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Le son de ce liquide vermeil... de Asuna Neko Chan



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Informations

» Auteur : Asuna Neko Chan - Voir le profil
» Créé le 19/10/2011 à 17:04
» Dernière mise à jour le 19/10/2011 à 17:04

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Kanto à feu et à sang...
La nuit était tombée sur la grande ville. Il se faisait tard et il pleuvait. Une jeune femme, courant, haletait sous ces trombes d'eau qui se déversaient sur son mignon petit visage enfantin. Le bruit des gouttes frappant les toits, la route et les trottoirs couvraient presque le bruit de son pas pressé. Il couvrait aussi le bruit d'autres gouttes qui tombaient non loin de là ; portées par les rafales du vent sinistre...

Plic... Ploc...

Un éclair zébra le ciel et la jeune femme trembla de tout son être, un frémissement qui était plus que de la peur. Les lampadaires diffusant une lueur bleuâtre s'éteignirent d'un seul coup! La mégapole fut soudainement plongée dans l'obscurité la plus totale. La frêle créature, clouée sur place par la peur n'entendit pas le danger blanc arriver... Cette ombre blanche, sombre lumière, rasant les murs à la faveur de la nuit. Et la pluie incessante qui dissimulait avec la plus grande peine les battements de cœur effrénés de la fille. Elle regarda autour d'elle en espérant apercevoir quelqu'un mais rien n'y fit. Les rues étaient désertes... La jeune employée se décida enfin a avancer en longeant le mur. Les mains plaquées sur la surface granuleuse et gelée du béton, elle avançait à tâtons, avec peine dans la nuit. Arrivée à un croisement, la lumière revint sur la ville. Soulagée, elle ne put réprimer un soupir de contentement et s'engouffra dans la ruelle où se trouvait son appartement. Soudain, alors qu'elle touchait au but, une forme claire se jeta sur elle et avant qu'elle ne comprenne de quoi il s'agissait, son corps blanc était étendu sur le sol...
Ses beau cheveux noirs décoiffées se mêlaient lentement au liquide opaque suintant de sa gorge...

Plic... Ploc...

Le lendemain, à la une du journal Safranien, on pouvait voir le corps de Maria Detun, âgée de 21, employée de la Sylphe Sarl. La police eut bien sûr pour premier réflexe d'ouvrir une enquête à ce sujet. La mort de la jeune femme était surement intentionnelle : il ne pouvait s'agir d'un accident. Les coups portés à la gorge et au buste ont clairement étés ajustés mais le plus étonnant dans l'affaire était la présence d'autres sangs dans les blessures infligées. Cela signifierait que l'arme utilisée pour le meurtre avait déjà servi avant ; cependant il n'y avait point eu de crimes commis a Kanto depuis longtemps, déjà! Ni de blessés volontairement frappés pour un quelconque mal, d'ailleurs... Un autre point à expliquer était la présence de poils fins blancs sur le corps de la victime ainsi que les traces de crocs sur la gorge. Une loi de Kanto obligeait les pokémons dangereux à être emprisonnés dès que leur état de potentiel risque avait été défini... Les inspecteurs de police présents sur les lieux du crime n'y comprenaient absolument rien. Peu habitués à ce genre de faits divers, il y avait pour eux tellement de points qui stagnaient dans l'ombre. Tellement concentrés sur leur affaire ils ne purent sentirent le souffle glacial de la mort qui se rapprochait d'eux... Lentement... Lentement... Mais de plus en plus vite...

Plic... Ploc...

Dimitri, le petit nouveau du service, releva la tête, certain d'avoir entendu quelque chose. Son vieux supérieur lui ordonna de se remettre au travail immédiatement : "c'est un boulot où on lésine pas!"... Mais le jeune homme n'était pas d'un genre aussi docile. Il préféra s'éloigner un peu du groupe pour garder son intimité et celle de ses pensées. L'inspecteur en chef chargé de l'enquête toussa bruyamment pour le rappeler à l'ordre, mais Dimitri continuait à s'éloigner. Peureux de nature, ayant entendu un bruit étrange, son réflexe fut stupidement de s'en éloigner le plus rapidement possible. Pour, une fois, cela allait lui sauver la mise... Enfin, de quelques minutes...

Plic... Ploc...

Des hurlements déchirèrent le silence qui pesaient sur la capitale de Kanto! Dimitri ne chercha pas plus loin, il avait reconnu, malgré la sonorité animale du cri, la voix de l'inspecteur. Une expression de peur sur son visage, il pris ses jambes à son coup et parti vers l'ouest, en direction de Céladopole. Après un quart d'heure de course, il s'arrêta net, épuisé. Il n'avait pas l'habitude de courir et n'était pas très endurant... C'était bien beau tout ça mais où est ce que cela le mènerait? Chercher de l'aide à Céladopole? A quoi bon? Le gros de la police de Kanto était à Safrania... Affolé, il ne parvenait toujours pas bien à réfléchir correctement. Pour couronner le tout il recommença à pleuvoir, de cette pluie drue qui vous gâche votre journée et vous trempe jusqu'aux os. N'ayant pas le courage de retourner à la mégalopole, il préféra continuer à marcher jusqu'à la prochaine ville où il trouvera surement refuge.

Plic... Ploc...

Le jeune inspecteur apercevait enfin les toits des grattes ciel de Céladopole. La pluie tombait de plus en plus fort. Bien que la grande ville semblait proche, il devait bien rester une demie-heure de marche. Exténué mais heureux, Dimitri jugea préférable de s'abriter sous un grand pin en attendant la fin de l'averse, ce qui ne devait plus trop tarder car en quelques points du ciel déjà, on voyait de petites traces bleus réapparaître de derrière les nuages gris. Un silence pesant régnait sur la route 7. Hormis les gouttes de pluie, on entendait que le lointain mugissement sourd des rafales de vent.

Plic... Ploc...

Les gouttes d'eau martelaient le sol déjà trempé. D'autres gouttes s'y mêlaient: les gouttes de la mort... Dimitri entendit un bruit provenant des buissons. Il ne se retourna pas ; se retourner aurait été admettre qu'il avait eu peur et que quelque chose aurait pu être derrière lui... Fixant son regard sur un point droit devant, il décida consciemment de ne pas regarder ce qui ne pouvait être autre chose que rien du tout.
Il sentit un souffle chaud sur sa joue droite et tourna ses yeux effrayés dans cette direction... Mais la faux de la mort s'abattit sur lui la première.

Plic... Ploc...

Les jours qui suivirent, le nombre de meurtres répertoriés pour la ville de Céladopole grimpa à vingt cinq pour cents de la population. Des personnes tentèrent de s'enfuir mais on retrouva les cadavres de certains éparpillés partout autour de la ville, et on eut aucune envie de chercher les autres.
Le mal était le même.
La manière de tuer était identique.
C'est ainsi que « la malédiction » gagna Azuria.

Plic... Ploc...

Des auréoles rougeâtre étaient présentes partout dans Azuria. La région Kanto, sanglante, frappée par un mal inconnu, était à vif. Les survivants firent exactement comme leurs prédécesseurs: ils prirent la fuite vers un lieu où ils pensaient que le mal ne frapperait pas. Malheureusement, aucun n'en réchappa. C'est ainsi que la tragédie ayant commencée à Céladopole se propagea dans tout Kanto. En un mois, la moitié des habitants de Kanto avait péri. Tous de la même manière: éventrés ou égorgés. Le seul endroit à ne pas avoir été touché était Lavanville. Les réfugiés de Carmin-sur-Mer s'y dirigèrent, en masse, désordonnés tel un troupeau de brebis fuyant l'abri en flamme ; aussi naïfs que les autres. Aucun ne survécut et c'est ainsi qu'ils apportèrent la mort à Lavanville.

La gamine s'écroula. Les larmes et les sanglots restaient coincés dans sa gorge à présent sectionnée. L'ombre blanche se détourna vite du cadavre pour s'en prendre à d'autres sujets autrement plus intéressants et frétillants de vie... La population toute entière, apeurée ne savaient pas où se cacher hormis dans leurs habitations, mais de peur de se faire tout de même massacrer avec le même genre violence que la fillette, ils choisirent pour une bonne partie d'entre eux de mourir en sautant de la falaise. La mort fantôme ne trouvant plus assez de victimes potentielles, entra dans les maisons... mais ne trouva plus de quoi assouvir sa soif de violence, de sang.
Minuit.

Plic... Ploc...

Le sang formait une petite flaque écarlate devant cette machine à tuer. Le glas retentit. Des ectoplasmes sortirent de la maison de la mémoire et vinrent entourer le passeur du monde des morts. Elles flottaient autour de lui en murmurant ces mots comme une malédiction:
« Qu'as-tu fais? Pourquoi? Compense ces pertes en mourant! »
Le pouls battait aux tempes de la créature. Les esprits avaient indiscutablement raison... mais en même temps ils ne pouvaient pas comprendre. Quel motif avait-t-il pour justifier cette soif d'hémoglobine? Aucun de concret. C'était son instinct. Mais cela suffisait-il...?
Les esprits continuaient à harceler la bête. Poussée à bout de nerfs par une si éclatante et terrible vérité, elle poussa un hurlement déchirant, ayant pour effet de faire disparaître les fantômes.

Plic... Ploc...

Le liquide rouge vif coulait encore de la corne avec laquelle il avait fait tant de victimes. L'aube commençait à pointer. La silhouette blanche se leva et disparu dans la nature, volatilisée. Absol, ne voulait plus jamais réitérer la même tragédie, il se réfugia dans les recoins là où aucun humain ne se risquerait; souhaitant se repentir à jamais.
Mais sa réputation était faite.
Et il en était responsable...