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Au-delà des différences de Sylvana



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» Auteur : Sylvana - Voir le profil
» Créé le 02/03/2012 à 14:29
» Dernière mise à jour le 03/03/2012 à 19:00

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Première leçon, découvrir ses pouvoirs [Luminéros]
Arthur voyait la machine se rapprocher inexorablement de lui, de toute sa hauteur mais il n'eut le temps de rien faire. A sa ceinture, Lamia, la Momartik s'échappa d'une de ses Poké Ball et le défendit. Un rayon lumineux s'épanouit à partir d'un des orifices mécaniques de la machine. Il frappa le corps de Lamia, la traversa et toucha également Arthur.
Quand le rayon l'atteignit, il eut l'impression qu'on tentait de lui arracher le cœur. La Momartik, à ses gémissements, souffrait comme lui. Mais ils n'étaient apparemment pas les seuls à en baver : la machine « G » qui les martyrisait laissait partir de son sommet de fins nuages de fumée noire qui s'évaporaient rapidement dans l'air. Elle surchauffait. Dans un ultime cri de douleur de la part des deux êtres, elle explosa ...

Des bruits... De partout, des bruits... Mais ce n'étaient pas des voix qui parlaient, c'en était d'ailleurs tout autre... Arthur avait l'impression qu'on lui avait placé un Brouhabam dans la tête. Il se décida à ouvrir ses yeux, considérant la salle où il était allongé.
Il se trouvait toujours dans le laboratoire de son père et il voyait sa mère et sa sœur s'agiter dans toute la pièce. Lana et sa famille étaient partis, il ne restait que les Earta.

Quand il essaya de se relever, une étrange force paralysa ses membres, le clouant sur son lit de fortune, encore un truc de scientifique. Un souffle glacé le parcourut, avant qu'Arthur ne sombre une nouvelle fois dans son subconscient.
A sa grande surprise, il ne s'endormit pas mais fut « recalé » dans un coin de sa mémoire, pouvant, de là où il était, distinguer entièrement la scène.
Jack vint alors, par la porte du laboratoire en poussant un cri d'horreur.

« Content de te revoir, moi aussi. » pensa Arthur, agacé.

Il n'avait pas le temps de s'en prendre maintenant à son père car il fallait d'abord qu'il comprenne ce qu'il se passait.

- C'est horrible, chérie ! Regardes ce qu'est devenu notre fils ! dit-il, apparemment apeuré.

Une vague de haine s'empara du corps d'Arthur, avec ce même souffle glacé. D'après l'adolescent, cet homme n'était plus son père.
Il ne comprit pas tout de suite ce que s'était passé, mais ses membres bougèrent d'eux même, sans que son cerveau ne commandât les actes qu'il devait faire. Sa main, contrôlée, se gela sur place et frappa ensuite avec une extrême rapidité le menton de Jack Earta sous le regard médusé des deux femmes.

Son... père tomba sur le sol dans un gros fracas, et Arthur profita de la confusion pour détaler en vitesse.
Sans hésiter, il brisa la porte qui séparait le corridor du laboratoire et s'en alla. Quand il voulut voir comment s'en sortaient ses jambes, il aperçut qu'il lévitait.
Petit à petit, il devenait un véritable monstre !
Décidé à récupérer son vrai-lui, il repoussa la vague de conscience qui le maîtrisait et put reprendre le contrôle de son corps. Toujours surpris, il se rendit compte que tous ses membres étaient engourdis par le froid.

Il tenta vainement de faire un pas devant l'autre mais s'écrasa littéralement sur le sol dur du centre d'étude de Voilaroc. Il entendait des plaintes résonner dans sa tête, souhaitant reprendre possession du corps humanoïde.
A contrecœur, il laisse cet étrange être reprendre le contrôle total de son cerveau et il fut à nouveau poussé dans un petit coin de sa conscience.
Ce petit tour de passe-passe de SON corps ne l'amusait pas tellement, mais Arthur n'avait pas le choix.
D'ailleurs, il n'y avait pas que ce problème... l'autre était de savoir QUI habitait avec lui, et en cogitant, il put savoir qui était ce QUI. Il se rappelait qu'il y avait également la Momartik qui s'était prise le rayon, et à en percevoir le froid qui maîtrisait tous ses membres, il put donc devenir qu'il avait fusionné avec Lamia.

Rien que ça ?

Arthur a toujours eu l'habitude des coups durs, et même si certaines personnes seraient bouleversées, pour lui, ce n'était pas le cas. Surtout si c'était pour partager son corps avec un être qu'il chérissait, en l'occurrence la Momartik. Il la laissa diriger le tout.
Il voyait ainsi des gens passants dans les rues de Voilaroc s'éloigner à la simple vue de son corps.
Peut-être était-il vraiment un monstre. Il reconsidérera la question une fois qu'il se sera éloigné de cette ville peuplée d'imbéciles peureux.

Il atteignit la route 214 sous les cris indignés des habitants. Mais Arthur – ainsi que Lamia – s'en fichait pas mal. Celle-ci isola le corps à la lisière d'un petit bois, dont l'entrée était plutôt discrète. De là, elle le fit découvrir ses nouvelles particularités. Quand il vit ses mains, aussi blanches que neige, il aperçut des ongles bleus aux bouts de ses doigts. Il avait maintenant une tunique blanche, ceinturée d'un ruban bleu ciel, et ses cheveux n'étaient, comme ses yeux, plus noisette mais tiraient à présent vers le même bleu que le ruban. Ce portrait aurait fait frémir pas mal de personnes, mais là, ils étaient à l'abri des bêtises humaines.

Il tenta de bouger mais la présence de Lamia le paralysait toujours, aussi l'aida-t-elle à se remuer plus lucidement.
Il arriva après maints efforts mentaux de la part de sa compagne à parvenir à un ravin qui bordait la route. Arthur s'arrêta à cet endroit, tendant ses jambes gelées au-dessus de la pente. Il pensait à ce qu'il pourrait faire en tant que... fusionné. Arthur demanda mentalement à sa Momartik d'exécuter une attaque, et elle obéit.

Sa main bougea toute seule, libérant de son extrémité une vague de glace qui se répandit autour de son corps. Puis cette vague devint un serpent qui s'enfonça dans une des oreilles de l'enfant pour ne plus ressortir...
Arthur, inquiet, tapota ses deux oreilles mais un gémissement agressif de Lamia l'en dissuada de continuer. Au bout d'un moment, il entendit dans sa tête des soupirs relaxés, qui signifiaient pour lui que la Pokémon Spectre s'était endormie. Comme si ça ne suffisait pas, des gouttes de pluies commencèrent à marteler la peau du nouveau gijinka. Zut ! Il devait se mettre à l'abri !

Il ordonna à ses jambes de bouger, mais niet. Elles restèrent tendues au-dessus du ravin, attendant d'être guéries de la paralysie. Arthur ne voulait pas réveiller la Momartik, car, quand elle est de mauvais poil, autant sauter directement d'un gouffre que de subir son courroux !
Entre autres, s'il souhaitait sortir de cette route au sec, il devait un peu se magner mais avec dans son cerveau une flemmarde, il n'était pas sorti de l'auberge.

S'armant d'espoir et de volonté, il parvint à soulever sa jambe et sauver l'autre de l'engourdissement. Sur cette bonne note, il se leva, se mettant à marcher doucement. Il eut l'impression de marcher sur des sables mouvants tellement la tâche était ardue. Courageusement, il put atteindre l'autre extrémité de la route, en une heure environ. Lamia, elle, roupillait tranquillement, n'hésitant pas à lui passer, de temps en temps, des images de ses doux rêves.

Il vit ainsi défiler devant ses yeux des multitudes de plats, tels que des raviolis, des fondants au chocolat, ect..., ect...
Arthur se demandait si elle ne finirait pas par saturer avec tout cela.
Lamia lui donna également quelques broutilles de ses cauchemars, ce qui attendrit le garçon. Il se distingua parmi une foule de scientifiques, en train de se faire attaquer par les hommes en blouse blanche. Apparemment, cette Momartik tenait à lui au point d'en faire de mauvais rêves.
Quand il se reposa à l'extrême Ouest de la route 214, une femme déguisée en fermière l'accosta :

- Hé, jeunot, pas mal, ton costume !

D'après Arthur, elle avait l'air d'un guignol, mais il n'en tint pas compte dans ses paroles :

- Vous voulez quelque chose ?

Il vit qu'elle portait une fourche à la main. Elle, elle hésita avant de répondre :

- Tu te fous de moi ?

- Pardon ?

Elle ricana et prit un ton insolent.

- Tu es sûrement le seul gijinka qui ne sait pas qu'il est recherché, et d'une sacrée récompense ! Héhé, attention, j'arrive !

D'un pas vif, elle surmonta le monticule de terre sur lequel était posé Arthur et tenta de l'attraper par le col de sa tunique.
Avec habileté, il l'esquiva et se réfugia un peu plus au Nord. Malheureusement, une bande de Psykokwak psychopathes l'attendaient. Aussi décida-t-il de rebrousser chemin, et de prendre la route menant au Sud, vers Bonville. Là, la fermière-chasseuse l'observait, s'étant cachée dans de hautes herbes.

- Tu ne m'échapperas pas ! chuchota-t-elle.

Un Crikzik cria quand il l'aperçut, et alors qu'elle se fit repérer, le Crikzik l'attaqua.

- Bas les pattes !

D'une main experte, elle taillada le corps de la bestiole avec sa fourche, et l'insecte ne devint qu'un simple morceau de chair difforme.
C'est à ce moment que Lamia eut l'air de se réveiller, et Arthur put lui raconter le danger auquel ils s'exposaient.

« Je sens que cette femme est dangereuse, fais attention. » déclara-t-elle mentalement.

Il ne trouva pas l'envie de lui répliquer que son conseil ne servait à rien, car il savait déjà qu'il fallait faire gaffe. Pour la rassurer, il lui répondit :

« T'inquiète, rendors-toi. »

Il l'obligea, par des pouvoirs psychiques – ses premiers pouvoirs de gijinka – à faire en sorte qu'elle se recouche, puis il entendit les fameux « ronronnements » significatifs.
Ils arrivèrent aux abords de Bonville, toujours pourchassés par la folle juste derrière.

- Je vous attraperai, vous ne payiez rien pour attendre !

« On a pas l'air malin comme ça. » pensa Arthur à lui-même.

Il est vrai qu'on ne voie pas tous les jours des humains-pokémon filer devant une fermière, fourche brandie, insultes prononcées à foison. Les habitants, étonnés, et surtout apeurés, les laissèrent passer. Il nota que tous les villageois le craignaient, à en voir leurs yeux terrifiés. Il pourrait s'en servir pour d'autres fois.
Ils traversèrent donc rapidement la ville très petite et atterrirent dans la Route 209, réputée pour sa Tour Perdue, et son puits aux bruits étranges.

Les cris de la chasseuse firent fuir les Pokémon alentours, et c'est à ce moment qu'une illumination éclaira le cerveau d'Arthur. Il s'avança avec vitesse jusqu'au puits, attendant patiemment que leur assaillante vienne. Ils la virent au loin, armée, et transpirante.
Fourche levée, elle l'envoya de toutes ses forces vers le gijinka qui la rattrapa d'un seul bras.
Agacé, il la lui renvoya avec deux fois plus de force. Elle fut stoppée à temps par la fermière à double facette, qui se remit à courir.
Bientôt, elle fut emportée par l'élan de sa course, et fonçait sur Arthur, et, lorsqu'elle fut à sa portée, il changea furtivement de cap, la laissant s'écrouler dans le puits.

- A L'AIDE ! AU SECOURS, SAUVEZ-MOI !

A peine était-elle tombée qu'elle demandait déjà assistance. Histoire de voir qu'elle jouait bien la comédie, la bonté d'Arthur le poussa à regarder par-dessus...
... Son col fut tiré en avant, et il failli tomber mais il se retint de justesse à une pierre fixe. Avec une certaine force, prodiguée par ses nouveaux dons, il revint à la surface.
Grâce à son acte, la chasseuse se remit sur pieds, et tenta une attaque de sa fourche. Celle-ci le toucha légèrement. Du sang perla sur son front mais il ne s'attarda pas sur ce détail. Elle lui lança une nouvelle parade d'attaques diverses, il se reçut ainsi de maints coups provenant des pics de la fourche mais aussi de son manche.

Il ne pouvait pas cracher sur le talent de son adversaire qui savait parfaitement manier cette arme, mais il n'en était pas mort pour autant.
Il fit une roulade sur le côté avant de lui donner un furieux coup de poing aux côtes, puis reprit la fourche d'un geste brusque. Dès lors qu'elle fut dans ses mains, il la balança, pics en l'air, vers la fermière.
Elle l'esquiva puis, se plaçant derrière lui, lui envoya une baffe qui le mit à terre. Elle prit sa fourche et s'apprêta à le tuer quand un serpent de glace la transperça. Le sang gicla, et elle s'écroula...
Ce serpent, c'était celui qu'Arthur avait invoqué sur la route 214.

« Fais TOUJOURS attention. » déclara Lamia.

Et il s'écroula à son tour. Sa tête percuta un buisson dont le feuillage s'affaissa, libérant un sentier très discret.