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La légende du Père Noël de pokécolec



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Informations

» Auteur : pokécolec - Voir le profil
» Créé le 11/02/2012 à 22:53
» Dernière mise à jour le 27/03/2012 à 22:09

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La légende du Père Noël
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Il était une fois, il y a fort longtemps, dans une ile lointaine, une ile de montagnes et de mers, de steppes et de déserts, de plateaux et de ciel, de plaines et de lacs, il était une fois donc, dans ce pays-là, une petite ville qui s'appelait Littorella.

Allez savoir pourquoi les hommes avaient eu un jour l'idée de s'installer là. Peut-être à cause de ce parfum de sel et d'éternité qui venait de la mer ; ou alors pour cette drôle de falaise qui dressait ses roches ocre vers le ciel bleu ; ou encore pour la plaine, verdoyante, ombragée, et qui cachait une rivière en son cœur. Ou peut-être pour la douceur du climat, la beauté des printemps, la splendeur des étés. Toujours est-il qu'un jour des hommes étaient arrivés des iles lointaines de Johto ou de Kanto et avaient posé là leur bagage. Ils avaient dû lever le nez vers la falaise, boire au ruisseau et respirer l'odeur marine avant de décider que nul autre endroit ne conviendrait, aussi bien que celui-ci, à l'établissement d'un foyer.

C'est ainsi que Littorella était née, dans le souffle d'un matin de printemps.
Cela devait bien faire mille ans que les hommes vivaient là, lorsque naquit dans la ville un enfant, un garçon, que l'on prénomma Nicolas. Ses parents étaient riches, très riches. Et Nicolas grandit dans le bonheur et la douceur, au pied de la falaise, avec pour compagnon un Cadoizo tout aussi joyeux que généreux. Il devint donc un adulte fort sage et réfléchi, et surtout, toujours prêt à faire le bien autour de lui.

Hélas ! Un jour, ses parents moururent. Nicolas les pleura, et faillit bien mourir à son tour de chagrin. Mais le parfum de la mer était là, tout comme Noël son compagnon de toujours. Nicolas reprit donc goût à la vie, doucement... pour se rendre compte qu'il était à présent le maître d'une énorme fortune. Une fortune comme il n'y en avait pas d'autre dans l'ile, une fortune qui avait, de surcroît, la considération de tous les concitoyens de Nicolas, car elle était la fortune d'un grand prestige: c'étais la fortune d'un maître de la ligue. Et à l'époque, c'était chose rare. Mais là, point de doute, les parents de Nicolas, et avant eux ses grand parents et les grands-parents de ceux-ci, avaient batailler pour accumuler petit à petit un véritable trésor de pièces d'or qu'ils léguèrent intact à leur unique descendant. Il faut vous dire que la plupart des habitants de Littorella n'étaient pas misérables. Pas riches non plus, d'ailleurs. Disons, entre les deux. Ils avaient de quoi manger, de quoi se bâtir une maison et aussi de quoi payer leurs impôts et construire une église. Certains avaient plus d'argent que d'autres, mais nul n'était vraiment misérable. Sauf peut-être le vieux Basile. On disait toujours le vieux parce qu'il se tenait voûté et surtout parce que le temps commençait a avoir raison de lui. Il s'était retrouvé seul avec trois fillettes. Sa femme étant morte peu après la naissance de la troisième. L'aînée se nommait Marie, la seconde Anne et la troisième Sabine. Il avait dû travailler dur pour les élever, à présent, il était vraiment trop vieux pour s'occuper pleinement d'elles. Il ne lui restait que la force de cultiver son petit terrain pour y faire venir quelques baies. Les filles, quant à elles, se louaient comme servantes. On les voyait rarement sourire et rire encore moins. En effet, leur père ne possédait pas la moindre pièce d'or. Et sans or, pas de dot. Sans dot, pas de mari. Sans mari, point d'avenir. Et lorsque les trois jeunes filles songeaient à l'avenir, elles frissonnaient: que pouvait être une vie, sans homme et sans amour ?
C'est la question que se posait Marie tout en escaladant la falaise du Mont Couronné. Ses cheveux dénoués et ses larmes l'aveuglaient. Elle grimpait pourtant agilement, sautant sur un rocher, puis sur un autre, s'accrochant à un arbuste, à quelques herbes, à une aspérité. Et sans cesse, les paroles de son père tournaient dans sa tête.


« Mon petit, lui avait-t-il dit, tu es l'aînée. Il faut te sacrifier pour tes sœurs. Tu vois, je suis à bout. Bientôt, je ne parviendrai même plus à vous nourrir. Que ferez-vous alors, sans pain ? Non, cela ne peut pas durer. Samedi, je te conduirai à la ville pour te vendre. Tu es jeune et solide. Je tirerai un bon prix de toi. Avec l'argent, je pourrai établir tes sœurs.»
La voix de son père avait tremblé lorsqu'il avait ajouté en lui touchant le bras d'un geste maladroit : « Ne t'inquiète pas, mon tout petit. Tu ne seras pas malheureuse. »
Marie s'était enfuie pour cacher son chagrin au cœur de la falaise. Mais que faire ? C'est vrai qu'elle était l'aînée. C'est vrai que bientôt leur père ne pourrait plus les nourrir toutes. Il n'y avait sans doute pas d'autre solution. Et à cette seule pensée, les larmes de Marie redoublaient, et elle n'avait qu'une idée, grimper, grimper toujours plus haut dans la falaise, dans l'espoir insensé d'échapper au monde des hommes.
Nicolas avait pris l'habitude de se promener sur la falaise. Il aimait la brise fraîche que l'on respirait du sommet. Il prenait plaisir aussi à deviner, là-bas, au bout de l'horizon, une mince ligne bleu argent qui se confondait avec le ciel et qui devait être la mer.
Ce jour-là pourtant, une chose l'intriguait. Il apercevait, au creux de la roche rouge, une tache jaune qui n'avait rien à faire là. Ce n'était pas un arbuste: pas de cette couleur. Ce n'était pas un pokémon: il se serait enfui. Alors ? Nicolas décida d'aller voir.
C'était une jeune fille. En pleurs qui plus est. Et ce jaune qui l'intriguait tant n'était autre que celui de sa chevelure au naturel doré. Il resta quelques instants indécis puis dit, d'une voix incertaine :
« Bonjour !
Marie releva la tête
Oh ! fit-elle en voyant Nicolas penché sur elle, un sourire aux lèvres
Qui êtes-vous ? demanda Nicolas. Et pourquoi pleurez-vous ?
Marie s'essuya les yeux en hâte et renifla un grand coup. Elle avait soudain honte de s'être laissée surprendre ainsi. Après tout, ce monsieur si richement vêtu était peut-être un futur acheteur. À cette idée, elle éclata de nouveau en sanglots.
Je...Je... essaya-t-elle d'articuler. Impossible d'en dire plus
Nicolas était bien embêté. Il n'avait pas l'habitude des jeunes filles, et encore moins des jeunes filles en pleurs. Il prit la main de Marie et la tapota doucement. Marie se força à respirer un grand coup, puis elle regarda Nicolas.
Je m'appelle... Je m'appelle Marie, confia-t-elle. Je suis la fille du vieux Basile
Le vieux Basile, cela ne disait rien à Nicolas. Il hocha cependant la tête et dit:
Moi, c'est Nicolas.
Vous êtes un monsieur aisé, souffla Marie. Cela se voit à vos habits.
Ce n'est pas la question. pourquoi pleurez-vous comme ça?
Parce que... Parce que...
Ah ! Non ! s'exclama Nicolas. Vous n'allez pas recommencer ! Expliquez-moi plutôt les raisons de votre chagrin.
Alors en petits mots entrecoupés de longs sanglots et de silences pathétiques, Marie lui confia son histoire : son père veuf, ses deux jeunes sœurs, le potager, la dot, et surtout le marché aux esclaves. Il n'y avait pas d'autre solution bien sûr. Pour ses sœurs. Nicolas était ému. Que dire? Que faire ?
Venez, je vais vous raccompagner. »
Et ils descendirent tous les deux la falaise; Nicolas tenant la main de Marie et l'aidant dans les passages difficiles, Marie un peu rassurée par l'intérêt que lui portait cet inconnu. Pourtant, elle n'avait nul besoin de l'aide de Nicolas.
"Elle est plus agile qu'un Fouinar, se disait celui-ci. Et bien plus jolie. Quel malheur ! Sans cette histoire de dot, elle trouverait sans peine un mari."
De retour à Littorella, Marie entraîna Nicolas dans un dédale de ruelles qu'il ne connaissait pas, avant de s'arrêter devant une vieille maison, située tout au bord du village.
« C'est ici, murmura-t-elle.
Nicolas considéra le jardinet, la maison toute simple avec sa porte de bois et son unique fenêtre, et les quelques Etourmi qui picoraient dans la poussière du chemin.
Vous êtes chez vous maintenant, dit-il. Essayez de ne plus penser à tout cela. »
Et il s'en alla en toute hâte.
De retour dans sa belle maison, il tourna et retourna toute l'histoire dans sa tête. Que faire pour aider cette malheureuse ! L'épouser ? Non, il n'avait guère envie de se marier. D'ailleurs, il ne pouvait pas épouser les trois sœurs.
Lui offrir de l'argent ? Elle refuserait, c'était certain. Et tout le monde se retrouverait dans une situation pénible. Demander à un de ses serviteurs de l'épouser ? Non. L'amour, ça ne se commande pas.

Alors ? l'idée germa enfin. Il eut un sourire satisfait, prit une bourse, la garnit abondamment de pièces d'or et attendit la nuit dans la plus grande impatience. À minuit, tout était désert dans la petite ville. Nicolas se glissa dans les rues silencieuses. Il s'éloigna des grandes maisons, retrouva sans peine le quartier populaire, se perdit un peu dans les ruelles étroites, fit aboyer un Snubbul, s'immobilisa. Le Snubbul, se tut. Nicolas repartit à pas de Grahyena, erra encore quelques instants et se retrouva devant la maison qu'il cherchait. Il tendit l'oreille: pas un bruit. Tous devait dormir, même les Etourmis.
Alors, il s'approcha de la lourde porte en bois, poussa doucement, eut un soupir de soulagement: la porte s'ouvrit. Chez les pauvres, il n'y a rien à voler: une baie Ratam, et quelques rêves, cela n'intéresse pas les bandits de grand chemin.


Nicolas pénétra dans la bicoque. Peu à peu, ses yeux s'habituèrent à l'obscurité. Dans un coin, sur un grand lit, les trois jeunes filles dormaient, leurs cheveux emmêlés. De la plus jeune, un ronflement s'échappait. Nicolas hésita quelques instants, puis s'approcha de l'âtre. Sans bruit, il tira une grosse bourse de son gilet, celle-là même qu'il avait préparée avec tant de soin l'après-midi, et il la déposa sur la pierre. Noël, son cadoizeau ami d'enfance avais même fait une jolie décoration pour la bourse. Puis, après un dernier regard vers les trois jeunes filles, il s'en alla en hâte.
Quelque temps plus tard, Nicolas apprit par l'un de ses serviteurs à qui il avait demandé discrètement de surveiller la maison du vieux Basile que Marie venait de ce marier avec le fils d'un tailleur de pierre, grâce à une bourse pleine d'or miraculeusement tombée du ciel.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Car le vieux Basile avait deux autres filles à marier. Et bientôt, le même serviteur rapporta à Nicolas les difficultés que la seconde avait à trouver un époux.
« - Bien sur, se dit Nicolas, une bourse, c'est une dot. Pour la seconde, il faut une autre bourse. Cette nuit même, j'y retournerai.»
Tandis que le vieux Basile s'émerveillait de ces bourses tombées du ciel, les trois filles, elles, commençaient à se demander d'où pouvait bien provenir pareille aubaine. Et lorsque la troisième fut à son tour en âge de se marier, elles décidèrent de guetter toute la nuit, afin de savoir qui était leur bienfaiteur.
« - Ange ou pokémon, fée ou farfadet, nous le saurons, jurèrent-elles. »
C'était une nuit de décembre, fraîche, avec un ciel bien dégagé et une lune ronde qui se levait au-dessus de la falaise. Nicolas s'enroula dans un manteau et sorti de chez lui, un sourire aux lèvres, la bourse ornée de flans-flans cachée contre sa chemise. Dans la ville endormie, tout était calme, posé, les quelques bruits nocturnes des pokémons sauvages était étouffés par la fine couche de neige qui couvrait l'ensemble de la ville. Cette neige était la préférée du petit Cadoizeau, car il aimait glisser a toute vitesse sur celle-ci. Une lumière douce et âpre régnait dans les rues. La lune sans doute.
Nicolas contourna l'église, puis s'engagea dans le dédale de ruelles. Il connaissait bien le chemin à présent. Arrivé devant la maison, il leva le nez vers le ciel. « Tout de même, quelle drôle de lumière » se dit-il. Puis il pénétra dans la maison.
La benjamine s'était couchée, comme à l'accoutumée. Nicolas entendait son souffle régulier, et ne se douta pas un instant que la jeune fille faisait semblant de dormir. Quant à ses sœurs, revenues chez leur père pour cette étrange nuit, elles s'étaient dissimulées derrière le coffre à bois. Quand Nicolas se pencha pour déposer son offrande, elles se dressèrent devant lui, un peu effrayées tout de même, tandis que la benjamine, rejetant les couvertures, se précipitait vers elles. Nicolas retint un cri. Noël lui, ne retint pas le sien. Marie, la main tremblante, alluma une bougie.
« C'est vous ! s'exclama-t-elle en le reconnaissant.
Vous m'avez fait peur ! Dit Nicolas une main sur le cœur et l'autre essayant de décrocher Noël de son mollet.
Mais que faites-vous là ? demanda Anne.
C'est vous qui oubliez des bourses pleines d'or ? interrogea Sabine
Eh bien, pas vraiment ! répliqua Nicolas mû par une subite inspiration. Venez voir. »
Il entraîna les trois sœurs sur le pas de la porte. Il faisait très froid soudain. Un vent glacé s'était levé et chassait devant lui de grands nuages gris qui envahissaient le ciel peu à peu. Seule la lune demeurait dégagée, éclatante sur le ciel d'encre. Nicolas leva le bras.
- « Regardez ! dit-il.
Dans le ciel, un traineau tiré pas huit Cerfrousse venait de sortir des nuages.
Les pokémons cerfs marron châtaigne, galopaient au ras de l'horizon, la tête haute, les naseaux au vent. Du traineau on ne distinguait qu'un bonnet a pompon qui volait au vent ainsi qu'une énorme hotte surement chargée de mille et uns trésors.
- Regardez ! répéta Nicolas émerveillé.
Un instant, le cortège ce plaça sur le disque brillant de la lune, puis celui-ci bascula derrière la falaise et tout disparut. les nuages recouvrirent le ciel et doucement, tout doucement, la neige se mit à tomber.
Qu'est-ce que c'était ? demanda Sabine.
Votre bienfaiteur, murmura Nicolas.
Mais... commença Marie.
Vous ne m'avez pas vu poser la bourse, n'est-ce pas ? Je n'en ai pas eu le temps: vous m'en avez empêché ! Et pourtant, je suis sur qu'elle est à sa place. Allez voir... »
Les trois sœurs retournèrent dans la maison. La bourse était là, sur la pierre de l'âtre, à sa place. Quant à Nicolas et Noël, ils avaient disparu...


Certains soir de fêtes on raconte de vieilles légendes. Celle d'un certain Nicolas par exemple qui vécut il y a bien longtemps de cela et qui disparut, dit-on, par une nuit froide de décembre, à la poursuite d'un cortège volant. On dit aussi que depuis, chaque mois de décembre, une main inconnue vient généreusement déposer des bourses pleines d'or chez les familles les plus pauvres.
Au cœur de la ville, il y a une église. Une très vieille église. Et sur l'un des murs, une main a tracé, il y a de cela bien longtemps, une curieuse inscription.
Deux mots seulement:
Papa Noël.

P.S: Pour le lien ddl (avec la mise en page + les jolies illustrassions de Na3) C'est ici : http://bayfiles.com/file/6qRF/NOwerd/Fanfic%3Afanart_By_poke%CC%81colec_%26_Na3.zip