Chapitre 5 : Ensemble pour toujours, et même un peu plus
Quand on a vraiment la chance d'ignorer quelque chose, on ignore aussi qu'on a cette chance.
[Alice Ferney]
Le jour suivant, Daisuke et moi nous étions levés à l'aube, toujours aussi impatients d'aller à la pension et de voir encore plus de pokémons que la veille dans le souterrain. Une fois notre petit-déjeuner pris, nous avons quittés Kanon et Papy en leurs adressant de grands signes de la main jusqu'à ce qu'ils ne soient plus visibles à l'horizon.
Le trajet jusqu'à destination fut très rapide, mais sans doute l'excitation de voir tant de nouveaux pokémons avait-elle fait qu'on arrive plus vite ? La pension était un grand et vaste bâtiment, en approchant, on pouvait entendre divers cris de pleins de pokémons. Madame Ishikawa ouvrit alors la porte qui débouchait sur une sorte de réception, comme dans les hôtels que l'on voit à la télé. Au fond, une petite porte avec un rideau qui, en basculant, dévoila un homme d'une trentaine d'année, souriant.
-Bienvenue à la pension pokémon ! Que puis-je faire pour vous aider ? nous avait-il déclaré.
La mère de Dai s'avança alors, expliquant qu'elle souhaitait lui confier son pokémon. Alors qu'elle commençait à lui parler de son Altaria, le responsable lui fit un signe de la main, lui faisant comprendre qu'il serait à elle dans peu de temps avant de se tourner vers nous. Poliment, je m'inclinai en le saluant, Daisuke fit alors de même, puis l'homme éclata de rire avant de rétorquer :
-Allons, allons, pas besoin de tant de manière, les enfants ! Dites-moi plutôt si vous aimez les pokémons…
-Je les adore !
-Moi aussi, surtout les Kirlia ! acquiesçais-je après Daisuke.
-Dans ce cas, continua le directeur, passez le rideau et allez directement à droite, bien qu'il n'y ait pas de Kirlia en ce moment, vous pourrez quand même voir des pokémons que tout le monde ici ne peut pas forcément voir !
Un large sourire aux lèvres, nous courions suivant les directives données un peu plus tôt par le responsable de la pension. Au final, nous nous retrouvâmes face à une porte que Dai se hâta de pousser, laissant alors s'échapper des rayons de soleil. Une cour intérieure ! Il y avait une cour intérieure à la pension pokémon !
-GAAAAAAAAAAAAAAA !
Une forme brunâtre et volante atterrit alors sur le visage de Dai, ce qui me fit éclater de rire, le prenant dans ses bras, mon ami fit légèrement la moue, mais oublia bien vite le fait que j'avais ris de lui pour observer le pokémon.
-C'est… Quoi ? demandais-je.
Le regardant dans tous les sens, ce qui fit d'ailleurs rire le pokémon volant, il déclara fièrement :
-Un Pikachu !
-Qui vole ?
-Il doit être chromatique…
Un rire éclata derrière nous, je me retournai alors et vit le directeur de la pension.
-Un pokémon chromatique, nous expliqua-t-il, est brillant et d'une couleur différente, mais il reste le même pokémon ! Je n'en ai vu que quelques uns sur toute ma vie passée… Les dresseurs les voient souvent comme des sortes de trophées, donc, ils les gardent chez eux, bien précieusement… Si c'est pas malheureux ! Des pokémons, ce sont des êtres vivants, pas des objets !
Il regarda alors mes yeux avant d'ajouter :
-Toi qui a un regard particulier par rapport aux autres humains, tu aimerais être vue comme un trophée ?
Je penchai la tête, comme s'il me punissait et répondit pas la négative, ce qui le fit sourire.
-Brave fille ! Tes pokémons doivent beaucoup t'aimer !
Je le regardai à nouveau, pensant à mon petit Rattata dont ma mère s'occupait actuellement et lui rendis son sourire. Daisuke lui était déjà partis plus loin, observant chaque pokémon, le « Pikachu » l'ayant abandonné.
-Emolga a du se lasser de lui…
-Emolga ? demandais-je au directeur.
-Le pokémon qui vous a souhaité la bienvenue en ces lieux est un Emolga, un pokémon d'Unys, une région à l'autre bout du monde.
-Plus loin que Hoenn ?
-Beaucoup plus loin, oui.
J'étais alors impressionnée par le nombre de région possédant tous des pokémons différents. Je passai une bonne partie du restant de la journée à la pension, avec Daisuke, à observer divers pokémons incroyables dont je connaissais à peine les noms.
Quand vint l'heure de partir, nous fîmes de grands signes au directeur de la pension, comme avec Kanon et papy ce matin, partant vers le souterrain. En arrivant à ce dernier, je vis de nombreux policier emmener des gens par les airs, nous approchâmes alors.
-Vous aussi devez alors à Carmin-sur-mer ? nous demanda une des officiers.
Acquiesçant, elle nous conduit à une Roucarnage qui nous y transporta tous, sans plus d'explication. Une fois arrivés, je repartis chez moi, laissant Daisuke et sa mère faire de même. En rentrant, ma mère me prit dans ses bras.
-Mariko, dieu merci, tu n'as rien !
-Que…
-Un Rattatac attaque fréquemment les gens passant trop près de la route six, parfois, il vient même en ville… La police n'a pas encore pu l'attraper, mais ça ne saurait tarder ! Reste à la maison jusque là, d'accord ?
J'écarquillai alors les yeux : et si ce Rattatac était la mère de mon Rattata et qu'elle le cherchait ? Je partis alors dans ma chambre, serrant Rattata dans mes bras directement en arrivant, je ne voulais pas le laisser.