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Aide-toi et le ciel t'aidera de Kydra



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Informations

» Auteur : Kydra - Voir le profil
» Créé le 26/08/2011 à 16:30
» Dernière mise à jour le 30/06/2014 à 20:23

» Mots-clés :   Aventure   Présence d'armes

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Chapitre 11 : Teleport
Le cinquième jour, l'humain et moi nous endormîmes dans l'après-midi, tous deux fatigués par nos demi-nuits. J'ignorais combien de temps nous avions dormi simultanément. Quand j'ouvris les yeux, Dynavolt n'était plus à sa place habituelle. Il avait quitté le ventre du dormeur sur lequel il se trouvait toujours perché. Je me levai immédiatement pour inspecter les environs. J'avais beau l'appeler, personne ne répondit. Seuls quelques Nirondelle et Roucool s'envolèrent, apeurés par mes cris. Je ne l'aperçus pas dans un rayon d'environ cinquante mètres que je parcourrai à grande vitesse, tout en restant attentif. Je me résolus donc à réveiller celui qui m'accompagnait. Je n'aurais pas dû le laisser seul, mais il m'aurait tellement ralenti que j'avais préféré le laisser dormir dans un premier temps. Dès qu'il ouvrit les yeux, il remarqua que le poids sur son ventre avait disparu. Il se redressa d'un coup. Je pris un air inquiet en commençant à lui expliquer que je ne l'avais vu nulle part. Je me rappelais, grâce à l'air hagard de mon interlocuteur, qu'il ne comprenait pas ma langue. Il ne me fut pas difficile de lui faire deviner ce qui se passait quand enfin, je parlais plus lentement.

Il partit en courant à la recherche du petit. Après quelques kilomètres parcourus, il s'arrêta pour souffler. Il réalisait enfin qu'il ne pourrait jamais le retrouver de cette manière. Il pouvait être n'importe où. Comme nous avions quitté notre lieu d'origine, même si Dynavolt revenait, il ne nous y trouverait plus. Fallait-il attendre ou continuer à le chercher ? S'il était parti jouer, il valait mieux rester. Mais s'il lui était arrivé quelque chose... Comme la dernière hypothèse me paraissait la plus probable, je décidai de continuer à retourner toute la zone. Ce n'était pas l'humain qui allait me contredire ! J'essayais en vain de retrouver une piste, une odeur. Jusqu'au soir, nous poursuivîmes nos recherches sans trouver le moindre indice de son passage. A la nuit tombée, nous dûmes nous arrêter, à regret. La visibilité était proche de zéro. Si nous avions continué, nous aurions pu passer à côté d'une chose capitale sans nous en apercevoir. Bien que ce fût difficile pour l'humain, nous acceptâmes de dormir jusqu'à ce que le soleil éclairât à nouveau. Vassili et moi eûmes la même idée pendant notre garde. Nous ne pouvions pas restés éveillés sans rien faire. Chaque petit centimètre carré fut inspecté dans notre zone de repos. Il n'y avait rien. Celui qui s'octroyait du repos avait bien également du mal à trouver le sommeil.

La matinée du lendemain fut aussi éreintante que désespérante. Rien ne laissait penser que Dynavolt avait pu passer par là, à aucun endroit. Il s'était comme volatilisé. Certains indices nous échappaient forcément. Nous ne devions pas chercher comme il le fallait, ou pas au bon endroit. La seule pause que nous nous octroyions ne nous laissa pas le temps de recouvrer nos forces. Je partageai quelques baies cueillies à la hâte avec mon accompagnateur et lui me donna de la nourriture humaine. Nous n'avions même pas assez mangé. Je sentais que l'énervement gagnait petit à petit mon compagnon de route. Il réagissait à nos échecs de manière de plus en plus violente. Il hurlait même, parfois. J'ignorais ce qu'il imaginait exactement, mais ses sautes d'humeurs me dérangeaient. Il avait les pires craintes, sans doute à raison. Le petit pouvait autant se faire chasser par un autre Pokémon que par un humain. En somme, il n'était nulle part en sécurité. Surtout que je doutais qu'il eût assez de clairvoyance pour choisir intelligemment ses itinéraires. L'absence de toute trace ne faisait qu'empirer nos inquiétudes. Cependant, je ne supportais pas l'impatience exaspérée de ce Vassili : j'avais au moins autant de peine que lui et crier ne servait à rien !

Nous étions forcément sur la mauvaise voie. Dynavolt ne pouvait pas se trouver par ici. Même un humain se déplaçait plus rapidement que lui, jeune comme il l'était. Il avait dû s'arrêter, fatigué, il n'avait pas pu courir aussi longtemps que nous l'avions fait. Il fallait se rendre à l'évidence. Nous devions faire demi-tour. Le temps que nous avions perdu nous entraverait dans nos recherches. Il ne restait que peu d'espoir de le retrouver. J'en étais persuadé et comptais abandonner les recherches, mais l'humain ne partageait apparemment pas mon avis. Il restait plus que déterminé, malgré son agacement. Dès que je m'arrêtais, il me demandait de repartir. J'en avais plus que marre de lui ! Il refusait d'admettre qu'il fût perdu pour toujours. Je sentais bien qu'il n'abandonnerait pas. Je réussis tout de même à lui faire comprendre que nous devions retourner sur nos pas, ce qu'il accepta plus facilement que ce à quoi je m'attendais. Je croyais que le retour ne ferait que nous ralentir encore plus. Je me trompais. Il y avait eu du mouvement entre temps.

Un groupe d'humains du Nord avait investi la zone que nous venions de traverser. L'humain me regardait d'un air incrédule. Il me donna encore une fois des explications que je ne pouvais comprendre, dans sa langue. Par contre, je fus étonné moi-même de constater que j'arrivais à mettre un fond dans ses interrogations. La présence de notre ennemi commun à cet endroit l'étonnait. D'autant que je me souvenais, ils ne séjournaient en effet pas très souvent dans le coin. Pourtant, contrairement à mon accompagnateur, je m'étais habitué à ne plus m'interroger sur les agissements humains, toujours étonnants. A deux, s'approcher n'était pas bien prudent. Pourtant, l'humain y tenait. Encore un élément qui confirmait mon opinion... Je lui indiquai donc, à regret, la meilleure façon d'approcher sans être repéré. Ce type de placement qui relevait de l'évidence chez les Pokémon semblait lui être totalement inconnu. Quelques instants plus tard, nous étions postés de sorte à avoir une bonne vue sur leurs installations.

De grandes caisses en métal étaient entreposées au sol. Quatre carapaces parmi les moins solides, qui servaient d'habitude aux humains pour se déplacer, les entouraient. Il y avait également un membre des échangeurs de machines à capacités dont m'avait parlé Protectrice-Colérique. L'humain s'évertuait de nouveau à me mettre au courant. Grâce à ses gestes, ses mots et surtout les éléments que j'avais auparavant appris de ma maîtresse, je pus avoir une idée approximative de la situation. D'habitude, ils effectuaient leurs transactions plus près de la ville. Cependant, cette fois là, ils s'attendaient sans doute à une attaque. Ils avaient alors bouleversé leurs plans en venant s'arranger ici. Les raisons de leur méfiance mettaient visiblement l'humain en colère. Si j'avais bien compris, il me parlait d'un traître potentiel dans son groupe. Je commençai à m'inquiéter : il semblait vouloir intervenir. Ses ennemis étaient au moins une trentaine. Contre un, voire deux si la folie me prenait moi aussi, nous ne tiendrions pas longtemps, même avec la meilleure stratégie. Et il n'était pas question que j'allasse chercher Trioxhydre encore une fois puisque de toute façon, il n'aurait pas suffi !

Alors qu'il allait s'élancer, Vassili se ravisa au dernier moment. Sa colère s'était quasiment estompée et ce n'était pas sans m'étonner ! Les humains chargeaient les caisses dans leurs carapaces. En quelques minutes, ils furent prêts à partir. Certains marchaient, sur leurs gardes, alors que d'autres menaient les moyens de transport. Ils progressaient lentement sur les chemins. Je ressentais leur tension d'ici. Nous entreprîmes de les suivre, de loin. L'humain ne voulait pas les quitter. On aurait dit qu'il attendait un signal. Nous marchions plus vite qu'eux malgré les rochers et les buissons. Toutes les dizaines de mètres, nous nous arrêtions pour nous poster, afin de regarder plus attentivement. Nos ennemis restaient aux aguets mais rien ne changeait d'une observation à l'autre. Avec la monotonie du terrain, nous aurions pu croire ne pas avancer. Par contre, l'humain, lui, me paraissait de plus en plus tendu. Ce qu'il semblait attendre ne venait pas, mais le chemin jusqu'au nid était encore long.

Soudain, la deuxième carapace du convoi disparut dans une boule de flammes rouges et noires. Le feu montait à une hauteur impressionnante, pour former une volute de poussières et de fumée. Il ne fallut pas longtemps à nos ennemis pour se positionner, même déboussolés par le puissant souffle. L'explosion ne venait pas seule. Les humains du Sud commençaient déjà à attaquer. Vassili visait avec son grand bâton à capacités. Il abattit deux personnes. Voyant que leur couvert n'était pas sûr, certains se retournèrent vers nous. Ils avaient compris qu'ils se faisaient attaquer des deux côtés, pris en tenaille. Ce n'était pas pour me rassurer, car nous n'étions que deux. Ils ne tarderaient pas à nous éliminer. Nous allions sous peu devenir leurs cibles. L'humain qui faisait partie du clan capturant les Pokémon se glissait le long des carapaces pour atteindre la fin du convoi. Il avait une machine à capacités, mais ne l'utilisait que sans viser quand il passait d'un couvert à l'autre. Mon humain se releva pour descendre de notre talus. Il allait prendre la fuite.

Il fit le tour avec précaution. Finalement, il avait une idée derrière la tête : il se rapprochait de nos ennemis au lieu de s'en éloigner. Je jetai un coup d'œil par-dessus les buissons. Une forme s'éloignait en courant de la zone de combat. Trois autres se rapprochaient de notre position. Ils avaient vu que nous n'étions pas nombreux. Je voulais les surprendre. Je fis signe à l'humain qu'ils approchaient. Alors que je me rapprochais d'eux, Vassili se mit à courir vers moi en hurlant « Grenade ! ». J'ignorais totalement le sens de ce mot... Il me précipitait, voulait apparemment que je m'éloignasse. J'hésitais sur la direction à prendre. Je fus tiré en avant puis plaqué au sol. Une explosion retentit derrière nous, heureusement assez loin. Les ennemis arrivaient alors que le corps de Vassili, au-dessus du mien, ne bougeait plus. Je le fis rouler sur le côté pour me dégager.

J'effectuais Hâte suivi de Reflet puis je bondis hors du buisson en hurlant. Je me jetai sur mes cibles si vite, qu'ils n'eurent le temps de voir qu'une masse verte fonçant sur eux. Grâce à ma capacité, je leur paraissais dédoublé. Ils nous croyaient peu nombreux et d'un coup, ils voyaient sortir une horde d'Insécateur en colère. Leur surprise me facilita grandement la tâche. Je les tuai sans difficulté avant de disparaître à nouveau dans les arbres, en quelques secondes à peine. Moins je restais ici, mieux je m'en porterais.

Je retournai près de l'humain. Etait-il mort ? Non, il respirait. Il leva la tête, me fixa de ses yeux hagards. Il se leva, tituba, puis retomba à genoux. Je l'appelais, parce qu'il ne semblait pas me voir. Alors que ses yeux restaient tournés vers moi, il avait une expression vide. Il regardait comme à travers moi. Les humains étaient des créatures bien fragiles. Pourtant, il s'était jeté sur moi pour me protéger. Si je n'avais pas été couché, j'aurais certainement été blessé, ou mort. Il m'avait encore aidé, tout comme le Grahyéna blessé qui s'était sacrifié pour sauver son ami. Comme nous, aussi, qui avions tout risqué quand Ténèbres-Ailées avait été blessée. Alors que là-bas, un humain fuyait derrière les carapaces, je m'approchais de Vassili pour l'aider à se relever. Il posa sa main sur ma lame. Il parvint même à arracher un sourire à son expression vide. Il avait l'air content de me voir et contrairement à mes attentes, je l'étais moi aussi, heureux qu'il ne fût pas mort. Il passa sa main par-dessus mon épaule pour faire péniblement quelques pas. Peu à peu, il retrouvait ses esprits.

Je compris qu'il était remis quand il essaya de repartir en courant. Il me lâcha et commença son déplacement. Arrivant derrière l'humain qui s'était enfui, il le plaqua au sol. Ce dernier n'eut pas le temps de réagir, d'autant plus qu'il n'avait plus de machine à capacités. Menacé par une courte lame à la gorge, il ne bougeait plus. Vassili lui parla d'amis, de Dynavolt et d'autres mots que je ne compris pas. Il cherchait à obtenir des informations sur notre compagnon perdu auprès de ce chasseur de Pokémon, dont on pouvait deviner l'angoisse de loin. Les réponses devaient être satisfaisantes : le prisonnier fut relâché sans ménagement après seulement quelques instants. L'abandonnant là, je suivis mon compagnon qui repartait déjà. Il ne s'éloigna qu'un peu de la zone avant de prendre une pause, qui lui était vraiment nécessaire. Il avait pourtant eu de la chance. Ses blessures se résumaient à des égratignures et brûlures assez peu profondes. Il m'apprit que les échangeurs de Pokémon allaient vers la mer. Ils rapportaient les fruits de leur capture sur l'autre continent. Dynavolt allait être vendu à des dresseurs. Nous devions faire vite pour le récupérer. S'il partait sur la mer, nous n'aurions plus aucune chance. « Je ne veux pas qu'il devienne l'esclave d'un humain », pensai-je en regardant celui qui m'accompagnait avec méfiance.

Les deux jours qui suivirent, nous progressâmes vers la mer. Nous ne nous éloignions jamais du chemin que prenaient les échangeurs pour regagner leurs embarcations. Vassili connaissait bien cet itinéraire. Cependant, nous restions toujours assez éloignés des routes pour ne pas être aperçus. Le visage de mon compagnon avait un peu cicatrisé. Il était à présent barré d'une marque rose clair qui me rappelait beaucoup Obscur-Balafré. A chaque fois que je le voyais, je ne pouvais m'empêcher de penser à mes amis. La mort de Ténèbres-Ailées me pesait encore sur le cœur. A son souvenir, je prenais un air triste qui attirait l'humain à côté de moi. Il partageait sa nourriture et me parlait souvent dans ces moments. Je commençais à comprendre certaines de ses idées. Il me racontait tout et n'importe quoi, juste pour ne pas laisser peser le silence sur ma tristesse. Je comprenais pourquoi Dynavolt l'appréciait. Pour ma part, je n'arrivais toujours pas à faire entièrement confiance à ce Vassili. Les relations entre lui et moi étaient forcées. Je l'écoutais, parce que j'avais besoin qu'on me parlât pour ne pas déprimer.