La Guerre des Cieux de Seigneur Revan

Un soleil timide se lève sur Azuria alors que le maire et un comité d'accueil attendent l'arrivée de Revan.
Sur le chemin de la route 3, au détour des rochers de la cave taupiqueur, sa silhouette haute et ample apparaît. Il n'est suivi que par Shini, son fidèle Dimoret, un peu impatient de découvrir ce que cette journée allait leur réserver. Le maire vient à la rencontre du dresseur tout de noir vêtu, l'air encore embrumé de celui qui est mécontent de s'être levé tôt. Arrivé à la hauteur du maire, Revan faisait plus de deux têtes de plus que lui, et sa stature droite et fière faisait quelque peu effet à côté du rondelet petit maire de la ville, aux petites lunettes rondes et à la moustache épaisse.

« Revan, je suis content de vous voir !
-Laissez les formalités monsieur le Maire… vous m'avez appelé pour un travail urgent, je suis là maintenant… de quoi s'agit-il ?
-Toujours aussi direct n'est-ce pas ? Hum bon, vous êtes là pour les Mélofée.
-Les… les mélofée ?
-Oui. Toutes les nuits ils rôdent dans nos rues et…
-C'est pour ça que vous m'avez fait venir ??? Pour des Mélofée ???
-Oui mais attendez !
-Vous n'allez quand même pas me dire que c'est la première fois que des Mélofée s'aventurent en ville… Avec le mont Sélénite à quelques kilomètres ce n'est pas étonnant.
-Oui mais demandez à Hiro Katashi ce qu'il a vu…
-Le tenancier de la petite boutique du mont Sélénite ?
-Oui ! Il est revenu blessé et choqué mardi matin. On l'a installé au Centre Pokémon pour qu'il se rétablisse mais impossible de lui tirer quoi que ce soit de plus que des bribes de phrases.
-Mardi matin… Donc juste après le rituel de la Lune ?!
-Effectivement !
-Et quelqu'un est venu déranger la danse ? Peut-être un dresseur a t-il voulu capturer un des pokémon pendant la cérémonie.
-Non. Cela on en est sûrs et certains puisque tous les dresseurs recensés étaient à la Grande Fête à Carmin sur mer.
-Sauf moi en tout cas… je n'étais même pas au courant…
-Ah vraiment ? C'était l'anniversaire du président du Fan Club pokémon.
-Ah bon ?… j'oubliais à quel point ce vieux fou m'adorait… Bon… Et Monsieur Katashi on peut le voir ?
-Oui bien sûr… suivez-moi. »

Le maire mena Revan vers le Centre Pokémon. La Scène avait de risible le fait que le dresseur dont la réputation n'était plus à faire, se faisait accompagner par toute une troupe, précédée du Maire si fier d'avoir un élément sûr sur qui compter.
Une fois à l'intérieur, le dresseur demanda au maire quelques minutes le temps de déposer son équipe à l'infirmerie pour des soins et une détente plus que mérités. A l'instant où il arriva au comptoir où la tendre infirmière Joëlle attendait les clients, il afficha un large sourire tendre à son attention et la salua. En l'espace d'une seconde, et sans comprendre comment, il se retrouva à terre, une douleur vive sur la joue droite. L'infirmière aux cheveux roses et au caractère si tendre venait d'infliger de sérieux dégâts à la joue de Revan. Il lui fallut quelques secondes pour encaisser le choc, et se relever. Il agrippa le haut du comptoir et se hissa péniblement pour lentement se redresser sur ses membres endoloris. Joëlle, elle, fulminait encore, ses bras tendus et tremblants de colère, le visage tendu mais pourtant encore si beau.

« Tu OSES revenir ici espèce de crevure ?!
-Euh… salut Joëlle… hé hé.
-J'en reviens pas, tu manques pas de CULOT ! »

L'infirmière aligna au dresseur un nouvelle baffe mais sur la joue gauche. Le choc fut si violent qu'il envoya Revan à terre dans un fracas monstre.

« J'en ai marre là… sans déconner j'en ai marre maintenant. marmonna Revan, encore à terre.
-QUOI ?
-Ahem ça me fait plaisir de te revoir après tout ce temps… dit-il avec un sourire minime entre ses deux joues rouges et enflées, en se redressant dans un bond.
-Trois ans… Trois ans que tu m'as laissée comme une vieille chaussette !
-Mais… voyons je…
-Moi qui t'ai attendu au cap d'Azuria comme une idiote !
-Enfin me…
-Et toujours en voyant cette (censuré) d'Ondine en couple… et jamais avec le même !!!!
-Tu sais bien que…
-Et pendant ce temps là tu…
-J'ETAIS PERDU !
-Quoi ?
-Tu te souviens que la veille de ce rendez-vous au cap j'étais parti à Ecorcia pour aider cet imbécile de charbonnier à retrouver son canarticho ?
-Euh… oui
-ALORS J'AI MIS TROIS JOURS A SORTIR DU BOIS AUX CHENES AVEC CE PIAF DE MALHEUR SUR LES BRAS ! Quand je suis arrivé au Cap, à bout de force, tu étais déjà partie. J'en avais conclu que tu ne voulais plus me voir…
-Après trois jours de retard tu t'imaginais quoi ? HEIN ? »

Joëlle rassembla ses forces dans une troisième gifle quand…

« Excuse-moi …
-Quoi ?
-Tu comptes me frapper là non ?
-Heu… oui.
-Et tu es consciente qu'après une claque pareille je tomberais dans les baies Mepo ?
-Heu… oui.
-Alors rends-moi service avant… prends mes pokémon et mets-les en repos… ils sont fatigués.
-Entendu… autre chose ?
-Non non vas-y je t'en prie. »

Et la troisième claque acheva le dresseur qui alla s'évanouir à terre… comptant les salamèche. Le maire, qui avait assisté à la scène de loin, éberlué, soupira et fit signe à l'assistance de l'aider à transporter leur « héros » dans une chambre. Il fallut tout de même six personnes pour soulever le dresseur inconscient.

« Il est fort le héros aux grands airs » dit le maire entre deux inspirations.

« On voit bien qu'il ne mange pas que des baies celui-là! » ricana un des porteurs

« Il doit s'empiffrer de gâteaux pour être lourd comme ça ! »

« Ce que je préfère c'est le chocolat au lait meumeu. Bafouilla Revan, encore dans les vapes

« CA SE VOIT ! » s'écrièrent tous les porteurs, qui commencèrent à monter les escaliers.

Dans son rêve, Revan se voyait, gambadant dans les champs de fleurs de la route 48. Autour de lui, plusieurs femmes heureuses riaient. Parmi elles figuraient celles qu'il a le plus aimé : Ondine, Morgane, Cynthia, plusieurs Topdresseurs et même Marion du Conseil des 4… mais surtout Erika, qui trônait au milieu des fleurs comme la reine de toutes ! Autour d'elle des Joliflor, des tournegrain et des cériflor mettaient en valeur sa beauté fine et brillante. Revan sautait entre les fleurs pour aller la rejoindre quand tout à coup Joëlle apparût, furieuse.
« POURQUOI TU M'AS ABANDONNEE ?? »
Son Carapuce surgit de la gauche et cracha de son pistolet à eau.

Quand Revan revint à lui, Joëlle venait de lui jeter un sceau d'eau à la figure. Il était allongé sur un lit dans une des chambres.

« Tu émerges c'est bon ? tu as fini ton cirque ?

le dresseur d'un revers de tête écarta l'eau de son visage, puis, ignorant son mal de crâne, reprit de plus belle :

« Tu vas te calmer oui sans déconner ? dit Revan avec agacement. Je t'ai dit que j'avais pas fait exprès !
-Je m'en fous de tes explications crevure ! Occupe-toi plutôt des mélofée ! lança Joëlle en quittant la chambre.
-Et mon équipe ?? s'écria Revan
-ELLE VA BIEN ! »

Le dresseur pressa la paume de sa main sur son front pour se remettre les idées en place et commença à se dévêtir pour se changer. C'est alors que le maire fit irruption.

« Bon on peut parler maint…
-NON MAIS CA VA PAS ? FRAPPEZ AVANT D'ENTRER !
-Mais enfin…
-SORTEZ !
-Bon bon… fit le maire, un peu gêné.

Revan fulminait de rage. Ainsi cette journée était décidément pourrie. Une nouvelle fois, la porte s'ouvrit à nouveau pour laisser entrer une assistante, un plateau de baies à la main. Elle et lui se figèrent. Tout ce que le maire vit, c'est une chaussure sortir violemment par la porte, suivie par la fille, qui courait à perdre haleine. Le politique se demanda alors s'il avait fait le bon choix en l'appelant.