Le monde des morts de Pesh

«-Le destin nous a réuni, mais pourquoi ? »


C'est la phrase qu'entend Yume en rejoignant Ectoplasma, dans le monde des morts.


«-Mais pourquoi ? Pourquoi nous sommes ici ? Si tu es là, c'est que...»


Yume écoute Ectoplasma en se posant tant de questions. Elle veut parler. Mais elle s'en empêche. Yume se balade un peu. Elle revient. Ectoplasma est toujours là. Et il s'exclame :

«-Tu es morte ?! »


«-Oui »
Seulement oui. Rien d'autre. Et Yume reprend la parole:

«-Si je suis là c'est... Pour te voir, te parler, t'écouter, te sentir, être bien, dialoguer, t'apercevoir, nouer un lien plus fort... Pour toi ! Je suis morte car... Non, je ne sais plus, j'ai oublié, mais ceci importe peu. Nous sommes réunis. »

Yume s'approche d'Ectoplasma et lui tend une main innocente.

«-Tant de souvenirs communs... Si proche, ensemble, à deux, ce lien familial, l'avenir... Que nous réserve-t-il ? » reprend-elle

Yume voit l'âme de tant de gens... Là où elle est lui semble mieux que sur terre. Pollution, famine, pas d'eau potable, tant de technologie qui s'éteigne sans cesse, l'évolution en un drame, la pauvreté... Pourquoi tant de mésaventure pour atteindre le bonheur ? Mais est-ce vraiment le bonheur ? Qui y'a-t-il après le bonheur qui suit le malheur ? Tant de questions...

Yume n'en revient pas. Elle n'est pas la même depuis qu'elle est la. Ce qui la rapproche ? C'est inconnu de toute âme. Surement le lien de l'amour...

«-Celui qui à inventé le bonheur imagine sans fin... La vie réserve un avenir, soudain, brusque, triste, rapide, puissant en émotions et en souvenirs... Mais surtout d'amitié, de lien, de partenaire, d'équipe, de soutien, de rapport, d'affection. Si on veut trouver le bonheur, c'est qu'on prive quelqu'un. Autant vivre dans l'égalité, commence Yume.

-Ce n'est pas fini. Si tu réfléchis, tu penses. Si tu cries, tu hurles. Une chose a toujours son équivalent. Mais aussi son contraire. La mort est opposée à la vie en étant si proche... répond Ectoplasma.

-Le destin aussi est sans fin. Et le monde. Tant d'action, de qualification, de nom, de personnes, d'expression, de sentiments différents. Pour comprendre, il faudrait comprendre autre chose. Ce qui est le plus important, c'est que l'on soit ensemble, par un lien qui aurait pu être différent.
Comme avec Piérris : ce lien était composé de haine, de différences. Quelque soit le lien qui nous unis, on sera toujours tous les mêmes, répond Yume.

-Quel qu'il soit, un lien nous uni, nous apprend, nous prouve, nous montre, nous envie, nous tue...intérieurement.
-Une insulte peut paraître méchante, cruelle, énervante, offensive, qui fait souffrir, malveillante, agressive, complète Yume.
-La vie peut paraître longue, bizarre, heureuse... Elle change chaque jour. Mais elle est sans fin, continue encore Ectoplasma.
-Un objet, une pensée, un humain, un Pokémon, un robot, un mot peut sembler beau, drôle, plutôt laid, dur, mystérieux... reprend Yume.
-Une épreuve peut avoir l'air compliquée, infranchissable, facile, simple, dangereuse, inutile, difficile », finit Ectoplasma.


Yume reste bouche bée. Elle a tant appris, en si peu de temps. Elle rejoint de plus près Ectoplasma. Mais il faut aller voir Darkrai, le maître de ce monde. Yume va enfin savoir si elle peut rester avec Ectoplasma, pour toujours, ou si son âme s'effacera à jamais.
Le jugement est d'habitude sans pitié, cruel, méchant, sévère mais normalement juste.
Yume ne se presse pas, et marche normalement. Intérieurement, elle se questionne encore;
Pourra-t-elle rester ici, ou, au contraire, devra-t-elle partir ? C'est la question qu'elle se pose depuis qu'on lui a dit qu'il faut être jugé avant de pouvoir rester dans ce monde que l'on appelle « celui des morts ».
Enfin arrivé devant Darkrai, le Pokémon des cauchemars, elle s'attend à une gentillesse de sa part. Yume reste devant Ectoplasma. C'est à ce moment qu'elle se rend compte, que elle aussi, c'est une Ectoplasma. Une Ectoplasma aussi puissante d'émotions que sa grand-mère. Une Ectoplasma qui est prête à tout pour sauver ses proches, même à la mort.

Darkrai regarde Yume en s'interrogeant. Il prend la parole après avoir longuement réfléchi, surement au destin de ce nouvelle esprit :

«-Personne ne pourrait savoir, penser, écrire, jouer, apprendre, dessiner, courir, sans la vie. C'est pour ça que la mort est sans fin... Le bonheur est là sans tout geste, attitude, posture, comportement, aspect, forme différente...Peut-être que non, peut-être que oui. Personne ne le saura jamais, la vie est la mort, la mort est la vie, elles sont sans fin. »

Il parle, encore, mais Yume sent qu'elle peut rester ici, donc elle s'en va en courant, sans fin...
Mais elle mourut toujours heureuse avec sa grand-mère, sans se poser d'avantage de questions.