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Le Roi Jotho de Nanakii



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Informations

» Auteur : Nanakii - Voir le profil
» Créé le 07/02/2012 à 22:32
» Dernière mise à jour le 07/02/2012 à 22:32

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Chapitre 17 : Roigada VII (Le Bouquet Final 3/5)
Embusqué derrière un tonneau, un Machoc armé d'un arc décochait ses flèches au milieu de la mêlée. Il scrutait la bataille en attendant qu'un ennemi soit à portée de tir. Au début, il était confiant. Il avait vu le village ployer sous le nombre, sans même chercher à protéger leurs habitations. Si les Chevaliers n'étaient pas venus à temps, la bataille aurait été gagnée.

Mais là, le petit Machoc voyait ses confrères se faire décimer les uns après les autres. Il avait déjà entendu parler des Chevaliers du Doublons. Il savait qu'ils étaient puissants, mais il était à mille lieux de se douter qu'ils puissent tenir tête à toute une armée. Machoc regarda son arme, puis il repensa à sa famille. Il avait accepté de prendre part à cette bataille parce qu'elle avait été annoncée comme un travail sans risque. Mais là, il voyait des membres de son clan mourir sous ses yeux. Cela n'était pas prévu.

Que ferait sa femme et ses enfants s'il mourrait aujourd'hui ? Mais d'un autre côté, il n'avait pas envie de fuir. Il avait un honneur et une parole à respecter. Il avait juré de mener cette bataille jusqu'à la fin, et s'il manquait à son engagement, il ne pourrait plus se regarder dans une glace. Il mit sur un plateau son honneur et sa fierté, puis sur un deuxième sa famille.

La balance pencha, vers sa femme et ses deux enfants. Se faisant violence, il lâcha difficilement son arme et laissai exprimer sa peur de mourir en fuyant le champ de bataille à toute jambe. Il dut rassembler toute sa volonté pour ne pas regarder en arrière, car cela pourrait lui faire changer d'avis. Il pouvait bien affronter la honte, cela n'était rien comparé au bien de sa famille.

***
Métamorph se battait comme un possédé.

Dans un premier temps, il s'était cantonné à la défense. Il parait tout les coups qu'on lui portait, terrorisé à l'idée qu'un seul d'entre eux pouvait lui faire perdre sa forme. Mais il s'était vite rendu compte que cela le fatiguerait très vite. Plus l'affrontement durerait, plus il avait des chances de se trahir. Il devait donc faire en sorte que cela se termine au plus vite.

A vrai dire, le souci de sa forme était réellement apparu en même temps que l'arrivée des Chevaliers. Avant cela, il ne s'attendait plus vraiment à une victoire. Mais maintenant, les choses étaient totalement différentes. Métamorph avait pu voir un Machoc lâcher son arme et déserter le champ de bataille, et d'autres l'imiter. Grâce l'apparition des Chevaliers du Doublon, le moral venait de changer de camp.

Poussé par cette vague d'exaltation, il se déchaina au combat tout en criant pour transmettre son courage à ses compagnons.
-Arceus est avec nous ! Il nous a envoyé les Chevaliers ! Battons-nous de toutes nos forces ! Faisons honneur à cette divine intervention !

Et c'est là que fut son erreur. Il s'imaginait perdre sa forme en combat, car c'est là où les risques étaient les plus grands. Mais c'était l'épée pointée vers le ciel au moment ou tous ses compagnons le regardaient qu'il perdit le contrôle. Porté par l'enthousiasme d'un moral renouvelé, il en avait oublié tout le reste l'espace d'une demi-seconde. Mais ce fut la demi-seconde de trop.

Comme les assaillants concentraient leur attention sur les Chevaliers, plus personne ne les attaquait. Ils étaient là. Tous les défenseurs étaient autour de Métamorph, le fusillant du regard. Seul le Psykokwak ne semblait pas surpris.

Le traître espion était démasqué. Sa supercherie percée à jour. Il déglutit.

***
Gardevoir envoya son Sabre Feuille droit devant, transperçant la poitrine d'un Machoc trop imprudent. Dans un gracieux geste elle fit volte-face tout en retirant la lame du corps avant qu'il ne s'écroule. La lame de son sabre brillait d'un éclat rouge sang. Deux autres envahisseurs se ruèrent sur elle, un de chaque côté. L'aura de l'épée laissa une trainée orangée scintillante, dessinant de complexes arabesques autour d'elle à mesure que Gardevoir la faisait virevolter.

Le Premier Machoc parvint l'exploit de parer un coup en interposant sa propre épée. Mais avant même qu'il ne puisse rétablir sa garde que sa tête roulait déjà sur le côté. Le second ennemi lâcha son arme et prit les jambes à son cou. Gardevoir aurait pu le tuer avant qu'il ne fuie. Mais elle le laissa partir, saluant son courage. Les Machocs étaient fiers, il lui a donc fallu ressembler toute la force de sa volonté pour cesser le combat. Un acte honorable.

***
Le général Mackogneur était intérieurement ravi. Ses bras lui démangeaient depuis le début de la bataille. Respecter la consigne de son maître avait été un véritable supplice, et le Chevaliers étaient arrivés à point nommé car il avait rongé tout son frein. Maintenant, il pouvait se ruer au combat afin d'épancher sa soif de sang et de se donner un véritable rôle. Maintenant que l'issue de la bataille était devenue incertaine, c'est lui qui allait faire pencher la balance en la faveur du Seigneur Alakazam.

Il serait l'espoir !

Mackogneur dégaina ses quatre épées. Il en portait deux à la ceinture et deux dans le dos en croix. Il en regarda une de plus près et s'extasia devant son fil et la finesse de sa facture. Toutes les épées venaient d'une forge très réputée, dirigée par un clan de Dracaufeu.

Celles de Mackogneur avaient une lame un peu plus large que la moyenne. Un côté était aiguisé aussi finement qu'une lame de rasoir et de l'autre elle était pourvue d'une succession de dents recourbées donc l'aspect n'était pas sans rappeler une scie.

Le manche était gainé de cuir pour assurer une bonne prise et la garde décorative représentait deux ailes de Dracaufeu, marque de fabrique de ses créateurs. D'un pas tranquille et à la fois énergie, le Général Mackogneur emprunta le chemin de pierre qui le mènerait directement au village. La bataille ne faisait que commencer.

***
Roigada ouvrit les yeux. Une triste expression s'afficha sur son visage.
-Si tu ne vas pas prêter main forte à tes troupes, il n'en restera plus rien dans les cinq prochaines mintes.
Alakazam se leva d'un bond et assassina son frère du regard.
-TU MENS ! Tu veux profiter de mon absence pour fuir !

Roigada secoua la tête.
-Je constate que sur ce point là, tu n'as pas changé. Malgré les années, tu es resté la même tête de mule qu'autrefois.
Le visage d'Alakzam s'empourpra de colère.
-Tu ne sais rien de moi ! Tu n'as jamais voulu me connaître ! Tu as fais semblant d'être mon ami pour pouvoir me voler toutes mes idées ! Comment peux-tu prétendre me connaître ?
-Je te connais plus que tu ne le crois. Tu es têtu, et ce depuis ton plus jeune âge. Quand tu avais une idée en tête, rien ne pouvais te faire changer d'avis.

De rage Alakazam se saisit de son arme et frappa de toutes ses forces contre le bouclier invisible.
-Tu vois ? Mais sans parler de mon armure, tu as une image de moi que tu as crée de toutes pièces. Depuis le jour où tu es revenu de ta mission, tu es arrivé à tes propres conclusions sans même me laisser le temps de t'expliquer. Et même aujourd'hui. Tu fuis la vérité en me couvrant de paroles blessantes. En faisant ça, tu te mens à toi-même, car tu sais que ce que j'ai à te dire n'est autre que la vérité et tu n'as pas envie de l'entendre.
-RHAHHHH ! Hurla Alakazam en frappant la bulle psychique qui éclata telle une boule de verre. Un sourire malsain se dessina sur son visage.
-Et voilà ! Maintenant tu es à ma merci ! MEURS !

Roigada ramassa son sabre en hâte afin d'esquiver le furieux assaut de son frère. Les lames s'entrechoquèrent à plusieurs reprises avant de se remettre à crépiter d'énergie. Ils étaient tous les deux épuisés, mais ils forcèrent leurs muscles fatigués et se lancèrent dans un enchaînement de coups aussi rapides que précis. Les deux combattants respiraient fort.

Roigada savait qu'il ne pourrait plus se battre longtemps, car sa blessure à l'épaule lui faisait de plus en plus souffrir et il sentit son bras d'arme s'engourdir au fur et à mesure des passes. Il s'était entouré d'une bulle d'énergie pour pouvoir discuter avec son frère dans l'espoir de comprendre la raison de sa haine et peut-être de l'amener à la raison. Ce fut un échec, et il allait certainement le payer de sa vie.