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Dream Team de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 29/10/2011 à 07:03
» Dernière mise à jour le 29/10/2011 à 07:03

» Mots-clés :   Action   Aventure   Région inventée

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2.2 - L'arbre qui cache la forêt
- Moosh, arrête ! cria Patty.

Le gamin blond semblait excité par le défi face à lui. L'homme avait repris sa position accroupie. Ursaring approcha en grommelant.

- Coudlangue, attaque Souplesse !!

Coudlangue envoya sa langue pour frapper Ursaring, mais le Pokémon contra la langue d'un simple coup de Griffe. Coudlangue sembla embarrassé par ce coup.

- … Je pensais que tu étais fort…
- Euh… Je voulais juste traverser la forêt…
- Il y a un sentier, pourquoi ne pas l'avoir pris ?!
- C'est juste une forêt, inutile de prendre un chemin précis, non ? L'important c'est de la traverser, non ? En… en faisant attention à rien déranger, non ?

L'homme souffla, agitant ses cheveux.

- Je vais t'expliquer deux choses, petit. La première : Je suis Jean Georges, le gardien de cette forêt. La seconde : Je suis intransigeant quand il s'agit de forêt. Combo Griffe !

Ursaring donna de grands coups de patte, frappant Coudlangue avec une extrême puissance.

« C'est autre chose que les coups de patte des Chaglam de Candy… » songea Patty.

Coudlangue recula jusqu'à se cogner à un arbre. Moosh grimaça.

- Coudlangue, Ligotage !!

Coudlangue envoya sa langue attraper un bras d'Ursaring. Patty serra les dents par avance. Jean Georges fronça les sourcils et frotta la barbichette rousse qui couvrait le bout de son menton.

- Je vois un jeune dresseur réactif… et stupide. Martopoing.

Ursaring tira violemment son bras vers l'arrière, projetant Coudlangue vers son bras chargé d'énergie. L'attaque frappa Coudlangue avec puissance. Le Pokémon lâcha Ursaring et retomba au sol, assommé.

- C… Coudlangue !!
- J'arrive, Moosh…

Patty accourut pour soigner Coudlangue.

- Ne le TOUCHE pas.

Patty resta immobile.

- Si ce jeune homme a assez d'honneur et de trempe, il ne te demandera rien non plus.

Patty regarda Moosh qui observait fixement Jean Georges face à lui.

- Tu as perdu. Va sur le sentier public. Ne m'oblige pas à me répéter, j'ai perdu trop de temps avec toi.
- …

Moosh acquiesça. Jean Georges soupira et tourna les talons.

- Hey, ça…

Jean Georges s'arrêta.

- … ça te dirait de rejoindre mon groupe ? Je veux devenir chef de la Ligue Pokémon !!

Patty se frappa le front. Jean Georges se contenta de tourner la tête, dévoilant un de ses yeux jaunes et taciturnes, ainsi qu'une bouche inexpressive, qui prononça calmement.

- Je ne m'acoquine avec personne. Mets-toi bien ça dans le crâne. Et certainement pas avec un minable comme toi.

Jean Georges repartit définitivement cette fois. Moosh était presque choqué par la froideur de son adversaire. Il ne s'attendait pas à rencontrer des gens comme ça. Patty le regarda, vit que le cas était désespéré, et elle préféra se diriger vers Coudlangue. Nanméouïe sortit de sa Pokéball et fit son désormais classique office.

- … Il a été plutôt gentil, il n'a fait que l'assommer… tenta Patty.

Elle regarda Moosh qui semblait déconfit.

- … Oh mon Dieu, ne me dis pas que tu t'attendais à ce que ce soit aussi rapide et facile que pour moi ?!

Moosh se mordilla significativement les lèvres. Patty leva les yeux au ciel.

- Toi, tu n'es jamais sorti de ton village, sans rire… Bon, alors je vais me permettre – une fois de plus – de te dispenser mon grand savoir. Dans ce monde, il y a des gens qui ne sont pas gentils. On les appelle des gens méchants ! Ils ne sont pas polis, pas sympathiques, parfois pas très propres – ça avait l'air d'être le cas ici – et généralement ils n'ont pas les mêmes ambitions et les mêmes aspirations que le commun des mortels – ou mieux encore, que toi, avec tout ce que ça implique de bizarrerie.

Moosh baissa encore plus la tête.

- Eh oui, rends-toi à l'évidence : Tout le monde ne veut pas être sous les ordres d'un gamin de quinze ans ! Allez, rappelle Coudlangue dans sa Pokéball, on va sur le sentier...

Moosh rappela son Pokémon et se dirigea vers le sentier, porté par Doduo qui suivait le mouvement. Patty regarda Moosh.

- Oh, remets-toi, ça va t'arriver plus d'une fois, tu sais ! Et puis je ne vois même pas ce que tu lui trouves à ce type, il était sauvage et puant !

Moosh, maussade, regardait par terre. Patty ne chercha pas à comprendre et le duo atteignit rapidement le sentier.

- Voilà ! On est en pleine légalité maintenant ! T'ES CONTENT MONSIEUR L'HOMME DES BOIS ??
- Chhhhhht !

Patty regarda Moosh, stressé.

- Si ça se trouve il nous observe !!
- Bah voyons ! Mon pauvre !! On dirait que tu es amoureux !

Moosh plissa les yeux alors que Patty se gargarisait.

- Tu as l'air tellement déçu ! Tu pensais vraiment qu'à la première rencontre, comme ça, il allait te dire oui ? Moosh, à ce point-là c'est plus de la naïveté, c'est de la crédulité manifeste ! Hihihi !!



Jean Georges revint à sa cabane. Elle était nichée dans un grand et vieil arbre. La cabane comprenait un grand plancher, une rambarde en bois, une petite hutte où vraisemblablement il dormait. La « terrasse » était remplie de diverses choses, pour la plupart récupérées dans la forêt. Il y avait même, chose qui pouvait paraître étrange, une fleur dans un pot. Une petite fleur bleue, une Gentiane plus précisément. Son bleu tranchait radicalement avec le reste de l'habitation, mais la fleur avait été et resterait toujours ici, c'était immuable.

Jean Georges semblait préparer quelque chose. Un bouillon. Papilord et Noarfang étaient posés sur des coins de la rambarde, mi attentifs aux actes de leur maître, mi espions des alentours. L'oiseau de proie nocturne et le papillon frugivore semblaient aux abois. Ursaring dormait à moitié, assis devant l'échelle qui menait à l'habitation.

Un autre Pokémon arriva et se posa sur la rambarde près de l'entrée. Massko. Le Pokémon semblait aguerri. Jean se retourna vers lui, un de ses yeux fixant le Pokémon, passant à travers sa chevelure rouge.

- Hmmm ?

Des bruissements de pas se firent entendre. Jean soupira, mais pas un soupir lassé ou soulagé, un soupir habitué.

- Jeaaaaaaaaaaan ! cria un gamin enthousiaste.
- Ohé, Jean ! cria une fillette.
- Jean, on est là ! s'enjoua un troisième gosse.

Jean quitta son brouet et se plaça à la rambarde sud pour observer les trois enfants.

Santal, le fonceur, un petit brun frais et agité.
Evéa, la jeune blondinette soucieuse et compatissante.
Grume, le petit gros qui mange des chips.

- Qu'est-ce que vous venez faire ici…
- Evéa a fait des biscuits ! ricana Santal.
- Maiiiiis ! Je voulais pas le dire !! grommela Evéa.
- Elle voulait surtout te les donner… marmonna Grume d'un ton monocorde, s'adressant à Jean Georges.

Jean acquiesça.

- Posez-les ici, je les prendrais tout à l'heure, je viens de me battre, je suis un peu trop fébrile pour… une réception.
- Okaaaaaaaay ! sourit Santal.
- Dépêche-toi, ils sont encore chauds ! avertit Evéa.
- L'odeur me donne faim… geignit Grume.
- … comme souvent… soupira Santal.
- Eeeeeh… grogna Grume.
- Les garçons… soupira Evéa.

Jean regarda les enfants qui s'éloignèrent respectueusement.

- Revenez demain, je serais de meilleure humeur.
- D'accord ! acquiesça Santal.
- A demain alors ! sourit Evéa.
- Salut Jean ! salua Grume.

Les enfants repartirent. Quand ils furent suffisamment loin, Jean descendit, sautant par-dessus Ursaring et prit les biscuits. « C'est vrai que ça sent bon… »

Santal se retourna vers la cabane qui était bien loin maintenant.

- Il aurait quand même pu nous inviter un petit moment… Contre qui a-t-il bien pu se battre ?
- Des resquilleurs, probablement… songea Evéa.
- Il y en a encore qui osent resquiller malgré sa présence ? s'étonna Grume.

Santal baissa la tête en soupirant.

- Si seulement il pouvait cesser de s'inquiéter pour cette forêt et penser un peu à lui…
- Santal !! Jean fait tout son possible pour protéger la forêt, et par-là même Sylvebourg !
- Oui mais…

Santal leva la tête en l'air.

- Je peux pas m'empêcher de penser qu'il se bat contre un mur d'eau. Qu'il ne peut pas changer les choses, tu vois. Qu'inéluctablement, il va bien falloir qu'on recommence à abattre des arbres, à étendre la ville, à construire des maisons…

Evéa et Grume plissèrent sombrement les yeux.

- Faut bien que notre petite ville avance, non ? Vous êtes pas d'accord ?

Evéa haussa les épaules. Grume pencha la tête.

- J'en pense surtout que Jean te passerait un savon pour avoir dit des choses pareilles… marmonna le petit gros.
- Hm… approuva Evéa.
- Je sais, je sais, pardon… C'est juste que j'aime pas trop le voir seul, et quand on est obligés de le quitter sans avoir pu rester avec lui, je me rappelle à quel point… il est vraiment seul… ça me fait de la peine.

Evéa acquiesça.

- C'est pour ça que même s'il nous rejette, même s'il ne veut pas nous voir, même s'il est grincheux, nous devons nous rappeler chaque fois…

Les deux garçons regardèrent leur amie qui ressemblait à une institutrice.

- … que « Nous, au moins, nous avons des parents »…