Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Team Rocket X-Squad de Malak



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 12/08/2011 à 08:35
» Dernière mise à jour le 10/07/2022 à 00:05

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 36 : Nouveau contrat
Mercutio était adossé sur la table à manger dans le petit cabanon du commandant Penan. Il faisait parcourir ses doigts sur les zébrures de la tables en bois, en se remémorant ce qui s'était passé hier. Il n'avait pas dormi une minute malgré sa fatigue et n'avait cessé de se repasser tous les détails de la mort de Zeff, cherchant comme un assoiffé cherchait de l'eau s'il y avait eu une seule petite possibilité que Mercutio ait pu faire quoi que ce soit pour le sauver. Pour l'instant, il avait envisagé des centaines de possibilités, mais qui se soldaient toutes par la mort soi de Mercutio et Zeff, soi de tout le monde.

Il y avait eu une cérémonie rapide ce matin, dans la cour de la base, en l'honneur de Zeff et du major Orphas. Il y avait été, mais il s'était senti très mal. Pourtant, il n'arrivait pas à savoir trop pourquoi. Il était un soldat après tout. La mort faisait partie de son métier. Ce ne serait certainement pas la première fois qu'il perdrait un équipier. Enfin, il fallait ajouter que Zeff n'était pas vraiment ce qu'on pourrait appeler un ami intime de Mercutio. Pourtant, ils avaient fini par se respecter, à défaut de pouvoir s'entendre comme de vrais camarades.

Après l'immense explosion d'Uneota, Djosan et ses guerriers les avaient pris sur leurs Gueriaigle pour les reconduire à la frontière de Kanto. Mercutio se souvenait des paroles du chevalier : « Mercutio Crust. Même si cette bataille vous a couté cher, sachez que j'ai été heureux de combattre à vos côtés et que j'espère qu'on en aura encore l'occasion ». Pourtant, Mercutio en doutait maintenant. Ils avaient perdu Zeff et Orphas sur une petite mission de défense. Alors après avoir imaginé ce que le Team Rocket risquait de perdre en affrontant officiellement l'Empire de Vriff, dont les armées étaient bien plus grosses que prévues, le général Tender n'était plus aussi enthousiaste de déclarer la guerre à Solaris.

Faduc, le jeune garçon que Zeff avait sauvé, avait décidé de partir avec eux plutôt que de rejoindre Duttel où de toute façon, ses parents ayant péri dans le dernier groupe de réfugiés, il n'avait plus aucune famille. Il avait décidé de se battre contre les Vriffiens en intégrant la Team Rocket, là ou ses talents de dresseur et la puissance de son Latios pouvaient être utilisés au mieux. Il désirait venger ses parents, sa ville et Zeff. Tender, étant quelque peu occupé pour s'intéresser à un gamin orphelin, fut-il possesseur d'un Latios, avait demandé à Mercutio de s'en occuper pour l'instant. Ne sachant trop quoi faire avec ce gamin, Mercutio l'avait confié à son père. Penan était toujours ravi de s'occuper et d'entraîner de jeunes enfants recherchant le combat. En parlant de Penan, le commandant rentra dans sa maison, y trouvant Mercutio affalé sur sa table. Le jeune homme se redressa.

- Où sont tes sœurs ? demanda Penan.

- Siena est avec le colonel et Tender dans son bureau, en train de ressasser ce fiasco. Je n'avais pas le cœur à les rejoindre. Quant à Galatea, je suppose qu'elle doit être enfermée quelque part, en train de dormir ou de pleurer.

Galatea, bien plus émotive que Mercutio ou Siena, avait été la plus affectée par la mort de Zeff. Mais Mercutio aurait été bien en mal de la consoler. Lui-même se sentait tomber dans les abîmes du désespoir. Penan s'approcha de lui.

- Tu veux un verre, fils ?

- Un verre ? s'étonna Mercutio.

- Il doit me rester une bouteille d'un whisky assez vieux, fit l'ancien commandant en fouillant dans ses placards.

- Depuis quand tu me proposes du whisky ? demanda Mercutio qui n'avait jamais dû boire un seul truc dépassant les deux degrés d'alcool.

Penan était assez strict là-dessus. Lui-même buvait beaucoup et souvent, mais il ne manquait jamais de leur faire la leçon sur les dangers de l'alcool sur l'esprit.

- Tu es grand maintenant, non ? fit Penan en haussant les épaules tandis qu'il sortait une vieille bouteille poussiéreuse. Ça te fera du bien pour une fois.

Penan lui servit un verre, s'en servit un à lui et alla s'asseoir près de son fils adoptif.

- À Zeff Feurning et au major Orphas, dit-il en levant son verre.

Mercutio fit de même sans enthousiasme et but une grande gorgée. Il eut l'impression que sa gorge était en feu et fut pris d'une quinte de toux qui dura bien une minute.

- La vache, souffla Mercutio en reprenant son souffle. C'est fait pour boire ça, ou se réveiller le matin ?!

- Le whisky est la seconde meilleure création d'Arceus après les Pokemon. C'est une boisson multifonction. Elle sert aussi beaucoup dans les grandes déprimes.

- Je vais bien, fit machinalement Mercutio.

- Hum... Tu sais, ce n'est jamais facile de perdre un équipier. Durant ma longue carrière, j'en ai perdu beaucoup. Tu veux savoir comment je m'en suis remis ?

- Dis toujours.

- Bah je ne m'en suis pas remis. J'y pense encore toujours autant et chaque nuit je vois leurs visages dans mes rêves.

- C'est encourageant, dit Mercutio en soupirant.

- La seule façon de ne plus trop y penser, c'est de retourner se battre, fils. Il faudrait que Tuno vous donne un autre équipier et que vous repartiez de suite faire du pâté de ces Vriffiens. Crois-moi, c'est la seule façon de se sentir mieux.

- J'étais préparé à perdre des camarades quand je suis rentré dans la X-Squad, dit Mercutio. C'est juste que... J'ai peut-être mal jugé Zeff. Je le prenais pour un sociopathe sans conscience et sans remords pour tuer, pourtant, s'il est mort hier, c'était parce qu'il avait sauvé Faduc, ce gamin... J'aurais préféré qu'il reste comme je l'ai connu. Peut-être que j'aurais moins mal aujourd'hui. Car je me dis que je n'ai pas pris le temps de bien le connaître.

- Je le connaissais un peu, de réputation, fit Penan. Ce n'était pas un garçon très ouvert et il avait bien des secrets. Mais il a eu un lourd passé et c'est normal.

- En tout cas, je... je...

Mercutio tapa du poing contre la table et, n'y tenant plus, laissa couler ses larmes.

- Je n'aurai jamais pensé que je pleurerai pour cet imbécile !

Il se réfugia dans les bras de Penan, le seul endroit où il se sentait en totale sécurité. Il n'avait plus pleuré depuis des lustres, encore moins sur l'épaule de son père, mais pour l'instant, il n'en éprouvait aucune honte.


***


Mercutio se réveilla le lendemain dans le petit lit de la cabane de Penan. Il ne se rappelait pas s'y être couché, mais après tout les verres de whisky que l'ancien commandant avait tenu qu'il boive, ce n'était peut-être pas si étonnant, surtout étant donné son mal de tête. Il mit quelque temps à se rappeler pourquoi il était si malheureux, avant de se souvenir que Zeff était mort.

- T'es devenu un souvenir, maintenant, vieux, fit Mercutio en parlant à la fenêtre. Est-ce que j'en deviendrai un moi aussi ? Est-ce que j'aurai une sortie aussi classe que toi ?

Décidant de se secouer, il se leva et alla prendre une douche froide dans les vestiaires à côté du centre d'entraînement de Penan. L'eau gelée lui fit un bien fou. Il s'habilla d'un uniforme propre et se dirigea vers la base. Il allait suivre le conseil de Penan. Retourner au combat lui permettrait de faire sortir un peu la rage qu'il avait accumulée ces derniers jours. Ne sachant pas où se trouvaient les autres, il décida d'aller jeter un coup d'œil dans la planque de la X-Squad. Il traversa le miroir holographique du quatrième étage et prit l'ascenseur jusqu'au Q.G. Il eut la surprise de les trouver tous les trois - Siena, Galatea et le colonel Tuno - en train de se préparer pour une mission.

- Ah, Mercutio, on t'attendait, dit Tuno. On repart de suite.

- Hein ? Où ça ? Et pourquoi je n'ai pas été informé ?

- Je suis passée te voir chez père il y a deux heures, dit Siena, mais il m'a dit que tu aurais peut-être besoin de plus de temps pour récupérer d'hier soir.

- Et il n'avait sans doute pas tort, ajouta Galatea en le regardant de près. On dirait que tu louches et tu n'arrives pas à marcher droit.

- Je suis en pleine forme, protesta Mercutio. Alors, où va-t-on ? C'est quoi la mission ?

- On a reçu un message assez étrange hier soir, expliqua Tuno. Il s'agissait d'une lettre du roi Antyos de Duttel qui nous a été envoyé par Gueriaigle.

- Quoi ?!

- Oui. Il tient à nous recevoir, pour étudier les possibilités d'une alliance entre nous. À l'en croire, sire Djosan vous a fortement recommandé.

- On a déjà donné question alliance, fit sombrement Mercutio.

- Le général a pourtant autorisé cette visite chez eux. Il ne veut pas affronter seul les Vriffiens. Duttel non plus apparemment.

- Duttel perdra la guerre sans nous, c'est évident, approuva Mercutio. Et Antyos doit le savoir. Mais qu'ont-ils à nous offrir pour qu'on intervienne dans un conflit qui a priori ne nous concernerait pas ?

- Eh bien, il ne nous a rien offert pour l'instant. Ça fera surement partie des négociations. Mais Siena a eu une idée intéressante sur le prix qu'on pourrait réclamer. Tender a donné son accord.

- Et c'est quoi ce prix ?

- Pas quoi. Mais qui.


***


En dépit du fait qu'ils furent des invités du trône, ils durent subir un contrôle assez poussé dès qu'ils atterrirent non loin de Duttelia. Leurs armes leur furent confisquées, au grand mécontentement de Mercutio. Si les Dutteliens n'avaient pas confiance en eux, eh bien c'était réciproque. Après tout, l'ennemi de mon ennemi n'était pas toujours mon ami. Ensuite, Djosan et ses guerriers prirent la relève aux portes du palais et se chargèrent de les escorter jusqu'au roi.

- Vous allez bientôt être en la présence de Sa Majesté le 67ème Souverain de Duttel, le Roi Antyos ! leur déclara Djosan. Adressez-vous à Lui avec respect !

Il ouvrit la porte de la salle du trône. Mercutio s'en rappelait car il était déjà entré ici par erreur, alors qu'il recherchait le Devin. C'était une salle assez sobre qui ne correspondait pas du tout à une salle du trône. La vraie salle du trône avait été utilisée pour conserver le Xatu Chromatique qui faisait office de devin. Le trône en lui-même n'était qu'une grande chaise faite en bois sombre. La seule chose qui était assez impressionnante dans cette pièce était l'immense tapisserie derrière le trône qui représentait le Pokemon légendaire Dracoraure, protecteur du royaume de Duttel, qui fut apparemment enlevé par les Vriffiens il y a une cinquantaine d'années.

Mercutio doutait d'avoir jamais vu Pokemon plus beau. Il ressemblait à un Draco, en un peu plus long, mais possédait d'immenses ailes d'anges qui reflétaient la lumière du soleil derrière lui. Il possédait des espèces d'orbes violets au bout de la queue et au sommet de la tête, dont Mercutio ignorait l'utilité. Enfin, il avait des yeux d'un violet surprenant qui était familiers à Mercutio. Ça l'avait intrigué la première fois qu'il avait vu la représentation de Dracoraure, mais à présent, dans un sursaut de surprise, il se souvenait où il avait vu ces mêmes yeux.

C'étaient ceux que Solaris possédait quand elle était en colère, ou quand, selon Acpeturo, elle utilisait ses fameux pouvoirs. Il n'y avait aucun doute là-dessus. C'était le même violet sombre et sauvage, les mêmes pupilles fendues comme celles des chats. Qu'est-ce que cela signifiait-il ? Était-ce une étrange coïncidence, ou alors existait-il un lien entre Solaris et ce Pokemon disparu ?

Siena lui tapota le dos, pour le ramener à la situation présente. Le roi Antyos les regardait approcher avec une expression bienveillante sur son visage amical. Il s'échappait de ce roi une aura puissante, un charisme qui pouvait être identique à celui de Solaris. Était-ce une caractéristique de la royauté ? Et à côté du roi, sur un autre siège, se tenait son fils unique, le prince Octave. Mercutio l'avait entraperçu brièvement quand ils étaient venus ici pour secourir Solaris. Octave avait un regard plus froid que celui de son père, presque calculateur. Il avait des cheveux blonds soyeux, contrairement à ceux de son père qui étaient argentés.

Mais en dehors de ça, on ne pouvait pas s'y tromper. Tout deux avaient le même visage noble et emprunt d'une beauté surprenante. Mercutio n'avait pas tendance à qualifier le physique d'un garçon. Mais il était clair que le prince Octave ne pouvait être qualifié que de « beau ». Et son père, en son temps, devait l'être encore plus que lui avec son visage plus chaleureux. Galatea était en train de se trémousser devant le regard froid d'Octave. Nul doute que pour elle, il devait être comme Solaris aux yeux de Mercutio. Djosan s'agenouilla devant ses souverains.

- Votre Majesté, Votre Altesse, je vous amène les membres de l'unité X-Squad de la Team Rocket : Mercutio, Siena et Galatea Crust, des guerriers aussi intrépides que rusés, ainsi que leur chef, le vaillant colonel Tuno !

Mercutio se demanda si Djosan ne se payait pas leur tronche, mais ce n'était pas son genre. Le prince Octave se fendit en un soupir méprisant à l'écoute de cette annonce, mais le roi leva les mains pour les accueillir.

- Soyez les bienvenus dans mon château, étrangers. J'attends beaucoup de notre rencontre. Sire Djosan ne tarit pas d'éloges sur vous et je me fie à ses bonnes paroles.

Tuno et Siena s'inclinèrent à leur tour devant le trône. Mercutio, qui repensait encore aux yeux de Solaris, le fit avec quelques instants de retard. Galatea aussi, car elle ne pouvait quitter le regard d'Octave.

- Mes supérieurs nous ont donné l'autorisation d'ouvrir des pourparlers entre nous, Majesté, dit Tuno. J'ose espérer que nos petits... différends passés... ne nous empêcherons pas de mener ces négociations au mieux.

- Bien entendu, sourit le roi. Je ne vous en veux pas pour le travail que vous avez fait pour l'Empire. Après tout, vous êtes en quelque sorte des mercenaires. Nos querelles ne vous regardent pas. Et je suis ravi que vous ayez pris conscience de la cruauté de l'Empire de Vriff et décidé de le combattre.

Tuno et Antyos commencèrent à négocier. Mercutio suivit un moment la conversation, puis s'en désintéressa totalement. Les deux hommes ne cessaient de déclarer à leurs façons ce qu'une guerre contre l'Empire leur couterait et quels en seraient les conséquences, en cas de victoire comme de défaite. Ce n'était même pas une négociation à proprement parler, juste une mise en bouche pour favoriser son propre camp. Mercutio pensa un moment encore au lien entre Solaris et Dracoraure et se promit d'interroger le roi ou le prince à ce sujet si jamais accord il y avait entre eux. En parlant du prince, Mercutio l'observa un moment. Il n'avait pas encore pris la parole, mais il écoutait attentivement chaque mot qui était dit. De toute évidence, à en juger par son air, cette alliance ne semblait pas être de son goût.

Presque une heure après, Tuno et Antyos semblaient s'être mis enfin d'accord sur un point : l'Empire de Vriff était une menace réelle à la fois pour Duttel et pour la Team Rocket et donc, une alliance armée pour le faire chuter était logique. Cela étant, Duttel avait plus besoin de la Team Rocket que la Team Rocket avait besoin de Duttel. Tuno le savait, tout comme Antyos. C'était la Team Rocket qui avait l'avantage lors de ces négociations et Tuno leur en fit part à sa manière.

- Voilà ce que nos supérieurs accepteraient, je pense. En échange d'un paiement au préalablement décidé, la Team Rocket assistera le Royaume de Duttel dans sa lutte contre l'Empire de Vriff. Nous alloueront un pourcentage de nos forces armées à votre service et, nous même, l'unité X-Squad, effectueront les missions de votre choix. Comme vous devez sans doute le savoir, nous sommes très compétents.

- Je n'en doute pas, dit Antyos. C'est une idée intéressante, bien que des détails soient à creuser un peu. Déjà, il nous faudrait la composition totale de vos forces pour en calculer ce que représenterait le pourcentage que vous nous allouerez.

- Vous comprendrez qu'on ne puisse divulguer la composition de notre armée, Majesté, répondit Tuno. Ce qui serait judicieux, c'est que vous nous dites de combien d'hommes et de nos machines vous aurez besoin pour mener votre guerre.

Ils repartirent dans d'interminables discussions. Mercutio commença à trouver le temps véritablement long quand Tuno et Antyos s'étaient mis d'accord sur un total de six cents hommes armés possédant des Pokemon, ainsi que vingt transporteurs munis de canons et un approvisionnement journalier en vivres et en armes. Plus la X-Squad, évidement.

- Ces forces serviront uniquement à la défense de notre royaume, expliqua Antyos. Nous tenons nous-mêmes à aller affronter l'Empire de face, mais nous ne pouvions nous y résoudre sous peine de réduire nos défenses. En revanche, vous et votre unité, nous pourrions vous utiliser pour des missions en territoires ennemis.

- Je pense que ce sera entendu, Majesté. Il nous reste maintenant à parler de notre... paiement.

Le roi s'adossa à son trône.

- Que voulez-vous, colonel ? Nous n'avons guère d'argent, mais quand nous aurons vaincu l'Empire, nous pourrons vous payer à la hauteur de...

- L'argent ne nous intéresse pas, Votre Majesté, coupa Tuno.

- Des territoires alors ? Nous pourrons nous partager le domaine de l'Empire de façon équitable.

- C'est une offre très généreuse, mais si vous le permettez, nous avons déjà choisi quel serait notre prix.

- Dites-moi.

- Nous voulons le Xatu Chromatique. Votre Devin.

Un long silence accueillit cette déclaration. Enfin, Octave se leva.

- C'est inacceptable ! s'exclama-t-il.

Il rejeta sa cape par derrière avec grâce et se tourna vers le roi.

- Père, c'est de l'insolence au plus haut point. Nous n'allons pas continuer à écouter les inepties de ces gens ?!

- Paix, mon fils, dit Antyos. Ecoutons jusqu'au bout ce qu'ils ont à nous dire.

Tuno hocha la tête pour le remercier.

- Nous avons naturellement conscience que vous ne pouvez nous donner de façon permanente le Devin. Ce n'est pas ce que nous voulons. Le lieutenant Crust ici présente a émis l'idée suivante. Nous nous partagerons le Devin. Une année, il restera chez vous. L'année suivante, il sera transporté dans notre région de Kanto, pour que les gens de là-bas puissent profiter de son savoir. Xatu pourra ainsi repérer ceux qu'il jugera digne d'écouter ses paroles, chez nous comme chez vous. Ainsi, tout le monde en profitera. Je pense qu'un Pokemon comme ce Xatu devrait bénéficier au plus de monde possible et pas à votre seul royaume. Après tout, vous appartient-il vraiment ?

- De l'insolence... répéta Octave, mais Antyos lui fit signe de se taire.

- Il serait bien arrogant, dit-il, que de dire que ce Pokemon nous appartient. Il n'appartient à personne. S'il est ici, c'est parce qu'il le veut bien. Nous ne le gardons pas prisonnier. Le mur qui l'entoure est seulement fait pour améliorer ses perceptions psychiques. Il peut sortir quand il veut. Xatu était l'un des Pokemon d'un de nos anciens rois. En fait, il aurait été offert par le souverain de Johkania, l'ancien nom de votre région, pour nouer des relations amicales. Selon ses dires, il aurait été banni par le pouvoir d'un de vos Pokemon Légendaires d'autrefois. C'est sans doute cela qui fait qu'il soit immortel. De fait donc, il vient autant de chez vous que de chez nous, je dirai. Aussi je trouve votre proposition forte judicieuse.

- Mais père... protesta Octave.

- Cependant, je ne peux pas choisir pour Xatu. Lui seul peut décider s'il accepte ce marché.

- Je comprends, Majesté, dit Tuno.

- Allons le voir, fit le roi en se levant.

Ils se rendirent jusque dans la véritable salle du trône, qui avait été alloué pour Xatu par Antyos en personne pour honorer le Pokemon. Le Xatu Chromatique se tenait entre plusieurs colonnes de marbre représentants plusieurs Pokemon Légendaires. Les murs étaient fait d'or et d'argent. Le Pokemon leva la tête en voyant tout ce monde entrer. Sa voix, répercutée psychiquement, résonna dans toute la pièce.

- Antyos. Que me vaut l'honneur de ta visite ?

- Je te salue mon ami, et je te présente les membres de la X-Squad, nos futurs alliés. Tu connais déjà le jeune Mercutio, sans doute ?

Le regard fixe du Xatu se posa sur Mercutio qui étrangement, se sentit mal à l'aise.

- Cet humain m'a déjà posé la question que je lui ai offerte.

- Nous ne sommes pas venu pour ça.

Antyos lui expliqua la situation et le marché que Tuno lui avait proposé. Avec soulagement, Mercutio vit le Devin hocher la tête pour donner son accord.

- C'est enthousiasmant pour moi. Je pourrai repérer pleins de nouveaux humains dignes de mes réponses. Et j'adore voyager !

Antyos se tourna vers Tuno avec un sourire.

- Allons officialiser notre alliance sur écrit, si vous le voulez bien, colonel. Notre peuple est très protocolaire.

Djosan leur apporta un long parchemin qu'il récita avant de tendre au roi. Il s'agissait du résumé de leur accord. Antyos le signa d'un grande et belle plume, puis Tuno fit de même. Enfin, ils se serrèrent la main pour sceller leur marché. Mercutio se demandait ce que la présence de Xatu à Kanto leur apporterait. Certes, si un membre de la Team Rocket était choisi par Xatu, il pourrait poser une question relative aux intérêts de l'organisation. Mais Mercutio voyait plus la chose suivante : tous les habitants de Kanto qui seraient choisis par Xatu devraient payer un fort droit d'entrée pour aller en face du Pokemon.

Cela serait peut-être même plus bénéfique question argent qu'une somme que le Royaume de Duttel leur aurait versé. Mais cela ressemblait trop à de l'instrumentalisation de Pokemon pour de l'argent pour que Mercutio soit enthousiaste à cette idée. Il y avait aussi quelqu'un d'autre qui n'était apparemment pas ravi quand Tuno et Antyos se serrèrent la main. Le Prince Octave était reparti de la salle d'un pas furieux.