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Folie Magmatique de Tyfonne



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» Auteur : Tyfonne - Voir le profil
» Créé le 27/08/2011 à 21:20
» Dernière mise à jour le 23/09/2011 à 23:12

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1 - L'initiation à la cour des grands
A partir ce cette phrase, vous entamez l'histoire étonnante de cette jeune fille de quatorze ans qui se faisait appeler « Punky ». Son vrai nom, car celui-ci n'était qu'un pseudonyme, était Roxane Desome. Elle habitait une petite ferme près du Bourg Laspore, un village de trois mille habitants seulement. Cette ville n'était connue que pour son école de dresseurs, réputée très grande et très chère. Le matin du 3 octobre 2011, Punky, puisqu'elle préférait que l'on l'appelle ainsi, se levait exceptionnellement à six heures du matin. D'habitude, elle se levait une heure plus tard, pour aider son père à traire les écrèmeuhs, les envoyer aux pâturages, ou donner à manger aux tauros, mais aujourd'hui était un jour spécial : Elle faisait son entrée dans la cour des grands.
Sa mère, héritière d'une grande fortune, lui payait des cours à la fameuse école de dresseurs. Cette année, elle entrait dans la classe des vrais dresseurs. Aujourd'hui, elle allait capturer son premier pokémon !

Parlons d'abord de sa famille. Sa mère, Silvie Desome, était issue d'une branche bourgeoise, et avait héritée de sa tante il y avait une vingtaine d'années. C'était une femme charismatique, énergique, qui prenait soin de son apparence. Elle ne possédait que deux pokémons : Lockpin, son amie depuis sa tendre enfance, et Toudoudou, un nouveau né qu'une de ses amies lui avait récemment confiée.
Son père, Arthur Desome, en était presque tout le contraire. Il était né dans une ferme, avait été élevé dans une ferme, et s'en était enfui pour bâtir une ferme. Il avait eu le coup de foudre pour Silvie, un jour où elle se promenait dans le village pour acheter du lait. Drôle de paradoxe, étant donné qu'elle habitait le village voisin, chez ses parents à l'époque. Il avait une bonne quarantaine d'années, était musclé comme un boxeur, et avait un caractère encourageant et autoritaire. Le genre d'homme né pour être un dirigeant. Son plus vieux pokémon, qu'il estimait irremplaçable, était Dimoret. Son premier ami, et celui qui l'avait aidé à s'enfuir de chez lui. Il avait aussi un grahyena, un heledelle, un carapuce, un machopeur, et un capumain. Tous ces pokémons l'aidaient chaque jour à remplir les tâches ardues pour entretenir la ferme.
Quand à Punky, c'était une petite voyoute mais malgré tout gentille. Elle aimait faire des bêtises et était la chef de sa petite bande. Elle avait une bonne dizaine de paires de basket différentes, une vingtaine de shorts en jean, et toutes sortes de tee shirts et débardeurs comportant essentiellement du noir. Elle nouait depuis toujours ses cheveux châtains clairs en couettes qui lui allaient étonnamment bien. Un petit trésor piégé en fait.
Tous ensemble, ils avaient un élevage d'écrémeuhs, un élevage de tauros, et une ruche d'apitrinis.

Ce matin-là, son réveil la réveilla en diffusant le bulletin météo, comme d'habitude. Cette chaîne donnait la météo toutes les heures, et donc était une chaîne très pratique pour les fermiers. Elle ouvrit les yeux immédiatement. Elle avait gardé l'habitude des réveils brutaux et radicaux de son père depuis qu'elle était petite. Elle découvrit son corps au froid matinal en soulevant sa couette chaude et douillette. Elle s'assit sur le bord, frottant ses yeux cernés et baillant à s'en décrocher la mâchoire. Bien que ce jour la rendait nerveuse depuis une petite semaine, elle n'en laissait rien paraître à son entourage. Elle se devait de conserver son image de dure. Elle aimait qu'on la respecte. Elle finit par se lever au bout de cinq minutes, et se dirigea automatiquement vers son armoire.
En ouvrant les deux battants, elle put constater, comme chaque matin, que son armoire était aussi grande qu'un nostenfer ayant les ailes déployées. Elle choisit de porter parmi sa ribambelle de vêtements, une paire de baskets bleues marine et noires, un short en jean similaire aux autres, et un tee shirt noir avec des dessins tribal bleus marine. Elle descendit les escaliers à pleine vitesse, maintenant bien réveillée. Comme d'habitude, elle s'attendait à voir la table garnie de nourriture. Sa mère lui avait effectivement préparée une bonne bouteille de jus de baie pêcha, cueillies le matin même à l'aube avec Capumain, du lait d'écrémeuh encore chaud, un pot entâmé de miel d'apitrini, qu'elle avait récolté deux jours plus tôt avec son père, et du bon pain acheté au village.
Elle s'assit bruyamment à table aux côtés de sa mère, et se servit deux tartines de miel et un verre de jus de baie.
-Bonjour ma puce, t'as bien dormi ?
-Ben ouais, pourquoi ? lui répondit Punky nonchalamment.
-T'as les yeux cernés comme si Grahyèna avait hurlé toute la nuit.
-N'importe quoi, c'est du maquillage, mentit-elle.
-Eh bien tu l'a mal fait, tu veux que je t'aide ? demanda Silvie sur un ton taquin.
-Non, ça va, contente-toi de préparer le p'tit dèj'. Le rôle de la mère poule, ça te va pas.
-Tu devrais manger un peu plus aujourd'hui, répliqua-t-elle en désignant le maigre festin de la jeune fille.
-Je vois pas pourquoi...
-Tu risque de t'épuiser vite dans les collines.
-Ça peut pas être plus fatiguant que le travail à la ferme, dit-elle avec un sourire en coin.
C'est alors que retentirent au loin les sifflements joyeux du père Desome qui venait d'inhumer la douce odeur du petit déjeuner. Les sifflements stoppèrent quelques secondes pour laisser place à un « Grahyèna, tu surveille le troupeau ! », pour reprendre juste après. La porte s'ouvrit sur le visage souriant d'Arthur Desome qui s'exclama :
-A table !
Le fermier se jeta sur la nourriture, comme tous les matins, et s'empiffra gaiement pendant dix bonnes minutes. Punky le regardait en émettant un petit rire amusé, suivie de sa mère. Cette dernière, qui avait mangée à sa faim, commença à nettoyer la table comme d'habitude.
-Allez fifille, je sais pas quels sont les nouveaux horaires, mais tu va être à la bourre si tu te dépêche pas.
-T'as raison, j'me grouille, dit-elle en terminant sa tartine.
-Prends Ponita, t'ira plus vite.
-C'est vrai ? Tu m'autorises à la chevaucher pour aller à l'école ?
-Oui, mais c'est exceptionnel, et tu la laisse revenir ok ?
-Merci maman ! cria Punky en prenant son sac.
-Attends ! appela Silvie avant que sa fille ne sorte. J'ai cueillie des baies Willia avec Capumain ce matin !
-Willia ?! répéta l'adolescente avec une lueur dans les yeux.
-Tiens, je t'en ai préparé un sachet. Tu les partagera avec tes copains.
-Maman, on dit « pote » maintenant, pas copain...
-Chacun sa génération !
-Merci maman !
Elle sortit à toute vitesse en claquant la porte, comme d'habitude.
Les baies Willia étaient de loin ses baies préférées. C'était sa friandise, le fruit qui donne des sensations exquises. Cette baie était acidulée, mais pas trop. Juste assez pour éveiller le plaisir des papilles. Le goût était assez spécial, et la plupart des gens n'aimaient pas. Mais ceux qui aimaient, en raffolaient littéralement. Et cette gourmandise, elle la partageait volontiers avec ses deux frères d'armes, Antonio et Min Jung. C'étaient ses meilleurs amis depuis le cours élémentaire, celui où l'on apprend les vraies bases du dressage. Min Jung, une coréenne pleine d'énergie, était grande, élancée, mais ni belle, ni moche. Elle était horriblement agressive. Elle cherchait sans arrêt les conflits là où il n'étaient pas. Et quand il y avait réel conflit, c'était encore pire. Antonio, un italien dragueur sur les bords, préférait toujours les mots aux poings. Il essayait toujours de régler les conflits en parlant plutôt qu'en se battant. Blond et bien habillé, chemise blanche, jean, ce genre là.

Le Bourg Laspore était un village avoisinant d'immenses collines. Les roches et les arbres se profilaient à l'Ouest à perte de vue. Le village se trouvait un kilomètre au nord de la maison, qui ressemblait plus à un très grand chalet. La ferme se trouvait au bord d'une petite falaise où un sentier avait été creusé à travers les cailloux. Il fallait escalader, car la falaise n'était pas totalement verticale. Punky sortit une baie de son sachet et la croqua à pleines dents, savourant la pulpe qui déversait ce jus divin dans sa bouche, et rangea le sachet dans son sac à dos. Ce dernier, contenait de la nourriture pour tenir la journée, de l'eau, deux pokéballs, et un pokédex.
La jeune fille se dirigea vivement vers l'écurie, où son amie Ponyta broutait un peu de foin tranquillement. Quand l'adolescente ouvrit l'étable, la jument se redressa, la fixant de ses grands yeux noirs. Sa crinière de feu ne brûlait pas. Si Ponyta n'aimait pas la personne qui la touchait, elle devenait brûlante. Autrement, elle était inoffensive.
-Salut ma vieille. Aujourd'hui, c'est le grand jour. Tu veux bien y contribuer ? lui demanda Punky en lui caressant le museau.
Ponyta hennit joyeusement en secouant la tête de haut en bas. Punky en était sûre, les pokémons comprenaient les humains. Aucun doute là dessus. Sans même la sceller, elle bondit sur son dos et cogna ses talons sur le flanc de la majestueuse bête. Celle-ci hennit un bon coup, puis se lança à toute vitesse vers le sentier dans la falaise. Elles avaient fait ça des dizaines de fois. Toutes les deux, elles avaient empruntées ce chemin ardu au galop si souvent, que c'en était devenu un jeu. Ponyta dévala la pente, prenant petit à petit toujours plus de vitesse, et profita de la propulsion une fois en bas pour partir à plus de 120 km/h. Ce pokémon était né pour la course, et il n'existait pas un jour sans qu'il ne cavale gaiement dans toute la propriété pendant des heures. Punky, elle, aimait la vitesse. Les cheveux dans le vent, s'agrippant au col de la jument tandis qu'elle faisait claquer ses sabots contre le sol, sans s'arrêter jusqu'à la ville. Ce kilomètre d'intenses sensations faisait partie des grands plaisirs de Punky.
Le village, bien que tout petit, comportait un marché plutôt grand, qui attirait les gens des villages voisins. Certains faisaient des dizaines de kilomètres pour y acheter de bons fruits, un bon fromage, de la bonne viande, etc... Le village, en effet, était en pleine expansion. Son école et son marché poussaient les gens à y construire une maison, pour y habiter à leur tour. Punky se promenait parmi tous ces petits commerces, sur le dos de Ponyta. Toutes ces odeurs, tous ces gens qui parlaient, c'était la vie qu'elle sentait pleinement. Ce petit village avait beau ne pas être très reconnu en dehors de la région, il y abritait de nombreux trésors qui ne demandaient qu'à être découverts.
Une fois arrivée à l'école, la jeune fille descendit à regret du dos de la jument.
-Allez ma vieille, rentre à la maison, ordonna-t-elle tendrement en lui embrassant le museau.
Ponyta se frotta contre son amie et partit lentement vers la ferme. La jeune fille ouvrit le portail de l'école, et vit ses deux acolytes en train de discuter dans un coin de la cour. Quand ils virent Punky arriver, ils accoururent vers elle, tout excités.
-Alors, Punk, prête pour le jour J ? demanda Min Jung, que tout le monde appelait seulement « Jung ».
-Pas vraiment, mais j'ai des baies Willia pour compenser.
-Willia ?! demanda la coréenne.
-Aurais-tu apporté la fameuse pomme d'Éden le jour du grand jour ?! demanda Antonio en usant de son accent italien.
-Vénérez celle qui vous offre le plaisir divin ! lança Punky sur un ton solennel.
-Je vais te vénérer en te cassant un doigt si tu me file pas ça tout de suite ! répliqua Jung plus qu'impatiente.
-C'est bon, mais gare à mes foudres ! plaisanta l'adolescente en distribuant les friandises.
Ils terminèrent le sachet si vite que la cloche ne sonna qu'à la dernière bouchée. Le pijako du professeur répétait bien fort ce que lui avait appris son dresseur.
-Allez les enfants, plus vite, le cours va commencer ! Plus vite, les enfants ! Allez, rassemblez-vous ! Allez ! Le cours va commencer ! Allez, plus vite !
Ce perroquet coloré était toujours hors de sa pokéball. Il servait de surveillant pendant les cours, ainsi que dans la récréation. Le professeur, l'ancien champion de l'arène « Le huitième ciel », avait parfaitement domestiqué ce pokémon étonnant. Il comprenait plus rapidement que les autres, savait quand il fallait crier « Au coin ! » et empêcher les bagarres. Pijako piaillait ainsi sur l'épaule du professeur, tandis que son Mime Jr. imitait ses mouvements à la perfection. Il se trouvait à l'entrée de la salle de classe, et imitait un policier se chargeant de la circulation routière.
Au moment de choisir les places, Punky se retrouva séparée de ses acolytes, et fit un scandale quand elle s'aperçut que la dernière place était celle à côté de Vangh Slone.
-Ah non alors ! Pas question que je me mette à côté de ce gars !
-Tu crois que ça me fait plaisir, crétine ?! répliqua sèchement l'intéressé.
-Traite-moi encore de crétine, et j'te fais une tête au carré !
-Comme si j'avais peur d'une paysa...
-Stop vous deux ! cria le professeur. Encore un mot, et vous êtes collés tous les deux !
-Mais monsieur Levollet... tenta d'insister l'adolescente.
-Tu t'assois sans faire d'histoires ! Je compte sur toi pour bien te tenir, cette année ! Je crois qu'on a déjà eu une discussion à ce sujet, Roxanne !
La jeune fille s'assit en faisant une grimace de dégoût. Vangh Slone, qui portait l'humiliant surnom « Zombie », était un personnage solitaire, qui était arrivé l'année précédente et avait immédiatement rejeté toute sympathie qu'on essayait de lui communiquer. Tout le monde le détestait, mais plus particulièrement Min Jung et Punky. Jung parce qu'elle le trouvait arrogant et prétentieux, et Punky parce qu'elle l'aimait autant qu'elle le détestait. Son côté mystérieux la séduisait, mais son antipathie lui avait aussi aussi attiré ses foudres. Il avait les cheveux bruns toujours coiffés en pétard, des yeux gris en amande, et était grand et svelte. Il voulait que l'on l'appelle « Solar », mais personne ne lui faisait cet honneur. Pour les autres, c'était juste « Zombie ».
-Bon, je préfère que nous oublions cet incident immédiatement. Venons-en au sujet qui vous intéresse tous ! Avez-vous des vivres et deux pokéballs chacun ?
Certains élèves répondirent négativement, provoquant une légère déception chez monsieur Levollet.
-Très bien posez vos affaires sur la table et je vous donnerai de quoi tenir la journée, soupira-t-il.
Au final, la moitié de la classe n'avait pas tout prévu, ou profitait du fait que le professeur était charitable. La classe au complet partit juste après pour les abords des collines.