La Fac des Trois Prestiges de Luxya

Dans le passé

Sa maison était un trou. Une boîte à ordures. Emplie de déchets, de capotes, de bouteilles de Vodka et de seringues utilisées. Anaëlle, ou plutôt Angela – c'est comme ça qu'on l'appelait dans le métier – était affalée sur le canapé troué de toutes parts, la tête enfoncée dans un coussin, une bouteille de bière dans la main droite, une cigarette dans la gauche. La minuscule télé ornant le piteux salon était la seule trace de lumière.

- Plus de clopes... Foutus gens qui augmentent le prix ! « C'est pour vous dissuader ! » qu'ils disent ! M'EN FOUS ! J'AI QU'À CREVER !!

Elle secoua la bouteille, désormais vide et la jeta sur le tas de verres à quelques mètres. Ses yeux bleus étaient éteints et sa chevelure brune brûlée à quelques endroits. Elle réajusta son soutien-gorge, et vit son fils passer furtivement la tête baissée, vers le frigo prendre à manger.

- Hé, Axel, tu viens faire un câlin à maman ? sourit-elle.

Il grimaça. Maman avait fait des câlins à pleins de grands garçons déjà, il le savait ; il l'avait vu. Il prit le jambon : il était périmé. Heureusement, le saucisson et le fromage ne l'étaient pas encore.

- Non maman, y a le voisin qui doit venir.
- Oh c'est vrai !! Je l'avais oublié celui-là ! ricana-t-elle. Tu fermeras la porte de ta chambre ! Ou pas, comme tu veux.

Les yeux orangés du petit garçon regardèrent par la fenêtre aux stores baissés : peut-être que d'autres enfants jouaient dehors...
Il soupira et retourna sur sa console, armé de son encas, entendant de loin la sonnette de l'entrée.


= =


Ils avaient emménagé dans un superbe quartier de Céladopole, pas loin du lycée. Angela avait depuis tenté de se remettre dans le droit chemin, avait rencontré un homme haut placé du gouvernement qui l'aidait financièrement. Axel avait 16ans et c'est à cet âge qu'il allait commencer à sortir, traîner dehors pour 'profiter de la vie'. Sa mère ne sortait pas, la flemme, mais elle lui autorisait enfin, car dans ce quartier, les voisins ne seraient pas dangereux...


Au contraire, lui le serait pour les voisins.


Il sortit de la maison, descendit les marches du petit perron, et franchit le portail. En face, il aperçut une belle fille de deux ans plus jeune. Ses yeux bleus-gris flashaient au soleil. Il s'en approcha.

- Salut.
- Bonjour ! sourit-elle. Voici mon Luxray. Luxray ?

Luxray tendit la patte qu'Axel prit, étonné. Elle avait direct présenté son Pokémon.

- T'es le nouveau voisin, c'est ça ?
- Ouais. Et toi t'habites là.
- C'est ça !
- Ça te dirait que je reste un peu avec toi, je connais personne dans le coin, marmonna-t-il.
- Bien sûr ! Si tu veux, je peux te présenter mon meilleur ami, il s'appelle Matt.
- Ok ouais. Mais après, on peut bavarder que nous deux pour le moment.
- Ok ! Au fait, moi c'est Lana ! Lana Orwell !
- Axel, Harris.

Et c'est ainsi qu'il s'amouracha de Lana.



- Je t'assure, Massko vole super bien !
- Mytho, je veux voir ça !

Elle sortit Massko qui déploya ses bras implantés de grandes feuilles, et se jeta du haut d'un arbre, et vola dans la forêt.

- Ah ouais dis-donc...
- Mon Massko est un beau gosse, ricana-t-elle.

Il la regarda. Elle savait qu'il était bizarre, son regard étrange et indiscret qu'il posait sur elle l'effrayait parfois. Mais il restait un de ces amis, et un ami doit être aidé. Elle avait par ailleurs compris que sa mère n'était pas une sainte, et que le père d'Axel n'avait été qu'un des passagers dans la maison.
'Va savoir pourquoi elle n'avait pas avorté.'
Axel se pencha vers elle et allait l'embrasser. Elle le repoussa vivement.

- Euh désolée...
- Pourquoi tu veux pas ??
- On se connaît que depuis une semaine, et j'ai pas de sentiments pour toi. T'es mon ami c'est tout.
- Et alors ? On peut au moins faire des trucs, j'sais pas !

Elle grimaça, pas ravie de la tournure que ça prenait.

- T'es fou ?
- Pas du tout, on peut bien...
- Mais non Axel, j'ai dit non !
- Mais moi je veux !
- PAS MOI ! s'énerva-t-elle, agacée.

Elle se leva de la souche où elle s'était assise, rappela Massko, et partit pour sortir de la forêt.

- Je suis désolée, tenta-t-elle sans se retourner.

Il sourit ; puis se leva, courut et l'attrapa violemment par la taille. Le sang de Lana ne fit qu'un tour.

- Pas moi.


= =


Deux ans.

Deux belles années pour Axel.

Profiter, encore et encore.

C'était un jeu, un amour haineux, un amour malsain... Un amour quand même.

Mais il y avait un problème.

Lucario l'avait chassé. Ce Pokémon avait capté la détresse de Lana.

Alors il s'était dit qu'il s'était assez servi d'elle pour quelques temps. Et donc il l'a laissée... même s'il l'aimait.



19ans. Il se retira pour quelques jours de chez lui, et partit explorer une ville qu'il aimait bien : Azuria. Il l'aimait surtout pour la Grotte Azurée planquée derrière la ville, là où il aimait s'entraîner. Les Pokémon y étaient puissant, et c'était pour lui un moyen de s'évader de tout. Seulement ce jour-là, quand il franchit l'entrée de la Grotte, il entendit un cri strident, qui résonna dans l'antre. Effrayant.

- JE T'AI ! entendit Axel de loin.

Il se posta à l'entrée, décapsula une bouteille de bière et attendit là. Vingt minutes plus tard, un grand homme aux yeux imperceptibles dans la nuit, cheveux noirs, sursauta.

- Que fais-tu ici, gamin ?!
- De une, vous me vouvoyez, de deux, je suis plus un gamin.

Il ingurgita une bonne gorgée avant de reprendre.

- Vous l'avez eu, hein ? Bravo.
- Ouais. Il était coriace le truc, avoua l'homme, en confiance.
- T'm'étonnes. Mewtwo n'est pas un Pokémon de fillette.
- Vous êtes étrange, jeune homme...
- Rectification : VOUS êtes étrange... Ou plutôt louche.
- Hmm... Ça vous dirait un combat Pokémon ?
- Pourquoi pas... six contre six.
- Je sens en vous une grande puissance. Vous savez quoi, on va faire ce combat : si je gagne, vous la fermez sur ce que vous avez vu, si égalité ou même si vous gagnez – ce qui m'étonnerait – je vous donne un prochain rendez-vous histoire de discuter affaire.
- Ça me plait.

Et évidemment, Axel et Hargôn Circé eurent un ex-aequo au combat, un combat qui dura toute la nuit.


= =

Présent

Route 4.
La moto laissait pour seule trace un épais nuage de sable sur son chemin. Le soleil cognait, et de loin on voyait flou à cause de la chaleur.

- I'm not content to be with you in the daytiiiime !

Il rehaussa ses grosses lunettes de soleil et accéléra. Il sourit en sentant le vent lui fouetter ses cheveux bruns coupés au casque. Et le pire, c'est que ça lui allait à merveille...

- The only time I feel alright is by your siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiide !

Matt Sheldonn longeait la longue route ensablée, sous les cris de dresseurs assoiffés qui lui demandaient de se battre.

- Désolé mes cocos ! C'est pas mon boulot !

Il tapota sa moto rouge pétard, comme pour la féliciter, et se reconcentra sur la route. Au bout d'un moment, il freina à en péter ses roues ; sa moto dérapa et se stoppa sur le côté. Il retira ses lunettes noires et le puissant soleil fit briller ses yeux noisette. Le motard regarda cet immense océan de sable.

- Alors c'est ici, le Désert Délassant...

Il sortit de sa moto une paire de jumelle qu'il embrocha devant ses yeux.

- Mmmm... Un petit Château Enfoui... Tremblez devant le médecin le plus beau gosse de la vida ! 'Girl I want to be with you all of the time' !! Oh yeah !

Il coupa le moteur, et s'élança vers cette entrée souterraine prudemment.


= =


- Je vais vomir...
- Tant que tu meurs pas, te plains pas.

Audrey couvrit sa bouche pour se retenir. Ils étaient à l'arrière de l'hélicoptère. Il n'y avait pas de fenêtre, impossible donc de savoir où ils étaient. Mais de toute façon, ils savaient où ils allaient...

- Vous n'auriez pas de l'eau ? demanda André.

Lana sursauta. Elle était tellement à l'ouest qu'elle en avait oublié qu'elle aussi avait soif.

- Bien sûr que non... répondit Ethan.







=[QUELQUES HEURES PLUS TÔT]=


Ethan raccrocha.

- C'est bon, il a accepté.
- On ferait mieux de dormir, on risque de réveiller les filles.
- Je veux mes Pokémon.
- Quoi ?

Ethan toucha sa ceinture vide.

- J'aime pas savoir mes Pokémon autre part.
- Normal. Allez dors.


Vous saviez que dormir dans une telle situation, c'est comme rire à la mort d'un proche ? C'est quasi impossible, sauf si c'est le stress qui vous épuise, et vous y force. Alors Ethan ne dormit pas, mais ferma les yeux. C'était quelque chose qu'il ne réalisait pas. Qui croirait de suite à ça : « Je me suis fait endormir et kidnapper, je me suis réveillé dans le sous-sol de ma Fac, et il se trouve que mes profs sont les membres de l'Oracle Sombre, alias une organisation de fous dont on ne connaît même pas les intentions. Sinon je suis dans une espèce de cellule où je suis entassé avec ma copine et mes amis, j'ai failli me faire tuer par un bouffon, et j'ai pas mes Pokémon avec moi. A part ça je viens d'appeler le meilleur ami de ma copine en espérant qu'il pourra nous être utile mais j'ai carrément aucun espoir ! » Non, clairement non.


= =


Une odeur de tabac se répandit jusqu'Ethan qui souffla.

- Enfin, on va sortir.

En effet, Yann Smogo ouvrit la grosse porte de pierre sur les cinq jeunes un peu crades à cause de l'endroit, et visiblement tous mous.

- Allez, on va y aller, annonça-t-il froidement.

Emilie se réveilla en sursaut, agitée à l'entente de cette voix. Lana ouvrit les yeux, ses paupières semblant très lourdes. Audrey se réveilla comme si elle venait de rêver de poneys arc-en-ciel.

- Ah ouais c'est vrai... marmonna-t-elle.
- William... William...
- Je sais Emilie, acquiesça-t-il.
- J'ai peur !!
- Mais tais-toi je sais !!!

Elle se recroquevilla sur son frère qui pesta et la releva. Il l'épousseta et la soutint pour sortir. Ethan portait à demi Lana, qui ne semblait être qu'une carcasse inerte. Elle toucha sa mâchoire. « Ça fait... MAAAAAALLLLL !!!! » hurla-t-elle dans ses pensées.
La montée des étroits escaliers fut assez pénible pour eux, ils avaient un peu faim, un peu soif, et surtout, les gémissements d'Emilie agaçaient Will au plus haut point. Il était déjà assez stressé, si sa sœur l'était aussi, ça le rendait impuissant et il avait envie de tout casser.

- Pourquoi je me suis endormie dans un moment pareil, hein, pourquoi ?? chuchotait-elle.
- Emilie, tu n'arrêtais pas de pleurer, ça t'a fatiguée, rappelle-toi quand le Cradopaud du voisin est mort, il avait tellement pleuré qu'il s'était endormi dans nos bras... tempéra-t-il.
- ... Ah oui !! Hihi !

William roula des yeux. « Lunatique celle-là... »

- Ça va ? demanda Ethan à Lana.
- Ouais. J'ai mal. Et on va crever à cause de moi, à part ça...
- Oh arrête avec ça, c'est ma faute et pourtant j'en fais pas tout un plat...
- C'est MA faute ! geignit Emilie.
- C'est pas la mienne en tout cas... ajouta Audrey.
- LA FERME TOUS ! cria William.

Yann ouvrit la porte qui menait à l'administration en soupirant. Contrairement à avant il n'y avait qu'Hargôn dans la pièce.

- Face à moi.

Les adolescents ne purent qu'obéir.

- Nos PokéBall ? osa demander Ethan.
- Dans l'hélicoptère.

Lana écarquilla les yeux.

- Oh mon Dieu, vous n'avez pas utilisé la machine ??!!!
- Réfléchis... dit Hargôn.
- Ah non... Puisque je pense encore à eux, admit-elle.
- Voilà, là tu es intelligente, contrairement à tes précédentes actions.
- Hmmff... grogna-t-elle.
- De quoi vous parlez ?? demanda Ethan.
- Rien, répondit fermement Lana. Pourquoi vous ne l'avez pas fait ?
- La machine nécessite une forte dose d'électricité, elle est maintenant débranchée et déjà arrivée à destination avec Mallard.
- Pourquoi vous l'avez prise ? continua-t-elle de demander.
- Ça ne te regarde pas.

« Ahon je vois... » pensa-t-elle.

- Lana, de quoi vous parlez ? insista Ethan.
- Il ne le sait pas ? ricana Hargôn.
- Mais quoi euh !! s'énerva le brun.

Lana serra les dents. Ethan le savait sans vraiment le savoir, il avait oublié.

- Ta petite amie a volé pleiiiiins de Pokémon pour moi !

Ethan dévisagea Lana, penaude. Il grimaça.

- Tu as fait QUOI ?!
- Je l'ai dit la dernière fois !
- Mais c'est quoi le délire ?! demandèrent Audrey, Emi et Will finalement.
- Vous auriez été hypnotisés sinon et moi aussi ! Alors hein ! riposta-t-elle.
- Bon, c'est pas le moment, tempéra William.

Ethan était froid. Peut-être que ce n'était pas le moment mais...

- En plus, j'ai senti que ça lui faisait du bien... sourit Hargôn.
- QUOI ?? sursauta Lana.
- J'ai cette capacité que je tire de ma famille de pouvoir sentir quand quelqu'un à de bons sentiments ou de mauvais. C'est étrange. Mais j'ai tout bonnement ressenti que d'avoir dérobé des Pokémon t'aidait à oublier certaines choses, et te rendait mieux.

Hargôn avait les bras croisés, parlait calmement. Ethan en entendait trop.

- ... C'est vrai ? demanda-t-il après quelques secondes.
- ... Ouais.

Choqué. Ethan secoua la tête.

- Bon, qu'est ce qu'on attend maintenant ? demanda Audrey.
- Lui !

Nina arriva avec André Lénor, ce dernier calme, posé. Emilie éclata de nouveaux en sanglots.

- Oh noooooooon...
- Calme-toi Emilie, dit André. Il fallait bien que ça arrive, si leur plan est fini, il leur faut éliminer toutes les personnes capables de parler.
- EX-AC-TE-MENT ! s'exclama Hargôn, ravi. Je ne ferais pas de laïus, levons le camp.

À ce moment, la voix de Yann Smogo retentit dans l'établissement :

- Votre attention s'il vous plaît, nous rappelons une dernière fois que les professeurs qui vont être mentionnés seront absents durant le reste de la semaine pour une conférence donnée au siège de l'Éducation de la région : Mr Mallard, Mlle Elview, Mr Frank Mennez, Mr André Lénor, Mr Ricky Fontes, et moi-même. Vous pourrez toujours cherchez des conseils d'entraînement auprès de Mlle Engel et Mme Alter qui veilleront exceptionnellement sur l'établissement. Merci de votre écoute.

Il éteignit le micro. Hargôn s'avança vers une étagère, et la déplaça. Une porte apparut derrière.

- Par ici, je vous prie...


= =


C'était une espèce de tunnel. Tout était noir, seulement Hargôn éclairait de sa lampe torche le long couloir. Ils étaient dans les souterrains du lycée, une sortie de secours pour qu'aucun étudiant ne les remarque. En même temps avec cinq étudiants et un prof ligotés, un gros sac poubelle rempli de leurs PokéBall, valait mieux se faire discret.
Ils marchèrent longtemps. William en déduisit à approximativement deux kilomètres. Lorsque le tunnel s'élargit, ils tombèrent nez à nez sur une base sous terre, toute en métal, les murs recouverts, le sol. Au milieu trônait un hélicoptère. Frank Mennez, Ricky et Axel y étaient déjà, attendant.

- Z'en avez mis du temps ! s'écria Ricky.
- Mettez-les à l'arrière et on décampe de suite.

Hargôn jeta Ethan qu'il tenait contre Ricky qui le rattrapa et lui sourit.

- Alors, ça fait quoi de se sentir impuissant ??
- Rien, j'ai l'habitude.

Le professeur de Combat haussa les sourcils. « C'est pas marrant, j'aurais dû le faire à la jumelle, elle se serait pissé dessus... » Il saisit Ethan par la nuque et le mit à l'arrière de l'engin. Lana, Audrey, André, William et Emilie ne tardèrent pas à suivre.

- Je vais me pisser dessus... pleurait Emilie.
- C'est pas le moment Emi... soupira Lana, se collant à Ethan.

Ils entendirent une voix provenant d'un haut parleur. Hargôn à l'avant avec les autres, leur donna un avant-goût du voyage, tout en faisant le guide touristique.

- Ici, vous êtes dans une des bases secrètes des anciens militaires Sinnohites durant la Guerre des Possessions, autrement dit celle qui dura de 1933 à 1937 pour se batailler le territoire contre Kanto. Heureusement, Sinnoh a tenu bon, et est sorti vainqueur ! Bref, nous allons de ce pas ouvrir le toit que nous avons reconstruit il y a quelques années, afin d'entamer notre fabuleux périple vers Unys. Attachez-vous ça va secou... Ah non pardon, vous n'avez pas de ceinture ! ricana-t-il.

Le Maître semblait heureux. En extase. L'hélicoptère se souleva, et les passagers arrière le sentirent bien. André passa de l'autre côté en roulant et se cogna contre des boites en cartons. Il y eut du remue-ménage bruyant, puis l'engin se stabilisa enfin.

- Eh bien... Vous avez un plan ? demanda André.
- L'improvisation, répondit Will.
- Je vois. Que s'est-il passé pour que tout aille si vite ?
- On s'en fout, c'est fait c'est fait ! grommela Lana.
- Désolée, Monsieur Lénor... geignit Emi.
- T'as pas à être désolée, renchérit Audrey, l'autre Maître a dit que dans tous les cas, il aurait parlé donc il le fallait.
- J'allais justement le dire... marmonna André, vexé.
- Où sont nos PokéBall ? s'interrogea Ethan.
- Probablement devant, avec l'Oracle Sombre, je doute qu'ils les aient laissées ici avec nous si on risque de les récupérer, argua Will.
- Y en a marre sérieux, moi je voulais ma Licence en Coordination, et j'apprend que cette Fac est pourrie ! Mais non quoi ! s'énerva Audrey.
- On a plus le choix maintenant, souffla Lana. On va les accompagner, voir ce qu'ils trament, ils vont nous narguer, nous tuer, et nous faire bouffer à des Crocorible et voilà.
- Quel pessimisme... constata le professeur d'Elevage.
- Oh ben oui, c'est sûr, là les Ponyta font des cacas Papilusion et tous les Pokémon vivent en harmonie pour aider les humains pleins de bon cœur ! ironisa-t-elle.
- Suffsait de dire « La situation n'est pas propice à l'optimisme » et c'était bon... dit Will.
- L'hélicoptère va vite ! stressa Emi.
- Je vais vomir...
- Tant que tu meurs pas, te plains pas.

Audrey couvrit sa bouche pour se retenir. Il n'y avait pas de fenêtre, impossible donc de savoir où ils étaient. Mais de toute façon, ils savaient où ils allaient...

- Vous n'auriez pas de l'eau ? demanda André.

Lana sursauta. Elle était tellement à l'ouest qu'elle en avait oublié qu'elle aussi avait soif.

- Désolé, non, répondit Ethan.
- Y a pas de lumière, rien... déplora Lana.

Les autres opinèrent. Y en avait marre de rester dans le noir tout le temps.


Le voyage dura un certain temps. Mais ils arrivaient à destination.


= =


Matt arriva devant l'entrée, entourée de pierres, accompagnée d'une colonne cassée. Elle amenait vers le Château Enfoui. Avec cette tempête de sable, il ne vit pas la statue de métal aux yeux orange qu'il percuta ; il trébucha.

- Raah mais vas-y !!!

Il se releva et lui décocha un gros coup de pied.

- AAAAH FAIT MAAAAL !!

Le Darumacho statufié ne bougea pas. Matt vit de loin l'hélicoptère arriver et s'empressa de se cacher derrière, tout en pensant de se recouvrir partiellement de sable afin de passer plus inaperçu.


= =


Une odeur de sable, de sel, de chaud. Même s'ils étaient encore dans ce foutu hélico, ils sentaient que ce n'était plus la même terre, plus du tout. Sinnoh, dont les températures sont d'origine frisquettes, ne ressemblait pas du tout à Unys, où le temps était plus sec. Surtout qu'ils atterrirent en plein désert.
L'hélicoptère se posa au centre de ce désert, proche de l'entrée.

- Chers passagers, merci d'avoir été si patients durant ce voyage, j'espère que vous n'aurez pas eu de rejets gastriques et que la promenade vous aura plu ! Trêve de plaisanteries.

Hargôn éteignit le micro et descendit de la cabine avant, referma la portière et ouvrit celle de la partie arrière, dévoilant les six détenus plissant les yeux à cause de la lumière.

- Il darde le soleil, pas vrai ? sourit Hargôn.
- Ouais ouais, c'est génial... pesta Ethan.

Yann, Nina, Axel et Ricky descendirent à leur tour et rejoignirent leur maître.

- Comme prévu Frank reste à l'avant, comme ça il surveillera André.
- Pourquoi je reste ?? demanda André.
- Parce qu'on veut emmener les cinq gamins, tu seras trop encombrant. Ne t'inquiète pas, ton moment arrivera... répondit Hargôn.
- Laissez leurs PokéBall là, comme ça Frank y veillera également.
- C'était prévu, mon cher Yann. Nina, prends les jumeaux, Yann Audrey, et Ricky occupe toi de Lana. Axel, prend le petit Ethan.
- Qu'ils sont mignons et attentionnés... grommela Will.
- Je veux grand-mèèèèère ! supplia Emi.
- Je veux voir ce qu'il va se passer ! s'exclama Audrey.

Lana la regarda.

- On va tous crever, et toi tu es excitée comme une puce.
- Si tu pensais comme moi, tu te dirais que tu n'as pas le choix, alors autant profiter de ce qu'il reste comme temps.
- Bon argument... admit la brune.

André regarda la porte se refermer devant lui. Frank retira le store qui empêchait de voir entre les deux parties, et lui adressa un sourire narquois.

- Gnagnagna ! dit André en lui tirant la langue. Va bien falloir que je me sorte de là...

Il attendit que Frank se retourne pour essayer de se déligoter. A travers la vitre en plastique, il voyait le gros sac de PokéBall, reposant à côté du professeur de Maths, les pieds en éventail sur le tableau de bord. Il soupira, se rendant compte que ça serait trop compliqué, et qu'en plus aucun de ses Pokémon ne pourrait l'aider.


= =


- Comment on s'organise alors ? demanda Nina.
- On rejoint au plus vite Hervé, le chasseur, la Miséricorde et la Bonté qui nous attendent déjà en bas.
- Très bien.
- Au fait les enfants, vous avez intérêt à presser le pas, il risque d'y avoir pas mal de tremblements, et comme le château est un bâtiment assez ancien, je crains que nous ne pouvions rester ici indéfiniment...
- Pourquoi y aurait-il des tremblements ? s'étonna Audrey.
- Le pouvoir de deux forces brutes qui se joignent pour l'appel...

La voix du Maître semblait mécanique, on aurait dit qu'il récitait une prophétie. Ils entrèrent chacun leur tour dans ce carré noir, où un long escalier emmenait dans le souterrain. Chaque membre de l'Oracle avait une lampe torche. Lorsqu'ils arrivèrent, ils virent une grande pièce beurrée de sable, aux murs parsemés d'inscriptions en tout genre.

- C'est par là, désigna du doigt Hargôn une arche en pierre. On essaye de se bouger.

Ils avancèrent, leurs pieds s'enfonçant dans le sable.

- Et attention, y a des sables mouvants aussi à des endroits, prévint-il.
- Euh je comprend pas pourquoi vous voulez qu'on vienne en fait... marmonna Ethan.
- Tu préfères qu'on se fasse flinguer, crétin ?! cria Will.
- Oh mais rassure-toi mon petit Willy, je ne vous « flinguerais » pas, tant que vous n'aurez pas assisté à ma terrible victoire !
- Complexe de supériorité... soupira Emi.
- C'est mieux que rien ! acquiesça Audrey. Pourquoi vous faites tout ça ?
- Tu le sauras à l'arrivée, j'ai toujours adoré faire du suspens... ricana Hargôn.

Lana soupira, tirée par Ricky qui lui serra les mains plus fort.

- Aïe ! geignit-elle. Pourquoi tu fais ça ?
- Je sais pas, je commence un peu à flipper, chuchota-t-il.
- Ah ben si toi tu flippes, moi je devrais quoi ? Tu vas pas mourir toi...
- J'ai pas envie que vous mourriez, je veux juste que ça se finisse bien.
- Malheureusement mon coco, fallait y réfléchir à deux fois avant de t'y mettre, grogna la brune.
- Tais-toi où je serre plus fort. Je veux juste que ma mère guérisse, murmura-t-il.
- Tu crois pas qu'il va te jeter comme du crottin de Zebibron après qu'il aura eu ce qu'il veut ?
- Non, il est pas comme ça, c'est mon mentor !
- Bien sûr... soupira-t-elle.

Elle ferma les yeux, et pensa à ce qui se passerait au dernier étage. Visiblement, elle retrouverait les fameuses « Miséricorde » et « Bonté », qui...appelleront (?) la Générosité, Mallard et ce chasseur qui attendront patiemment avec la machine. Une fois qu'Hargôn aura tout, il mettra les PokéBall d'eux cinq dans la machine devant leurs yeux, exprès comme un sadique... Tout ça pour satisfaire son égo.

- Luxray...

Lana laissa couler ses quelques larmes, pensant à ses six Pokémon. Elle se souvint soudain que le sac était dans l'hélico. Elle soupira de soulagement.

- Luxray ? répéta Hargôn. Ne t'inquiète pas, il est là.

Il sortit une PokéBall de sa poche, puis en sortit également trois autres.

- Tu m'excuseras, j'ai également pris la liberté de récupérer Dracaufeu, Jungko et Lucario pour mon plan final !

Ricky colla Lana contre elle, sentant qu'elle allait se débattre comme une furie. Effectivement.

- RENDEZ-LES MOI TOUT DE SUITE, VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT DE ME LES FAIRE OUBLIER, JE VOUS DETESTE !
- Calme-toi, Luxray va obéir à un de tes ordres, c'est tout ! Après je l'hypnotiserais, tu auras tout le temps de lui dire au revoir.
- ESPECE D'ENFOIRÉ JE VAIS TE PRENDRE ET TE...

Alakazam apparut de nulle part et la choqua d'un Psyko. Elle se laissa tomber, Ricky devant la tenir de tout son poids.

- Houmph...

Hargôn sourit, et Axel foudroya Ricky du regard. Ethan gigota.

- Oh je vais pas la violer !! s'énerva-t-il.
- Aïe... gémit Lana en reprenant connaissance.

La troupe continua sa marche. Ils trouvèrent un escalier et le descendirent, la moitié effrayée, l'autre excitée. Soudain, un tremblement secoua la salle.

- Premier mouvement. Ne craignez rien, pour le moment ils sont très espacés, donc nous avons le temps. En route.


= =


- C'est la plus belle journée de ma vie ! Seules la Miséricorde, la Bonté, la Générosité parviendront à la fin du monde ! Quelle est la racine carré de 1 237, hein André ? Ah, mon bon vieux André, l'homme parfait, l'homme que toutes les femmes aiment, l'homme qui au final va tout perdre, haha ! Alors que moi, pauvre Frankynou, déjà tout raplapla, je vais afin connaître mon apogée suprême !
- Tu délires, mon pauvre Mennez... soupira André, désabusé.
- Oh que non mon ami ! C'est moi qui ai tes PokéBall, c'est moi qui te tiens en otage, je jouis de cet instant, tu vois !
- Oui je vois, ça m'embête que tu les ais d'ailleurs... remarqua-t-il.
- Hahaha ! Je...




BOUM.




- ... Euh c'est quoi ça ? s'étonna Frank.






- KIIIYYYYYAAAAAAAAAA !!!!!!!

Un petit Polarhume tout mignon. Un Laser Glace givra la vitre avant de l'hélico. Elle se brisa soudain. André entendait le remue-ménage mais ne comprit pas ce qu'il se passait. Frank se retrouva encerclé par un gros serpent vert. Matt arriva tout fier, et passa par la vitre cassée. Raichu et Polharume le rejoignirent.

- Bien le bonjour, mon cher monsieur ! Je me présente, je suis Matt, enchanté. Désolé si Majaspic vous serre un peu trop le cou, elle adore, c'est une sadique. Enfin ça tombe bien c'est son boulot de toute façon, ricana-t-il.
- Qu'RRRrr...
- Non non mais ne parlez pas hein ! Ils sont bêtes n'empêche vos amis, il suffit d'un petit jeunot comme moi pour vous avoir, HAHA ! Allez, Majaspic, Poudre Dodo.

Le long Pokémon Plante relâcha doucement la pression tout en vaporisant sa poudre couleur bleue. Frank sombra dans un profond sommeil.

- Et comme je suis dégueulasse, Raichu, Cage-Eclair ! rit-il.

Raichu s'électrifia et paralysa Frank, déjà endormi.

- Au moins, lui il saoulera plus. Oh, bonjour !

Il vit à travers la vitre en plastique séparant les deux parties, André Lénor, ligoté et le rejoignit.

- Comment vous avez ouvert la porte ?? s'étonna André.
- Ben je sais pas, du côté avant, c'est ouvert. T'es qui sinon toi ? On m'a pas parlé de toi.
- Je suis André Lénor, professeur d'Elevage à la Fac des Trois Prestiges, j'aimerais que l'on se vouvoie si possible...
- Ouais mais là tu vois, ma meilleure amie est en galère, j'ai peur à mort, alors j'ai pas l'intention de te vouvoyer... André ! Polarhume, Griffe sur le Monsieur !

Polharhume déchira la corde bien serrée autour des mains d'André, qui les secoua.

- Ouah, ça fait du bien... souffla le professeur.
- On ne se soulage pas devant des inconnus, allez on y va !

Matt rappela ses trois Pokémon.

- Attends !

André prit le gros sac rempli des PokéBall.

- Maintenant, on y va.
- C'est quoi ça ?
- Tu comprendras plus tard, en tout cas sur le chemin, je t'expliquerais mieux la situation, je ne sais pas comment tu as été prévenu, mais le principal est que tu m'ai sauvé, pour ça je te remercie.
- Pas d'quoi. C'est le petit ami de Lana qui m'a appelé. Au fait, je suis médecin, donc je pourrais vous aider si vous avez des ennuis.
- Bon à savoir, petit.

Ils sautèrent de l'engin, et s'engouffrèrent dans l'entrée souterraine. André fouillait dans le sac pour trouver ses PokéBall, et les rangea sur sa ceinture. Il sortit Mimitoss.

- On va se paumer là, y a pleins d'entrées... chuchota Matt la main en visière sur son front.
- Mimitoss va nous aider.

Le Pokémon tendit ses antennes bien droites, ses yeux s'éclairèrent. Il dirigea ensuite ses antennes vers les escaliers de gauche.

- Il faut descendre par là, traduit André en pointant l'arche du doigt.
- Merci je suis pas débile ! répondit Matt en accélérant vers les escaliers.
- Ah, j'avais cru... ironisa André en levant les yeux vers le ciel.

Tout en descendant les escaliers, un nouveau tremblement secoua le Château.

- Wouarf, c'est quoi ça ?? s'étonna le plus jeune.
- Je sais pas, mais ça ne présage rien de bon... admit le professeur.


= =


- Alors là...

Hargôn Circé regardait les alentours de la pièce où ils étaient. Nina, Emilie, William, Yann, Audrey, Axel, Ethan, Ricky et Lana se tenaient à côté, silencieux, pensifs.

- Ah ! C'est cette sortie-là ! Allez, prenons l'escalier.
- Je sais pas si vous vous rendez compte que c'est risqué ce que vous faites... marmonna Audrey.
- Ah bon ? dit-il sournoisement.
- Ben oui, ça arrête pas de trembler, y a déjà deux blocs de pierres qui sont tombés...
- Voyons, ce ne sont que des morceaux de trop dans l'architecture, c'est pas grave si ça tombe !
- Pfff...

Ils empruntèrent le troisième escalier de leur périple, et arrivèrent dans une salle plus grande, avec plus de sable.

- Ow, y a des sables mouvants là-bas... grimaça Emilie.

Des petits tourbillons de sable tournoyaient très lentement dans un petit endroit de la pièce.

- On s'en fout, grogna Nina, on continue.

Ils s'avancèrent et entendirent soudain un bruit.

- C'était quoi ? demanda Ricky.
- Sans doute un autre tremblement ! assura le Maître. Continuons.
- Oh !

Audrey montra de son pied un petit Polarhume derrière eux.

- Qu'il est mignon ! Mais qu'est ce qu'il fait là ?
- C'EST QUOI CE NOUNOURS ?? s'énerva Hargôn. ÇA NE DEVRAIT PAS ÊTRE LÀ !
- Ah ben désolé.
- KYYYYAAAAAAA !!!!

Polarhume déferla sa Poudreuse dans la pièce, mais à cause de la chaleur, elle n'eut pas un gros effet, si ce n'est masquer la vue durant quelques secondes. Les membres de l'Oracle Sombre effrayés, reculèrent, et Will, Emi, Ethan et Lana réussirent chacun à se dégager violemment et à courir vers le Pokémon.

- Récupérez mes PokéBall sur lui ! cria Lana sans savoir vraiment à qui elle parlait.
- Majaspic, Fouet Lianes !

Majaspic récupéra les trois PokéBall de Lana sur la ceinture d'Hargôn, qui grogna de frustration. Après que la rafale se soit dissipée, Matt et André crièrent.

- POKÉBALL !
- MATT !!!! hurla Lana.

André et Matt envoyèrent les PokéBall aux ex-détenus qui s'extasièrent. Matt prit Lana dans ses bras. Tout allait à une vitesse faramineuse.

- J'ai quelque chose pour toi...

Il lui glissa un petit révolver dans sa poche. Elle s'étonna.

- Je pense qu'il te servira plus à toi qu'à moi...

Pendant ce temps, Hargôn explosait littéralement.

- MAIS QU'EST CE QUE VOUS FOUTEZ LÀ ???????
- Votre « garde » n'était pas très efficace... argumenta Matt. Polarhume n'a eu qu'a lui faire peur et c'est bon !
- Alors c'est lui ton nouveau... sourit Lana, étrangement rassurée.
- Ouais !
- COMMENT AVEZ VOUS ÉTÉ PRÉVENUS ???
- Moi ? Par ça !

Le brun coupé au casque brandit son téléphone portable en souriant.

- Ethan m'a appelé avec le portable de Lana ! Pas mal, hein ?
- Merci Matt, t'as géré vraiment ! ricana Ethan.
- Ah mais de rien, je suis un héros, normal !
- AXEL ?!!! gueula Hargôn en se tournant vers lui.
- Je suis désolé. J'pensais pas qu'il me le piquerait en se battant.
- TU ES DÉSOLÉ ??? C'EST TOUT !!
- Je suis pas ton Ponchiot, ok ??
- Salut Axel... !
- Salut Matt, tu as changé, la médecine te réussit.
- Ouais mais toi, y a vraiment rien qui te réussit à ce que je vois.
- BANDES D'IGNORANTS, SALES INCOMPÉTENTS !

Le Maître sortit de sa poche un révolver qu'il tendit vers le groupe de jeunes et André. Tout le monde recula en levant les mains, effrayés. Lana essaya d'attraper le révolver qu'elle avait, mais Hargôn tonitrua de ne pas bouger.

- Nous sommes trop maintenant... Il faut que quelqu'un parte... Mmmh...

Il était fou. Ils étaient tous fous.

- Nooooooon... gémit Emi, les jambes tremblantes.
- Siiiii... l'imita Hargôn.
- Oh non... murmura Ethan, paniqué.
- Eh ben, vous rigolez pas vous ! tenta Matt.
- J'aime pas ta manière d'être heureux toi... le menaça le Maître en pointant l'arme.
- Pourquoi, vous êtes jaloux ? Vous ne connaissez pas le bonheur ?
- Si seulement j'avais pu au moins l'effleurer.
- Aïe ! acquiesça Matt.

Hargôn ferma les yeux. Il inspira longuement. Sa voix devint enfantine.

- Si seulement... j'avais pu être... Normal ?







PAN.












- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH !!!!!!!
- OH NON !!
- AUDREY !!!!!!!!


I need a doctor – Dr Dre – Piano.


La balle était partie.

La belle rousse aux yeux émeraude s'effondra, les larmes aux yeux.

Emilie et William accoururent en pleurant vers elle. Hargôn n'empêcha rien, il regarda en souriant. Lui aussi pouvait faire mal aux autres, oh que oui.

- Audrey... pleurait Emi. Pas toi en plus, non...
- Réveille-toi !!!! criait Will. Je veux pas que tu partes !! AUDREY !!


Audrey leva les paupières. William la tenait fermement et Emilie lui saisit les mains.

Ethan écarquilla les yeux et suivit les jumeaux. Tout se bousculait dans sa tête.

Lana était choquée. La Mort en face. Elle n'arrivait plus à bouger.

Matt haussa les sourcils. Il ne connaissait pas Audrey, mais il connaissait la Mort. Celle qui prive des êtres vivants d'autres compagnons.

André ferma les yeux, la détonation lui donna envie de vomir.


- J'ai mal... chuchota Audrey.
- Chuuuut... la calma Emi.
- Appelez Lana.

Lana entendit et parvint à marcher jusqu'à elle.

- Oh, Audrey... sanglota-t-elle.
- Je sais qu'avec toi, ils seront heureux. Je sais que tu feras un bon choix pour eux...
- MATT, TU ES MÉDECIN ! FAIS QUELQUE CHOSE ! hurla-t-elle, effrayée.

Il regarda l'étendue de la blessure.

- Je suis désolé. Même l'utilisation d'une Psyko pour maintenir la plaie ne la maintiendrait en vie qu'une heure ou deux, et elle souffrirait beaucoup plus que maintenant. Je suis désolé... Audrey.
- NON !!! pleurait Emi.
- Lana... reprit Audrey. Voici...

Elle porta doucement sa main à sa ceinture.

- ... Herbizarre...
- Non... tremblait la brune.
- ... Altaria...
- C'est pas possible ! criait Ethan. PAS POSSIBLE !
- Quelle horreur... souffla André.
- ... Givrali...
- Haaaaaaaa... s'effondrait la jumelle. Audrey....
- ... Et Symbios...
- Audrey... articula William.
- Ffff... soupira Matt.

Lana resserra les PokéBall dans ses mains. Ses sanglots redoublèrent.

- Audrey, je suis désolée d'avoir été méchante au début avec toi...
- Moi aussi, tu es quelqu'un de bien. Et avec Ethan, Will... William ?
- Oui...
- J'aurais bien aimé qu'on soit ensemble aussi.

Il éclata. Il la serra plus fort.

- Emilie, je t'adore vraiment, j'espère que je t'aurais bien fait rigoler...
- Bien sûr que oui, crétine !! dit-elle en souriant faiblement.
- Et Ethan... Je voulais pas être si brusque en te draguant !
- C'est pas grave, au final on est de bons amis.
- Était... murmura-t-elle. Dites à ma famille que je les aime... Et empêcher l'OS de...
- De ?
- Trouver la Gé...
- Oui, oui ! acquiesça Emilie.

Lana, agitée de spasmes lui saisit sa main et la pressa.

Accompagnant ainsi Audrey vers le sommeil le plus profond jamais connu par les vivants.



- Pourquoi t'as fait ça ???? s'étonna Ricky.
- Elle n'a rien vécu, c'est une Candide. Elle est blanche. Aucun des autres ne sont « blancs ».
- Maître, enfin... répondit-il, apeuré aussi.
- Ricky, arrête ! s'énerva Yann.
- Moi, j'adore ! sourit Nina
- Ils doivent comprendre qui gouverne ici, acheva Hargôn Circé.

Axel regarda, calme. Lana sécha ses larmes, et se releva. William gardait le corps inerte dans ses bras, traumatisé.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Ethan.
- Je vais... faire ce qu'elle a dit. ON va faire ce qu'elle a dit !
- Oui, acquiesça Emilie.
- Je pense aussi, approuva finalement Will.
- Alors...

Elle se retourna vers Hargôn et alluma une PokéBall qui doubla de volume.

- ... C'est parti.






La Mort prend des gens qui ne demandent rien, qui ne le méritent pas.


Seulement, la Mort venait d'arriver, et peut-être ne voudrait-elle pas partir maintenant.


C'est dans ce genre de moment qu'on voudrait la rencontrer, et la tuer.


Mais on ne peut pas tuer la Mort.


La Mort nous tue.


SANS SCRUPULES.