Chapitre 2 : Boss
Il faisait nuit quand nous arrivâmes à destination. Celadopole, le casino à l'époque courait déjà des propos sur ce lieu dont les soubassements abritaient la Team. Maintenant je ne pouvais en être que sûre.
- Gare-toi là.
Des gardes de la sécurité étaient là avec leurs pokeballs à la ceinture, ils nous jetèrent un coup d'œil furtif. Puis quand l'Admin sortit tous se courbèrent afin de le saluer. Je fus quelque peu étonnée de ce salut qui n'était plus utilisé de nos jours.
- Il t'attend dans son bureau.
Au lieu de prendre l'entrée des clients toute rayonnante et accueillante il bifurqua ver l'entrée des employés, obscure et jonchée de déchets. Un Miaouss fonça dans la poubelle grise, remplie de sacs poubelles, qui roula par terre. Deux yeux brillants nous suivirent, le pokémon tapi dans l'ombre méfiant.
L'Admin ouvrit la porte en fer et entra, je le suivis.
On entendait un fond sonore même dans les pièces insonorisées sombres et froides, mais bon c'était les derrières du casino. Certaines pièces étaient plus égayées comme celles des danseuses peu vêtues ou encore celles des serveuses et caissière, ces dernières plus vêtues à cause de leur fonction. Certaines allaient et venaient transportant des caisses en fer contenant des jetons ou des pokédollars.
À un moment donné il s'arrêta et composa un code ouvrant ainsi une grille de fer puis coulissèrent les portes dévoilant un ascenseur. De son costume il sortit une clé qu'il inséra puis appuya sur le troisième sous-sol.
Un soubresaut puis nous descendîmes.
J'allai voir le Boss, je n'y croyais pas !
Je me regardai dans la vitre, mes cheveux noirs étaient ébouriffés en une touffe volumineuse. Mes yeux marrons au regard maintenant acéré. Mon visage cadavérique, les joues creuses et je n'avais plus de lèvres. Les habits m'allaient trop grands cachant mon frêle corps car je mangeais peu. Au moins c'était plus la tenue du centre psychiatrique.
L'ascenseur s'arrêta de vibrer.
Les portes s'ouvrirent, aussitôt l'Admin entra dans le bureau empli d'œuvres d'arts, notamment le plus beau était ce pilier tenant le monde, sur lequel était écrit : « The world is yours » autrement dit le monde est à vous. Je pouvais voir de nombreux tableaux du mythique Boss Giovanni avec son Persian.
Le nouveau maître de la Team était assis sur le canapé entouré de femmes toutes accrochées sur lui. Elles gloussaient comme des idiotes. Le visage de l'homme se durcit quand il me vit ; il les renvoya de la main.
- Je me suis acquitté de la mission demandée, commença l'Admin rigide.
Le Leader affalé sur le canapé ne me fit pas haute impression. Chemise ouverte, des bijoux partout, un visage que trop parfait, coupe trop parfaite. Tout semblait faux chez lui, néanmoins c'était le Boss.
- Asseyez-vous tous les deux, prenez place. Tu veux un whisky ?
- Oui, s'il vous plaît, répondit l'Admin.
- Et vous ?
- Ri… Rien, c'est gentil.
- Okay. Tiens, mon plus compétent Admin. Tu m'as ramené une perle rare, regarde-la bien. Elle n'a plus rien à perdre et tu veux tuer ce Vétéran ? ( Sa voix changea au dernier mot ).
- Oui, il mérite la mort.
- Tu vois, elle est tout à fait en accord avec nous. Sais-tu pourquoi nous le voulons nous aussi ?
- Vous allez me le dire, dis-je en haussant les épaules je m'en moquai complètement du pourquoi.
- Regarde tous les tableaux, la plupart sont à la mémoire du fondateur de la Team. Giovanni. Ce grand homme maître des affaires fut tué par le maître du Vétéran. L'organisation pour laquelle ils travaillaient, ces tueurs à gage, le souhaitaient mort, notre fondateur ! Alors avec leur déconcertante facilité ils le tuèrent depuis nous réclamons notre vengeance seulement le moment opportun ne se profilait pas . Toutefois je savais qui tu étais et quand j'ai entendu ta libération…
- Vous m'avez voulue.
- Nous pouvons tout te fournir pour que tu les tues. Mais nous souhaitons morts aussi les dignitaires qui l'ont laissés en liberté. Joe Taxi et Pierre Oublié. Qu'en dis-tu ?
- Ces dignitaires ne devaient pas l'arrêter ?
Le Boss se rembrunit.
- Ces gens formaient la Cellule, à la base ils étaient quatre mais deux ont été tués. Un jour en haute mer ils l'ont arrêté et emmené dans des prisons de haute surveillance appartenant aux services de renseignement. Ils n'en tirèrent rien sinon que la Team Aqua le voulait et qu'il souhaitait sa retraite. Alors ils ont fait un contrat permettant à la fin de se reposer et de vivre en toute tranquillité. Maintenant réponds-moi.
- S'ils cautionnent ses actes passés alors ils ne méritent pas de vivre. C'est d'accord.
Le Boss sourit de toutes ses dents, éclatantes.
- Bien, bien… Je veux que tu ailles te changer et qu'on s'occupe de ton physique pour que que l'on te reconnaisse pas. Ta première cible Joe Taxi vit à Safrania. C'est un homme rôdé qui occupe un emploi haut placé, il est drôlement influent. M. Taxi n'est pas idiot et travaille très bien, surtout qu'il est habitué à être recherché par des tueurs, le Vétéran a failli le tuer mais il ne l'a pas fini. Une chose est sûre ; tu ne le tueras pas avec un scalpel. Voici avec quoi.
L'Admin prit une pokéball attachée à sa ceinture et me la passa.
- C'est un Scarabrut entraîné à tuer en un coup. Il ne combattra jamais mais tueras. Tâche de t'en souvenir lorsque tu le sors.
J'avais mon troisième pokémon, et j'ignorais toujours lesquels étaient les deux volées aux infirmiers. J'avais déjà fait quelques en avant vers le Vétéran.
- S'il ne m'obéit pas ?
- À la Team Rocket les pokémons sont éduqués à ne pas s'accrocher aux dresseurs. Surtout il sait qu'il doit obéir au moindre ordre venant du maître, continua l'Admin avec un sourire comme si la question était idiote.
Ce discours me choqua tant il était contradictoire avec ceux des professeurs pokémons. Eux répandaient que les pokémons devaient avoir certaines libertés et ne pas être cantonnés aux ordres. J'étais pour mais s'il fallait passer par là pour arriver à mes fins. Désolé à vous deux professeurs…
- Nous te fournirons de nouveaux papiers pour éviter que les policiers te gênent. Ainsi que des dossiers sur M. Taxi, il devra être mort dans une quinzaine de jours, comme c'est ton premier meurtre. Maintenant en piste.
L'Admin me raccompagna et ordonna ensuite à une femme, très bien habillée et qui parlait bien, de me refaire une beauté à dessein que je sois méconnaissable.
Elle m'observa de la tête au pieds puis me sourit.
- Il y a de quoi exploiter, ça va être avec plaisir.
- Obéis aux ordres et comme il faut, c'est tout, dit-il brusquement puis partit comme le vent .
- Qu'est-ce qu'il peut être tendu celui-là. Allez viens par là, ma jolie, il y a pas mal de choses à revoir. Au faite tu dois être habillée pour quel métier ?
- Euh… Tueuse, dis-je mal l'aise regardant les alentours.
- Comme ça doit être passionnant, je n'aurais pas le courage. Asseyez-vous, je vous en prie.
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- Alors ? Qu'en dites-vous ?
mes cheveux lissés n'avaient plus rien à voir avec la broussaille. Mon visage légèrement maquillé mettait en valeur mes yeux marrons maintenant impassibles. Je portais une robe noire qui moulait mes formes gracieuses, elle s'arrêtait un peu avant les genoux, robe plutôt courte ce qui me faisait bizarre. Après je portais des collants teintés noirs aussi. Quant aux pieds j'avais des bottines marrons foncés. La femme avait insisté pour qu'elle me fasse une manucure puis elle m'avait parfumé. Un parfum doux aux odeurs fruités.
- C'est… Merci beaucoup. Toutefois j'ai peur d'être trop voyante ainsi. Je n'ai pas envie d'être trop reconnaissable après un meurtre.
- Mais non. Vous verrez. Vous aurez toutes les faveurs et vous serez au dessus de tous les soupçons. Ah oui et tenez pour les pokéballs.
Elle me passa petit sac noir doux au touché.
Je me levai et apparut à l'encadrement de la porte l'Admin satisfait du changement opéré.
- Parfait. Vous devez manger puis allez dormir à l'hôtel. Je vous y conduis pas précautions.
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Repue et contente d'être dans un lit chaud accueillant peu ressemblant à celui du centre psychiatrique. Du jour au lendemain tout avait basculé mais cela faisait du bien, de ne plus voir ces infirmiers de malheurs et les internés. Je me sentais autrement vivante qu'enfermée sans cesse privée de liberté. À présent je pouvais choisir, mais pas trop puisque e m'étais liée à la Team Rocket.
Je jetai un coup d'œil au dossier sur M. Taxi posé sur la table de chevet.
Je m'installais confortablement dans le lit et fermais les yeux.