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Au-delà des différences de Sylvana



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» Auteur : Sylvana - Voir le profil
» Créé le 02/03/2012 à 14:27
» Dernière mise à jour le 29/05/2012 à 17:52

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Un trop grand bouleversement [Fantasia]
-Tu viens, Arthur ?

Assis dans l'herbe, un jeune dresseur fixait son amie souriante debout un peu plus loin. Il soupira. Il était épuisé. La jeune fille, nommée Lana, et lui avaient entraîné leurs Pokémon toute la journée et Arthur n'aspirait qu'à se reposer. Ils étaient si bien dans cette plaine, à contempler l'eau de la rivière s'écouler paresseusement... C'était un peu leur jardin secret à tous les deux. Une plaine fleurie qui abritaient des Evolis et leurs aînés, scindée par une rivière limpide et scintillante. Le jeune dresseur secoua la tête, pris d'une telle paresse que le moindre mouvement lui paraissait exténuant. Lana se rembrunit mais, sans protester, rejoignit son ami et s'assit à ses côtés :

-Je sais que tu es fatigué. Mais demain, nous allons tenter de gagner notre premier badge, et je veux que l'on soit au top ! Nos parents ne nous autoriserons à commencer notre voyage initiatique qu'au moment où nous leur prouverons notre force... Ils exigent de nous que l'on gagne le badge de l'arène de Verchamps, et presque tous nos amis sont partis, je ne peux plus supporter cette attente ! Il faut que l'on puisse partir, demain !

S'exclama la jeune fille avec force. Arthur opina. Elle avait raison... Ils étaient les seuls à être restés à Verchamps. Parfois, il détestait ses parents. La famille de son amie avait imposé la même condition à Lana : Ils ne partiraient qu'une fois Lovis battu. Leurs parents doutaient de leurs capacités à se débrouiller et voyager seuls... Le jeune dresseur serra les poings. Il leur prouverait qu'il était tout à fait apte à faire son voyage initiatique ! Son amie avait raison. Convaincu et déterminé, Arthur prit la main que lui tendait Lana et se releva :

-Tu as raison Lana ! J'enrage d'être coincé dans cette maudite ville : Je veux découvrir tout Sinnoh, ma vie est trop ennuyante ! Demain nous vaincrons, et nous partirons !

Un grand sourire illumina les traits de son amie. Elle lui serra longuement la main puis s'écarta et lança une PokéBall en l'air :

-Vas-y Eon, je compte sur toi pour demain !

Un élégant félin se matérialisa sur l'herbe d'émeraude, au pelage violet brillant et soyeux. La pierre écarlate enchâssée dans son front luisait d'un éclat faible mais une lueur déterminée brillait dans le regard du Mentali. Arthur recula de quelques pas et lança à son tour une Ball :

-Go, Lamia !

Le spectre glacé émit un sinistre gargouillement et contempla le félin d'un air hautain. Elle lévitait près du sol, et Eon eut un mouvement de recul. Arthur réprima un sourire. Parfois, il était lui-même effrayé par sa Momartik. Elle dégageait une telle aura de mystère, méprisant Pokémon et humains, et possédait un calme impressionnant et effrayant. Elle déstabilisait souvent son adversaire et son dresseur en était fort aise.
Mais Lana, elle, imperturbable également, ne s'en formalisa pas. Elle réfléchit quelques secondes, et n'hésita pas plus longtemps :

-Ball'Ombre, Eon !

Une boule d'énergie ténébreuse se matérialisa devant Eon, qui l'envoya d'un mouvement brusque de la queue vers Momartik. Arthur ne perdit pas de temps, et cria à son Pokémon qui esquivait déjà :

-Vite, Laser glace !

Lamia s'exécuta et le laser de glace vint geler la Ball'Ombre qui tomba au sol. De l'attaque, il ne restait plus que quelques éclats de glace. Pokémon et dresseur échangèrent un regard de connivence. Momartik était le premier Pokémon d'Arthur, qui l'avait vu évoluer. Ils étaient très attachés l'un à l'autre. Lana eut un sourire. Ce duo était incroyable. Arthur et son Pokémon possédaient une telle complicité... Elle les enviait. Qui sait, Arthur deviendrait peut-être un jour le Maître de la Ligue de Sinnoh !
La jeune fille blonde observa Eon. La Ball'Ombre était super efficace contre Momartik, mais Arthur et son Pokémon avaient trouvé un moyen de la contrer...

-Très bien Mentali, Ball'Ombre suivie d'Ultralaser !

Les deux attaques fusèrent, et Momartik ne put éviter l'Ultralaser. Le spectre de glace tomba sur l'herbe, et se reprit la Ball'Ombre de plein fouet. Lana affichait un sourire satisfait, mais Arthur ne s'inquiétait pas pour Lamia. Elle se releva bravement, en vacillant légèrement mais reprit ses esprits. Le jeune dresseur lança un regard de défi à son amie. Elle employait la manière forte ? Très bien. Il lui en ferait voir de toutes les couleurs !

Arthur et Lana s'entraînèrent jusqu'à ce qu'ils virent le soleil couchant. Alors, exténués mais heureux, ils rappelèrent leurs Pokémon et regagnèrent Verchamps. Lana accompagna son ami jusqu'à la porte de sa maison, et ils se saluèrent :

-À demain Lana. Je suis sûr qu'on va assurer !

S'écria Arthur. Son amie rit doucement, et hocha vigoureusement la tête. Ils gagneraient, elle en était certaine !

-Tu as raison Arthur, demain, nous serons sur les routes, libres !

Ils rirent tous les deux et Arthur rentra chez lui. Il souriait encore, et rien n'aurait pu anéantir sa bonne humeur. Constatant avec surprise que la maison était vide, le jeune dresseur ne se posa pas plus de questions, heureux d'avoir la paix. Il se servit un verre de jus d'orange dans la cuisine qu'il vida d'une traite. Arthur balaya la salle à manger du regard et un détail retint son attention. Sur la table était posé une feuille. Il s'en approcha, curieux. C'était un mot de ses parents :

Arthur, nous sommes à Voilaroc, au laboratoire de ton père. Il prétend avoir fait une découverte incroyable, et nous avait appelé pour que l'on vienne voir. À mon avis, ce n'est rien de très exaltant, tu connais ton père, il s'emballe pour n'importe quoi. Mais il tenait à ce que toute la famille soit là. J'ai demandé aux parents de Lana de t'accompagner, ils vont arriver.

Bisous mon cœur,

Maman.


Le jeune dresseur soupira. Sa mère avait raison, son père criait à la grande découverte dès qu'une petite chose semblait sortir de l'ordinaire. Cela avait valu à la famille de nombreux déplacements inutiles, car le géniteur d'Arthur travaillait dans un laboratoire à Voilaroc. Absorbé par son travail, le scientifique revenait chez lui très tard, ou parfois ne revenait tout simplement pas. C'était à se demander si son travail comptait plus que sa famille. Arthur soupira. Son père n'avait pas été très présent pour lui, alors pourquoi devait-il se déplacer pour lui ? De toutes façons, il n'avait pas le choix. Les parents de Lana allait bientôt venir le chercher. Le jeune dresseur décida de prendre une douche rapide, et changea de vêtements. Il se regarda dans le miroir. Yeux d'ambre brillants, courts cheveux de jais, peau mate. Il tenait ces caractéristiques de sa mère, qui n'était pas originaire de Sinnoh. Arthur s'était vêtu d'un T-shirt gris et d'un sweat-shirt noir, d'un jean et de baskets montantes. Ses PokéBall étaient attachées à sa ceinture. Satisfait de son apparence, il entendit alors frapper à la porte. Ce devait être les parents de Lana. Prenant son sac au passage, il dévala les marches de l'escalier et courut ouvrir la porte. Une femme blonde au regard de saphir et un homme brun aux yeux noirs souriaient. Lana était au milieu, tenant la main de ses parents.

-Bonsoir Arthur, salua la mère de Lana, nous venons te chercher. J'ai bien peur que le déplacement soit inutile, connaissant Jack !

Le père de Lana hocha la tête en riant. Arthur sourit. Les parents de Lana étaient très amis avec Jack et Clara, ses parents. Jack Éarta était un savant qui possédait un grain de folie, sans pour autant être un génie...

-On ira à Voilaroc avec le Étouraptor de papa et l'Altaria de maman. On y va ?

Demanda Lana. Ses parents hochèrent la tête, et lancèrent deux Ball en l'air. Un majestueux Etouraptor et une gracieuse Altaria se matérialisèrent. Lana et sa mère montèrent sur l'Altaria, tandis qu'Arthur et le père de son amie montaient sur le fier rapace. Les deux amis s'adressèrent un signe de la main, et les deux Pokémon décollèrent. Ils s'élevèrent de plus en plus haut, et Arthur se retint de pousser un cri de joie. Il adorait voler à dos de Pokémon. Voir ainsi le paysage de haut, pouvoir presque passer la main à travers les nuages... Ces sensations le grisaient. Mais Lana, elle, n'avait pas l'air d'apprécier ce vol. Serrant les dents, ses bras étaient crispés autour de la taille de sa mère. Arthur lui adressa un sourire réconfortant lorsqu'elle se rendit compte qu'il l'observait, et Lana tenta de faire de même. Lorsqu'ils aperçurent les couleurs sombres de Voilaroc, les deux Pokémon piquèrent et atterrirent devant le centre Pokémon. Lana descendit de l'Altaria et tituba, avant de se plier en deux et de vomir sur les chaussures d'un passant. Courroucé, ce dernier jeta un regard furieux aux parents de Lana qui s'étaient approchés d'elle et courut vers ce qui devait être sa maison :

-Lana, ma fille, ça va ? Je sais que tu n'aimes pas voler mais la boue sur la route 212 nous aurait trop ralenti... Reprends-toi, ça va aller.

Lui murmura sa mère d'une voix douce. Son père l'aida à se redresser et Arthur mit le bras de Lana sur son épaule. Ils entrèrent dans le centre Pokémon, où l'amie d'Arthur put se rincer la bouche et les mains dans les toilettes. Lorsqu'elle eut retrouvé tout son aplomb, ils sortirent et se dirigèrent vers le laboratoire de Jack Earta, le père d'Arthur. C'était un grand bâtiment, où plusieurs scientifiques travaillaient. Une fois à l'intérieur, Arthur ne prêta aucune attention à la jolie jeune femme de l'accueil et appela l'ascenseur. Lana, ses parents et lui y entrèrent :

-Jack a intérêt a avoir une excuse valable pour avoir fait vomir ma fille et nous avoir dérangé, parce que sinon, il va voir !

Plaisanta Luc, le père de Lana. Éva, la mère de Lana, hocha la tête et sa fille rit. Mais Arthur ne réagit pas, plongé dans ses pensées. Il ne pouvait plus supporter tous ces déplacements qu'il effectuait inutilement pour son père. Ce dernier avait toujours fait passer son travail avant sa famille, même sa mère en souffrait même si elle refusait de l'admettre. La colère grandissait en Arthur, au fur et à mesure qu'il se rappelait son enfance. Son père n'avait jamais été là dans les coups durs, et contrairement à ce qu'il affirmait, il n'avait pas vu le jeune dresseur grandir... L'adolescent brun venait d'avoir quatorze ans. Quatorze anniversaires que son père avait manqué. Quatorze moments d'un être soi-disant cher à son cœur qu'il avait manqué. Le jeune dresseur serra les poings. Aujourd'hui, il dirait tout à son père. Il lui crierai ses quatre vérités, et peu importe sa réaction.
Une main se posa alors sur son bras, et Arthur sursauta. Les sourcils froncés, Éva le fixait :

-Arthur. Tu viens ?

Tentant de masquer son air à la fois troublé et furieux, Arthur suivit Lana et sa famille dans un corridor gris et blanc. Ils s'arrêtèrent devant une porte grise également, où le jeune dresseur lut la plaque en laiton :

Jack Earta
Scientifique


Sans hésiter, l'adolescent brun ouvrit la porte. Aussitôt, il fut plongé dans un autre monde. Des machines ronronnaient partout, et des bruits sinistres se faisaient entendre. Des fioles étaient posées sur une table noire en acier, car Jack Éarta s'intéressait également à la chimie. Arthur observa la silhouette en blouse blanche qui lui tournait le dos. Le jeune dresseur fit violemment tomber un gros livre de la bibliothèque qui était à côté de lui pour signaler son arrivée. Les parents de Lana furent étonnés mais s'abstinrent de tout commentaire. Ils connaissaient Arthur. Le jeune adolescent était poli, calme, mais lorsqu'il était contrarié, il dépassait certaines limites volontairement. Éva ne répondit pas au regard interrogateur que lui lançait son mari. Elle avait deviné le problème d'Arthur.
Surpris, l'homme en blouse blanche se retourna, et sourit lorsqu'il vit son fils. Son expression s'assombrit lorsqu'il aperçut le livre tombé par terre. Derrière lui, une femme caressait les cheveux d'une petite fille de cinq ans. La mère et la sœur d'Arthur. Sa génitrice avait la peau encore plus foncée que son fils, et de longs cheveux noirs s'arrêtaient au creux de ses reins. Ses yeux de jais brillèrent lorsqu'ils se posèrent sur Arthur. Sa petite sœur tenait plus de son père, elle : Peau blanche, chevelure brun clair, yeux verts. Elle courut vers son frère, qui lui ouvrit ses bras. Mais le jeune dresseur avait reporté son attention sur son géniteur. Les cheveux hirsutes, de la même couleur que ceux de sa fille, la peau blanche, et plus étonnant, les yeux vairons. Arthur s'avança d'un pas, décidé :

-Bonsoir, Jack. Fit-il d'un ton insolent en insistant beaucoup sur le Jack.

Son père écarquilla les yeux, suivi de toutes les autres personnes présentes dans le laboratoire. Tous, sauf Lana. La jeune fille blonde avait toujours essayé de réconforter Arthur, qui lui confiait tous ses problèmes, elle savait que, tôt ou tard, l'affrontement entre père et fils aurait lieu. Le comportement de son ami ne la surprenait en rien. La mère d'Arthur secoua la tête, attristée. Elle connaissait son fils.

-Arthur, que se passe-t-il encore ?

Demanda le père d'un ton inquiet. Le jeune dresseur eut un sourire sans joie. Au moins, son géniteur s'inquiétait pour lui. Si cette inquiétude n'était pas feinte... Ignorant le regard triste et exaspéré que lui lançait sa mère, Arthur répondit à son père :

-Il se passe, que j'ai décidé de te dire ce que j'éprouve. Pendant mon enfance, je n'ai pas eu de père. Ne me regarde pas comme ça, ne nie pas, c'est inutile. Tu as privilégié ton travail, et tu m'as négligé. Tu préfères ces livres et ces fioles à moi. Ta maison, elle n'est pas à Verchamps, elle est à Voilaroc. Ta famille ? Je pense que ces joyeuses machines te satisfont plus que ton fils et ta fille. Je te déteste.

La dernière phrase avait été très dure à sortir pour Arthur, mais c'était dit. Le silence se fit pesant, mais soudain, un bruit se fit entendre. La sœur du jeune dresseur, Cathy, était tombée sur une machine, écrasant une multitude de boutons. Le père d'Arthur observait son fils, bouche bée. Tous observaient Arthur, bouches bées... Le jeune dresseur fut satisfait. Il avait fait effet... Mais... Mais son père ne le regardait pas ! Il regardait au dessus du jeune dresseur... Un bruit sinistre se fit entendre, et l'épouse de Jack ne put retenir un cri d'épouvante...

-Arthur, attention !

S'exclama-t-elle avec horreur. Tous s'écartèrent, et Arthur lutta pour ne pas paniquer. Que leur arrivaient-ils donc ? Une blague pour détendre l'atmosphère ? Eh bien c'était raté, même s'il découvrait des talents de comédienne à sa mère ! Mais l'adolescent brun ne put s'empêcher de se retourner. Devant lui, une machine plus haute qu'un adulte et ressemblant à une cabine s'avançait, et un "G" trônait au dessus de cette machine. Lorsque le réflexe de s'écarter atteint le cerveau pris de panique d'Arthur, il était trop tard...