Vers de nouvelles aventures
Les flammes dansaient et ondulaient sous les yeux de Simon. Fasciné par le feu, il observait le brasier en attendant le discours du seigneur. Dans la nuit noire, le feu apportait un peu de vie et Simon le regardait comme pour se détacher de l'obscurité. Les musiciens accélérèrent le rythme de leur boléro. Le feu suivit aussitôt, les flammes faisaient des ondulations plus rapides, plus courtes. Le feu était plus agité, tout comme la musique. Simon repoussa une mèche de ses cheveux noirs et jeta un regard circulaire autour de lui. Près du feu, les trois musiciens de son père, ils étaient habillés de couleur vives, du jaune, du bleu et du vert. Ils jouaient sublimement de la mandoline, Simon aimait les regarder. En face du feu et des musiciens, ils y avaient les paysans qui se demandaient bien pourquoi le seigneur leur accordait une telle faveur. Le dernier banquet devait bien remonter à une dizaine d'années. A gauche, les gens de l'église, le curé et ses moines qui avaient été aussi invités. A droite, Simon, sa mère, ses soeurs et les maris de celles qui étaient mariées, c'est à dire Cécile et Marianne. Derrière le feu, des tables avaient été installé, des chaises aussi. Ce banquet risquait d'être bien belle festivité. Deux domestiques du seigneur s'approchèrent du feu avec une Ecremeuh embroché. Ils la placèrent au dessus du feu de façon à ce qu'elle grille. Louis Gibert s'approcha de Simon, son neveu.
-Tu t'es bien battu aujourd'hui ! C'est bien, ton père et sa seigneurie peuvent être fier de toi. Dit il en caressant la tête de Simon.
Louis avait de quoi être content de Simon, grâce à la bataille de ce matin, le seigneur Gibert qui n'est autre que le père de Simon pouvait s'emparer de la seigneurie Willem. Comme Guillaume Gibert, le seigneur avait déjà du mal à s'occuper de sa propre seigneurie, il allait sûrement donner la seigneurie Willem à son frère, Louis. Guillaume Gibert, Seigneur de la seigneurie Gibert avança jusqu'au feu où grillait l'Ecremeuh. D'un ton solennel, il déclara :
-Bienvenue à mon banquet. J'ai décidé de réunir tous les membres de ma seigneurie pour fêter un évènement bien spécial ! Ce matin, comme il était prévu, nous avons attaquer la seigneurie Willem. Une longue bataille que nous avons gagner ! Cela grâce à Simon mon fils qui a été héroïque mais aussi grâce à mes paysans qui se sont très bien battus ! La seigneurie devrait nous appartenir dès la semaine prochaine ! Nous leur avons dérobé des récoltes et notamment du bétail ! Ce soir on mange de l'Ecremeuh.
Il alla s'asseoir à la grande table et y invita tout le monde. Une centaine de personnes constituaient la seigneurie et ils étaient tous là. En grande majorité, il y avait des paysans qui étaient à peu près soixante dix. Il y avait aussi 5 membres du clergé. Le reste, c'était le seigneur, sa famille, ses musiciens et ses domestiques. En attendant l'Ecremeuh qui rôtissait, ils burent du vin, mangèrent des légumes. Pendant ce temps, les paysans ajoutèrent du bois dans le feu pour qu'il prenne plus d'ampleur. Et dans le brasier de taille maintenant très importante, ils firent rôtir d'autres Ecremeuhs fraîchement tués. Environ un quart d'heures plus tard, les convives de ce festin purent goûter à une viande saignante et délicieuse. Simon se régalait. Il en repris trois fois. Après le banquet qui s'était déroulé en plein air, au beau milieu de la seigneurie, il y eu une fête. Tout le monde avait bien bu et enivré, ils dansèrent, chantèrent et égayèrent la nuit noire. Une nuit noire, sans étoile. La lune en croissant éclairait le paysage d'une faible lueur. On ne pouvait même pas apercevoir le château Willem. Simon dansait avec sa cousine, Lucie qui était âgée de 16 ans. A 16 ans, elle était déjà une bien jolie jeune femme que Simon dévorait du regard. Ses cheveux blonds, ses yeux verts, son petit nez et sa bouche de petite fille : Simon adorait tout en elle y compris ses jolies formes. Un couple de paysans servait du Grog contre une chaumière. Les musiques se mélangeaient, la gaieté était au rendez-vous. Le seigneur regardait depuis le lieu du banquet la fête qui se déroulait sous ses yeux. Une fête de paysans essentiellement, les rares nobles tels que Simon et Lucie se faisaient regarder d'un drôle d'oeil mais rien ne perturba les festivités. Soudain, un cri strident retentit dans la nuit, il venait du ciel. Simon leva la tête et aperçu des lueurs, des lueurs qui s'approchaient. Simon abandonna sa cousine et monta le sentier de la butte pour rejoindre son père. Seigneur Gibert s'aperçut que son fils était totalement paniqué et il lui dit d'un ton rassurant :
-Ne t'inquiètes pas... Ce sont des messagers.
Simon leva la tête et aperçut que les lueurs approchaient de son père. Elles éclairaient une silhouette. Une silhouette que Simon reconnu peu à peu. C'était un messager sur un Roucarnage. Il avait une torche dans chaque main et le fidèle oiseau en avait une au bec. La famille du seigneur s'était réunie sur la petite butte. Le messager atterrit, il quitta le dos de son Roucarnage. La mère de Simon souffla :
-Un Roucarnage...
-Oui renchérit sa fille Cécile. Et il a l'air bien dressé.
L'ensemble de la famille était ébahi devant le majestueux oiseau. Le messager s'approcha et salua :
-Bonjour seigneur...
-Bonjour répondit fermement le seigneur.
-Je viens là vous apporter une nouvelle.
-Et laquelle ?
-C'est une nouvelle d'une extrême importance, elle me vient de Xavran, la capitale. Le roi a demandé à tous les messagers de la ville d'informer le peuple. Je viens donc en cette nuit vous informer...
-Oui mais quelle est cette nouvelle ? S'impatienta le seigneur.
-La princesse a été enlevée.
Le seigneur fut sous le choc, il demanda plus d'explications.
-Il y'a eu une mascarade... continua le messager. Des hommes armés ont pénétré le château et sont enfuis avec la fille du roi...
Bouche bée, seigneur Gibert écoutait le récit du messager.
-Le roi a donc envoyer tous les messagers de Xavran pour rependre la nouvelle. Une forte récompense est promise au chevalier qui sauvera la fille du roi, le roi reçoit dans son château n'importe quelle personne voulant sauver sa fille.
-D'accord, merci pour cette information messager. Répondit le seigneur en s'approchant de la table où il prit un morceau de viande rôtie. " Tiens prends ça, tu as bien besoin de reprendre des forces !"
-Merci mon bon seigneur ! Je dois m'en aller vers d'autres seigneuries pour rependre la nouvelle ! Au revoir.
-Au revoir ! Dit le seigneur Gibert de sa voix grave.
Le messager rangea son morceau de viande dans un sac de toiles puis remonta sur son Roucarnage et siffla pour lui ordonner de décoller. Quelques secondes plus tard, il était dans les cieux.
-Ah, ces hommes de Xavran... murmura le seigneur admiratif.
-Qu'est ce qu'il y a père ? Demanda Simon en s'approchant.
-C'est un homme de Xavran...
-Oui et alors ?
-Eh bien, c'est pas étonnant qu'il maîtrise aussi bien son pokémon. Xavran est la capitale...
-Oui, ça je sais père....
-C'est là où réside le roi continua le seigneur. Et le roi a instauré une sorte de nouvelle politique, il essaye de faire que les gens se servent des pokémons. Ca ne c'est pas trop répandu à la campagne mais à Xavran... Là bas, ils se servent des pokémons comme outils...
-On le fait déjà ça père. Regarde, on élève bien les Ecremeuhs, les Ponitas et les Galopas...
-Oui mais eux ce n'est pas pareil. Ils s'en servent même pour se battre. Tu ne trouves pas que ça serait formidable d'en avoir, Simon ? Imagine comme on se défendrait avec nos pokémons quand la seigneurie Willem nous attaquerait...
-Oui mais on a déjà battu la seigneurie Willem, alors...
-On pourrait s'en servir pour affronter d'autres seigneuries...
Le seigneur était en plein rêve, c'était le moment que Simon avait choisi pour lui demander :
-Dis père, j'aimerais bien partir sauver la fille du roi.
-Toi sauver la princesse ? Tu es bien trop faible et tu n'as que 18 ans.
-Oui mais si je veux devenir chevalier, il faut bien que j'ai des aventures.
-Je t'ai déjà dit que ton oncle Louis te prendrait comme disciple quand il serait seigneur.
-Oui mais je veux voler de mes propres ailes, avoir mon aventure. Allez, laisse moi essayer...
Guillaume Gibert réfléchi puis il demanda :
-Et tu partirais quand ?
-Le plus tôt, j'irais préparer mes affaires tout de suite puis j'essayerais de partir car la nuit les routes sont plus praticables.
-Bon je veux bien mais je ne veux pas que tu passes par la foret la nuit.
-D'accord, je vais préparer mes affaires !
-Rejoins-moi à l'écurie !
Simon se mit à courir vers le château où il trouva les domestiques qui consommaient de l'alcool. Ils cachèrent leurs verres quand Simon passa devant eux mais il fit un clin d'oeil et leur dit :
-Ne vous inquiétez pas, je dirais rien.
Une fois dans sa chambre, il réunit dans son sac de toile des vêtements puis alla chercher du pain et le mit dans le même sac. Ensuite il enfila des vêtements de toile rigide et s'en alla vers l'écurie. Sur la chaise, Georges, il s'occupait des Ponitas et des Galopas. Le père de Simon parlait avec. Dans un coin de l'écurie, Simon repéra son armure, sa cotte de maille, son épée, son bouclier et sa lance. Il les prit puis rejoint son père qui lui montrait un Ponita et lui dit :
-Qu'en penses-tu ?
-Non. Répondit Simon. Je préférerais un Galopa, celui de ce matin était bien, vif et rapide.
-Un Galopa ! On n'en a que trois et je les aimerais bien pour conclure avec la seigneurie Willem si jamais ils essayaient de se battre.
-Oui mais sans Galopa j'ai aucune chance de sauver la princesse, c'est bien moins rapide un Ponita.
-D'accord pour le Galopa.
Georges se leva et alla ouvrir l'enclos où se trouvait Galopas et Ponitas, il fit sortir la monture de Simon qui y posa sa selle et monta dessus.
-Tu pars tout de suite ? Demanda Guillaume Gibert.
-Oui, j'ai préparé une bourse et une gourde, je n'ai plus qu'à aller dire au revoir à mère et au reste de la famille.
-Non, ta mère ne veut pas que tu partes, ne vas pas lui dire au revoir, elle t'en veut.
Le seigneur accompagna son fils jusqu'à la route qui passait derrière le château. Sur le chemin ils croisèrent Lucie, Simon lui dit au revoir. Une fois arrivé à cette route, Simon enfourcha son cheval et son père lui dit :
-Tu ne devrais pas partir...
-Si j'ai besoin d'aventures et puis il n'y a pas de dangers, j'ai une carte...
-Part avant que je dise non.
-Va y Galopa !
Et le cheval feu s'en alla tel une furie dans la nuit portant sur son dos Simon, fils du Seigneur Gibert qui s'en allait pour sa première grande aventure.