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Aide-toi et le ciel t'aidera de Kydra



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Informations

» Auteur : Kydra - Voir le profil
» Créé le 18/08/2011 à 18:43
» Dernière mise à jour le 30/05/2012 à 20:54

» Mots-clés :   Aventure   Présence d'armes

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Chapitre 10 : Attraction
L'humain sortit de sa peau amovible la même nourriture qu'il avait mangée le matin. Il s'agenouilla et coupa un bout qu'il tendit au bébé avec un sourire. On aurait dit un prédateur Pokémon qui apportait à manger aux petits. Ses yeux avaient le même regard protecteur. L'intéressé me regardait pour savoir comment réagir. Je n'avais pas de réponse. Lui, il avait bien besoin d'être assisté pour manger, maintenant que son père avait disparu. Cependant, je ne souhaitais pas vraiment que l'aide lui vînt d'un humain. Je ne fis qu'hausser les épaules. Ainsi, il ne se sentirait pas obligé, mais pourrait accepter s'il en avait envie. Il alla sentir la nourriture suspecte. Cela n'avait pas l'air mauvais, en tout cas. Il la prit entre ses dents, ce qui la fit éclater en miettes. Il se lança alors à la poursuite des morceaux tombés. Il avait l'air d'aimer ça.

...............- T'as raison, il est gentil, ton humain, c'est super bon ! Tu peux lui demander de m'en donner encore ?
...............- Euh non, je ne lui ai pas encore appris... répondis-je embarrassé.

L'humain tendit à nouveau la patte vers le Dynavolt. Cette fois, ce dernier se laissa gratter le dessous du menton. Il glissa son museau dans la main, espérant trouver encore à manger. Comme il n'y avait rien, il sauta sur son torse pour fouiller sa peau. Pour l'en empêcher, il fut saisi par le cou. Il se secouait, mais n'osait pas libérer une autre décharge, de peur de ne plus rien avoir pour se remplir le ventre. Il reçut finalement encore un petit bout, qu'il dévora avec le même appétit. L'humain m'en tendit un morceau, à moi aussi. Je refusai, ce qui fit la joie du petit qui eut de ce fait droit à une part supplémentaire.

Alors que le Dynavolt s'était lové contre son nourrisseur, ce dernier se leva, en prenant soin de ne pas trop bouger brusquement. Il me fit signe que nous devions partir. Je ne pouvais qu'être en accord avec cette décision. Un endroit à découvert comme celui-ci était bien trop dangereux, d'autant plus que les humains du Nord auraient pu nous poursuivre suite à notre combat. Il y avait sans doute d'autres ennemis pas loin. Sauf que je ne savais pas ce qu'allait devenir le bébé.

...............- Dis moi, mon petit, tu sais où est ta maman ?
...............- Mais j'ai pas de maman moi !
...............- Voyons, tout le monde a une maman... Elle n'est pas dans la forêt, c'est tout. Tu dois te souvenir, c'est sans doute un grand Elecsprint, ou un Dynavolt, comme toi.
...............- Non, non, j'en ai pas, moi. Je suis sûr !
...............- On va devoir y aller, mon humain et moi... Tu vas retourner dans la forêt, on s'occupera de toi. Je ne peux pas t'accompagner... Tu retrouveras le chemin tout seul, hein mon gars ? Tu es un grand Pokémon !
...............- D'abord, tu réveilles papa. Moi, je connais pas le chemin, mais lui il sait par où on passe.
...............- Ton père ne peut plus se réveiller. Il faut que tu sois fort maintenant. Tu es un grand Pokémon courageux, répétai-je.
...............- Mais pourquoi tu veux pas réveiller papa ? Il a assez dormi ! Allez papa, debout !

Dynavolt recommença à pousser son père pour le faire bouger. Evidemment, ce fut sans effet. J'avais beaucoup de peine pour ce petit.

...............- Allons... Ton père a rejoint le royaume de Darkrai. Il ne peut pas se lever. Il est... mort.
...............- C'est pas vrai ! C'est pas vrai ! Papa est encore en vie, il dort ! Il ne peut pas mourir, il est invincible, parce que c'est le plus fort !

Le petit alla se réfugier contre l'humain. Il se blottit contre ses pattes en criant : « C'est pas possible, il m'a pas laissé tout seul, il va se lever ! ». Je n'osais même pas l'arracher à son faible réconfort. Mon compagnon de route sentit le désespoir qui envahissait le bébé. Il le souleva délicatement et le prit dans ses pattes. Il s'accroupit près de la dépouille du Grahyéna, passant la main dans ses poils. Il racontait quelque chose au petit, d'un ton rassurant. Il avait un avantage sur moi, car tous les mots sensés que je pouvais prononcer lui faisaient de la peine. Cette fois, ne rien comprendre constituait un mode d'expression plus neutre et plus rassurant. Quand le petit fut un peu calmé, l'humain lâcha le père pour caresser l'enfant. Dynavolt rentra sa tête dans la peau amovible. Il finit par sombrer dans le sommeil, comme pour mieux oublier ce qui lui arrivait.

L'humain semblait attendre que je lui donnasse un conseil sur la conduite à adopter. Je supposais qu'il ne devait pas souvent avoir un jeune Pokémon dans les bras. C'était d'ailleurs beaucoup mieux ainsi. Cette fois était déjà une de trop. Je n'avais pourtant pas le choix. Il finit par me faire signe qu'il fallait le prendre avec nous. Je n'aimais pas du tout cette idée. Je n'avais encore une fois pas d'autre possibilité. Le destin s'acharnait réellement contre moi. Nous reprîmes donc la route, l'humain portant le Dynavolt. Il avait gardé un des bâtons à capacités de nos ennemis, qu'il portait dans le dos. Il avait aussi ramassé d'autres choses, sans doute de la nourriture. Nous progressâmes sans pause jusqu'à la tombée de la nuit. Alors que le soleil se couchait, nous nous arrêtâmes. Le petit orphelin se réveilla.

Quand il ouvrit les yeux, il semblait chercher quelque chose ou plutôt quelqu'un. J'imaginais que c'était son père qu'il aurait aimé voir. Je me forçais à lui sourire quand il tomba sur mon visage. Je m'attendais à le voir se plaindre, ou pleurer en appelant son père. Il me rendit simplement mon sourire, timidement. Il lécha ensuite copieusement le cou de l'humain, qui lui rendit son affection en frottant sa tête contre lui, comme un Pokémon l'aurait fait. Cette joie d'être dans ses bras me dégoûtait presque. En réfléchissant, je me rendis compte que j'étais jaloux. Jaloux qu'il pût s'attacher à un humain, un de mes ennemis, qui plus est celui qui m'avait attiré tant d'ennuis. Cela me dérangeait d'autant plus que j'avais lancé cette histoire moi-même. Si seulement je n'avais pas dit que l'humain était gentil... Le petit me regarda, d'un air presque joyeux.

...............- Dis moi, tu t'appelles comment toi ?
...............- Vaillant-Rescapé et...

Je n'eus même pas le temps de finir ma phrase qu'il enchaînait déjà avec la question suivante.

...............- Et lui ? demanda-t-il en levant les yeux.
...............- Il... L'humain, c'est tout..., répondis-je. Non, en réalité, il s'appelle Vassili, je crois. C'est un nom humain, ajoutais-je après une hésitation.
...............- C'est joli. Ca ressemble pas aux nôtres. Moi, j'en ai pas encore. Mon papa..., fit-il d'un air soudainement triste, il allait m'en donner un bientôt. Tu crois que Vassili en trouvera un pour moi ?

Je ne répondis pas. Cette réflexion avait fait monter la colère en moi. Cet humain avait des airs de Pokémon, certes. Mais ce n'en était pas un. Il n'avait aucun droit sur nous et encore moins trouver un nom pour un jeune. Ca ne semblait pas le troubler outre mesure qu'il ne fût pas comme nous. Moi, ça me dérangeait. Je ne voulais pas le laisser nommer le gamin.

Comme la veille, nous nous étions installés dans un lieu un peu reculé, protégé par des arbres. Le petit sautait partout autour de nous, à présent bien réveillé. Il tentait d'attraper les pattes avant de l'humain, bondissant sans cesse. Ce dernier les levait à chaque fois, au dernier moment. Les deux riaient en cœur. Le grand finit par me faire signe de me joindre à eux. Je comptais refuser, mais Dynavolt lançait des « Oh oui ! Viens jouer Vaillant-Rescapé ! ». Je dus donc me résoudre à participer à leur jeu. Vassili riait à chaque petite décharge qu'il recevait, faisant semblant de réprimander le Pokémon électrique. Quand il s'agissait de lui, je surveillais mes gestes ; j'étais beaucoup plus brutal avec l'humain. Aussi, il fut touché à la patte par une de mes lames. J'avais provoqué une légère égratignure. Il laissa échapper un « Hé ! ». Voyant que je l'avais blessé, le gamin se jeta sur moi. Ils étaient deux contre moi. Le jeu restait amical, ils ne cherchaient pas réellement à se venger. Vassili rit de plus belle quand je reçus moi aussi une décharge, un peu plus puissante. J'allais m'énerver. Je n'y parvins pas, je me mis à sourire moi aussi. De nous-mêmes, nous mîmes fin au jeu, non sans une protestation du plus jeune. Il était temps de prendre du repos, d'autant plus que nous ne dormions, l'humain et moi, qu'une demie nuit chacun.

Je ne pouvais prendre le premier tour de garde, n'ayant une notion qu'approximative du temps qui passait. L'humain avait l'air d'être beaucoup plus précis de ce côté. Je le laissai donc prendre place avec son bâton à capacités, pendant que je m'allongeais, exténué. Le petit voulut rester sur les genoux de son nouvel ami. Ce dernier hésita, mais comme l'autre insistait, il finit par accepter. Je m'endormis mieux que la nuit précédente. Pas que je fusse plus en confiance ; la journée m'avait vraiment fatigué. Mon tour de garde arriva bien trop vite. L'humain posa le Dynavolt contre moi, afin que je veillasse sur lui. Il tremblait légèrement dans son sommeil, signe qu'il avait rejoint les limbes du monde des rêves ; il avait de la chance, tout y était possible. Sa chaleur contre mes pattes me détendait.

Dynavolt se réveilla avant nous, plein d'énergie. L'humain et moi étions bien plus fatigués, étant donné que la nuit avait été courte pour nous. Le jeune n'attendit même pas que nous fussions debout pour commencer à sauter partout, à la recherche de nourriture. J'ignorais s'il avait réellement faim, ou si la gourmandise lui commandait de quémander. Bien décidé à ne pas me faire devancer cette fois, je me dépêchais d'aller cueillir des baies. Je les stockais difficilement. Malgré la pénibilité de la tache, je ne voulais surtout pas que l'humain prît en charge le petit. Je finis par constituer un stock raisonnable que je déposai devant Dynavolt. Il reconnut immédiatement la nourriture et commença à manger. Evidemment, quand l'autre sortit son repas, le petit Pokémon électrique s'arrêta. Il regardait la part avec envie. Il prit une baie délicatement dans ses crocs. Elle fut déposée pour réaliser un échange. Avec une caresse, il reçut ce qu'il attendait, accompagné d'un « Merci », premier mot que je compris de la langue étrange.

L'humain me tendit un morceau, que je refusais encore une fois. Sauf que Dynavolt le prit à ma place pour me le porter devant moi. Il semblait prêt à insister. Comme je refusais encore, il dit : « Papa disait toujours qu'il faut manger. Après, sinon, on devient faible. Et ça, c'est super bon, en plus. ». Je ne pouvais rien dire. Il n'aurait pas compris mes motivations. Même si je n'aimais pas cet humain, le petit ne me suivrait pas. Je mangeai donc le morceau qui m'était destiné. C'était moins bon que la nourriture humaine que nous volions d'habitude mais cela restait meilleur que les baies. Surtout parce que c'était inhabituel, sans doute... J'adressai un sourire de remerciement forcé à l'humain. Celui-ci me tendit alors un autre morceau en même temps qu'il en donnait à Dynavolt. Après tout, je me trouvais un peu bête. Ce n'était qu'un peu de nourriture. Puisque nous étions forcés de rester ensemble, autant nous comporter comme des partenaires. Il ne restait que huit jours à tenir. Je pris ce qu'on m'offrait. En guise de remerciement, je ramassais des baies pour Vassili. C'était bien mieux de partager nos biens pour manger plus varié.

Je me levai pour repartir, sans savoir pour autant où nous allions. J'avais suivi jusque là, restant derrière, les chemins choisis pour moi. J'avais encore le temps d'aller où il voulait, il suffisait d'être de retour pour le rendez-vous avec Terreur-des-Hommes. Je fus le seul à me préparer. L'humain me fit signe qu'on pouvait rester. Nous étions à la limite du territoire contrôlé par le Nord. Apparemment, ni lui, ni moi n'avions de destination particulière. Il avait sans doute juste voulu s'éloigner un peu des zones ennemies. Nous avions huit jours à tuer... Finalement, nous partîmes tout de même. Le récipient d'eau de l'humain était vide. Il voulait trouver un cours d'eau pour le remplir. J'avais soif moi aussi, j'accueillais donc cette proposition positivement. Cette fois, Dynavolt décida de marcher seul. Il trottait comme les traîtres de Caninos apprivoisés. Ces derniers gardaient la tête levée vers leur dresseur, on aurait dit qu'ils attendaient toujours quelque chose d'eux. Dès qu'ils obtenaient un regard, ou même un ordre, leur queue frétillait de plus belle. Je n'aimais pas vraiment son attitude, mais je ne pouvais rien y changer.

Il nous fallut deux heures de marche pour dénicher de l'eau. La rivière entraînait avec elle, dans son lit, de la boue. On ne voyait pas le fond, bien qu'elle fût assez peu profonde. Je m'agenouillai pour boire, aux côtés de Dynavolt qui se désaltérait déjà. L'humain mis beaucoup plus de temps. D'abord, il avait un bout de peau amovible dans lequel il faisait passer l'eau, pour la filtrer. Ensuite, il sortit une étrange chose argentée qui contenait de petites boules blanches. En voyant ces choses, Dynavolt essaya de les lui prendre. Peut-être croyait-il que c'était comestible. En tout cas, il n'arriva pas à les attraper : elles disparurent trop vite dans la peau amovible. Il n'en restait que deux que l'humain laissa tomber dans son récipient. Il ne but même pas tout de suite après. Il avait rangé sa gourde. Ces créatures agissaient vraiment de manière bizarre.

Nous passâmes le reste de la journée à attendre. L'humain resta couché la plupart du temps. Il dormait plus ou moins, quand Dynavolt ne venait pas le chercher pour jouer. Quoique, je n'étais pas sûr qu'il dormît vraiment. De temps en temps, il ouvrait les yeux et avait un air pensif. Je me demandais s'il n'était pas en train de préparer un plan ou de réfléchir à ce qu'il allait faire plus tard. Il passa la fin de l'après-midi assis dans l'herbe. Cette fois, il réfléchissait à coup sûr. Même quand le petit allait le chercher, il le prenait dans ses bras pour le caresser machinalement, mais il refusait de jouer. Pour ma part, je dormis également et j'imaginais les scénarios possibles au retour de Terreur-des-Hommes. J'espérais réellement que j'allais pouvoir retourner dans la forêt. Je tournais différemment mille fois les explications que j'allais donner à Protectrice-Colérique à mon retour.

Parfois, Dynavolt voulait que je jouasse avec eux. Je me prêtais volontiers à cette activité qui me libérait momentanément de mes soucis. Le lendemain fut en grande partie semblable à cette journée. Vassili passait du temps à parler au gamin, couché entre ses pattes. Je pensais qu'il lui livrait ses pensées, puisque c'était le seul qui acceptait de l'écouter. Je restais des fois là. Sa voix était assez plaisante, on se sentait en sécurité, tous les deux, à ces moments. J'en arrivais presque à oublier qu'il était humain.