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Né pour tuer- La Haine PARTIE II - de Tjaurdin



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Informations

» Auteur : Tjaurdin - Voir le profil
» Créé le 10/09/2011 à 11:49
» Dernière mise à jour le 10/09/2011 à 11:49

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Chapitre 4 : Cachotterie
Un beau jour le facteur, un drôle de facteur à vrai dire, me donna un colis plutôt volumineux. Je ne doutais pas une seconde du contenu. Le masque et les informations concernant l'Admin de la Team Aqua. Ce matin là Liarevasurb fut peinée et me regarda avec tristesse tandis qu'elle se pomponnait pour son travail.

Je déposai la caisse à côté de l'entrée et la pris dans mes bras une dernière fois avant mon départ. Je lui fis un bisou dans le cou et nous nous dîmes des promesses. Pour quand on se retrouvera. Avant de partir elle me demanda de ne pas mourir, seulement savait-elle ce qui était à craindre et que la mort serait sûrement au rendez-vous, j'avais des chances infimes de m'en sortir.

Elle referma la porte et je jetai un dernier regard sur sa silhouette sylphide.

Je finis le petit déjeuner tranquillement tout en jetant des regards en coin au carton le maudissant puisqu'il rompait la magie dans laquelle je baignais depuis que j'étais venu m'installer.

Je fis mes ablutions puis partis regarder le contenu du carton le masque bien évidemment comportant à l'intérieur des petites choses pour qu'il me colle à point au visage, des fiches bien remplies concernant l'Admin. Le masque je l'enfilai devant le miroir ainsi que les lentilles qui feraient changer de couleur mes yeux puis je me comparais devant la photographie de l'homme.

Il était mince et avait un corps un peu musclé donc ma silhouette convenait déjà. Mon visage ressemblait parfaitement au sien, front dégarni, yeux bleus fantomatiques, joues plutôt creuses, mon nez était compressé pour être relevé et une bouche mince et étirée. Je n'étais guère beau ainsi, surtout que le masque me faisait transpirer beaucoup trop, en le retirant mon visage était déjà moiteux et j'avais des gouttes au front. Dire que je devrais garder cela pendant maints jours.

Je pris mes papiers et scannai toutes les fiches pour les numériser et les mettre dans une clé USB. C'était plus facile à transporter et discret. Je m'habillai correctement et avec tristesse fermé la porte pour ensuite faire glisser la clé sous la porte. Espérons que quand je rentrerai ce ne sera pas en morceau…

J'achetai un billet de bateau, en attendant je pris à un magasin de presse Le Monde pour en lire une partie. Le bateau était déjà arrivé.
*
*
Ça y est, le chemin final approchait où nous allions accostés à Poivressel pour ensuite rejoindre sa flotte avec la bombe. Et je ne connaissais pas la suite qui devais être sûrement de rejoindre le bateau principal et poser la bombe quelque part dans la mer pour provoquer une lame de fond et que la mer se soulève pour s'abattre sur les côtes voire plus loin. Cela me paraissait un peu trop simpliste et direct comme plan, pourtant c'était le seul que j'imaginais.

Aussi durant un des soirs où j'avais un peu de temps pour moi je choisis d'appeler les services hoenniens afin de les avertir que j'étais en possession d'une bombe dans une valise sur le bateau, tout aurait pu finir là avec cette bombe que j'aurais pu jeter à la mer ou la désactiver. Ce furent des idées émises par les agents mais je les réfutais tous répliquant par :

- Cette opération si j'y participe autant en profiter un maximum pour que vous démanteliez le groupuscule. De surcroît je pl… Non, rien. Je continue la mission en tout cas, elle me paraît très bien engagée. Nous la réussirons si personne d'autre que moi y participe, promettez-moi ça. Et je vous sauverais vos vies si précieuses.

- Ces vies, vous les sauvez pour vous aussi. Vous ne cautionnez sûrement pas les massacres je le devine. Au revoir.

Des bip sonores retentirent sans que je réagisse, je devais raccrocher je le savais mais je réfléchissais. Pour une fois je n'avais pas eu la fin de la phrase ou la réplique pour clore la conversation prouvant que j'avais raison. Non, il avait réussi à avoir raison, à me faire entendre quelque chose que je ne saurais avouer.

Ces vies, je m'en souciais oui mais aussi pas que pour mon métier. Tuer une personne cela ne m'avait jamais dérangé cependant de là à provoquer un tsunami qui pourrait ravager la face du monde et pour ce projet sacrifier maintes vies tout en détruisant un commerce. Je cautionnais pas en effet. Et puis la rencontre avec cette femme m'avait quelque peu calmé dans mes idéologies et ma façon d'être. Elle-même l'avait dit, j'étais plus bavard et joyeux.

Ce soir-là, comme il y a des années à mon foyer, je me blottis dans mes draps bien dans mon lit je ne voulais plus penser parce que chaque conclusion était sinistre. Malgré les coups contre ma porte et quelques appels de Desiresilefh je restai dans mon lit. Au chaud.
*
*
*
Ce matin là je me réveillai tard. Il était dix heures. Et je poussai déjà un soupir d'exaspération. Il ne me restait plus quelques jours avant d'arriver à Poivressel.

Le matin même tandis que j'étais en train déjeuner, elle vint me parler et je lui expliquai ce que je pouvais, elle me dit compatir néanmoins je la croyais peu.

Le reste du voyage lentement rythmé par lecture, manger, dormir, piscine et relaxation. Toujours suivi par Desiresilefh qui se rembrunit au fur et à mesure que nous approchions de notre destination pour je ne sais quelle réponse. C'est vrai que nous étions proches mais le verrait-on mal au sein de la Team ? Et puis nous étions tous deux en quelque sorte deux gradés quand même, moi dirigeant de la surveillance de l'opération et elle Capitaine d'une Flotte. Il devait y avoir quelque chose en plus sûrement. Plus je réfléchissais, plus je me perdais dans mes pensées jusqu'à imaginer n'importe quoi.

Un des soirs où nous étions sur le pont en train de discuter sur le pont observant l'horizon elle murmura pensivement plus pour elle-même que moi :

- On arrive.

En effet, nous voyons déjà quelques bâtiments massifs et une plage étalée sur laquelle étaient parsemées dresseurs, touristes et citadins. Je lisais sur son visage qu'elle n'avait guère envie de retourner sur le continent. Moi aussi. Mais bon, nous avions pas le choix c'était notre mission tous les deux appartenant à deux groupes bien distincts avec nos objectifs.

Ce jour-là alors que nous observions l'avancée elle secoua la tête droite et gauche plusieurs fois. Murmurant encore pour elle :

- Ils sont tous fous, pourquoi ne m'écoutent-ils jamais ?

Le lendemain nous posions pieds à terre sur les beaux quais alors que des femmes bien pourvues et grand sourire jetaient en l'air des pétales de roses en souhaitant la bienvenue. Je leur aurais volontiers offert la valise contenant la bombe en guise de remerciement…

Desiresilefh resta de marbre froide plus comme avant. D'habitude elle souhaitait toujours que je l'aide mais là quand je m'étais proposé afin de porter une ou deux valises elle m'envoya dans les roses d'une voix sèche et ferme.

- Une limousine va venir nous chercher pour qu'on aille jusqu'à un autre bateau appartenant à la Team, celui-ci nous mènera au bateau-mère pour que tu rencontres le Leadeur. Il y aura une réunion puis nous partirons sur la Flotte 1.

- Mais pourquoi se faire remarquer en prenant une limousine ? Le port est à côté, non ?

- Ce n'est pas un port pour des bateaux qui sont sur la surface, c'est un port pour les sous-marins de la Team. Mais les gens sont au courant de tout ça pas la peine de faire ces gros yeux. Ils sont au courant que la Team est très proche de tout ce qui concerne cette ville en affaires financières. Par conséquent ils ne voient jamais rien. Je t'avoue que je ne sais pas comment ils font.

Son ton de voix n'était plus vivant, il était mort, neutre preuve du réelle changement.

- Tiens la voilà ! S'exclama-t-elle se dirigeant vers une voiture blanche longue comme un Wailord et très classe au point que tout le monde nous observait.

Un homme vint rayonnant avec un grand sourire, ne m'adressant mots il attrapa les valises de Desiresilefh sans demander et l'embrassa sans retenue en face de moi.

Une colère s'empara de moi couplée d'une envie meurtrière. Je peinais à ne pas prendre Insécateur et lui ordonner de tuer cet homme. Non… Qu'est-ce que je mets à penser ? Qu'avais-je cru ? Quoi qu'il devait arriver c'était impossible que nous ayons une relation. J'étais sûrement tombé son piège à cause de son charme inhérent et réel. J'avais été réellement charmé au second degré, un envoûtement.

Une monstruosité arriva sortant de la voiture. Par Darkrai si je ne la tue pas avant la fin de la mission, cette petite aura beaucoup de chance. Ce que je haïssais le plus au monde sera du voyage avec moi. Une enfant de moins de dix ans !!! Un être cauchemardesque avec sa misérable bouille pour faire semblant que c'est mignon mais dans le dos ça pisse et chie partout ! Ses petits bras et jambes bien rose pourraient vous faire croire , mais le Malin est en eux et par une intelligence, qu'ils perdent à l'adolescence, ils peuvent avoir accès à tout en improvisant des échelles ! Aussi ce maudit sourire et ce regard bleu azur malicieux emplis de mauvaises pensées vous obligent à répondre à leur interminable pourquoi ou comment ! Une torture pour l'esprit mais moi et ma fermeté je saurais lutter face au Malin, je purifierai son corps !

- Bonjour, Maman ! Tu m'as terriblement manqué, dit le malicieux être avec un grand sourire.

- Oh ! Comme c'est mignon, sourit sa mère se baissant et lui faisant la bise.

- Et lui c'est… L'Hérétique, hésita-t-il laissant courir son regard trop longtemps sur moi.

Voilà ce que je craignais, un fanatique de la mer qui me traiterait comme un chien car je n'étais pas dans le courant de leurs idées. Dire qu'au départ je pensais passer une mission tranquille avec Desiresilefh mais maintenant ce sera une virée en enfer avec le Malin et un fanatique pour compagnie. Darkrai révèle-moi s'il y a d'autres mauvaises surprises.

- Je suis celui que vous pensez, certes, et si vous pouviez éviter de m'appeler l'Hérétique cela irrite mes oreilles, répliquai-je sec pour qu'il ne se croit pas libre de m'insulter.

- Attendez-vous à être appelé ainsi par tout le monde.

- Dans ce cas ils verront tous de quel bois je me chauffe, et je les défierais de m'appeler comme ça. Je suis une star publique contrairement à vous qui n'êtes qu'un pion sur l'échiquier de votre organisation.

Je sus avoir touché le bon point et l'obligeait à s'incliner devant moi reconnaissant mes justes propos. S'il se montrait respectueux à mon égard et ainsi que Desiresilefh se serait dans la poche pour les autres. Si elle ne changeait pas trop de caractère je pourrais même être apprécié. Chose rare quand on était un élément extérieur à la Team.

- Mmpf, allez tout le monde monte, ordonna-t-il lançant un regard à la ronde et les gens détournèrent les yeux.

Apparemment je m'étais trompé… Si tous les gens faisaient semblant de ne pas avoir regardé c'est qu'il était craint publiquement, néanmoins pas autant que moi.

Je me baissai et entrai dans l'espace confiné et douillé de cette limousine qui me semblait bien pauvre comparé à d'autres. Il n'y avait qu'un mini bar et une télévision écran plasma même pas en haute définition. Quant à la climatisation on l'entendait trop, trop bruyante et puissante. Puis ces banquettes me semblaient en bois et me faisaient mal aux fesses, sinon elle était propre d'un blanc immaculé.

L'enfant s'assit à côté de moi balançant ses jambes en arrière et en avant. Le gosse me regardait ; je fis semblant de ne pas le remarquer et continuer à regarder en face de moi, dehors où les bâtiments défilaient tous montrant ostensiblement une certaine richesse opulente. Je ne me rappelais plus que c'était une ville destinée aux bourgeois, cela avait changé du temps où j'étais venu.

- Cette ville a bien changé, en bien ou en mal je l'ignore mais elle a changé.

- C'est normal, intervint la petite pour mon malheur. Maman a investi beaucoup d'argent dedans parce que Papa a beaucoup crié.

Le père fusilla la fille du regard tandis que je moi intérieurement je sentais que cette fille allait me plaire et était loin d'être pusillanime. Non, elle était plutôt hardie. Ce sera une bonne interface pour savoir ce que ses parents manigancent ou comment est leur entente. Desiresilefh me fuit du regard.

En parlant un peu plus à la fille je pourrais mieux savoir où ils en étaient puisque là leur relation me semblait loin d'être équivoque.

La limousine roula un quart dans un silence oppressant soutenu par l'homme qui les regardait tour à tour les femmes les mettant au défi de dire un mot. Tandis que moi j'affichai un grand sourire à tout le monde narguant l'autre dont j'ignorais toujours son nom. À vrai dire je m'en moquais un peu aussi.

Après nous continuâmes sur une route de campagne déjà bien tracée que peu de dresseurs empruntaient apparemment. Jusqu'à arriver sur un sentier déjà presque recouvert par l'herbe pourtant il y avait toujours des traces de pneus qui menaient dans un tunnel. Ce tunnel ne me disait rien qui vaille et c'était sans doute fait exprès, j'avais l'impression qu'on me visait et que quelque chose aurait pu sortir de ce noir rien que pour me tuer.

Je déglutis quand nous entrâmes en roulant d'un coup moins vite pour ensuite reprendre une vitesse normale. Le chemin aboutit à une base marine aménagée dans la grotte n'ayant à vue d'œil aucune sortie, du moins à la surface. Évidemment il y avait ce sous-marin amarré à une passerelle qui n'attendait qu'à partir puisque la base était déserte, mis à part deux Sbires vêtus dans leur tenue tout de bleu et noir avec cette veste à capuche et ce pantalon trop grand.

Le conducteur arrêta la voiture en plein milieu de la base pour que nous puissions décharger les bagages de Desiresilefh. À moi on me confia la tâche de garder la petite à l'œil, pendant que le couple alla regarder je ne sais trop quoi dans une salle informatisée.

Je me posai sur les marches de la passerelle menant à l'intérieur du sous-marin. La petite et me suivit et copia ma position avec un grand sourire qui m'horripilait.

- C'est dangereux de faire votre métier ? Demanda-t-elle innocemment avec ses yeux d'anges. Et d'abord c'est quoi ton métier ?

- Tu as déjà entendu parler du Vétéran ? ( Elle hocha vigoureusement la tête et la peur passa dans ses yeux ) Et bien c'est moi tout simplement, susurrai-je pour lui faire encore plus peur.

Tant elle fut surprise qu'elle se leva d'un bond et cria dans la base :

- Pourquoi tuez-vous ? Cela est atroce de tuer, car c'est quelqu'un comme toi qui a une vie, une famille…

Je posai ma main sur sa tête et dis-je avec tendresse :

- Si tout était aussi simple je ne serais pas là aujourd'hui et tout ça n'existerait pas. À tes dépends tu apprendras que ce monde est pourri par pleins de gens, et j'en fais sans doute parti pourtant faut vivre avec nous dans ce monde de fou, car ce qui fait un monde c'est la diversité. Enfin, tout ça est dans ton apprentissage de la vie…

- Quand c'est que ça finit ? Cet apprentissage ?

- Petite, il ne finit jamais car nous sommes tous des éternels apprentis. Maintenant va faire des choses de ton âge puisqu'un jour tu voudras revenir en arrière et pouvoir jouer sans avoir conscience de ce qui se passe par le monde.

La Petite me regarda avec un triste sourire et je compris ma bêtise, des jouets elle n'en possédait pas ou du moins pas ici. Alors que pourrait-elle faire ? Cette dernière cala sa tête contre mon épaule et ferma les yeux, un sourire flottait.

Oui, elle était vraiment bien.