Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Feuilles volantes, c'est l'automne. de Elysabeth



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Elysabeth - Voir le profil
» Créé le 04/02/2012 à 10:40
» Dernière mise à jour le 05/02/2012 à 03:30

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Blanc et noir
Feuilles volante, c'est l'automne. J'observe de loin cette étrange scène se passant au bord du lac de mon autel. Le temps semble s'arrêter autour d'eux, rendant cette scène encore plus magique.

Le ciel est d'un blanc pur. Les nuages ont remplacé sa robe bleue, ne laissant qu'un triste souvenir lointain du beau temps, du bonheur et de la joie. Le soleil s'est perdu dans cette blancheur immaculée, qui ne laisse passer aucun des doux rayons. Seule la plainte du vent vient combler le silence pesant de ce lieu. L'eau du lac reflète la pureté du ciel, donnant un air irréaliste à la scène. Une brume légère s'engouffrant dans les arbres, créant des volutes de fumée blanche flotte au-dessus de l'eau telle une âme errante. Une forme se détache de la brume, et comme le temps qui s'écoule silencieusement, l'ombre glisse sans bruit sur l'eau.

Tu es parti...

Les arbres créent une sombre barrière depuis le centre du lac. Ils semblent protéger un secret enfoui au fond de la forêt. La brume atténue les sons au point que les bruissements des feuilles créés par le vent disparaissent dans ses méandres. Le lac n'est que le pâle reflet d'un ciel sans joie. Les feuilles des arbres virevoltent, portées par celui qui parcourt le monde. Une vision de ce lac bien sombre, lui qui n'aspire qu'à l'apaisement des âmes. Une atmosphère pesante plane pourtant en ce jour. Le désespoir vole parmi les habitants de cet espace. Elle vient de cette silhouette, assise sur la rive, les yeux dans le vide, sans défense face aux morsures du vent.

Loin, plus loin que tout ce qu'on pourrait imaginer...

Je regarde cette ombre glissante faire doucement des cercles sur le lac. Ses plumes blanches brillent en accord avec le ciel. Toute la grâce et la pureté du monde semble s'être regroupé en cet être. L'eau s'écarte sur son passage, créant de petites ondes qui viennent lécher les bords de la berge. Le temps semble glisser sur lui, les secondes évitent cette beauté pure, par peur de l'abimer. Le vent lui-même caresse son duvet immaculé sans ébouriffer la moindre plume. Une pourtant se détache, s'envole, comme animée d'une volonté propre, et vient atterrir près de moi. Je tends ma main, qui me parait bien terne face à sa lumière, et de la plus grande délicatesse, mes doigts prennent le plume.

Tu m'as laissée seule...

La silhouette ne bouge pas. Ses longs cheveux noirs coupent avec la blancheur du lieu. Des reflets d'un bleu profond apparaissent selon les balancements du vent. Je me tourne vers elle, des vagues accompagnant mon mouvements, et venant s'écraser contre la terre. La tristesse au fond de ses yeux sombres, me touche. Elle semble se perdre dans le labyrinthe du désespoir. Je laisse tomber une de mes plumes, et grâce à mes pouvoirs, je la porte jusqu'à la grève. Je suis fascinée par cette beauté noire qui attire la noirceur autour d'elle. Même ma plume semble briller encore plus, comme si le peu d'ombre qu'elle contenait s'était fait aspirer par cet être.

A la merci des autres hommes...

Ce trésor brille dans ma paume. Le seul cadeau qu'un être autre que toi m'ait fait. Mes mains pourvues de cinq doigts, comme tous les humains me répugnent. Je ne les ai gardées que pour toi. Tu les aimais mes mains. Quand mes doigts effleuraient ta peau par inadvertance, tu me regardais de tes yeux rieurs. Mes yeux se posent sur l'oiseau du lac. Ses yeux pleins de compassions me regardent. Bien cruel que seul cet être qui ne me connait pas éprouve de la pitié pour moi. Car, je suis détestée par le monde, la vie, la joie, et les humains.

Je n'aspire qu'à te rejoindre...

Le malheur la suit. Ou plutôt, jeune humaine seulement d'apparence, elle est le malheur. Toute la compassion que j'éprouve pour elle, ce triste sort qui la poursuit, cette malédiction éternelle. On ne choisit pas comment on nait. Mais le destin est bien trop injuste. L'âme ne correspond pas toujours au corps. Je m'approche. Elle me regarde. La tristesse a disparu de ses yeux. Seule une détermination sans faille les habite maintenant. Je comprends ce qui va se passer, et je choisis de m'envoler pour ne pas voir cet horrible futur.

Attends-moi, j'arrive...


Alors que le blanc s'envole vers les hauts cieux, le noir s'enfonce vers les profondes abysses du lac...

Noir et blanc, totalement opposées, ces deux créatures ont su se comprendre. Les écrits restent, les paroles s'envolent, mais qu'arrivent-ils aux pensées ? Peut-être que Lakmécygne et Darkrai pourraient donner une réponse.