Ombre et Lumière de fire-dracaufeu

Quand Lou se réveilla, elle était seule. Le feu était éteint. Elle se redressa et manqua de se cogner la tête au plafond. Elle avait toujours la veste d'Athon. Elle l'appela, sans obtenir la moindre réponse. Elle sortit. Le soleil brillait, et la neige avait cessé de tomber. Elle fit quelques pas. Elle avança jusque sous une espèce d'arche basse recouverte de neige. Soudain, le jeune homme apparut sous ses yeux. Elle recula en hurlant. Athon était pendu par les pieds au-dessus de sa tête, et il était réellement plié de rire.
«C'est pas drôle, j'ai failli avoir une attaque, marmonna-t-elle.
-T'aurais dû voir ta tête! Impayable!
Il se laissa tomber devant elle. Il était toujours aussi peu emmitouflé, mais il ne semblait pas avoir froid.
-Qu'est-ce que tu fichais là?
-T'as eu peur?
Lou le fixa. Il souriait et semblait de bonne humeur.
-Euh... oui un peu.
-Je le savais!
-Ne fanfaronne pas! C'était surtout que je n'avais pas envie de devoir aller te chercher sous une congère!
-Tu faisais moins la fière hier!
-Peut-être, mais c'était hier!
Ils se turent, se contentant de se lancer des regards amusés.
-Non, un peu de sérieux. Nous sommes mal partis...
-C'est-à-dire?
-La neige a effacé toutes nos traces. Et nous n'avons rien à manger.
-Et bien, dans ces conditions, seul le plus fort survivra... Tu ne m'en veux pas si je te bouffes un bout de cuisse?
Athon la regarda. Elle rougit légèrement et se détourna.
-Désolée...
-Mais non. C'est juste que ce genre d'humour à deux Pokédollars est en général employé par Léa...
Son visage s'assombrit. Il leva la tête vers le ciel qui commençait à nouveau à être envahi de nuages.
-Je me demande où elle est, ainsi que Maestro...
Lou ne dit rien, mais elle songeait néanmoins à Haru et Célia.
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Léa et Célia avaient attendu que la pluie se calme. Puis elles avaient fait une sortie. Les éclairs étaient toujours là, mais la pluie s'était arrêtée.
-Purée, quelle averse!
-Oui. Heureusement que ton Pokémon nous a trouvé un abri!
La dresseuse se tourna vers le loup des ténèbres.
-Ouais, t'es vraiment super, Grahyena!
Le Pokémon remua la queue. Soudain, quelque chose passa près d'elles à toute vitesse. Un souffle de vent, une vague lumière jaune vif, et c'était fini.
-Eh!
Léa se mit à courir après cette chose étrange. Un éclair zébra le ciel.
-Attention!
La jeune fille ferma les yeux. L'éclair la frappa... sans lui causer le moindre mal. Le Mime Jr de Célia se tenait près d'elle et dissipait son Mur Lumière.
-Merci.
-De rien. C'était quoi?
La dresseuse scruta le paysage.
-Je ne sais pas. Mais en tout cas, c'est parti.
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-Il fait trop chaud ici!
-Ben, t'as qu'à enlever des étages! Fais comme moi!
-Très drôle, j'ai pas grand-chose en dessous...
La chaleur était insupportable. Un des volcans était entré en éruption et crachait lave et cendres.
-J'ai faim...
-Oh, Haru, cesse de te plaindre!
-Sinon, tu fais quoi?
-J'utilise la manière forte, mais je ne réponds plus de mes actes!
La jeune fille lui lança un regard sceptique. Maestro fit sortir son Medhyena de sa Pokéball. Le Pokémon se mit à aboyer d'un air joyeux en voyant son dresseur.
-Oh! Un Medhyena! Qu'il est mignon!
Le jeune homme lui jeta un regard étonné et lui colla la main au front. Elle lui fit retirer sa main d'une claque.
-Ca va pas la tête?
-Justement, je me demandais si t'avais pas de fièvre... C'est bien la première fois que j'entends un membre du Clan de la Lumière s'extasier sur un Pokémon ténèbres!
Haru se rendit compte de sa bourde. Lou était la seule à savoir qu'elle appréciait les Pokémon ténèbre autant que les psy. Le Pokémon de Maestro vint vers elle en trottinant. Elle le gratta derrière les oreilles. Medhyena, ravi, s'allongea sur le dos pour qu'elle lui gratouille le ventre. Un grondement puissant, suivi d'une secousse terrestre les fit tous sursauter.
-C'était quoi?
-Aucune idée. J'espère qu'un autre volcan n'entre pas en éruption!
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-Mon royaume pour un bain chaud!
-De quoi tu te plains? C'est pas toi qui te balades en débardeur!
-Oh, mais je ne t'ai pas forcé à me donner ta veste, que je sache!
-Non, mais j'ai quand même un certain sens de la galanterie...
-Rien que ça!
Athon riait intérieurement. Il était embarqué dans une dispute à la Maestro-Léa, ce qui ne lui arrivait que rarement. Ils gravissaient un pic en suivant un sentier assez large. D'en haut, ils verraient par où ils devaient aller.
-Tu sais, mon Demolosse peut nous faire de l'eau chaude en un clin d'oeil!
-Et je suppose qu'on devrait prendre un bain en commun? Non merci!
-Ah zut, je suis découvert!
Ils éclatèrent de rire. Le jeune homme prenait en général les chemins les plus difficiles pour mettre son corps à l'épreuve et se réchauffer. La dresseuse le suivait par l'accès le plus simple, emmitouflée le plus possible. Elle finissait par trouver son compagnon sympathique. Sous ses dehors toujours calme et impassible qui avaient le don de l'énerver, elle découvrait quelqu'un de drôle et ouvert. Cependant, il avait des nerfs d'acier. Il n'avait toujours pas perdu son self-contrôle.

Ils atteignirent enfin le sommet. Ce qu'ils virent ne les encouragea guère. Des pics glacés à perte de vue, et une plaine recouverte de neige. Autrement, rien. D'aucun côté.
-Nous voilà bien...
-Bah, positive Athon! Comme y a pas un Skitty, on deviendra le roi et la reine des glaces!
-C'est vrai. Je propose que nous nous fassions immédiatement des cercueils de glace...
-Condamnés à avoir froid pour l'éternité...
Ils se turent. Un silence gênant s'installa.
-Je suis ici à cause du trio des chiens légendaires.
Lou regarda le dresseur. Il fixait l'horizon.
-Moi, c'est le trio des oiseaux mythiques...
Athon la regarda droit dans les yeux. Elle se troubla.
-Je veux que tu saches que je suis contre cette guerre des Clans. Depuis longtemps.
Elle hésita.
-Pour tout dire, moi aussi.
Le silence revint, seulement troublé par le sifflement du vent. Le jeune homme regarda le plus haut pic, et vit alors quelque chose à son sommet.
-Regarde! Tu vois ça?
La dresseuse plissa les yeux. Une sorte de bulle bleutée parcourue d'étincelles était dressée au sommet.
-Oui. Qu'est-ce que c'est?
-Nous allons bien voir. »
Et il se mit à descendre en direction du pic.