Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Chroniques de Cap Forest de Myrioka



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Myrioka - Voir le profil
» Créé le 03/09/2011 à 18:14
» Dernière mise à jour le 05/09/2011 à 18:43

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Explorateurs d'un jour, ou le rêve de Posipi
[size=4] « Je connais mes limites, c'est pourquoi je vais au-delà »
-S. Gainsbourg-[/size]

« Quelle belle matinée ! » M'exclamais-je en sortant de notre maison, tandis que tout le reste du village dormait encore. Ou pas tout à fait. Avais-je parlé un peu fort ?

« Ferme cette porte ! Il fait froid !» grogna une voix familière qui provenait de la maison.

Evidemment, je pouvais bien m'y attendre de la part de mon frère. Mon frère, c'est Négapi. Et comme vous aviez dû le constater, il est du genre… négatif. Enfin, personnellement, je dirais plutôt qu'il a du mal à s'exprimer gentiment. Mais je ne lui en veux pas. Certes, ses paroles ne sont pas des plus agréables à entendre, mais il sait être très bon et protecteur, par moments. Et c'est pour ça que je l'adore.

Je refermai donc la porte en évitant de la faire grincer, puis me dirigeai vers le centre du village ; là où se rassemblaient à peu près tous les commerçants. Moi-même, j'en suis une. Avec mon frère, nous tenons une modeste boutique de matériel d'exploration. Nous vivons de l'argent gagné chaque jour, tout juste de quoi nous nourrir pendant trois jours.

Oh, mais au fait, je ne me suis pas présentée ! Mon nom est Posipi, et mon rêve serait de partir un jour en exploration ! Cependant, je suis plutôt frêle, et je sais combien mon frère s'inquièterait pour moi, ce que je préfère éviter. De plus, il déteste l'exploration, et dit que ça ne sert à rien de perdre son temps dans des endroits dangereux qui ne renferment pas toujours de trésors… Enfin bon, tout cela n'a pas tant d'importance. Et en attendant, mon travail dans la boutique me plaît beaucoup, et aujourd'hui, je me suis levée plus tôt que d'habitude pour recevoir notre commande. Ah, justement…

« Lihihihivraaaiiison ! » Hennissait le Ponyta de la poste régionale. « À la boutique de matériel d'exposition. C'est pour vous, Posipi et Néga… Ah, mais ton frère n'est pas avec toi, Posipi ? Dit-il en me tendant le colis par la ficelle.
-Non, il avait l'air de vouloir dormir encore un peu. Je l'ai donc laissé, grognon comme il est… Répondis-je gênée en prenant le paquet.
-Ah, oui, il valait mieux ne pas le déranger, alors… Bon, ce n'est pas tout, mais d'autres gens attendent leur courrier. Je te demande juste de signer là, et je m'en vais. S'empressa-t-il en me présentant une feuille et une plume avec laquelle je signai. Allez, bonne journée ! dit-il en s'éloignant sur une Vitesse Extrême.
-Merci, à vous aussi ! » Criais-je à cause de la distance qui nous séparait déjà.

Je me tournais enfin vers la boutique, saisis la clé qui était attachée autour de mon cou, et l'inséra dans la serrure de la porte qui se trouvait sur le côté.
« Bien, pensais-je, vérifions donc cette commande. »
Je posais le carton sur le comptoir, tira sur la ficelle et inspecta le contenu.
« Une, deux, trois… quatorze baies Oran ! Parfait. Et maintenant, je vais faire un peu de rangement en attendant les clients et… »
« Eh, Posipi, pourquoi tu ne m'as pas réveillé ? »
Même grognement que ce matin.
« Oh, bonjour, Négapi ! Bien dormi ?
-Mouais… Mais il me semble que je t'ai posé une question. Dit-il, toujours hargneux.
-Ah, oui, mais tu semblais être tranquille, et j'ai préféré te laisser et m'occuper moi-même de la commande, et puis…
-Et puis quoi, encore ?! Me coupa-t-il. Et s'il t'était arrivé quelque chose, qu'aurais-tu fais ?! En plus, tout le monde n'est pas levé, à cette heure ! Personne ne pouvait t'aider !
-Ah, mais Négapi, je suis grande, maintenant !... Je sais faire attention, enfin ! Et ce village est un des plus paisibles dans la région.
-Bon, très bien, ça va pour cette fois. Soupira-t-il. Et au fait, cette commande ?
-Je suis en train de la ranger, ne t'en fais pas. »
Ainsi se passa le reste de la journée, jusqu'en fin d'après-midi…

À ce moment-là, il était temps pour nous de fermer la boutique, comme les autres commerçants. Mais lorsque je saisissais la tige métallique qui soutenait l'auvent, un cri se fit entendre :
« Attendez ! Ne fermez pas ! Je vous en prie, attendez-moi ! »
La voix se rapprochait vers notre direction de façon tremblante, comme si un jeune enfant courrait en criant malgré ses petites jambes. La voix devint haletante. Je regardais alors par-dessus le comptoir pour voir qui se présentait à nous.
« Chenipan ? Tu as oublié quelque chose ? Dis-je en souriant.
-Euh, oui, on peut dire ça…
-Ah ? De quoi as-tu besoin ?
-Euh, voilà. Ma grande sœur m'a dit que ce serait mieux si je partais avec des résugraines plutôt que ces baies Oran… Euh… Est-ce que ce serait trop demander si je voulais les échanger ? »
Mon frère se tourna brusquement vers Chenipan en refusant :
« C'est hors de ques… !
-Mais pas du tout ! » Ais-je interrompu.
Eh oui, à trop me couper, je devais bien rendre à mon frère la monnaie de sa pièce. Mais gentiment. Je sortis le tiroir où étaient rangées les résugraines et demanda au petit :
« Montre moi combien tu as de baies Oran, s'il te plaît. »
Ce dernier s'exécuta, et sortit de son sac à dos une dizaine de baies.
« Ah, je ne crains que ce soit assez.
-Ah bon ? Même… Même pas pour une seule graine ?
-Même pas pour une seule graine. Sauf si tu as encore 300 Pokés en plus sur toi.
-Oh, c'est trop bête, je n'en ai que 243 sur moi ! Euh… ? Vous voulez bien attendre ? Juste deux minutes ! Le temps de retirer de l'argent chez Feuforêve !
-Laisse-tomber, petit, répliqua Négapi, c'est déjà fermé, comme toutes les autres boutiques. Et ça fait un moment que j'attends de pouvoir rentrer chez moi !
-Ah, c'est vrai, désolé… M-Mais… J'en ai besoin, de ces résugraines, moi… !
-Tu n'as qu'à repasser demain. Ai-je proposé.
-Non, encore désolé, mais c'est impossible ! Il me faut ne serait-ce qu'une résugraine ! Et c'est pour maintenant ! Je vous en prie !
-Non, c'est non ! Rétorqua Négapi. T'avais qu'à venir plutôt ! J'suis fatigué, moi !
-Attends, Négapi. Excuse-moi, mais, pourquoi en as-tu besoin maintenant, Chenipan ?
-C'est que… Je peux pas vous le dire ! Encore désolé !
-Ah ? Et si je te faisais crédit ?
-Nan mais ça va pas, la tête ?! S'exclama mon frère. Déjà que notre revenu est juste, tu veux qu'on meure de faim ?
-C'est vrai ? dit Chenipan dont les yeux scintillaient tout en ignorant Négapi. Vous me feriez crédit ?
-Evidemment ! Répondis-je confiante en tendant une résugraine à Chenipan en échange de ses baies.
-…C … Crédit… Argh… Articulait Négapi.
-Merci !!! Je vous revaudrais ça un jour !
-Mais de rien. Et donc, pourquoi tenais-tu autant à obtenir cet objet ?
-C'est… Euh… C'est pour une mission secrète… C'est très loin… Dans Cap For-Ouest, au sommet de la tour des Esprits des Airs… On dit qu'il y a un trésor… Et celui-ci ne serait visible que la nuit. Malheureusement, celui-ci est gardé par une armée de pokémons vol ! Et mon type Insect est, comme pour ma soeur, insuffisant. Nous cherchons donc de l'aide pour trouver ce trésor… Aaaah, zut ! Je n'ai pas tenu ma langue ! Vous n'êtes pas sensé le savoir ! Que vais-je faire, maintenant ? Il faut que personne ne le trouve avant nous !
-Du calme, Chenipan, nous ne dirons rien. Sauf peut-être… Tu cherches de l'aide, c'est bien ça ?
-V-voui… Pourquoi…?
-Eh bien… Nous sommes de type Électrik… Hé, Négapi ! Et si on partait en exploration ? On va donner une bonne raclée à ces oiseaux !
-Quoi ?! Après vouloir nous faire mourir de faim, tu veux qu'on se mette en danger dans un donjon ?! T'es sûre que tu vas bien, Posipi ?
-S'il te plaaaîîît Négapi ! Je suis sûre que t'en meurs d'envie, n'est-ce pas ?
-Pas du tout ! Mais bon, d'un autre côté, ces types vol ne peuvent rien contre nous… Et…
-Alors c'est d'accord, Chenipan ! On part ce soir !
-(Décidément, c'est ma petite sœur qui décide de tout, aujourd'hui…)
-Super ! Merci ! Merci beaucoup ! Je vais dire ça à Papillusion ! On se retrouve à la sortie de la ville ! » Dit Chenipan en s'éloignant tout excité.

***
Le soir venu, lorsque le soleil disparaissait de l'horizon et que les Lumivols apparaissaient un à un, nous nous dirigeâmes, mon frère et moi vers la sortie de la ville, en portant chacun une sacoche remplie d'un peu de notre stock de matériel que nous étions censés vendre malgré nous. Arrivés au point de rendez-vous, nous ne vîmes personne.
« Bah ? Pour une fois que je fais un effort ! Ils sont où ces deux là ? »
Négapi ne pu achever sa phrase que 'ces deux là' en question étaient déjà entrain de se diriger vers nous.
« Hé ho ! C'est nous ! dit Chenipan.
-Bonsoir Chenipan. Quant à vous, dis-je en me tournant vers Papillusion, vous êtes bien la sœur de ce brave petit ?
-C'est exact. Et je vous remercie encore pour tout ce que vous faîtes pour nous. Encore désolée pour tout le dérangement que nous vous causons…
-Ce n'est rien, au contraire, je suis heureuse de pouvoir vous aider ! Me suis-je exclamée avec un sourire.
-Bon, alors, on y va ? grognait Négapi. J'suppose que vous connaissez la route, alors on vous suit.
-C'est parti ! » dit Chenipan.

Après plusieurs sentiers suivis et plusieurs forêts traversées à l'aide de la capacité Flash de Papillusion, nous arrivâmes dans une clairière, sous un fort rayon de lune d'été. Devant nous s'élevait une gigantesque tour, au dessus de laquelle planaient des Cornèbres et des Etourvols, insomniaques, me parait-il… Peut-être était-ce justement à cause de ce même rayon de lune, si puissant, apparemment.
Nous entrâmes enfin dans la tour. Je constatais que celle-ci était dépourvue de murs, mais elle était en revanche constituée de plusieurs colonnes, ce qui devait ainsi permettre aux volatiles de passer sans difficultés au travers de cette tour. En parlant de volatiles, en voilà justement qui attaquaient. Deux Etourvols et un Cornèbre.

« Négapi, Rayon Chargé ! Quant à moi, Coup d'main ! »

Nous nous exécutâmes comme je l'avais prévu. Négapi chargea un rayon électrique dont j'augmentais la puissance. Les Etourvols ne purent résister, et le Cornèbre semblait bien affaibli. Je le terminai donc avec une Etincelle qui le terrassa aussitôt.
Nous montâmes à l'étage suivant à l'aide d'une sorte d'ascenseur à la forme circulaire. Et voilà que d'autres pokémons oiseaux nous chargeaient. Nous ripostâmes de nouveau et tous furent K.O. C'est ainsi que nous continuâmes jusqu'au dixième étage. Cette fois-ci, il n'y avait pas de colonnes, mais pas d'ascenseur non plus. En revanche, la lumière de la lune nous éclairait encore d'avantage ; il n'y avait pas de toit ! Nous fîmes quelques pas en direction du dit trésor, un grand coffre bleu. Encore un pas de plus lorsque soudain :

« Haaaalte ! Comment osez-vous vous approcher de moi ? Moi le grand Rayquazza, divinité des cieux ! »

C'est alors que le ciel s'assombrit, la nuit était noire. Nous ne vîmes plus rien. Plus rien, sauf une ombre vague qui semblait sortir du coffre, à moins qu'elle ne venait de derrière ? L'ombre devint de plus en plus grande, encore, et encore, nous devions être à présent face à une sorte de serpent géant.
« Si vous voulez ce trésor, il va falloir me battre, ainsi je reconnaîtrais votre aptitude à posséder une telle récompense.
-A… Alors… On va se battre dans le noir… ? dit Chenipan.
-J'en ai bien l'impression. Tant pis, attaquons ensemble au hasard devant nous. Onde de Choc ! Hurlais-je.
-Vive-Attaque ! dit Négapi.
-Euh… Sécrétion !... Ah, je crois que je l'ai touché !
-Oui, imbécile ! Je peux plus bouger ! Se fâchait Papillusion.
-Oh non ! Désolé grande sœur !
-Bon, tant pis, dis-je, on pas le temps. Onde de Choc ! » Ai-je de nouveau lancé.

C'est alors que nous entendîmes un grand bruit sourd. Etait-il déjà K.O. ? D'un seul coup, la lumière revint ; Papillusion s'était défait de ses liens et avait utilisé une attaque Flash. Nous regardâmes tous notre adversaire qui était au sol.

« Hein ?! C'est ça, un Rayquazza ?!
-Je dirais plutôt que ça ressemble à un… Un Airmure.
-Mais alors, dit Papillusion, c'était quoi, cette grande ombre ?
-Un… un effet d'optique ? Suggéra Chenipan.
-Exactement. Mais je n'en vois tout de même la cau…
-Et alors, il est où, vot' trésor ? S'empressa de demander Négapi. »
Chenipan s'approcha du coffre en contournant le pokémon K.O. puis l'ouvrit et en sortit enfin…
« UN RUBIS ?! Nous interloquâmes en chœur. C'EST TOUT ?
-Eh, non, enfin… Venez voir ! » Nous demanda Chenipan.
Nous nous approchâmes de ce coffre qui renfermait… Des centaines de pièces d'or et de joyaux ! Avais-je enfin réalisé mon rêve ?
« Oh là là, j'y crois pas ! S'extasiait mon frère.
-Partageons-nous le butin. Proposa Papillusion.
-Bonne idée, dis-je. Tu vois, grand frère, c'était bien la peine qu'on parte en exploration, hein ?
-Ou… Ouiiiii… prononça-t-il toujours en extase.
-Haha ! Allez, rentrons. »
C'est alors que nous continuâmes, mon frère et moi, notre vie paisiblement, mais toujours commerçants !