Killing one : I'm Holly, Holly Summers
Apocalypse, ce mot décrit bien le ciel, dont la couleur vire au violet, suite au couché du soleil. Je suis là, à contempler cette mort, les cheveux dans le vent, le vide s'étalant sous moi. Je suis près d'une falaise.
Malgré la saison, il neige. Oui. Août, neige. Les hommes ont déréglé le temps...
100e mort. Je regardais le cadavre disparaître dans l'eau. Pauvre de lui. Je n'ai aucune honte. C'est mon boulot.
Je visse mes écouteurs dans mes oreilles, une musique sans intérêt entrant dans ma tête. Je marche d'un pas dur. Je ne sais pas quoi faire. J'attends. Leurs messages peut-être, les Cornèbre Noirs, ces Pokémon ténèbres amenant les messages aux êtres Elus. Oui. Je suis une Elue. Une des millions de personnes dans le monde qui ont été Choisies pour accomplir Sa volonté. Je sais, c'est barbant, mais je suis la plus pure.
Pour mon grand malheur, je dois travailler pour leur Eglise et vivre. Pour. L'Eternité. Jusqu'à ce qu'on me tue. C'est ça le but. S'entretuer, et le dernier sera l'être Elue, le Dieu.
Les humains. Parasites pour eux. Nous sommes leurs Objets, pions. Pourtant, ils ne veulent pas croire à un dieu de leur Race. Je suppose que leur perversité les a poussés à choisir des femmes vierges, jusqu'à avoir rencontré des adolescents, heureux, souriant d'un sourire satanique, lorsqu'ils plongent leurs lames dans le corps des autres.
Je me sens au dessus d'eux. Pas à cause de mon classement, 20ème sur 1 million, mais surtout car je n'ai jamais pris de plaisir à faire ça. Je suis connue, surtout sur le nom d'Azraël. Ils ont toujours dit que j'étais une descendante d'Ange... Pourtant, je me nomme tout simplement Holly Summer.
J'attends toujours, je commence à avoir froid. Je les vois arriver, au loin, ces Pokémon, leurs plumes noires frappant le ciel. Ils ont dans leurs becs une lettre et sont au nombre de deux. Ils s'approchent de moi et le premier, le plus noir, me dit, d'une voix désagréable : "Voilà ta paye. Où est le cadavre ?" Je m'écrie, un léger sourire aux lèvres : "Oh votre Sharpedo l'a bouffé". Je sais qu'ils ont des prénoms, mais je me sens au dessus d'eux, ce sont toujours des Pokémon. Ils soupirent, me connaissant bien, Alestos, le second, dépose sa lettre, ainsi qu'Arckois, le premier, qui fait de même. Je récupère ma paye.
Ah ah. Ca les amuse de me voir tuer, tellement qu'ils nous filment.
Je soupire, je cours sur la route délabrée, et enfourche une moto rutilante. Je n'ai pas de casque, ça ne sert à rien, je dévale la pente et me dirige vers l'Underground, la ville sous la ville, là où vivent les humains. Sous eux.
*****
J'entre d'abord dans la Ville. Tout est flambant neuf, nettoyé par des humains tout les jours. Au sol, des petites maisons, des grandes... Pour les Pokémon pouvant marcher. Des immenses piscines aménagées pour les pokémon eau, des immenses immeubles pour les pokémon humanoïdes, des hôpitaux pour Eux. Au dessus des immeubles, d'immenses nids aménagés.
Très vite, on me redirige vers l'Escalator : une immense pente descendant sous la ville.
Je n'aime pas l'Underground. Il n'y a que des taudis, et encore. Je suis l'une des rares femmes pouvant vivre sans offrir mon corps. Et oui, c'est comme ça la réalité maintenant.
Je me dirige vers un taudis. Une femme, maigrelette et plus petite que moi, me sourit. Sourire amoché car elle avait des caries, des dents pourries, voir même des dents manquantes.
Je lui tends un billet de 100 Pokédollards. Elle me les arrache des mains, je soupire et, sans un mot, je vais dans ma chambre.
C'est sale, très sale. Je me rends dans ma salle de bain et me déshabille. Je me regarde. J'ai des longs cheveux noirs, des yeux marron. Je ne suis pas belle. Je suis une femme normale, avec une corpulence normale. Je n'ai pas de grosse poitrine, je passe inaperçue. La seule chose qui me rende différente c'est le faites que je sois Elue.
Je me regarde bien dans le miroir, m'étonnant du fait que j'ai peu de cicatrices. Je me regarde de dos. Mon dos est à peu près normal. Sauf que j'ai une cicatrice en V inversé.
C'est à cause de ça que je suis élue.
Il y a six ans, lorsque j'avais 11ans, c'était la fièvre. Une annonce avait été faite, une annonce religieuse. Cela faisait deux ans que les pokémon avaient pris le contrôle. Six mois plus tôt, des phénomènes paranormaux s'étaient déclarés.
Puis un jour, à la télé, le Pape – un Xatu – avait fait une annonce.
« Mes chères frères, mes chères sœurs. Je nous ai vu, en rêve, adoré un puissant Être. Il était Si fort. Je le savais. Il avait Tué pour cela. Il n'était pas comme nous, il avait des ailes. »
Les mois qui ont suivis, ils ont fait passer des tests au humains. Puis vint mon tour. Je me souviens encore. J'étais encore plate, et j'observais le Nanméouïe, un mâle, qui me regardait en souriant... Je tremblais un peu, mais j'étais excitée, et si j'étais Elue ? Je ne savais pas qu'être Elue, à ce moment, consistait à tuer pour montrer que nous étions le plus fort...
J'ai enlevé mon tee-shirt. Il m'a ausculté puis s'est écrié, d'une voix joyeuse.
-Oh... Mon dieu ! Mon dieu !
Je l'ai vu trembler. D'autres pokémon arrivent, une Leveinard, une Mentali et un Alakazam.
Ils m'ont regardée, comme si j'étais quelqu'un d'autre, quelqu'un d'au-dessus d'eux. J'ai jubilé. Rapidement, j'ai été transférée dans l'Ecole.
Oui. Ecole. Je me souviens de mes horaires. On était douze dans le District de Miami. J'avais cours de 8 heures à 19 heures 30. C'était dur. Mais on aimait cela. On lisait, on apprenait. C'était... Tellement bien.
Je me faufile dans la douche et fait couler l'eau chaude, puis continue à me rappeler.
Jusqu'au jour Noir.
On était trois ce jour là. Après la disparition de cinq élèves, nous voulions mener l'enquête sur celles-ci. J'étais là, évidemment. Et Lui. Le plus vieux d'entre nous, il avait 14ans, il se nommait Luka, il y avait aussi un petit garçon de sept ans, cette enquête lui servait de bizutage si je me souviens bien.
Ca a viré au cauchemar. Je ne préfère pas y penser.
Des images me reviennent par bribe, du sang, partout. Même cinq après, je m'en souviens encore.
Soudain, je vois un cafard, au dessus de ma tête. Je soupire. Le prend à pleine main, retient un haut le cœur et le tue.
Cet endroit est un véritable taudis. Au sens propre.