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Lettres d'un autre monde - Fanfiction collective de BulbiRom1



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Informations

» Auteur : BulbiRom1 - Voir le profil
» Créé le 17/03/2012 à 17:09
» Dernière mise à jour le 17/03/2012 à 17:09

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Chapitre unique - Lettres d'un autre monde
Monde Distorsion
Début de l'hiver, à ce qu'il paraît. Et l'année… ? Bah je ne sais pas plus que toi, figures-toi.

Salut…

Depuis le temps que je suis paumé là-dedans, je me demandais si tu te souvenais de moi. C'est possible… Ou pas. Je ne sais pas. Et je m'en fiche, d'ailleurs. Avant, je ne pouvais pas en placer une, alors là, je ne vais pas me gêner. De toute façon, si je t'ennuie, t'es pas obligée de lire. Passe ton chemin, je ne raconterai rien d'intéressant.

Bon, qu'est-ce que je peux bien te dire, vu qu'apparemment tu t'es quand même décidé à lire la suite ?
Eh bien écoutes, depuis que je suis dans ce trou, je ne me suis jamais senti aussi bien. Ça faisait longtemps que je cherchais un moyen d'échapper aux impôts, on peut dire que j'ai gagné le gros lot ! Haha...
En même temps, qu'est-ce que je peux bien acheter ici ?
Un billet retour ?
'M'étonnerai. Encore faudrait-il qu'il y ait un train.
Encore faudrait-il qu'il y ait une sortie !
Et pourquoi je sortirais ? Ce n'est pas comme si je voulais revivre comme avant.

Déjà, un des principaux problèmes, c'est l'autre bestiole, là. Il commençait à sérieusement me gaver, l'autre jour, à me tourner autour. Et vas-y que je te fixe avec mes minuscules yeux rouges, que je te pousse un cri suraigu histoire de bien te flinguer les tympans, que je te balance une attaque, que « ah bah non, j'l'ai raté »… Agressif, ce truc. C'est plus ce que c'était, les Pokémon, de nos jours (si je peux encore avoir une notion de ce qu'est un « jour »… Haha… C'est presque drôle). Bref, vu qu'on n'en sortait pas, je lui ai balancé la seule Ball que j'avais. J't'en ficherai, de la Master. L'autre, il n'a eu qu'à bouger, et hop ! Fracassée contre une espèce de rocher qui flotte. 100% de chance de capture. Au prix que ça m'a coûté ! Ils vont m'entendre, les fabricants. Ah bah non, c'est vrai…
Donc voilà, j'en suis toujours au point où vous m'avez laissé, avec Gira' qui cherche un casse-dalle. Je ne sais pas depuis combien de temps il doit faire un régime, celui-là.



Ah ouais, tiens, d'ailleurs, le manger. Pas grand-chose à se mettre sous la dent, mais il semblerait que ça suffise. Y'a juste de l'eau ici, en fait. Bon, apparemment, on est en hiver. Je pense. Pourquoi je dis ça, comme ça, sans transition ? Parce qu'il a fallu que ça gèle ! La température reste toujours la même, et ça gèle ! Déjà que je n'aime pas l'eau. Bon, après, aussi, je n'ai rien d'autres à faire de mes journées, aussi, alors péter la glace… Dès qu'il faut frapper, moi, de toute façon, pas de problème. Ou alors peut-être que c'est juste pour me rappeler que le temps passe, ou que je devais simplement me rappeler de quelque chose… Mais comme y'a rien pour faire du feu, j'en suis réduit à bouffer des glaçons. Passionnant, non ? Ça me rappelle quand on allait boire un coup, tiens… Il ne manque plus que la boisson autour des blocs de glace. Bah oui, sinon ça n'a plus le même goût.

J'ai vu mon reflet, d'ailleurs, dans la glace. Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas revu. J'ai changé. J'avais l'impression de voir un inconnu. Un mec, la quarantaine, déjà pas mal de cheveux blancs, une barbe. Bof. J'admire ce que tu as fait de moi, j'imagine. Tu ne m'as pas loupé ! De quoi j'ai l'air ? Je serais assis par terre, une bouteille de litron à la main, que je n'aurais pas l'air plus misérable, à n'en point douter. Je ne me tiens plus droit, accablé, mes épaules se rabaissent, j'ai l'air vide. Contemple ton œuvre !



Je repense de temps en temps au temps où nous étions ensemble. Bien que ça ne me fasse ni chaud ni froid, je me demande quand même comment ça se passe là-bas. Enfin bon, je sais bien que tu ne me répondras pas, donc ça n'a pas d'importance non plus…

A ce propos, tu dois te demander « mais comment a-t-il réussi à m'envoyer une lettre depuis là-bas ».

Ne cherche pas, c'est magique. Je ne le sais pas moi-même, mais si tu me lis, c'est bien la preuve que ça marche !

Je te joins un petit dessin de ma situation, histoire que tu voies dans quel merdier je me suis retrouvé, grâce à toi. En plus, ça m'occupe. C'est vrai que je ne dessinais déjà pas beaucoup avant, c'était surtout toi, mais là, y'a vraiment rien d'autre à faire.

Bon, sur ce, je ne te dis pas à bientôt, ça va être dur de se revoir de toute façon. Et ça m'étonnerai aussi que tu en aies envie. Moi, personnellement, je m'en fous.

Aller, à la prochaine.
Qui-tu-sais.

***

Monde Distorsion
Le lendemain, sans doute... Même année.

Re !
Ça existe encore, cette expression, d'ailleurs ?
...
Bah, quelle importance ?

Comme tu peux le voir, je t'ai quand même ré-écrit. Je cherche à m'occuper, je m'ennuie. Alors bon, pas grand-chose de nouveau, hein. Du jour au lendemain dans ce monde où il n'y a rien, que veux-tu qu'il se passe ?
*Soupir*
T'as pas changé, hein ? Toujours aussi longue à réfléchir.
Je le sais, je t'ai vue en rêve cette nuit. Décorant le sapin. Les mêmes bêtises, au même moment. Je me demande si un jour tu comprendras. Les boules cassées, on voit bien que ce n'est pas toi qui les achètes ! Tu te rends compte que tu continues à m'énerver, même quand tu n'es plus là, maintenant ! La prochaine fois, c'est moi qui m'en charge, du sapin ! Je dis la prochaine fois, parce que là je cherche, je n'en trouve pas. Trop chers. Du coup, je peux presque dire que je l'ai déjà fini sans avoir rien eu à faire. Et ne me dis pas « comme à chaque fois », la guirlande lumineuse, chaque année, c'était moi qui la mettait ! Non, tais-toi, je ne veux plus parler de ça !



Quoi d'autre ? Ah ouais, je sais.
J'ai réussi à calmer l'autre bestiole, là. Ouais, en une journée. Enfin, « calmer », c'est un bien grand mot. C'est pas comme si je pouvais m'en approcher, mais il n'essaye plus de me bouffer, c'est déjà ça. J'avais trouvé une boule rouge qu'on accroche dans les branches, par terre. Ou un caillou qui y ressemblait, je ne sais plus. On aurait dit exactement les mêmes que les nôtres. Puis je lui ai lancé, et il a commencé à jouer avec. Jusqu'à ce qu'elle tombe. Comme toi, quoi. Et là, je l'ai copieusement engueulé, lui ai expliqué que c'était fragile, merde ! Du coup, il est plus sage. Je suis content de voir qu'il est plus réceptif que toi.

Bon, ça sera tout pour cette fois, parce que là, je vais encore m'énerver. Je te rappelle que c'est quand même à cause de toi que je suis là. « Punition », qu'ils disaient. Il n'empêche que ça m'est bien resté dans la gorge, quand même. Il y a erreur sur la victime : c'est moi qui te supportais ! Je ne sais même pas pourquoi je me suis fatigué à te mettre un dessin, tu ne le mérites même pas !
Salut.

Qui-tu-sais.

***

Ailleurs dans le Monde Distorsion.
Le jour d'après, la même année. Enfin je crois.

Hey.
Bah oui, je suis toujours là. Dis-le si je t'ennuie, hein !

Non, bon là je ne vais pas t'enguirlander. Mais non, je ne le fait pas toujours ! A propos d'énerver, j'ai réussi à calmer complètement Gira'. Maintenant, il me suit gentiment. Ou alors il m'aide à me déplacer. D'ailleurs, nous avons fait un petit voyage hier. Il m'a déposé ailleurs dans son Monde vide, mais bon, rien n'a changé, c'est toujours ce même foutu paysage… Je me sens toujours aussi paumé, dérangé par ce monde que je ne connais pas et que je ne connaîtrais sans doute jamais… Bref, j'ai réussi à l'assagir, je lui ai balancé deux-trois autres boules et des guirlandes, mais cette fois il a compris et il a fait attention. Puis il a accepté que je lui donne de l'eau. Enfin, je veux dire de cette foutue glace. Donc j'ai fait copain-copain avec la grosse bestiole. C'est marrant, il me rappelle notre Malosse, mais en plus gros. Il a un peu le même caractère : agressif au premier abord, et après très affectueux. Il n'arrête plus de me tourner dans les pattes, du coup. Tiens, au moment où je t'écris, il regarde ce que je fais par-dessus mon épaule. Je déteste ça ! Je ne peux pas supporter que quelqu'un regarde ce que je fais alors que ça n'est pas fini. Pourquoi tout le monde s'acharne à faire, pour ensuite dire « oh, ça va », comme si c'était de ma faute ! Allez, casse-toi salle bête ! D'ailleurs, ça me rappelle que je dois aller « poster les lettres » au « Père Noël ». Quel est le rapport ? Bah c'était la même situation, avant. Quand le Pokémon se ramenait avec une guirlande dorée autour du cou et une boule dans la bouche, c'est que c'était bientôt la fête et qu'il ne fallait pas que j'oublie de faire… ce que j'avais à faire.

Attends. Mais… ? C'est pas vrai ! Voilà qu'il neige !... enfin je crois. Je n'en suis pas sûr, c'est flou. Foutu pays, y'a plus de saisons ! Y'en avait même pas, d'abord ! J'y comprends de moins en moins quelque chose. Je lève la tête. Ah bien dis-donc, je ne sais pas ce qui se passe là-haut (si je peux déterminer un « haut », d'ailleurs), mais il y a quelque chose de pas normal. Une espèce de grosse tache violette. Un trou ? Un portail ? C'est la première fois que je vois ça, en un an ici. Mais bon, qu'est-ce que ça peut me faire ?

Le sapin est décoré. C'est mieux que l'année dernière. Bon, il est moins vert, j'ai pris le moins cher. Et je l'ai fait TOUT SEUL! Alors, tu vois que je ne suis pas manchot !



Tiens, pendant qu'on parle de « tout seul », apprend que c'est Gira' qui a fait le dessin avec la lettre. Il abuse un peu de certaines couleurs, comme le rouge et l'or. Je ne sais pas pourquoi. Mais bon, on ne va pas le blâmer non plus. C'est jamais qu'une bête !

Bon, allez, ça ira pour cette fois.

Qui-tu-sais.
PS : N'oublie pas mon cadeau

***

Même place.
Le surlendemain.

Alors aujourd'hui, je te préviens, ne vient pas me courir sur les nerfs ! Déjà que tu me réveilles la nuit, maintenant ! Je t'ai déjà dit que tu as les pieds froids ! Sérieusement, plus glaciale que toi, c'est un cadavre ! Car c'est bien toi, n'est-ce pas ?
Mais non, je ne reporte pas toujours la faute sur toi. C'est que là, je ne suis vraiment pas dans une situation agréable. Oui, je sais, je suis encore en colère !

Hier, ça faisait deux jours seulement que j'avais apprivoisé Giratina. J'allais partir avec lui voir la grosse tache violette, histoire d'essayer de me renseigner un peu sur ce que se passait, parce que je n'y comprenais rien et je m'ennuyais ferme : les cadeaux sont prêts, et j'ai passé l'âge de faire un bonhomme de neige. D'ailleurs, j'ai l'impression que mon poké-compagnon n'avait même pas remarqué qu'il neigeait, alors qu'il est recouvert d'un vrai manteau blanc. Mais bref, si j'y suis allé, c'est que hier, y'a eu un truc bizarre, pendant que je dormais (il fallait qu'ils me réveillent, tiens !) : y'a deux filles, une avec des cheveux blonds vachement longs, à moitié dorés, en fait, toute fringuée en noir, un mec avec une combinaison blanche et noir (jamais vu un style pareil. Ridicule.), avec des cheveux bleus en l'air, et une gamine avec un bonnet, une écharpe et un manteau rouge (et, accessoirement, une jupe très courte), qui me prouvaient qu'à l'extérieur aussi, on était en hiver. Enfin, moi, l'hiver ici, je ne le vois pas passer. Je n'ai pas vu passer les trois autres saisons. Bref, ce groupe-là était en train de se battre. Et que je t'envoie des Pokémon de toutes les couleurs ! Des rouges ! Des blancs ! Des verts ! Encore un blanc ! Mais qu'est-ce qu'ils venaient faire ici ? Sérieusement, est-ce que j'aurai fait ça avant, moi ? Ca m'exaspère, les gens comme ça ! Surtout que je ne comprends toujours pas… Pourquoi venir se battre ici, l'endroit le plus paumé qu'on puisse trouver, alors que moi ça fait un an qu'on m'a emprisonné ici, sans que je réussisse à sortir ? Je doute qu'ils aient conscience de ce qu'ils ont fait. En plus, c'était la gamine qui se battait contre le mec, et la blonde ne faisait que regarder… Bon, au début, je ne te cache pas que ça me faisait du bien, un peu de visite, parce que j'en ai marre de ne parler qu'à toi (tous les soirs tu m'embêtes, déjà…), mais au bout d'un moment, ça m'a gavé, alors j'ai envoyé Gira. Quel con…



L'autre bestiole, elle a débarqué, elle c'est mise à hurler, leur a refait le coup du regard, ça m'a fait marrer au début. Bah ils n'ont pas bougé, les autres. On aurait dit qu'ils s'attendaient à le voir. Alors il a commencé à se battre. Merde, moi qui lui faisais confiance ! Bah non, la gamine a même réussi à le capturer. Comme ça, sans problème. Dans une pauvre Hyper Ball de merde… Il a même pas été foutu de l'esquiver. Et donc j'ai bu un coup et j'allais les engueuler quand ils ont failli se barrer. Les deux filles sont parties, mais le gars est resté un peu plus longtemps. J'ai fini par atteindre sa hauteur, et au moment où j'allais lui foutre mon poing sur la gueule, je me suis demandé, finalement, pourquoi je faisais ça. C'est pas comme si je m'y étais attaché, au dragon. En plus, le mec avait vraiment l'air de se demander ce que je faisais là, donc, tout simplement, je lui ai demandé :
« Bonjour Monsieur. Excusez-moi, mais quel jour sommes-nous ?
-Heu… Oui… Heu… Nous sommes le 23 Décembre… Enfin je crois…
-Merci monsieur ».
Fin de la conversation. Je n'avais déjà plus envie de causer. Je me suis tiré. J'ai regardé la tache violette. La fille en rouge sortait à ce moment-là, suivant celle aux cheveux dorés. Dès qu'elles sont passées, elle a disparu. Je pensais que tout se détruirait s'il n'y avait plus le maître de ces lieux, mais en fait rien d'à changé. Mais pourquoi faire l'aller-retour entre ces deux mondes, juste pour se battre et me voler mon Pokémon ? Le gars, lui, n'a pas bougé. Il était condamné comme moi ? Ou alors il voulait simplement rester ? Dans ce cas, il est taré, je pense.



Désolé si le dessin suivant est un peu foireux, c'est encore et toujours cette foutue neige. Elle a un drôle de couleur aujourd'hui, d'une teinte pourpre… Comme la dernière fois… Je me demande si… Non, rien.

Bon, allez, salut.

Qui-tu-sais.

***

Monde Distrosion
Le 24 Décembre, tard.

Ca y est.
C'est la veillée de Noël.
Dans quelques minutes, il sera minuit.
Enfin, je suppose.

Ca y est.
C'est l'anniversaire.
Mon anniversaire.
Celui de ma captivité infernale et inintelligible.
Un an pile, maintenant.

Pourquoi tu me regardes comme ça, toi ? Tu recommences à m'embrouiller.
Non, c'est rien, ne fais pas attention, ce n'est pas à toi que je parle. Enfin, je crois…
Non, pas à toi, à toi. Ne commence pas à me courir encore sur le système.
Mais merde ! Tu yoyotes toujours autant, ma pauvre !
Non, mais c'est Gira' ! Il a re-débarqué comme ça, du jour au lendemain. Je suis content, même si la raison de son retour demeure obscure. Je lui ai balancé une autre de ces foutues boules de Noël qui traînent partout, mais il l'a évitée, elle s'est cassée contre un rocher. Moi je pensais qu'il voudrait jouer avec. Donc je l'ai engueulé de nouveau. Et là, il m'a refait le coup des yeux rouges et du cri. Puis il ré-essayé de me bouffer. Ca me fait plaisir de le revoir, ça me faisait une autre présence, finalement. Comme Malosse : lorsque ça pète, il se barre, mais il revient à la fin. Je te rappelle que c'est lui qui a tout découvert.

Bon, tu es prête ? Parce que je n'ai pas envie de me coucher à point d'heure. Je ne me sens déjà pas bien. Mal à la tête. Je ne comprends toujours rien à ce monde.
« J'arrive », que tu me dis. C'est vraiment Noël le seul jour où tu veux être bien mise, hein ! C'est vraiment pour la fête, d'ailleurs ?
Dépêche-toi, quand même, parce que Gira' continue de me tourner autour et il a faim !
Bon, allez, à table... Profite de pouvoir manger. Qu'est-ce que je raconte ?
Quelle banalité consternante... C'est la même chose que l'année précédente, il me semble. Et que celle d'avant. Et que toutes les autres. Je ne vois pas l'intérêt. Par contre, le champagne est loin d'être mauvais, d'une belle robe dorée. Ce n'est pas souvent qu'on prend quelque chose comme ça. Allez, tiens, un autre verre.

Soirée banale, décidément. Un Noël comme un autre. Vient le moment des cadeaux, sous ce sapin verdâtre qui perd déjà des épines. C'est vraiment une tradition dérangeante, je trouve : tu ne sais pas si tu fais vraiment plaisir. Ou tout du moins, tu ne sais pas si l'autre est autant déçu qu'il le laisser paraître. Je n'ai jamais rien su. J'ai un truc dont je ne connaissais même pas l'existence, et dont je ne comprends toujours pas à quoi ça sert. C'est rouge et c'est moche. Je te fais un petit sourire forcé en disant que ça me plaît. Tu me rends le même sourire. Bah, d'un côté, ton truc, là, je ne l'ai pas acheté bien cher. Soirée banale.

Bon, qu'est-ce qui ne va pas ? Ça te déranges que je parle de ça ? Mais bon, sang, c'est toi qui n'arrêtes pas de me le rappeler. Chaque soir, quand tu viens te coucher ! J'en ai même fait des crises, parfois ! C'est la même histoire, tu me reproches toujours ce que j'ai fais ! Tu me dis que c'est bien fait, j'ai ce que je mérite. Tu peux causer, toi. Tu as reçu ce que tu mérites aussi ! Tu veux un cadeau de plus, c'est ça ? Un mieux, sans doute ? Tu vas voir, ce que j'en fais, moi de ton cadeau ! Tiens ! Je vais t'apprendre à couper la dinde, moi. Et toi, le chien, ta gueule ! C'est ça, va-t-en ! Dans la neige ! Regarde, la dinde : tu prends le couteau ! Tu plantes ! Tu ouvres ! Tu plantes ailleurs ! Et la glace se casse ! Tu plantes ailleurs ! Tu plantes ! Et tu balances ce qui ne sert à rien ! Dans la neige ! La neige pourpre !



*Soupir*
Eh merde.
Gira, ce n'est pas l'heure de bouffer, fiche-moi la paix. Où alors bouffe-la elle, elle est morte. Toujours aussi froide.

Et une berge de plus dans ce trou. Je revois la milice pénétrer dans la maison, Malosse sur leurs talons. Ce trou pourpre. Encore ce coup de maillet de juge qui me condamne, sans m'expliquer quoi que ce soit. Entouré de boules de Noël, de guirlandes à la con et d'un sapin brisé par notre dispute. La branche semble m'accuser, comme si elle avait été témoin. Au pied, un ultime dessin avant de sombrer de nouveau dans les ténèbres d'une année sans toi



Joyeux Noël, ma chérie.