Premières péripécies
Les fers de Galopa résonnaient sur le sol dur de la route. C'était le seul bruit que l'on pouvait entendre dans cette nuit silencieuse. Noire, la nuit était noire aussi, sans lumière. La fourrure enflammée de Galopa servait d'éclairage à Simon. Il se retourna et s'aperçut qu'il s'éloignait très rapidement de la seigneurie Gibert qui lui manquait déjà. Simon était un jeune garçon d'environ dix-huit ans qui vit depuis tout petit dans cette seigneurie joyeuse installée entre foret et vallée. Là bas, la fête continuait et elle était loin d'être finie. En effet, le seigneur avait déclaré la journée de demain comme journée sans travail. Enfin, cette journée avait déjà commencé, il était environ quatre heures du matin. Cela faisait un petit quart d'heure que Simon était parti avec son Galopa. Galopa allait très vite, une vitesse qui enthousiasma Simon. Il avait dans la tete que de l'aventure. L'aventure qui n'était plus très loin. Simon s'enfonçait dans la profondeur de la vallée, la vallée Richen, la plus grande du pays. Il s'approchait de la seigneurie Willem que son père avait conquis la veille. La seigneurie Willem était juste à l'extrémité d'un bras de foret. La route passait par là, Simon allait donc devoir y passer lui aussi. Galopa allait toujours aussi vite, il prit un virage de la route. La seigneurie Willem était devant. Suivant la route, Simon la contourna mais passa devant les quelques chaumières bordant le ruisseau. Un ermite trapu était adossé contre le mur d'une baraque branlante, Simon ne l'aperçut pas. L'ermite reconnut le blason que portait Simon, le blason des Gibert. Alors, le vieux ramassa une pierre, la lança et hurla d'une voix nasillarde :
-Je te reconnais ! Tu es le vaurien qui a gravement blessé notre seigneur ! Sale charogne !!!
La pierre tomba à coté de Galopa qui continua sa route. Simon avait entendu mais ne se retourna pas histoire de montrer son indifférence. Un peu plus tard, Galopa commença à ralentir la cadence. Lui et Simon était au coeur de la vallée de Richen, sur la route qui longeait le Damios, un fleuve du pays, et qui remontait vers le nord et Xavran la capitale. Simon avait prévu de s'arrêter cette nuit dans une foret pour se reposer mais il pensa soudain que cet arrêt ne serait peut être pas obligatoire. Sans arrêt, Simon devrait arriver à Xavran dans le petit matin du lendemain. Les conditions météorologiques étaient idéales pour un grand voyage, températures douces même de nuit et un vent inexistant. La nuit disparut assez lentement et laissa place à un lever de soleil magnifique. Le soleil reflétait à nouveau sur le Damios. Le temps passait assez vite pour Simon qui huché sur son Galopa prit un petit morceau de pain dans sa besace. En même temps, il put s'apercevoir que sa mère lui avait glissé dans son sac des fruits, des légumes et une bouteille de lait. Tenté, il prit une pomme et la croqua à pleines dents. Sa mère était une femme exemplaire, elle prenait soin de ses enfants comme personne. Affective, elle ne supporte pas d'être séparée de ses enfants ce qui explique son comportement lors du départ de Simon. De plus, Simon était son petit protégé, le seul garçon. Il eut des petites pensées pour sa mère alors qu'il mangeait sa pomme et lorsqu'il l'eu fint, il ordonna à Galopa d'aller plus vite. Le jour se levait, rayonnant. Alors, la vie s'éleva sur la vallée de Richen. BEN aperçut une roulotte sur la route, il vit des Tetartes jouer dans le Damios et il entendit des seigneurs chasser dans la foret. Enthousiaste, Simon chantonnait dans la grandeur de la vallée tout en respirant l'air pur. Il admirait le magnifique paysage qui s'ouvrait à ses yeux, du vert à perte de vue, le vert d'une herbe touffue et abondante dans cette vallée. La route remontait progressivement vers le nord, vers les collines. Les collines de Zoudon, grande région minière du pays. Près de ces collines, on retrouve quelques villes. Simon aimerait bien voir une de ces villes, il n'en a jamais vu mais entendu parler. Pour lui, une ville est une sorte de seigneurie moderne plus grande, avec plus de monde, plus de liberté. Simon est attiré par la ville, il adorerait y ouvrir un commerce. Dans une seigneurie, ouvrir un commerce est défendu surtout quand on est le fils du seigneur car les parents du seigneur ne travaillent pas. Ils comptent sur les paysans. Mais pas Simon, il aime bien les paysans et vient souvent les aider dans leurs labeurs. Ah, la ville, comme ça doit être excitant. La chaleur augmenta au fil de la matinée mais une légère brise venait rafraîchir Simon. Vers le milieu de la journée, Simon vit que son Galopa commençait à fatiguer alors il s'arrêta. Au bord du Damios, Galopa se couchât dans l'herbe et Simon en profita pour manger un morceau. Il aurait bien aimer faire un feu pour cuire quelques légumes mais il n'en avait pas le temps alors il les prit crus. Un navet et un oignon que Simon n'appréciât guère. Crus, ils n'étaient pas très bons alors Simon pour passer ce mauvais goût dans sa bouche prit trois tomates puis un bon gros morceau de pain et enfin une poire. L'estomac suffisamment rempli, Simon se leva, astiqua son armure avec un petit chiffon qu'il rangea ensuite dans sa besace et fit lever son Galopa puis il monta dessus et reprit la route sur un rythme plus important. Rapide, Galopa fit voir à son maître plusieurs seigneuries qui se trouvaient sur le chemin. Simon avait l'esprit du voyage, il aimait ça. Le temps passa, le ciel s'obscurcit. Simon avait déjà parcouru à peu près la moitié du chemin, il se trouvait toujours au beau milieu de la vallée de Richen mais beaucoup plus proche de Xavran que tout à l'heure. Le soir tomba, Simon pouvait assister à un bien beau coucher de soleil. Simon commençait à fatiguer alors il décida de s'arrêter. Il longeait depuis quelques temps une petite foret. Il décida de la pénétrer afin d'atteindre une clairière où il se reposera. Il ne mit pas longtemps à la trouver cette clairière mais il ressentait quelque chose de mauvais. Il s'installa, Galopa se coucha, Simon prit dans sa besace un long manteau et s'en servit comme couverture après avoir retiré son armure et s'être allongé. La tête plein d'idées de conquête, Simon peina à s'endormir. Il n'y arriva pas d'ailleurs, il sentait comme des grognements, des Caninos l'épiaient. Gêné de cette présence, Simon prit un caillou au sol et le jeta sur un des Caninos pour le faire fuir. Le caillou atterrit sur le museau du Caninos qui poussa un horrible hurlement qui perça le silence de la soirée. En grognant, Caninos s'avança dans la clairière suivi de ses congénères. Un frisson parcourut l'échine de Simon car celui ci vit un majestueux Arcanin s'avancer. Simon se leva et commença à ranger lentement ses affaires tout en fixant Arcanin droit dans les yeux. Lorsqu'il eu fini, il prit son épée et fit lever Galopa. A ce moment, Arcanin ouvrit grand la gueule et de son souffle enflammé dressa un brasier devant Simon qui monta tout de suite sur Galopa. Il donna un coup de pied sur la cuisse postérieur de Galopa pour lui ordonner de démarrer. Il démarra en trombe et l'Arcanin et les Caninos le suivirent en courant. Simon fit couper sa monture à travers les bois et rejoint très vite la vallée de Richen. Il était toujours poursuivi par cette horde de pokemons enragés. Heureusement pour Simon, Galopa était bien plus rapide et réussit à les semer au niveau d'un pont qui allait de la rive droite à la rive gauche du Damios. Alors, au loin, Simon aperçut des lumières, beaucoup de lumières. Une ville, oui une ville ! C'était bien une ville que venait de voir Simon, il était tout exciter à l'idée d'en voir une lui qui n'en avait jamais vu. Simon s'arrêta et regarda la silhouette de cette cité qui se dessinait au loin. Pourquoi ne pas allait s'y reposer ? Il y trouverait bien une auberge où il pourrait passer la nuit. Simon commençait à fatiguer, il n'avait pas pu se reposer dans cette clairière et il fallait bien qu'il se repose. Alors, excité comme un gamin, Simon pointa de son index la ville et hurla à son Galopa :
-Allez vas-y Galopa ! Emmène-moi dans cette ville !!!
Galopa s'élança tel une fusée. Huché sur Galopa, Simon prit une carte de sa besace pour regarder quelle était cette ville vers laquelle il se dirigeait. Darinadan, tel était le nom de cette cité lumineuse, rares lumières dans cette nuit sombre qui commençait à tomber. Galopa se mit alors à prendre la route qui zigzaguait vers Darinadan. Simon et son Galopa commencèrent à approcher, ils purent voir au loin deux lueurs ternes. Il s'agissait des deux lanternes que tenaient les deux gardes de la porte de la ville. En armure, les gardes étaient plutôt grands, équipés de lances et de bouclier. Ils étaient assis sur un tas de caisse. Lorsque Simon arriva devant eux, il arrêta son Galopa et descendit. Lance en main, un des deux gardes s'approcha, souleva la visière de son casque et demanda d'une voix grave :
-Holà, que vient tu faire ici visiteur ?
Simon retira son casque laissant découvrir sa tignasse de cheveux bruns. Il répondit :
-Je suis Simon Gibert, fils du seigneur Guillaume Gibert et je me dirige vers Xavran pour avoir un entretien avec le roi, je veux sauver sa fille.
Le deuxième garde ricana :
-Eh ben, t'as de l'espoir gringalet !
L'autre répliqua :
-Ca ne nous dit pas ce que tu viens faire ici...
-Eh bien, je viens ici pour me reposer....
-Bon allez rentre ! Mais tu as de la chance, nous allions fermer les portes !
Le garde tira sur un levier et les portes s'ouvrirent. Son galopa à ses cotés, Simon pénétra dans la ville, les portes se refermèrent aussitôt et Simon entendit l'un des deux gardes (sûrement celui qui avait traité Simon de gringalet) dire :
-Le minable, les chevaliers, ça dors dehors, à la dure, dans une clairière !
Simon était maintenant dans l'une des rues principales de Darinadan, la grande rue. Une rue faite de pavée, Simon s'y promenait avec Galopa, ce qui était inhabituel dans une ville. Tout en observant ce qui se passait autour de lui, Simon avançait avec son Galopa et vit un peu plus haut une pancarte déchiquetée au sol. Malgré son très mauvais état, on pouvait encore lire les inscriptions qui étaient écrites dessus et il était inscris : Auberge Chez Marcel. Simon leva les yeux et vit que ces inscriptions étaient aussi écris sur le mur du bâtiment d'à coté. Il en conclut que c'était une auberge et poussa la porte de bois. C'était une pièce sombre et mal odorante. Une serveuse vint lui prendre son Galopa et lui dit qu'il serait mieux dans la cour.
Il y avait quelques tables, un comptoir, c'était bien une auberge. Derrière le comptoir, le gérant servait du Grog a des clients qui visiblement connaissaient bien la boisson. Au fond de la salle, deux d'entre eux, ivres se battaient. Le patron trapu mais costaud prit un grand balais et frappa les deux ivrognes avec puis il les mit à la porte. La majorité des autres s'esclaffèrent de rire. Le patron qui avait toujours le balais en main s'avança vers Simon et lui demanda d'un ton dédaigneux :
-Qu'est ce que tu veux ? Une chambre ? Un repas ? Du Grog ?
-Une chambre. Répondit timidement Simon.
Alors, le patron prit de sa poche une clé et l'envoya à Simon.
-Ca fait 50 écus. Dit le patron.
Simon fit une grimace, 50 écus, ce n'était pas donné. Voyant l'expression du visage de Simon, le patron hurla :
-Si t'es pas content va ailleurs !
Mais Simon prit quand même 50 écus de sa bourse et les donna au patron qui dit :
-D'accord, ta chambre est la 4, à l'étage.
Le patron était difforme, bossu, trapu. Il se tenait voûté et faisait peur à voir. Son visage n'était pas accueillant, ses horribles déformations de bouche faisait trembler Simon. Accoudé au comptoir, il y avait un jeune garçon à peu près de l'âge de Simon. Il était grand et fin. Il avait des yeux d'un bleu très clair et des cheveux courts d'un noir pur. Simon s'assit sur un tabouret à coté de lui et le jeune garçon lui demanda tout de suite :
-Bonsoir, comment tu t'appelles ?
-Simon Gibert, fils du seigneur Gibert et toi ?
-Arthur Villaume, un jeune citadin. J'ai fui ma seigneurie y'a trois ans, maintenant je vis ici, j'ai la chambre 5.
-Et moi la 4.
-Tu es un chevalier ?
-Non pas encore mais j'essaye d'en devenir un, je suis parti ce matin de ma seigneurie pour tenter de sauver la princesse. Je vais à Xavran.
-A Xavran ? Je voudrais aussi y aller. Dit Arthur intéressé
-Oui à Xavran, pourquoi tu veux y aller ?
C'était étonnant de voir comme le dialogue s'instaurait entre les deux jeunes hommes, Arthur répondit :
-Je suis passionné par les pokemon et je sais beaucoup de choses à leurs sujets. A Xavran, on se sert beaucoup de ses pokemon, certains travaillent même avec.
-Et bien viens avec moi ! Ça me ferait plaisir d'être accompagné durant ce voyage !
-Mais je n'ai pas de moyen de transport
-Y'a de la place pour deux sur mon Galopa !
-Alors tu es d'accord ?
-Oui !
-On part quand ?
-Sûrement dans la nuit, j'irais te chercher quand je me réveillerais.
-C'est très bien ! Merci !
Simon se leva et murmura :
-Si tu veux bien, je vais aller me coucher...
-Je vais y aller aussi...
Ils montèrent ensemble à l'étage, Arthur poussa la porte de sa chambre et y entra en disant :
-Bonne nuit mais méfie toi, le patron est un voleur.
Sans répondre, Simon entra lui aussi dans sa chambre. C'était une petite sale, aussi mal odorante que celle du bas, il y avait un matelas pourris sur un sommier de bois rongé par les termites. Une petite lampe à huile apportait une faible lumière tamisée. Simon retira son armure, la posa au sol et se coucha. Il entendit un faible gémissement, ça venait de dehors. Alors, il se leva et alla voir à la fenêtre. Il vu son Galopa couché, entrain de gémir. Simon ouvrit la fenêtre et dit :
-Ne t'inquiètes pas Galopa, on quitte cette satanée auberge dans quelques heures.
La brave bête releva la tête mais Simon ferma la fenêtre et alla se coucher. Il dormit presque instantanément mais pensa juste avant à la rapidité de l'amitié qui s'était formé entre lui et Arthur.