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Le journal d'une innocente de Lutias'Kokopelli



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Informations

» Auteur : Lutias'Kokopelli - Voir le profil
» Créé le 08/12/2011 à 21:12
» Dernière mise à jour le 19/12/2011 à 13:38

» Mots-clés :   Drame

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CHAPITRE VI : Monotonie
Les jours ont passé depuis mon arrestation, mon évasion échouée et mon cadeau. Nous sommes le 20 Shuuka(1) 66. Exactement cent jours après. Hasard ou fatalité ? Bah, puisque je passerai ma vie entière ici, il fallait bien que ça arrive un jour. Je continue d'écrire dans le carnet qu'Arcanin m'a donné, quatorze heures sur vingt-quatre en moyenne, car il faut bien consacrer dix heures à la nuit.

Du nouveau ? Raïchu nous a quittés depuis longtemps, Corboss hier. Dracaufeu les a rejoints il y a deux heures. Il m'a caressé la tête à travers les barreaux tendrement avant de partir. Chacun des trois avait pensé à moi avant de partir. Je ne pense pas qu'ils m'oublieront. Cependant, ils n'ont prévenu personne de mon injustice. Peut-être l'ont-ils fait, mais personne ne les a crus. Ou, peut-être ne l'ont-ils pas fait car ils savaient qu'on ne les croirait pas …

En tout cas, tout est redevenu vraiment monotone depuis. Les gouttes prennent des siècles à tomber, et je ne peux plus les compter. Lorsqu'une tombe, j'ai déjà oublié le numéro de la précédente. L'astre du jour est grisâtre. Les arbres et les baies également. Je ne les vois qu'à travers mon imagination et le petit trou dans le plafond de ma cellule, mais ça me suffit pour constater ces changements.



Midi. Silence de mort dans la cantine. Purée de Shuuka.



Midi trente. Retour dans les cellules. Silence. Noir. Marmonnement, fredonnement. Bruit de pas. Regard noir.

Silence.

Bruits de pas qui s'éloignent. Reprise du fredonnement. Chanson triste, monotone. Manque d'inspiration, manque de mots. Silence. Dépression. Ennui. Mes yeux cessent de luire, je prends le carnet. Première page. Lecture.



Nuit. J'ai fini de lire mon récit. Ma vie. Je suis seule. Raïchu, Dracaufeu et Corboss me manquent. Ils sont loin. Peut-être m'ont-ils oubliée.

Non, c'est impossible. Nous avons passé trop de bons moments ensemble, ils ne peuvent pas m'oublier, comme je ne les oublierai pas. Mes yeux brillent à nouveau. J'écris. Pourquoi j'écris ? Je ne sais pas. Qui voudrait lire le journal intime d'une « meurtrière » ? Personne. Pourtant j'écris. Pour qui ? Pourquoi ? Pour moi, peut-être. Après tout, quelqu'un l'a lu, ce récit. Moi. Pour me souvenir. Pour ne pas oublier. Ah, ça, non, je n'oublierai pas. Après tout, mes amis sont toujours là. Dans mon cœur, dans ma mémoire, dans ce carnet.

Il y a du bruit dehors. Quelqu'un ? Qui ? Je ne sais pas. Mais cette silhouette m'est familière. Branette ?

« Oui, c'est moi, dit-il comme s'il avait lu dans mes pensées.
- Cela faisait longtemps …
- C'est vrai. »

Silence. Doux silence.

« Pourquoi es-tu venu ?
- Pour mieux voir les feuilles mortes, marmonna-t-il.
- Suis-je sotte. Tu voulais me dire quelque chose ?
- En effet. »

Je préparai mon crayon. Aucun de ses mots ne doit m'échapper. Il tend sa bouche vers le trou dans le plafond. J'approche mon oreille. Il parle.



Non, impossible. Je, je ne peux pas le croire … Eclair. Lumière. Inconnu. Nouvelles paroles. Autre lumière, plus faible. Mais effrayante.

J'ai peur. J'ai froid. J'ai … mal …



Rictus diabolique. Bruit de feuilles mortes qui s'éloigne.



Rouge.


Notes :
1 : 11 juin. Avant-dernier jour du mois de Shuuka et avant-dernier jour de l'année. Baies Jouca, baies très sucrées, mais un peu épicées.


Epilogue