.
J'étais cachée derrière un buisson. Je me demandais s'ils étaient en train de « prendre possession de manière officielle » de cette « terre nouvelle »... En tout cas, ça ne les empêchait pas de continuer à jeter leurs saletés partout.