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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 22/01/2012 à 08:21
» Dernière mise à jour le 10/01/2021 à 18:47

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 86 : Le projet Diox-BOT
Quand Siena rentra à la base, elle constata qu'il y avait pas mal d'excitation dans la cour. Il y avait un attroupement anormal. En s'y rendant pour voir l'origine de tout ça, Siena tomba avec surprise sur sa sœur.

- Depuis quand es-tu rentrée ?

- Y a pas longtemps, répondit Galatea. Les autres aussi ont été rappelés.

- Pourquoi ?

- Le général nous a appris ce qui t'es arrivé avec la Shaters, et là-dessus, Mercutio et Eryl sont rentrés de leur rendez-vous galant avec un gros tas de ferraille tueur.

En effet, au centre de la cour, il y avait Mercutio, avec Eryl, légèrement en retrait. Mercutio était en train de montrer à tout le monde quelque chose d'assez gros, fait de métal. De loin, Siena aurait dit qu'il s'agit d'un Grandbull.

- Ouais, ce truc nous a pratiquement pulvérisé, racontait Mercutio. Il possédait une force de fou et des attaques surpuissantes, et de plus il était insensible à mon Flux.

- Alors comment vous en êtes-vous tiré, lieutenant ? Demanda un sbire, impressionné.

- Ah bah, ma charmante copine que voilà lui a renvoyer sa propre attaque Ultralaser en pleine face avec une attaque Voile Miroir brillement exécuté. Mais il était encore en état de marche après ça. Alors j'ai utilisé mon Flux pour lui enfoncer ma main dans sa carlingue et en retirer ceci.

Il montra un espèce de cristal jaune dans sa main.

- Oh ben dis donc ! S'exclama le sbire.

Il n'était pas le seul. Plusieurs hommes, même plus gradés que Mercutio, furent impressionnés et demandèrent des détails au jeune homme, qui semblait prendre plaisir à toute cette attention. Siena soupira et s'avança.

- Allez tout le monde, on bouge de là ! Dégagez le passage, avant que la tête de Mercutio devienne si grosse que ses jambes ne puissent plus le porter !

Il n'en fallut pas plus pour disperser la foule de curieux. Siena arrivait sans mal à se faire obéir, alors même que personne encore n'avait connaissance de son nouveau grade.

- Eh, protesta Mercutio. J'étais en pleine parade, figure-toi ! Ne me gâche pas notre instant de gloire, à Eryl et à moi !

Eryl semblait plus gênée qu'autre chose. Siena eut pitié d'elle.

- Galatea, va prévenir l'équipe scientifique, qu'ils examinent ce truc. Vous deux, fit-elle en désignant Mercutio et Eryl, vous venez avec moi. On va voir le général, et vous allez tout lui raconter.

- Oui chef, on a de quoi, approuva Mercutio.

Siena n'avait pas oublié qu'elle devait lui parler, ainsi qu'à Galatea, sur son père et le secret qu'ils gardaient. Mais ce n'était pas le moment. Encore maintenant, elle avait du mal à les considérer comme ses demi-frère et demi-sœur, après toute une vie à se considérer comme des triplés. Tender les accueillit sans attendre. Siena s'efforça de ne pas trop croiser son regard. Maintenant qu'elle était sûre qu'il était bien son géniteur, elle était plus intimidée qu'avant. Mercutio, avec l'aide d'Eryl, raconta comment ils avaient suivi des hommes étranges qui avaient cité Eï, et comment ils étaient tombés sur ce robot qui disait être quelque chose du nom de Pokemon Méchas.

- Les Pokemon Méchas ? Répéta Tender.

- C'est ce qu'il a dit, acquiesça Mercutio. Il a aussi cité D-Deoxys ; le robot qu'on a rencontré après avoir vaincu Vriffus. Ces... choses seraient à l'origine de tout ; Trutos, Vriffus... Et maintenant, ils en ont après Eï, Ea et Eü. Parait-il que leurs trois substances combinées leur permet de créer d'autres robots comme eux.

Tender resta silencieux un moment, comme perdu dans ses pensées. Puis il demanda :

- Ce robot... où est-il ?

- On a demandé à l'équipe scientifique de l'examiner, répondit Siena.

À ce moment, le colonel Tuno entra dans le bureau sans prendre la peine de taper. Il paraissait abasourdi et inquiet.

- Le robot du laboratoire... est-ce que...

Il échangea un regard avec le général, comme s'ils partageaient un secret connu que d'eux seuls. Ce qui était sûrement le cas. Siena commençait à en avoir marre de ses cachotteries entre eux deux. Tender se rendit compte des trois regards interrogateurs qui le perçait, et soupira.

- Bon, je pense qu'il serait temps de vous raconter... mais tout ceci est classé top secret. Je ne peux permettre à une civile de l'entendre, même si vous nous avez aidé, dit-il à Eryl.

- Je comprends, monsieur. Pardonnez-moi.

Elle sortit non sans avoir reçu un clin d'œil de la part de Mercutio, lui faisant bien comprendre qu'il lui raconterait tout après.

- Bien. Vous avez vu le robot, Tuno ? Demanda Tender. Est-ce qu'il correspond ?

- Ce n'est pas le même, mais la technologie est similaire, monsieur.

- Similaire à quoi ? Questionna Mercutio.

- Similaire à un projet scientifique de la Team Rocket, qui date d'il y a un dix-sept ans. Notre plus brillant chercheur, le professeur Cubens, avait eu dans l'idée de créer un être artificiel, qui regrouperait la plupart des pouvoirs des Pokemon, et qui aurait été notre arme absolue. Le nom de ce projet était Diox-BOT.

- Vous voulez dire... que c'est la Team Rocket qui a créé ces Pokemon Méchas ? S'étonna Mercutio.

- Non. Le projet Diox-BOT ne présentait qu'un seul spécimen. Il avait l'apparence d'un Pokemon, certes, mais ce n'était pas un Grandbull.

- C'était qui ?

- Dieu lui-même. Nous voulions créer un robot à l'image d'Arceus, pour que cette image soit aussi renvoyée par la Team Rocket qui l'aurait contrôlé.

- Ouais, ça en jette, c'est sûr... Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi on a jamais entendu parler de ce projet, alors que dans la X-Squad, on a le plus haut niveau d'accréditation question infos sensibles.

- Parce que ce projet a été un total échec, Mercutio, répondit Tuno. On a effacé toutes traces.

- Et pourquoi vous êtes au courant vous, colonel ?

- Je travaillais aux Renseignements avant, tu te souviens ? Bref, le projet Diox-BOT a été un fiasco des plus total.

- Le robot n'a pas marché ? Demanda Siena.

- Oh si, il a marché, soupira Tender. Même trop bien. Mais dans notre rêve fou d'en faire un être parfait, autant sur l'intelligence artificielle que sur les pouvoirs, on a pas pu le contrôler. Dès son réveil, il tua ses créateurs, et s'enfuit. On en a plus entendu parler depuis.

- Mais d'où sortent ces Pokemon Méchas alors ? Quelqu'un aurait-il eu accès aux plans de Diox-BOT pour en fabriquer d'autres ?

- Non, car il n'y avait pas de plans. Si ce n'était dans la tête des scientifiques.

- Et tous ceux qui ont participé à ce projet sont morts ? Répéta Mercutio. Le professeur Cubens aussi ?

- Cubens, oui, et aussi... son assistante, Livédia Crust.

Mercutio écarquilla les yeux en même temps que Siena.

- C'était ça... C'était ça l'accident de laboratoire ? C'est comme ça qu'elle est morte...

- Oui, fit Tender sans l'ombre de sentimentalisme. Diox-BOT l'a tuée en même temps que tous les autres lorsqu'ils l'ont activé. Donc personne maintenant ne sait comment fonctionne ces machines, et même si elles ont un lien avec Diox-BOT...

- Ce n'est pas tout à fait vrai, monsieur.

Tuno venait de parler avec prudence, comme s'il n'était même pas sûr lui-même de ce qu'il avançait.

- Il reste bien un survivant du projet Diox-BOT...

Mais Tender secoua la tête.

- Vous le connaissez, Tuno. Il n'est plus stable. Si on le met face à un de ses robots, il fera sans doute une crise cardiaque.

- De qui vous parlez ? Demanda Mercutio.

- Natael Grivux, dit Tuno. C'était un assistant du professeur Cubens, comme votre mère. Il a travaillé avec eux sur le projet Diox-BOT, et a été le seul survivant, car il n'était pas là lors du réveil de Diox-BOT.

- Cool. Allons lui parler alors.

- Mais depuis ce drame, il souffre d'une grande dépression, Mercutio. Il passe toutes ses journées dans l'un des laboratoires des sous-sols, sans voir personne, car il a peur de tout et de tout le monde. Je doute qu'il puisse nous aider...

- Il faut essayer, insista Mercutio. Je suis persuadé que ce D-Deoxys et ses Pokemon Méchas vont faire du vilain. Vous n'avez pas combattu ce robot, D-Grandbull. Le Flux était inefficace contre lui. Il avait une défense monstrueuse. Si à l'avenir on doit en combattre d'autre, il nous faut absolument en savoir plus.

Tuno interrogea Tender du regard. Le général haussa les épaules.

- Ça ne coute rien de demander. Allez lui parler, Tuno.

- Bien monsieur.

Il sortit et Mercutio le suivit. Siena se rendit compte qu'elle était enfin seule avec Tender. Elle s'apprêtait à prendre la fuite elle aussi quand Tender lança :

- Alors ? Comment s'est passé cette entrevue avec le Boss, capitaine ?

Siena se retourna lentement.

- Plutôt bien, monsieur. Il m'a élevé au grade de major, dit-elle, l'air de rien.

En cet instant, l'expression sur le visage de Tender aurait pu valoir de l'or.

- Et pourquoi ça ?!

- Je crois qu'il a beaucoup de respect pour vous, monsieur. Il s'attend sans doute à ce que je fasse aussi bien que vous.

Tender renifla brusquement.

- Je vois. Il vous l'a dit, hein ?

- Non monsieur. Il me l'a confirmé.

- Il vous a expliqué, aussi ? Ou me laisse-t-il le soin de le faire moi-même ?

- En résumé. Mais j'ai saisi. Vous n'avez pas à vous justifier devant moi. Sachez juste que je ne vous en veux pas, si cela vous inquiète.

- Bien. Vous devriez aussi le dire à Mercutio et Galatea. Ils savent que vous n'avez pas le même père qu'eux, mais je ne leur ai pas dit de qui vous étiez. Je leur ai demandé de ne rien vous dire, donc ne leur en voulez pas...

- Je sais. Je le leur dirai.

Elle se retourna pour s'apprêter à sortir, mais Tender n'en resta pas là.

- Siena ?

La sonnette d'alarme intérieure de la jeune femme sonna. Le général l'avait appelé par son prénom, ce qui impliquait sans doute une scène aussi émouvante qu'embarrassante. Siena n'en voulait pas. Elle n'avait rien de plus à dire.

- Monsieur ?

- C'est une chose que je n'ai pu jamais te dire, même si je le pensais très fort. Je suis très fier de toi. Et ta mère le serait autant.

À sa grande stupeur, Siena sentit des larmes couler sur ses joues. Elle se retourna vivement, surprise d'être aussi en colère.

- Sauf votre respect, je n'ai que faire que vous soyez fier de moi, monsieur ! Car vous l'êtes en tant que père et non en tant que général.

Tender haussa les sourcils, vaguement amusé par sa soudaine fureur.

- Certains pourraient penser que c'est plus important, la fierté d'un père que d'un supérieur hiérarchique, dit-il lentement.

- Pas moi. Ce que vous pouvez penser en tant que mon père ne signifie rien à mes yeux, ni à ceux du Boss. Je suis heureuse quand le commandant Penan me dit la même chose que vous. Car c'est lui qui m'a élevée, et qui est pour moi mon vrai père. Vous êtes comme un étranger pour moi, alors je n'ai pas à accorder de valeur à votre jugement ! Je vous suis reconnaissante de m'avoir laissée grandir avec Mercutio et Galatea, et en un sens, à m'avoir fait mériter ce que je suis devenue sans qu'on ne me prenne pour la fille du général. Mais c'est tout. Je n'ai ni l'intention ni l'envie de vous offrir un cadeau à la fête des pères, ni de m'appeler Siena Tender. Je veux que ce soit clair entre nous !

Siena n'arrivait pas à comprendre la raison de sa colère. C'était étrange. Peut-être détestait-elle inconsciemment le général, et qu'une digue venait de céder sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle essuya ses larmes. Ce n'était pas digne d'elle. Elle avait toujours prit grand soin de masquer ses sentiments.

- Tu as fini ? Demanda Tender.

- Oui, souffla Siena. Je veux juste que vous sachiez... je vais vous dépasser.

- Me dépasser ?

- Oui. Je vais faire mieux que vous. Je vais m'illustrer encore plus aux yeux du Boss que vous ne l'avez fait. Ce sera en quelque sorte la seule façon pour moi de vous rendre encore plus fier, n'est-ce pas ? J'aurai un grade supérieur au vôtre.

- Supérieur à un général ? Se moqua Tender.

- Oui. Je deviendrai l'un des Agents Spéciaux du Boss. Je vais prouver à tous que le grand général Tender s'est fait dépasser par sa propre fille qu'il n'a jamais reconnue. Je vous en fait la promesse... père.

Elle se retourna, bien décidée à sortir cette fois, mais le général la retint encore une fois.

- Tiens ça, fit-il en lui jetant une petite cassette audio et vidéo.

- C'est quoi ?

- Un message de ta mère, t'étant destiné. Au cas où elle ne pourrait pas te parler en personne, elle m'a chargé de te la donner quand tu découvrirais la vérité. Une femme prévoyante, Livédia.

Siena mit la cassette dans sa poche et quitta le bureau du général. Elle était excitée à l'idée de voir sa mère en vrai, de la voir bien vivante, d'entendre sa voix... Une chance que n'auraient pas Mercutio et Galatea. Mais elle la regarderait plus tard. Elle avait eu trop d'émotion pour aujourd'hui.


***


Tuno s'efforça de parler de sa voix la plus douce à l'homme assis face à lui. Quand il avait frappé à la porte de son laboratoire, on aurait dit que Natael avait fait tomber tout ce qu'il tenait sous le choc. Natael Grivux, un assez bel homme aux cheveux blonds soyeux et ondulés portant des lunettes, était assez jeune pour quelqu'un qui avait commencé à travailler dans la Team Rocket avant la naissance des Crust. Il devait être proche des quarante, mais ne les faisait pas vraiment. Tuno savait qu'il avait été bon ami avec Livédia Crust. Il avait donc tenu à ce que ses trois enfants attendent derrière la porte un moment. Il ne fallait surtout pas brusquer Natael. Déjà, il ne cessait de trembler, alors qu'il n'y avait que Tuno avec lui.

- Professeur Grivux ? Détendez-vous, je suis juste venu vous parler.

- O-oui... Désolé... Je suis un peu nerveux en compagnie d'autres personnes...

Tuno décida de commencer par l'aspect « Livédia » plutôt que par les Pokemon Méchas.

- Professeur, je suis désolé de vous embêter, mais c'est très important. Vous étiez collègue avec Livédia Crust, n'est-ce pas ? Vous étiez mêmes assez proches.

Natael se mit à gémir dès qu'il entendit le nom de Livédia.

- O-oui. Nous sommes rentrés en même temps au service du professeurs Cubens, et nous avons travaillé ensemble sur le projet... Mais pourquoi voulez-vous savoir ça ?

- Vous étiez au courant, je pense, que Livédia avait des enfants.

Natael se prit la tête entre ses mains, comme s'il souffrait d'une migraine atroce.

- Bien sûr que j'étais au courant... Je suis même le parrain de son fils.

- Je vois... Mais vous ne les avez jamais rencontrés depuis... l'accident ?

Le scientifique se hérissa, comme si Tuno l'avait frappé.

- Je... je ne pouvais pas... Ça aurait été trop dur pour moi... Je ne voulais plus penser à tout ça... Ils m'auraient trop rappelé Livédia...

- Bien sûr, bien sûr, dit Tuno d'un ton apaisant. Je suis certain qu'ils ne vous en veulent pas...

- Mais Livédia, elle m'en voudrait, n'est-ce pas ?! Elle a toujours était si forte... Elle aurait honte que je me cache en pleurnichant... C'est moi qui aurait dû y rester ce jour-là, pas elle... Je lui ai demandé de me remplacer au dernier moment... J'ai privé ces trois enfants de leur mère... Je suis un misérable !

Natael semblait prêt à perdre le contrôle de ses nerfs. Tuno ne savait pas trop comment procéder, si ce n'était le secouer un grand coup. L'homme souffrait d'un traumatisme sérieux, oui, mais le pessimisme ou le dégout de soi n'auraient pas dû en faire partie.

- Ces enfants se trouvent justement derrière la porte, signala Tuno. Pourquoi ne pas leur parler ? Vous constaterez vous-même qu'ils ne vous en veulent pas. Ils sont très gentils. Et ils ont un service à vous demander.

- Les... les enfants de Livédia ? Ils sont là ?! Mais non, mais non, mais pourquoi... Je ne suis pas prêt pour ça !

- Vous refusez de les voir ? Dois-je leur demander de partir ?

Tuno poussait Natael à bout. Il le savait, et n'en était pas fier, mais ils n'avaient pas le temps. Si ces monstres métalliques avaient quelque chose à voir avec Diox-BOT, l'arme la plus puissante jamais crée... Natael respira cinq longues fois, et essaya de se calmer.

- Je suppose... Ce ne serait pas digne de Livédia, n'est-ce pas ? Elle voudrait que je rencontre ses enfants, que j'entende ce qu'ils ont à me dire... C'est vrai hein ?

- Bien sûr, fit Tuno comme s'il était en train de rassurer un enfant apeuré par l'orage. C'est ce que Livédia voudrait, assurément. Elle serait fière de vous.

Natael fit le tour de sa table une bonne dizaine de fois. Tuno attendit patiemment, enfin, plus ou moins, et finalement, Natael se décida.

- Très bien. Je vais le faire. Pour Livédia !

On aurait dit qu'il allait se lancer à l'assaut de l'immeuble des Dignitaires à lui tout seul. Tuno se leva et sortit un court instant, pour prévenir les Crust.

- Soyez vraiment calmes et patients, les prévint-il. Et allez-y en douceur.

Ils rentrèrent doucement. Natael regardait le mur d'en face, leur faisant dos. Puis il se retourna si lentement qu'il lui fallut une bonne dizaine de secondes pour leur faire complètement face. Quand il les vit, ses yeux se remplirent de larmes.

- Ciel... Par Arceus... Que vous avez tous grandi...

- Désolé de vous infliger ça, professeur, commença Mercutio. Nous savons que ça doit être très dur pour vous, mais nous avions...

- Mer... Mercutio. Oui, c'est bien toi... Tu as ses yeux...

- Euh...

- Et... Siena ? Oui, toi aussi, tu as les mêmes yeux que Livédia. Et Galatea... oh ciel, tu es son portrait ! À part les yeux bien sûr...

Natael semblait nager entre la peur, l'excitation et la joie.

- Je suis si désolé de ne pas vous avoir rencontré bien avant, fit le scientifique avec émotion. En fait je... votre mère était ma meilleure amie, sans aucun doute. Et... c'est comme si je l'avais tuée. Je lui ai demandée de me remplacer au laboratoire un jour ; et c'était ce jour-ci que... que... cette chose que nous avons créée... s'est réveillée. C'est de ma faute. Je comprendrais que vous me détestiez...

Natael avait apparemment besoin de leur dire cela. C'était comme s'il avait répété ce moment durant ses quinze dernières années, sans trouver le courage de le dire réellement. Mercutio lisait facilement ses émotions chaotiques, et il comprit qu'après cette épreuve, Natael Grivux irait bien mieux.

- Nous ne vous en voulons pas, monsieur, répondit Mercutio pour eux trois. Ce qui est fait est fait, le passé ne se refera pas. Et puis, je ne connaissais pas Livédia Crust, mais j'aime à penser qu'elle nous en voudrait beaucoup si jamais on vous prenait pour responsable de sa mort.

- C'est vrai monsieur, affirma Galatea. Vous ne pouviez pas savoir, et vous avez apparemment plus souffert que nous.

Galatea ne cessait de se remuer les mains, agitée. Mercutio n'eut même pas besoin d'utiliser le Flux pour savoir qu'elle était encore tombée sous le charme de quelqu'un. Natael avait certes plus du double de son âge, mais il était assurément bien fait, et son visage, exempt de défaut et avec des yeux d'ébène perçants, faisait bien plus jeune qu'il ne l'était en réalité. Siena ne dit rien, mais hocha la tête aux paroles de son frère et de sa sœur. Elle aussi semblait un peu perturbée.

- Vous êtes si gentils, bafouilla Natael en pleurant abondamment. Mais j'ai une grande dette envers Livédia, et donc envers vous. Je ne pourrais sûrement pas la payer entièrement en une seule vie, mais je ferai tout ce que je peux pour vous. Et de grâce, ne m'appelez pas monsieur. Natael suffira.

Bon, c'était plus encourageant. Mais maintenant allez venir la partie délicate. Mercutio lui parla du robot qu'ils avaient battu et ramené, et du lien qu'il aurait pu avoir avec Diox-BOT. Natael blêmit à l'entente de ce nom, mais ne se déroba pas.

- Vous voulez que j'étudie ce robot ?

- En fait... oui, acquiesça Galatea. Nous savons que c'est dur pour vous, après ce que vous avez vécu, voir tous vos collègues se faire tuer par cette chose, mais vous êtes le seul au monde maintenant à connaître ces êtres.

- Et nous avons peu de temps, ajouta Mercutio. Tout porte à croire qu'ils sont plusieurs, et qu'ils préparent des choses... plutôt inamicales. Si nous pouvions en savoir plus sur eux... Découvrir un point faible, n'importe quoi pour les battre. Ce sont des machines, après tout...

- Si ces... Pokemon Méchas sont comme notre Diox-BOT, ils sont bien plus que des machines, Mercutio, rectifia Natael, toujours blême d'appréhension, mais bien présent dans la discussion. Ils sont fait de métal et de fils électriques en dedans, mais en dehors de cela, rien ne pourrait les distinguer des êtres intelligents. Ce sont des formes de vie. Ils ont un esprit bien à eux, une volonté, un but. Et leur cerveau est immensément supérieur à n'importe quel être vivant en ce monde. Si c'est vrai, ce que vous me dites... si des êtres de ce genre, semblables à Diox-BOT, se rassemblent et préparent quelque chose... Cela pourrait bien être la fin de l'humanité telle que nous la connaissons.

Natael garda le silence un moment, comme terrifié par ses propres paroles. Puis :

- Montrez-moi ce robot, je vous prie. Je ne peux plus me cacher. Plus maintenant. Après tout, en étant le seul survivant du projet Diox-BOT, je reste l'unique responsable de ce qui pourrait arriver, s'il s'avère que tout ceci est de notre faute...