Pokemon - Come to dream de Beorg

Chap. 8 Histoire de passé

C'est par un temps grisonnant que Stéphane se fait réveiller le lendemain, de manière tout à fait incongrue :

- Ha, mais qu'est que t'as foutu pour qu'on se retrouve comme ça, en plus je te signale que tu as ta main sur, comment dire… entame Stéphane dans le brouillard d'un réveil peu commun.
- Je... je… Pardon je suis vraiment confuse, répond Rubys rouge de honte, retirant sa main d'une partie intime de Stéphane.
- Oui, hum, alors en fait, il faudrait aussi que tu…, enfin… ajoute-t-il gêné, alors que ses yeux commencent à s'habituer à la lumière argentée.
- Ho, pardon, je suis sincèrement désolé, fait-elle en se relevant brusquement, cachant son visage dans ses mains.

Apparemment, Rubys a eu une nuit plutôt agitée et c'est à l'envers qu'elle ait atterrie sur Stéphane, une main mal positionnée et l'arrière de son bas de nuisette quasiment sous le nez du jeune homme. Pour un réveil, ça c'est un réveil pense-t-il, même si sa torpeur matinale lui brouille encore un peu les sens.

- Je te prie de m'excuser, il m'arrive très régulièrement de connaitre un sommeil très agité, mais ce n'est pas gênant d'habitude car je dors seule, dit-elle timidement, la tête toujours dans ses mains, très embarrassée par la situation.
- C'est pas grave, c'est pas de ta faute, dit-il en se frottant les yeux. Malgré ce réveil, j'ai quand même bien dormi, et c'est l'essentiel. Et toi Rubys, comment s'est passé ta nuit, lance Stéphane, la main devant sa bouche pour couvrir un bâillement.
- Plutôt bien, affirme la jeune femme les joue rosées.

Elle se calme de ses frasques matinales et finit pas se poser sur le rebord du lit. Puis, les cheveux encore en bataille, elle se tourne vers Stéphane :

- Alors, tu connais à présent le récit concernant la légende de ces bois ? questionne-t-elle.
- Oui, répond Stéphane, c'était d'ailleurs très intéressant, mais on en reparlera plus tard. Et vous, ça va ? murmure-t-il vers Fouinette et Thor qui viennent de le rejoindre sur son couchage.

Un grand sourire sur son visage semble irradier la pièce. Son amour pour les pokemon n'est plus seulement digital. Il caresse tendrement ses amis puis se lève en s'étirant. Alors qu'il se dirige vers la salle de bain attenante, il s'interrompt et demande à Rubys :

- Dis-moi Rubys, je ne suis pas un expert en pokemon, encore moins en attaque, mais je suis sûr que pour un Clic, ne pas connaitre l'attaque lancecrou est plutôt étrange, explique-t-il. Est-ce que tu connais la raison pour laquelle il ne… connait pas cette attaque ? fait-il intrigué, en reprenant sa route vers la salle d'eau.

Rubys reste silencieuse quelques instant, comme si elle chercher des informations précises, enfouis dans sa mémoire. Elle se lève après un temps de réflexion, puis s'avance jusqu'à l'encadrure de la porte de la salle de bain. Stéphane se prépare pour se raser.

- C'est une longue histoire, glisse-t-elle doucement, la tête appuyée sur le montant droit de la porte entrouverte. Mais hâtons-nous de reprendre le chemin, je t'expliquerai tout pendant la suite de notre périple, ajoute-elle.

Ils passent alors chacun leur tour dans la salle de bain, préparent leurs paquetages, puis ils descendent prendre un petit déjeuner. Il est à peine plus de sept heure du matin, et quelques doux rayons de soleil arrivent à s'infiltrer entre les nuages menaçant pour se poser délicatement sur les joues de Rubys, installée à une table. Stéphane s'assoie en face d'elle. Fouinette les suit et se perche sur l'épaule de son dresseur. Thor lui, préfère se mettre sur les genoux de Stéphane, se laissant bercer par la conversation :

- Alors, voilà. J'ai pas saisie tous les détails, mais ce que je sais, c'est qu'il y a des pokemon très fort et très rare dans cette forêt, c'est pour cette raison qu'il y a tant de braconnier, déclare Stéphane.
- Oui c'est exact. Mais là n'est pas la seule raison, malheureusement. D'ailleurs, depuis quelques années, à cause de ses chasses interdites, de moins en moins de dresseur viennent s'entrainer ici, surement dû aux différents vols qu'il y a…, explique Rubys avec sérieux.
- A parce qu'en plus, y'a eu des vols de pokemon, mais c'est incroyable ! s'insurge Stéphane, et puis quoi encore des pyromanes ? Des industriels ? ajoute-t-il alors furieux.
- Pour les pyromanes, nous avons déjà constaté des dégâts dus aux feux criminels, mais c'était il y a fort longtemps, dit Rubys. Néanmoins, des grandes puissances industrielles cherchent à s'accaparer ces terrains pour parfaire leur profits. Heureusement, des gens sensés tentent de rendre cet endroit Patrimoternalis, souffle-t-elle, presque de soulagement.
- Patriquoi ? s'étonne Stéphane. Tu veux dire comme protégé ? lance-t-il curieux.
- Tout à fait. C'est la contraction des termes istain de patrimonium et aeternalis. Ce grade placerait cette forêt au rang de lieu sacré, protégé de toutes les instances humaines, acquiesce Rubys, le regard plein d'espoir. Cela se dit aussi 'Site PTT'.
- C'est étrange, ces deux noms font penser à des racines dites « latines » dans mon monde. On a peut-être beaucoup plus de point en commun que je le pensais, réagit alors Stéphane, et malheureusement la cupidité de l'homme en fait aussi parti, finit-il d'un souffle désespéré.

Rubys baisse les yeux en acquiesçant les propos de son ami. Cela ne leur coupe pas pour autant leur appétit. Ils finissent leur repas et remercient la vielle dame de son hospitalité. En se dirigeant vers la porte, l'hôtesse des lieux les rattrape et leur annonce :

- Oui, j'oubliais, il y a des pokemon à cette période de l'année qu'il ne vous faudra en aucun cas blesser ou capturer, dit-elle. En voici la liste. Si vous voyez une personne en capturer ou en blesser un, merci de prévenir un pokeforestier, il se chargera du reste, le numéro d'urgence est ici, pointe-t-elle sur la feuille. Je vous souhaite bon voyage, chatonne-t-elle avec un sourire serein.
- Très bien nous ferons attention. Merci encore à vous Hilda. Bonne continuation et qui sait, à bientôt peut être, dit chaleureusement Stéphane en sortant de l'auberge, le bras levé en signe de départ.

Après quelques mètres, Stéphane abaisse son bras et se retourne vers Rubys, pour avoir plus d'informations sur cette liste :
- Alors, quels sont les pokemon concernés ? demande Stéphane avec excitation.
- D'après ce papier, les Escargaume, les Insecateur et les Rapion…
- C'est dommage, j'aurais bien tenté de capturer un Insecateur. Bah, tant pis, dit Stéphane en soufflant.
- De toutes les manières, aux vue de tes lancers, ç'est inutile d'essayer, ajoute Rubys. Il est primordial que tu arrives à diriger correctement tes jets de pokeball, sinon, tu risques d'avoir des problèmes, dit-elle en pointant son partenaire du doigt.

Stéphane baisse le visage en relâchant ses bras, comme s'il venait de prendre un coup sur la tête. Ces quelques mots le renvoient à ses tristes tentatives ratées de capture. Il est vraiment urgent de s'améliorer pense-t-il, en se grattant le sommet du crâne. Néanmoins, sa curiosité reprend les devants et il ne tarde pas à réitérer la question brulante du passé de Thor à sa camarade.

- Oui, comme je te l'ai promis, voilà l'histoire. C'est le récit que m'a fait Jack donc je ne serais pas aussi précis que lui, mais cela sera bien assez complet, sois sans inquiétude, annonce-t-elle calmement d'un ton assuré.

Rubys prend une grande inspiration, gonflant ses formes généreuses et commence alors sa narration.

Thor était un petit Tic, dans une petite colonie familiale près d'une ville très urbanisée. Formant une sorte de clan avec une vingtaine d'autres congénères, ils vivaient tranquillement dans une petite grotte connue pour son fort taux en carbone, en silice et en minerai de fer. Certains scientifiques s'étaient approchés d'eux pour les étudier dans un environnement chargé d'électricité statique. Mais ce qui les fascinait le plus était qu'ils constituaient un groupe, avec des règles hiérarchiques toutes particulières.

Après plusieurs mois, un scientifique du nom de Dakor Izanovitch voulu en savoir plus sur des facultés spéciales que développaient les Tics au contact de la silice. Il paraissait à l'époque que cela ralentissait leur évolution tout en leur forgeant des corps bien plus résistant. La capacité de stockage d'électricité était plus grande que des Tic ou Clic rencontrés dans des endroits différents ou élevés par des dresseurs. Il se mit donc en tête de leur demander si l'un d'eux voulait l'accompagner pour passer quelques tests, non douloureux, à la centrale de la ville.

Après quelques vaines tentatives, un jeune Tic, très désireux de mieux connaitre les hommes se décida à le suivre. Très excité, il le remercia et jura de le ramener dans la journée. Il l'amena à la centrale et lui posa quelques électrodes, pour réaliser quelques mesures pour réaliser des comparatifs avec les Tic apprivoisés. Cependant, les électrodes étaient reliées au système central du laboratoire qui était directement alimenté par la centrale électrique de la cité.

Malheureusement, un incident technique se produisit à la centrale et une dose bien trop importante d'électricité fut acheminée au laboratoire, surchargeant le système, et le Tic. Soucieux de l'état du Tic, Dakor tenta de bloquer l'énergie ainsi dégagée en coupant l'arrivée électrique, mais trop tard. Le tic avait subi de gros dommages. Dakor fit tout son possible pour l'amené au centre pokemon le plus rapidement possible.

Après cet accident, il se sentait responsable et passa les trois jours qui suivirent au chevet de ce pokemon, sans manger, quasiment sans dormir. A la fin du troisième jour, le Tic se réveilla et Dakor, les larmes aux yeux, s'inclina devant lui en s'excusant de la manière la plus sincère qui soit. Tic, compris alors que des liens très puissant pouvaient rapidement apparaitre entre humain et pokemon. Il décida alors de rester avec cet homme, mais devait tout d'abord en discuter avec son clan.

Après s'être rétabli, Dakor ramena Tic à la grotte. Son accueil fut des plus agressif, le reste de la communauté semblât être en colère car il n'avait pas tenu sa promesse. Tic, qui ne comprenait pas, tenta de parler à ses congénères en leur expliquant ce qu'il s'était réellement passé et pourquoi son retour avait été si long. Ils n'en eurent que faire et décidèrent de corriger cet homme pour ce que Tic avait subi. Tic s'interposa mais trop tard, le mal était fait. Il crut alors que Dakor était passé dans l'autre monde et resta à côté de lui pendant des heures à pleurer malgré que certains de ses compagnons chercher désespérément à le ramener chez lui. Mais il ne voulait pas, il voulait rester avec Dakor. Sans plus de débat, le clan le rejeta car il faisait confiance au humain plus qu'à eux-mêmes, alors qu'ils l'avaient blessé.

Il resta donc un long moment à verser des larmes sur le corps inanimé de son nouvel ami. Au moment où il allait s'endormir de tristesse, Dakor se réveilla et cria de douleur. Il n'était pas mort, seulement inconscient. Tic tenta alors de le sauver en l'amenant dans la ville et il finit par arriver jusqu'aux portes de la cité. Plusieurs personnes le virent trainer le corps de Dakor en plein désespoir et se précipitèrent pour les aider. Malgré les barrières du langage, ils comprirent vite ce qui était arrivé. Ils amenèrent Dakor à l'hôpital et un médecin, Rufus Jender, jeune dresseur et médecin, s'en chargea. Tic, épuisé, finit par s'évanouir aux portes du bloc opératoire et il fut amené aussitôt au centre pokemon le plus proche.

Malheureusement, les dégâts subi par Dakor étaient trop important, et Rufus ne put que le soigné temporairement. Après quelques heures pourtant, Dakor se réveilla et discuta lentement de sa condition avec Rufus. Il comprit que ces heures étaient comptées. Il décida alors de raconter toute l'histoire à son médecin. Il lui fit promettre de protéger ce pokemon et de s'en occuper après son départ. Il accepta et resta à ses coté jusqu'à son dernier souffle.

Entre temps, Tic, remis de ces blessures, revint voir son ami, mais arriva trop tard : Dakor venait de mourir. Il fut consolé par Rufus qui lui raconta tout dans les détails. Détruit par la tristesse et la douleur, Tic libera toute l'électricité qu'il avait emmagasiné depuis sa naissance et surtout depuis quelques jours. Cette quantité était bien trop importante pour son âge et en expulsant ses décharges dévastatrices, il évolua, sans raison apparentes.

- L'hôpital fut en parti détruit durant cet évènement et devant cette mystérieuse évolution, Rufus décida de permuter son orientation vers la recherche pokemon, raconte Rubys. Il amena Clic avec lui et il rencontra Jack lors de recherches similaires et ils devinrent très vite amis. Rufus raconta le passé de Clic à son ami, et Jack me l'a transmise à son tour, voilà toute l'histoire, finit-elle en se pinçant les lèvres. Rufus abandonna sa recherche et devint champion d'arène, ayant atteint les limites de son intellect, a-t-il dit à Jack ajoute-t-elle.
Il demanda à Jack de terminer ce qu'il avait commencé, car il pensait que lui, pourrait trouver la solution un jour.
- Je vois, soupire Stéphane. Néanmoins, son évolution reste un mystère encore aujourd'hui d'après ton histoire, ajoute-t-il perplexe.
- Tout à fait. Jack pense qu'avec tant d'énergie, il a créé une légère brèche spatio-temporelle et qu'au contact de la matière d'un autre monde, il a évolué Mais tout ceci ne reste qu'une théorie farfelue pour le moment, dit Rubys en rêvassant.
- D'accord. Alors pour le moment, pensons à ce que nous avons à faire, se gonfle Stéphane, en route vers la forêt de… comment elle s'appelle déjà ?