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L'Horloge [One-Shot] de Solyx



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Informations

» Auteur : Solyx - Voir le profil
» Créé le 16/10/2011 à 18:05
» Dernière mise à jour le 09/02/2013 à 10:38

» Mots-clés :   Absence de combats   Drame   One-shot

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[One-Shot]
Tic tac.
L'horloge...


Clic clac.
Attend...


Flik flak.
La mort...



Tic tac.
_Il marchait comme à son habitude, dans le parc d'Ogoesse, où il regardait jouer les différents enfants émerveillés avec leur Pokémon dans les bacs emplis de sable doré par le soleil, ou encore à d'autres jeux plus intéressants les uns que les autres. De temps à autres, des combats enfantins se faisaient apercevoir. Le Miamiasme fouillait ses « habitations » pour trouver de quoi assouvir sa soif et sa faim. Il rencontra par hasard un garçon de onze ans, qui sillonnait les rues et qui lui dit :

_— Salut, comment tu t'appelles, toi ? Tu es tout seul ? 

_Il répondit par un acquiescement de la tête, puis par une légère voix, prononçant son nom. L'enfant avait l'air gentil, un petit sourire se dessinait sur son visage, l'air ébahi. Ses cheveux étaient bruns, rebiquant vers le haut, et il portait un tee-shirt bleu turquoise, où étaient inscrit quelques mots anglais par ci par-là. Ses yeux brunis reflétaient la forme du petit monstre vert, qui était en train de le dévisager lui aussi.

Tic tac.
_D'un mouvement prudent et sage, il s'approcha du Pokémon, qui fit de même. Il s'accroupit, le lorgna à nouveau longuement. Il le prit dans ses bras enjolivés de bracelets de multiples couleurs, et lui murmura tout bas :

_— Maintenant, tu seras avec moi, et rien ne nous arrêtera. Viens avec moi à mon école, tous les autres ont un Pokémon, et moi non... 

_Miamiasme sourit, son compagnon en fit de même. Il le saisit dans ses bras de gestes si agiles et le serra contre lui, comme si une amitié s'était instantanément liée entre eux. Après quelques minutes, ils se dirigèrent tous deux vers son établissement scolaire où il devait se rendre, comme tous les jours de la semaine.

Clic clac.
_Ils arrivèrent devant une sorte de grande maison. Ils entrèrent par une porte verdoyante, qui donnait sur une immense cour bétonnée tâchée de marelles et de jeux en tout genre dessinés à la craie. Les enfants envahissaient le lieu, bruyants et intempestifs. Les deux nouveaux acolytes allèrent à présent vers une bande d'amis constituée de deux filles et quatre garçons :

_— Salut ! Vous allez bien ? Regardez, j'ai enfin un Pokémon ! s'exclama l'ami du Miamiasme.

_Les six enfants, d'une taille assez petite, regardèrent le nouveau compagnon de leur ami de haut en bas, ne laissant passer aucun détail. Peu après cette longue familiarisation, l'un d'eux s'exprima, d'un air dégoûté et pathétique :

_— C'est quoi ce truc là ? Tu nous l'as ramené de la déchetterie !? 

_Tout le monde riait, laissant ces deux compagnons supporter cette humiliation sans nom.

Clic clac.
_Ils passèrent toute la journée à étudier, leurs cours étant saccadés par des récréations interminables durant lesquelles ils subissaient de multiples insultes, celles revenant le plus souvent étant « Gros sac » ou encore « Espèce de poubelle ambulante ». D'un air dépité, ils rentrèrent chez eux, plus souffrants que jamais. Ils avaient l'air déçus, tristes, meurtris. Les victimes de leur sort sanglotaient, arrivant maintenant à la petite masure du jeune garçon. D'un seul coup, il se retourna, furieux, et cria au petit Pokémon :

_— Va-t-en ! Je ne veux plus de toi, tu... tu ne me fais que des embrouilles, j'ai passé une sale journée aujourd'hui. Je ne veux plus te voir... 

_Il ouvrit la porte de son logis et la claqua de toutes ses forces, se refermant dans un vacarme assourdissant. Le pauvre Miamiasme demeurait seul, trempant dans ses chaudes larmes, et continuant d'errer dans les rues sans savoir quoi faire.

Clic clac.
_Le ciel étincelant de ses mille étoiles refroidies par la légère brise illuminait ce paysage si obscur et si triste. La ville était éteinte, pas le moindre bruit se faisait entendre, pas le moindre souffle : juste un Pokémon vert se tenant, debout, sur un pont vêtu de fer, assez lugubre. Il regardait le fleuve qui s'affaissait sous cet immense passage de ferraille, qui coulait entre des roches humides et mousseuse, laissant de l'écume d'une blancheur sans pareille cassée par la nuit derrière son glissement aquatique. Cette avalée d'eau était agrémentée du convoi de larmes du Miamiasme. Il réfléchissait intensément, comme s'il devait prendre une décision importante, puis il fit un geste affreux, la tristesse avait dû l'emporter.
Il sauta.

Flik Flak.
_Des bips sonores se faisaient entendre, battant la mesure précise, toutes les secondes. Le Miamiasme écarquilla ses yeux : il se trouvait dans une chambre close aux quatre coins de la pièce, ayant pour seul sortie une porte brunie. La pièce était petite, le blanc y était quasiment partout, de toutes ses teintes. Il était allongé sur un lit d'hôpital, des tuyaux le reliaient, sûrement pour l'alimenter. Soudain, une infirmière entra, suivit de son Leveinard :

_— Cela fait 6 jours que tu étais dans le coma. Si ça t'intéresse, tu n'as eu aucune visite. 

_Elle parlait d'une voix calme et reposée. Sa soigneuse le couvrit avec une épaisse couverture de laine, puis repartit instantanément, ayant collecté des informations sur son patient avec son scanner. Il était dans un mauvais état, ne respirait plus qu'avec des bouffées d'air irrégulières. Il pensait à toute sa vie, mais surtout à ces derniers jours, où avaient débuté les problèmes, et s'était étonné qu'il n'ait reçu aucune visite, comme l'avait si bien dit l'infirmière Joëlle.
_Puis, les cliquetis de la machine indiquant un nombre et une courbe incompréhensible s'accélérèrent de plus en plus, cette même courbe devenait à présent de plus en plus droite. Au bout de quelques minutes, les bruits avaient cessé. Il était mort.

Flik flak.
_La victime de son abominable destin se retrouvait sur un lieu, amassé de nuages, dont son milieu était complétement dominé par le Dieu Pokémon : Arcéus.

_— Te voilà au paradis. Si tu le souhaites, tu peux regarder une dernière fois ton ancien monde, avant d'accéder à ton nouveau. 

_Sa voix résonnait, comme s'il parlait à l'aide d'un mégaphone, bien que le lieu soit comme extérieur. Il accepta. Après tout, cela ne pouvait être qu'un avantage, pourquoi refuser. L'ancien mortel s'avança, regardant à l'endroit où Arcéus lui avait montré.
_La vision qu'il eut le bouleversa : il voyait sa tombe, où son corps était enterré. De multiples personnes, dont son dresseur d'un jour avec sa bande d'amis, étaient agenouillées auprès de sa stèle grisâtre. Des plaques argentées ou dorées y étaient accrochées, sur lesquelles diverses inscriptions étaient gravées : « Regrets éternels », « Tu nous manqueras ». Lui qui n'avait pas eu une seule visite, lui qui était traité de tous les noms, était sidéré. Il laissa échapper une légère interjection d'étonnement, découvrant qu'ici, il pouvait parler : enfin sa délivrance vocale.
_Il se dirigea vers le chemin qui menait à son nouvel univers, en laissant derrière lui quelques mots :

_— Vous, humains, n'êtes que des hypocrites.