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Goodbye for Last Time, Goodbye for Ever de BulbiRom1



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» Auteur : BulbiRom1 - Voir le profil
» Créé le 25/02/2012 à 11:33
» Dernière mise à jour le 25/02/2012 à 11:33

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Chapitre 7 - Retour de lame
Après avoir rendu les hommages mortuaires à leurs anciens compagnons, les Combattants restant se rééquipèrent pour la dernière fois au lever du point lumineux dans le ciel pour leur ultime mission. Teilaste observa un moment ses Tornades Occultes. Il ne les enlevait que pour dormir et se laver, et encore… Il glissa ses pattes dans les gants de cuir et vérifia que rien ne clochait. Les griffes sortaient normalement et restaient bien en place, et il tira contre une poutre à moitié calciné une fine lame d'acier et son grappin, et tous deux se plantèrent sans aucun problème et avec précision. Satisfait, il repassa en position « passive ». Puis il enfila les protections pour ses avant-bras et ses jambes, sera bien les lanières. Enfin, il ajusta son plastron qui laissait juste émerger la pointe d'acier de son poitrail. A sa demande, il demanda à un Magmar de cracher une faible flamme sur lui. Celle-ci fut alors déviée par le petit champ de force créé par la gemme incrustée dans ses protections, et qui avait pour but de le protéger légèrement d'éventuelles attaques « énergétiques ». Tout était en ordre, l'assaut final pourrait bientôt être donné.

Le trajet leur pris un peu plus de temps que la dernière fois, à cause des blessés principalement. Ils arrivèrent à une heure avancée de la nuit et n'attendirent que peu de temps avant que Teilaste ne les rassemble pour planifier l'attaque. Il avisa d'abord la bâtisse : une sorte d'ancien château de pierre, aux murs polis pour éviter toute tentative d'escalade. Personne ne semblait surveiller le domaine, les Praségistes étaient sans doute occupés à soigner les quelques blessures qu'ils avaient probablement subies, et avaient dus ripailler longtemps suite à leur victoire facile sur leur principal concurrent.

- Mes frères !
Teilaste était encore plus sérieux que d'habitude. Néanmoins, il n'aimait ni la position qu'il avait, ni le rôle qui devait jouer ici.
- Nos compagnons nous ont chargés de laver l'affront qui nous a été fait, et de libérer leurs consciences prisonnières des tourments de ceux qui ne sont pas mort en paix. Ce soir, nous vengerons nos amis ! Qui est avec moi ?
Tous les bras se levèrent.
- Je n'en doutais pas un instant. Bien. Leur garde semble inactive ce soir, nous allons donc pénétrer par l'entrée principale. Je vais m'infiltrer et vous ouvrir les portes. Suite de quoi, nous pénétrerons dans chaque salle et…
Il hésita.
- … ferrons ce que nous sommes sensés faire. Aucun d'entre vous n'ignore que nous ne verrons pas tous au prochain lever. Même si nous échouons, nos frères ne seront pas morts en vain. Je vous souhaite donc bonne chance et vous dis adieu.

Les choses sérieuses allaient commencer. Le dernier chapitre de toute une vie allait-il se régler ici. Ou s'agissait-il juste d'un nouveau chapitre ?

***

Il fit un pas vers le mur. Il se retourna.
- Ah, j'oubliais, si jamais vous croisez un Kirlia, essayez de l'épargner et faites-le prisonnier.
Puis il tendit le bras gauche vers deux créneaux.
D'un geste sec du poignet, il fit jaillir son grappin du dessous de son gant. Celui-ci s'élança dans les airs, frôla une des pierres en haut du mur totalement lisse et s'y accrocha. Il tira un coup sur la corde. Le crochet sauta de l'endroit où il était attaché. Raté. Il recommença l'opération, mais cette fois-ci, tout semblait bien tenir. Il commença alors son escalade, remontant le fin fil de fibres qui émergeait de sa Tornade Occulte et qui s'y ré-enroulait au fur et à mesure qu'il progressait, prenant parfois appui sur la paroi. Durant toute la montée, il médita sur ce qui allait se passer…

***

Est-ce que c'est bien ce que je dois faire ? Laver un génocide dans un bain de sang ? Ne suis-je pas en train de perpétuer le massacre inutilement ? Et pourtant, je m'y sens obligé… Est-ce vraiment ça, le devoir de vengeance ? Est-ce simplement un devoir ? Pourquoi ?… Pourquoi toutes ces questions demeurent-elles sans réponses ? Les êtres pensants n'existent-ils que pour s'entre-tuer ?
Et Faivore ? Est-elle toujours ici ? Qu'est-elle devenue ? Mais, plus important encore… a-t-elle participé à la destruction de Nésepe ?

Trop tard. Je ne peux plus faire demi-tour, je suis en haut.

***

Après avoir détaché son grappin, Teilaste se laissa glisser le long de l'échelle posée de l'autre côté du mur. Puis il se dirigea vers les deux battants de l'entrée et enleva les barres de fer servant à les bloquer. Ses camarades s'infiltrèrent à leur tour, après avoir très doucement repoussé les portes afin que les craquements ne réveillent pas les occupants.
Ils se trouvaient désormais dans l'enceinte. Actuellement, ils étaient dans une grande place totalement vide, à l'exception de quelques mannequins d'entraînement totalement inertes et portant de nombreuses traces de coups.
Ils avaient désormais quatre chemins différents qui se proposèrent à eux. Deux tours, qui devaient abriter les dortoirs et quelques autres salles, une sorte de cave à l'arrière et un autre petit bâtiment qu'ils n'arrivèrent pas à identifier. Ils se divisèrent en quatre groupes de cinq et choisirent chacun un lieu-cible. Dernière instruction : retour des survivants à l'entrée à l'aube.

Teilaste se rendit en compagnie notamment de Flogt, le Chapignon, et du Vigoroth Pug'la, dans la première tour. Le premier étage était désert, et ils empruntèrent directement l'escalier en colimaçon. Une fois au deuxième niveau, ils trouvèrent une porte où était inscrit « Première Classe ». Les Combattants les plus expérimentés de Pragése devaient donc dormir ici. Ils se faufilèrent dans l'obscurité de la pièce, Pug'la le premier. Il fit trois pas en avant et trébucha sur quelque chose… un corps. Celui-ci émit un petit gémissement, visiblement mécontent d'avoir été réveillé alors qu'il cuvait son saoul, et le Pokémon blanc, pris de panique, le déchiqueta avant qu'il ait le temps de se relever. Ils retournèrent tous à l'extérieur de la chambre et le laissèrent là, les bras couverts de sang et visiblement traumatisé par ce qu'il venait de se passer. Ils se distribuèrent les lunettes infrarouges que l'un d'eux avait transportées, habitué à servir en soutien plutôt que de combattre, à l'exception de Teilaste qui comptait sur l'aura. Ils pénétrèrent à nouveau dans le dortoir, toutes lames sorties.
La pièce semblait vaste, et une quinzaine de lits la composait. Une erreur et ils réveillaient tout le monde, puis c'en était fini d'eux. Le Lucario se plaça au chevet d'un Charmina à l'allure austère. Il regarda un instant ses griffes, puis le visage paisible qu'il devinait dans la pénombre, et de nouveau son arme. Puis, d'un coup, sans qu'il sache vraiment si c'était lui ou la colère qui dictait son bras, il trancha l'artère principale du cou de son ennemi. Celui-ci ne se réveillera plus, et était mort sans bruit, simplement dans un giclée de sang qui avait tâché les draps blancs. Enfin, fidèle à son éducation « religieuse », il répéta le même geste qu'il avait fait la veille sur feu son maître, recueillant l'âme du défunt en son corps. Puis il passa au lit suivant, et répéta l'opération dans la peur, la répulsion et un dégoût de lui-même qui le faisait trembler. Une fois leur œuvre de cauchemar achevée, tous s'échappèrent une dernière fois de la salle. Les Combattants s'observèrent, regardèrent leurs pattes et leurs armes ensanglantée, et vomirent dans l'allée.

Ils avaient accompli leurs méfaits pour presque toutes les Secondes Classes (plus nombreux, bien sûrs) quand une alarme stridente retentit dans tout Pragése. Des globes lumineux surgirent des murs et éclairèrent toute la bâtisse afin que les attaqués puissent se repérer et contrer leurs assaillants. Certains Combattants n'avaient pas dû être assez discrets et l'alerte avait été lancée. Leurs cibles bondirent de leurs sommiers et empoignèrent leurs armes afin de se battre contre le groupe de Teilaste. Flogt réussit à trancher la gorge d'un de ses ennemis, mais bougeait mal dans la salle exigüe et à cause de son bras bandé. Il évita un coup, para un second, puis eut finalement l'estomac transpercé par une lance au bout de laquelle brillait une étincelle. Il hoqueta, et son corps fut parcourut des soubresauts infligés par l'électricité qui parcourait la pointe. Enfin, il expira.
- Merde ! cracha Teilaste.
Ils étaient maintenant désavantagés et se battaient à un contre trois. Après quelques courtes minutes de combat, entre esquive, parade, attaque et blessures, ils sortirent malgré tout victorieux de la confrontation, l'effet de surprise et l'expérience ayant étés plus efficaces que le surnombre. Mais ils n'eurent pas le temps de se reposer, car quelques élèves qui n'avaient pas fini leur formation les submergèrent immédiatement. Ils étaient désordonnés et donnaient des coups maladroits en comparaison aux Nésepiens, mais ils demeuraient dangereux. Les Combattants ne se voyaient pas ajouter des débutants à leur tableaux de chasse, et tentèrent tout d'abord de les repousser afin de se créer un chemin vers la sortie. Mais les autres arrivaient sans cesse, si bien qu'ils furent, encore plus à contrecœur, obligés de les envoyer rejoindre leurs supérieurs. Ils eurent ensuite un court répit durant lequel Teilaste inspecta l'état du reste de ses troupes. Leur nombre d'ennemi avait chuté de plus de moitié, mais ses camarades qui s'étaient dirigés vers l'autre tour ne donnaient plus aucun signe de vie. Ils avaient dû tomber sur les maîtres. Ceux du bâtiment étrange semblaient seuls… à moins que… non, il n'était pas sûr. Eventuellement, ils pouvaient être en compagnie de deux autres personnes, qui semblaient protégés par une barrière invisible qui les dissimulait de l'aura. Ici, ils étaient trois à avoir survécu. Quant à ceux dans la cave, personne n'était avec eux. Que pouvait-elle bien contenir. Il s'en dégageait une étrange chaleur. Il sentit une sorte de réaction chimique et se figea.
- A terre ! hurla-t-il en reprenant soudain conscience.
Il roula sur le sol, et ses compagnons en firent de même.

La cave explosa.

***

Les deux tours s'effondrèrent. Teilaste sentit de nombreux esprits disparaître. Il frappa durement le sol en chutant. Ils atterrirent au milieu de la grande place. Ici, quelques survivants continuaient la lutte sanglante. A la place de la cave, un trou béant se trouvait dans le sol, et l'explosion avait répandu le même produit noirâtre qu'il avait vu à Nésepe quand le bâtiment avait été brûlé. Ce produit inflammable avait la propriété de se coller à tout ce qu'il touchait, et il voyait plusieurs Pokémon courir dans tous les sens après que la matière qui était sur leur peau aie pris feu. Les flammes encerclèrent bientôt toute la place. Reprenant ses esprits, il vit que seul le Vigoroth était encore à côté de lui. D'un commun accord, ils fondirent sur la mêlée.
Le Lucario bondit au-dessus de la lutte et tira deux lames dans deux fronts qui dépassaient. Les cibles s'écroulèrent immédiatement, avant même qu'il n'ait le temps de rejoindre ses hommes alors encerclés qui le remercièrent pour ce coup de main. Il trancha à gauche, planta à droite, lança un Aurasphère, joua du Danse-Lame afin de gagner en puissance et utilisa plusieurs Close-Combat pour se débarrasser de nombreux adversaires qui avaient tendance à s'approcher trop de lui. Le liquide de vie se répandait dans toutes les directions dans des bonds guidés par ses lames, comme si elles le libéraient d'un corps qu'il voulait absolument quitter pour partir bras-dessus, bras-dessous avec la mort. Ils n'étaient plus que cinq dans son camp, et leur nombre diminuait sans cesse, lentement mais trop vite pour lui donner une réelle impression de victoire. Il ne réfléchissait plus autrement que pour le combat, pour sa survie. Il y avait plus de quatre Praségistes pour un Nésepien encore, mais ils tinrent bon. Il en poussa un ou deux dans les flammes, et ceux-ci se consumèrent en hurlant. Il commençait à fatiguer. Ce n'est que quand Pug'la fut tranché en deux par un sabre visiblement empoisonné après avoir été immobilisé par un Cage-éclair qu'il prit conscience qu'il était le dernier de son camp. Il fit tomber l'Elektek et l'Insécateur qui lui faisaient face avec un Vibrobscur, bondit, lança son ultime petite lame circulaire dans la tempe du premier et abattit ses griffes sur la gorge du second, dont la nuque se brisa dans un craquement sinistre sous la violence du choc. Il se releva et regarda tout autour de lui.
Il était seul désormais.

Autour de lui, encerclé par les flammes, un grand vide oppressant, couvert des pensées des nombreux morts et contenant seulement leurs âmes entachées par la violence de la lutte.