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Dream Team de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 11/12/2011 à 12:31
» Dernière mise à jour le 11/12/2011 à 12:31

» Mots-clés :   Action   Aventure   Région inventée

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2.7 - Jean Georges
Patty était stupéfaite par Moosh qui mangeait comme un porc.

- Mais… Euh…

Lui et Grume faisaient un concours de boustifaille devant Santal et Evéa absolument consternés. Mais apparemment Moosh et Grume aimaient tous les deux les Patates Boisées qui poussaient à Sylvebourg.

- Grume ! Enfin !!
- Nomnomnomnom
- Nomnomnomnomnom Désolé Patty, slurp, quand je suis surexcité je dois manger, miam !
- … Plus je te connais, plus je te déteste ! Parlons peu mais parlons bien, les enfants, qui est exactement Jean Georges ? Hormis le fait d'être un homme de la forêt repoussant !
- Bah… Il était là avant qu'on soit nés, vous vous en doutez… expliqua Santal.
- Hm…
- On est devenus ses amis quand il nous a sauvés alors qu'on se promenait dans la forêt, c'était il y a environ trois, quatre ans… Depuis c'est lui qui nous a entrainés au combat, et tout. Le reste, c'est des choses qu'on a entendu par les gens du village. En gros, il y a douze ans…

***

Il y a douze ans, à Sylvebourg.

- Et après j'ai posé les graines sur la souche et y'a plein de Pokémon qui sont arrivés pour manger ! C'était incroyable ! Et dans la forêt, y'a des tas de Pokémon qui vivent en harmonie, c'est super beau à voir ! Et quand je grimpe dans les arbres, j'en vois encore plus ! Vivement que j'aie mon propre Pokémon ! C'est quand que je pourrais en avoir un ?

Jean regardait ses parents, indifférents. Sa mère, une grande dame brune longiligne, en permanence avec un tailleur lisait un livre sur les marécages dans le monde, s'intéressant plus particulièrement à l'île-archipel marécageux de Braham. Son père, gros bonhomme brun au crâne dégarni, lisait le journal. En gros titre à la une : « Qu'est devenue Blyth Danner, le Flocon Noir ? »

Lui était un gamin aux cheveux roux avec de grands yeux clairs brillants, la mine enthousiaste, bien propre sur lui.

- Papa ? Maman ?
- Hm ?
- Oui ?
- Un jour, je pourrais avoir un Pokémon ?
- Oui, peut-être…
- Hm, ça se peut…
- Chouette, chouette, chouette !

Jean Georges était un gentil garçon. Vraiment. Le genre typique de gamin classique qui n'a jamais fait de mal à une mouche, qui aimait la forêt et les Pokémon qui y vivent.

Ses parents étaient des gens distants, peu affectueux mais qui s'occupaient bien de Jean. Disons qu'ils ne manquaient de rien. Ils travaillaient hors de Sylvebourg ce qui n'était pas très pratique, mais ils n'avaient pas l'air de s'en plaindre. Et puis Jean, innocemment, aimait à penser que ses parents faisaient des efforts pour le bien de la famille. Cette notion de famille, de rapprochement, de conservation des liens, était très importante pour lui. Quand il était dans la forêt, il se sentait comme chez lui. Rien ne lui semblait dangereux ou sale. Les Pokémon semblaient l'avoir adopté et il entrait et sortait sans écorchure.

Jean rapportait des fleurs, des plantes, des échantillons de terre, de feuilles mortes, de compost même qu'il conservait dans des bocaux, des sachets et des bacs. Sa chambre ressemblait à un musée. A part le lit, la commode et les échantillons de la forêt, il n'y avait rien.

Le seul objet qui était hors de la chambre, c'était une gentiane de Clusius, une fleur dans un pot qui restait là parce que Jean l'avait posée là, mais sa mère était passée devant, l'avait remarquée et semblait la trouver belle.

C'était un peu devenu un trésor de guerre de Jean, son point d'accroche dans la maison, hors de sa chambre, et il l'arrosait chaque jour sans faute.

Un de ses grands rêves était d'être dresseur. Alors chaque soir, au retour de ses balades en forêt, il racontait à ses parents ses multiples aventures en espérant que, convaincus, ils lui donnent les moyens d'avoir un Pokémon.

Avec des réponses très peu enthousiastes de ses parents.


***

- En gros c'était juste un gamin qui aimait beaucoup la forêt, bon… et le reste ? Ses liens avec Sylvebourg, avec le Ministre…

Santal regarda Patty.

- En fait les parents de Jean l'ont abandonné.

Moosh s'étonna, mais cela ne se voyait pas beaucoup dans sa mastication. Evéa observait Grume et Moosh, incapable de dire si elle était dégoûtée ou fascinée.

Patty pencha la tête sur le côté, intriguée.

- Abandonné…
- Et du peu qu'on en sait, c'était pas très sympa pour lui…

***

- Papa ! Maman !

Un jour, Jean Georges rentra chez lui. Ses parents faisaient leurs valises.

- Tu rentres bien tôt.
- … Papa ? Maman ? On… On va où ?
- Nous avons enfin trouvé des logements à proximité de nos travails respectifs.

Jean pencha la tête sur le côté.

- Mais euh… On va où comme ça ? Dans quelle ville ?
- Tu ne viens pas avec nous, Jean.
- Comment ça… Maman… Papa, mais…
- Oh, ça suffit, Jean, arrête de nous appeler maman et papa…

Jean ne comprenait pas. Son cœur battait la chamade. Que se passait-il, pourquoi…

- Comment ça ?!
- Voyons, Jean, nous ne sommes pas tes vrais parents. Nous avons juste été chargés de nous occuper de toi… souffla la femme.
- Vois-tu, Sylvebourg est entouré d'une forêt, tu es d'accord avec moi. Cette forêt a un gardien qui est censé être le chef du village, tu me suis toujours. Il y a longtemps, environ huit ans, ma femme et moi, nous avions fait couper une vingtaine d'arbres.
- Ce malotru de gardien de la forêt nous a capturés et nous a châtiés devant le village. Il a fallu que nous restions à Sylvebourg pour nous occuper d'un orphelin de trois ans. Et ce gamin…
- … ce gamin c'était toi, Jean. Et si on t'appelle Jean Georges c'est parce que Georges est ton second prénom, pas notre nom de famille comme on te l'a si souvent dit.

Jean Georges tomba des nues. Son univers s'écroulait.

- Et comme ce maudit gardien de la forêt est mort, nous en profitons pour déguerpir.
- M… Mais maman, papa, je… et moi ? Et tout ce temps qu'on a passé ensemble ?

Les deux parents soupirèrent en levant les yeux au ciel, puis ils reprirent leur rangement. Jean Georges ne savait plus à quel saint se vouer.

Ce jour-là, alors que la charrette transportant ses parents et tirée par des Galopa, partait vers le nord de la ville, Jean sortit de chez lui et se dirigea vers la forêt.

Il y passa sa première nuit à la visiter, à l'explorer de fond en comble. Il n'avait plus que du temps à passer ici. A force de recherches, il trouva la cabane du maître de la forêt.

« C'est moi… C'est moi maintenant le maître de la forêt ! »


***

- Maître de la forêt… s'étonna Patty.
- Une tradition du village, expliqua Evéa. Il y avait toujours ce personnage, cette espèce de vieux sage de la forêt qui était chargé de protéger Sylvebourg… Les villageois ne semblaient pas trop s'en préoccuper mais le maître de la forêt a toujours été là pour les protéger… Mais c'était il y a longtemps.
- D'après mon père, la tradition s'est perdue avec l'âge, et le village ne comptait organiser aucune cérémonie pour remplacer Faunus, l'ancien maître.
- Donc Jean s'est imposé…
- Sans que ça ne gêne personne au départ. Mais depuis l'arrivée du Ministre…
- Qui a été élu ?
- Non il s'est imposé il y a six mois !

Patty plissa les yeux. Moosh et Grume étaient repus devant une Evéa consternée.

- Décidément, Cap Lorelei regorge de cités facilement attaquables…
- Hein ?
- Ma ville d'origine, Birthplace, a elle aussi été prise d'assaut il y a six mois. Par une femme, Candy Mellow.
- Ah bon ?
- Il y a six mois… Cela coïncide très précisément avec… la chute de la Ligue Pokémon ! s'étonna Evéa.
- En effet… admit Patty.
- Hm… songea Moosh tout haut. Ce serait lié ?

Patty regarda Moosh, blasée.

- EVIDEMMENT ! Quand il n'y a plus de règles, c'est bien connu, tout fout le camp, tu devrais le savoir, non ? Quel chef de Ligue au rabais tu vas faire !!
- Tu seras donc dans une Ligue au rabais ! admit Moosh.

Moosh chuta de son banc à la surprise des enfants.

- Je fais ça tout le temps, ne vous en faites pas, il a l'habitude ! soupira Patty. Les gens, ils aimaient bien Jean au début ?
- Au début oui, parce que finalement il remplissait un rôle que personne ne voulait assumer. Mais c'est vrai que son interdiction d'exploiter la forêt a fini par agacer…
- Laissez-moi deviner… tenta Patty. Cet agacement a commencé il y a six mois !

Santal, Evéa et Grume hochèrent la tête. Patty regarda Moosh.

- Je crois que c'est clair, Moosh, si tu veux faire quelque chose de gentil pour Jean Georges, tu dois chasser le Ministre !

Santal, Evéa et Grume s'étonnèrent. Moosh se releva.

- Mais euh… Le Ministre ne m'a rien fait… s'étonna Moosh.
- Et surtout le Ministre n'a jamais rien fait de mal ! Enfin, dans les faits c'est un bon dirigeant ! admit Santal.
- C'est juste qu'il aimerait ouvrir le marché du bois de Sylvebourg qui est en arrêt depuis l'arrivée de Jean Georges… A part ça, il ne veut que le bien du village ! assura Evéa.
- Ouais, c'est pas un méchant ! acquiesça Grume à leur suite.
- Il arrive, il s'impose il y a six mois et d'un coup, les villageois ont un problème avec Jean Georges ? C'est louche, si vous voulez mon avis ! rétorqua Patty.

Moosh haussa un sourcil. Derrière Patty et Moosh se trouvait l'éternel mystérieux vieil homme de Sylvebourg avec son Pijako sur l'épaule.

- Je comprends pas… songea Moosh.
- Moi non plus, c'est tout le nœud du mystère !

Le vieil homme au Pijako, grassouillet et apparemment un peu ivre, se leva.

- BAAAAAAAH MAIS C'EST DE LA PIQUETTE VOTRE BIERE !!!

Moosh, Patty, Santal, Evéa et Grume se tournèrent vers l'homme qui semblait… faire un scandale. Pijako braillait des palabres incompréhensibles.

- Monsieur, calmez-vous ! ordonna un serveur proche.
- NAN ! NAN J'ME CALMERAIS PAS ! ET COMPTEZ PAS SUR MOI POUR PAYER !
- Quoi ? Mais pour qui vous vous…

L'homme tendit le plat de la main vers le serveur. Lequel recula, stupéfait.

- Uh… euh… Hm…

Moosh pencha la tête. Le gros bonhomme barbu allait sortir de l'enceinte du restaurant mais il se retourna vers les clients qui mangeaient sur la terrasse.

- PAR LES MOUSTACHES DU GRAND BARBICHA ! JE JURE SUR CET IMMONDE PALACE DU MINISTRE QUE JE NE REVIENDRAIS PLUS JAMAIS DANS CETTE GARGOTTE !

Patty grimaça. « Ok, c'est un vieux taré… »

- Non mais ça veut dire quoi, ça ! On traite les gens comme du foie d'Avaltout ici !

Moosh plissa les yeux, intrigué. « Foie d'Avaltout… ». Le vieux beuglait sur le serveur qui restait médusé. Les clients observaient le vieux qui se donnait en spectacle.

- Cette ville est entourée par une forêt ? Bah vos esprits aussi ! Je serais vous, je m'achèterais une bonne scie ! Une bonne scie en forme de croissant de lune, comme un grand sourire de voleur ! Viens ma Betty !

L'homme partit en buvant dans un pichet de bière. Patty regarda les enfants en se tapotant la tempe avec un doigt, ce à quoi les gamins acquiescèrent.

Moosh sortit Doduo, à la surprise de Patty.

- Eh !

Le gamin blond sauta sur le dos de son Pokémon.

- Moosh ?! Mais tu…

Moosh donna sa carte de Candidat à Patty.

- Paie l'addition, la carte réduira de moitié les frais !
- Hein ? Tu veux que… MAIS OU VAS-TU ??
- Au palais du Ministre !

Patty s'étonna tout comme les enfants alors que le Doduo s'élançait dans la ville, évitant les passants. Patty soupira.

- Ne cherchez pas, je n'arrive pas à le comprendre non plus…

***

Moosh arriva près du palais du Ministre. Il y avait des gens dans le grand escalier. La place face au Palais faisait office d'agora, semble-t-il, de lieu de réunion pour les villageois.

Il aperçut le Ministre, accompagné d'un groupe de gens qui ne semblaient pas du village.

Ils tenaient des haches, des scies, des cartes, du matériel…

Moosh était naïf, un peu niais parfois, mais en l'occurrence, il avait tout compris du premier coup.

« Le Ministre veut déboiser la forêt ! »

Ce fut le grand huit en quelques secondes dans la tête de Moosh. Quoi faire ? Aller prévenir Patty ? Prévenir le village ? Prévenir Jean Georges ?!

- Euh… ARRETEZ CA !

Le Ministre et les hommes qui l'entouraient se tournèrent vers Moosh…

- … arrêtez, quoi !

… qui semblait réaliser d'un coup que la solution qui lui était venue le plus vite était également la plus mauvaise.

***

- Ah, Betty, ma Betty…

Le gros bonhomme était sur les toits de la ville. Son Pijako regardait autour alors que le vieux avait le palais dans sa ligne de mire.

- C'est triste qu'il faille l'aider autant, ce petit. Mais je pense qu'il est assez débrouillard par lui-même, hein ?

Pijako poussa un cri. Le vieux barbu soupira.

- Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas fait autant d'efforts… Non pas que j'en fasse énormément d'habitude… Et non pas que là, pour le coup, j'en ai fait des caisses non plus !

Le barbu s'éloigna, l'air débonnaire.

- C'est un monde nouveau qui s'ouvre, Betty ! Pour les hommes comme pour les Pokémon…

Pijako acquiesça d'un cri assuré.