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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 10/08/2011 à 08:17
» Dernière mise à jour le 09/07/2022 à 23:53

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 35 : Sortie en beauté
Même s'ils n'avaient pas de Pokemon, les Vriffiens avaient amené avec eux certains jouets relativement dangereux et qui avaient en plus le mérite de ne pas être « technologiques ». La haute porte d'entrée d'Uneota explosa dans une gerbe de feu quand elle reçut un présent d'une des catapultes vriffiennes ; une espèce de bombe artisanale, aussi puissante qu'un tir de bazooka ou qu'une attaque Ultralaser. Cela étant, les Vriffiens avaient mis assez longtemps pour venir à bout de ce premier obstacle. Déjà affaiblis par les mines que Fay et son équipe avaient posées, ils avaient dû après venir à bout des Protection et des Mur Lumière que tous les Pokemon de la ville qui connaissaient ces attaques avaient placés à un large diamètre d'Uneota, ce qui avait fait gagner un temps précieux aux défenseurs.

Ensuite, les Vriffiens avaient dû subir les attaques psychiques de distance, tandis que leurs épées et leurs flèches se retournaient contre eux, de même que les premiers projectiles explosifs lancés par les catapultes. Mais les Vriffiens se montrèrent ingénieux. Etant donné leur nombre, ils firent un barrage de plusieurs hommes, tenant au poing des boucliers, pour empêcher les emprises psychiques de passer. Et même avec leurs puissances réunies, les Pokemon de la ville n'avaient pas pu faire bouger cette masse compacte de soldats.

Maintenant que la porte était détruite, les guerriers de l'Empire en poussant des hurlements incohérents, s'engouffrèrent par tas dans la ville. Mercutio commençait à se rendre compte qu'ils ne pourraient pas gagner ce combat. Mille hommes, ce n'était pas grand-chose quand on en entendait parler. C'était autre chose quand on le voyait en face de soi. Pour un Vriffien à terre, touché par les tirs de snipers de l'escouade 8 postés un peu partout sur les toits des plus gros bâtiments, trois autres le remplaçaient immédiatement. N'ayant plus avec eux leurs Gueriaigle, les guerriers de Djosan ne pouvaient plus compter harceler cette masse qui s'engouffrait dans la ville par les airs. À la place, ils s'étaient postés avec leurs Pokemon dans différents endroits clés de la cité, tentant de réunir le gros des forces de l'Empire à l'endroit choisi par Mercutio.

Ce dernier descendit de son gradin improvisé pour aller à la rencontre des Vriffiens. Comme les avait décrit Némée, c'était pour la plupart de vrais géants, portant des armures rouges qui faisaient en sorte qu'on ne savait plus trop si c'était la couleur ou le sang qui faisait qu'elles soient rouges. Leurs longues épées rouillées tirées, ils allaient à la rencontre des guerriers dutteliens sans l'ombre d'une hésitation et avec une rage des plus effrayantes. La rage du sang. Les coups et blessures ne semblaient pas les affecter. Tant qu'ils continuaient à respirer et à pouvoir marcher, ils ne se souciaient pas de se protéger. Ils ne craignaient pas la mort, tout simplement. Au combat, une armée pouvant rire à la face de la mort et de la douleur et gonflée à bloc pour tuer était la pire chose qu'on pouvait combattre.

D'en haut, le Mortali de Mercutio et le Givrali de Siena visèrent l'entrée avec leur attaque Laser-glace, gelant au passage plusieurs Vriffiens et créant un mur de glace autour du passage, empêchant momentanément les soldats de dehors de pénétrer dans l'enceinte d'Uneota. C'était le moment où Mercutio et les autres devaient se charger de ceux qui étaient entrés pour ensuite recréer leur défense. Mais ils n'auraient pas beaucoup de temps. Les Vriffiens de dehors s'adonnaient à taillader le mur de glace avec leurs épées et leurs piques. Mortali et Givrali continuaient à utiliser leur Laser-Glace et furent rejoints par d'autres Pokemon ayant cette possibilité, mais ils n'allaient pas tenir indéfiniment.

Pendant ce temps, les snipers de l'escouade 8 s'en donnaient à cœur joie de tirer sur cette masse regroupée derrière l'entrée. Ils n'avaient même plus trop besoin de viser pour toucher, mais ils arrivaient quand même à ne toucher que les têtes. Le Scalproie de Zeff avait été envoyé par-dessus l'entrée de la ville, au milieu des Vriffiens bloqués dehors et lui aussi faisait un carnage à en juger par les cris de douleur qu'on entendait. Le Pharamp de Siena, ainsi que d'autres Pokemon électriques, placés sur les remparts de l'entrée, déversaient tout leur jus sur les Vriffiens. Dans la ville, Siena, Galatea, Zeff, Acpeturo, Djosan et ses guerriers s'occupaient de ceux qui étaient entrés.

Ils durent en éliminer une bonne centaine si ce n'était plus durant ces quelques minutes, mais ça ne dura pas. Le barrage de glace céda enfin sous les assauts combinés des Vriffiens. Mais quand ils s'engouffrèrent à nouveau dans la ville, ce fut pour être reçus par le Pyroli de Galatea et plusieurs autres Pokemon Feu. Mercutio jeta ses dernières grenades sur les barbares, pour repartir rejoindre les autres à la grande place, devant la mairie. Durant le trajet des Vriffiens jusqu'à la grande place, le Kirlia de Galatea s'amusait à téléporter plusieurs soudards dans d'autre rues, semant la pagaille dans leurs rangs. Mercutio avait rejoint le jeune garçon qui possédait un Latios, qui s'appelait Faduc. Il avait tenu à ce que cet enfant soit amené avec le dernier groupe, pour pouvoir profiter des talents psychiques de son Pokemon. Il espérait juste qu'il n'avait pas condamné cet enfant à mourir avec eux.

- C'est parti, Faduc ! lui dit Mercutio. Tu peux demander à Latios de faire ce qu'on a dit.

Le jeune dresseur hocha la tête, puis parla doucement à son Latios. Aussitôt, les yeux de ce dernier brillèrent d'un éclat bleu argenté tandis qu'il invoquait ses pouvoirs d'illusions. Car c'étaient bien les Eons qui avaient les pouvoirs d'illusions les plus développés. Ils s'en servaient pour se camoufler aux yeux des humains, mais bien utilisés pendant les batailles, ils pouvaient être décisifs. Comme cette fois où Latios lança des images dans la tête des envahisseurs vriffiens. Il leur fit croire que la rue dans laquelle ils avançaient été un cul de sac. Ou encore qu'ils avaient devant eux toute une armée de Pokemon. Ou bien que les guerriers qu'ils combattaient n'étaient pas vraiment là.

Dans la confusion qu'était la leur, les Vriffiens devinrent soudainement des cibles faciles. Mais maintenir ces illusions collectives à grande échelle était un travail éprouvant, même pour un Pokemon aussi puissant qu'un Latios. Pour l'aider, Mercutio avait fait placer tout autour de lui divers Pokemon Psy qui lui donneraient un peu de leurs pouvoirs, mais il ne se faisait guère d'illusion. Les subterfuges mentaux de Latios ne tiendraient qu'une ou deux minutes. Mais le but de Mercutio et des autres défenseurs n'était pas de remporter la bataille, chose impossible. Seulement de gagner du temps pour que tous les villageois puissent évacuer sans risque.

D'ailleurs, Mercutio entendit au loin l'avion Rocket piloté par Orphas revenir. En tassant bien les gens qui restait, ils pouvaient tous rentrer en un dernier voyage. Mais le temps jouait en leur défaveur. Les Vriffiens étaient presque sur la grande place. Il était temps que Mercutio utilise leur plus gros atout, dans les deux sens du terme. Quand Latios cessa de pouvoir utiliser ses illusions et que les Vriffiens commencèrent à débouler sur la grande place, Mercutio lança à s'en casser à la voix :

- C'est le moment ! Tout le monde dégage !

Personne ne se le fit redire deux fois. Ils avaient tous été informé du plan de Mercutio. Quand tout le monde eut dégagé la place, que de nombreux Vriffiens s'y étaient regroupés, Mercutio lança sur eux la Pokeball que Djosan lui avait prêtée, puis courut à son tour se mettre à l'abri, comme s'il venait de lancer une bombe. Le choc qui en découla, quand le Pokemon sortit, aurait pu le laisser croire. Quand l'immense Titank, avec ses quelques dizaines de cinquantaines de tonnes, apparut sur la place, le sol trembla si fort que pas une maison à l'horizon ne résista et s'effondra en quelques secondes.

Des fissures commencèrent à se créer un peu partout, partant de l'endroit où était posé le Pokemon colossal. Des brèches s'ouvrirent dans le sol et Mercutio entendit le cri de plusieurs Vriffiens qui étaient en train de tomber dans les entrailles de la terre. Bon nombre d'entre eux avaient été écrasés par les quatre immenses pattes du Pokemon. Quand Mercutio eut retrouvé un semblant d'équilibre, il rappela de loin Titank dans sa Pokeball. À peine fut-il rentré qu'il relança la Pokeball à l'endroit où la plupart des vriffiens qui avaient fui Titank se trouvaient alors. Et il recommença ce manège trois fois, avant que la partie de la ville qui contenait les envahisseurs finissent carrément engloutie dans une crevasse phénoménale que le poids de Titank avait créée. Il rappela ce dernier avant qu'il ne chute lui aussi. Plus question de l'utiliser maintenant, où il allait détruire la partie de ville qui contenait les villageois et les défenseurs.

Mercutio fut satisfait de constater que plus de la moitié des Vriffiens avaient disparu, soit tellement aplatis qu'ils en devenaient méconnaissables, soit enterrés sous des tonnes de décombres, soit à ce moment même peut-être toujours en train de tomber dans les profondeurs de la planète. Mais le peu qui restait de Vriffiens suffisait amplement à raser cette ville et ses défenseurs dix fois d'affilée. Heureusement, ils n'en auraient pas la possibilité. L'avion Rocket était en train d'atterrir plus loin, à proximité de la ville et les Gueriaigle des Dutteliens étaient en vue. Mercutio partit rejoindre ses camarades, bien vite car les Vriffiens commençaient à se remettre de l'apparition de Titank et avaient l'air prêt à en découdre sérieusement avec Mercutio.

- Mercutio Crust ! s'exclama Djosan en le voyant arriver. Que vous eussiez causé moult désagréments sonores et mobiliers avec mon fidèle Titank !

- C'était le but recherché, mon vieux, répondit Mercutio en lui lançant sa Pokeball. Le dernier groupe est-il prêt à partir ?

- C'est en cours, répondit Siena. Mais il va falloir retenir les Vriffiens encore un peu.

- Ils ont l'air furax, leur précisa Mercutio.

- Tant mieux, je le suis aussi, fit Siena.

En effet, elle en avait l'air. Sans doute le récit de Némée l'avait bouleversée plus qu'elle ne l'avait laissé paraître. Djosan la regarda d'un air approbateur.

- Je n'ai point eu le temps de vous remercier, jeune dame, tout à l'heure, dit-il avec son ton d'aristocrate comme s'ils avaient été à un banquet de nobles. Vous m'avez sauvé la vie avec votre Hariyama face à ces chiens galeux de Vriffiens ! Que j'eusse à présent et pour toujours une dette à votre égard.

- Ce n'est rien, fit Siena avec un geste impatient de la main.

- Aurais-je l'honneur d'entendre le nom d'une si vaillante guerrière ?

- Lieutenant Siena Crust, répondit-elle d'un air distrait en observant de loin les Vriffiens qui approchaient.

- Crust ?! Encore ? Par mes deux oreilles, voilà une fratrie tout à fait formidable !

Il se tourna vers Zeff qui venait de les rejoindre.

- Et vous ? Vous êtes aussi un frère de Mercutio Crust ?

- Dans une autre vie, peut-être. Une vie très moche alors. Quel est le plan maintenant ?

- On se bat avec tout ce qu'on a pour les empêcher de passer, répondit Mercutio.

- Je prends, sourit Zeff.

Le colonel Tuno, suivi de son Crimenombre, vint les retrouver.

- Fay s'occupe de la dernière évacuation. Comment ça se passe ici ?

- On va sans doute bientôt tous mourir, le renseigna Galatea d'un ton presque joyeux.

- Oh, si ce n'est que ça...

Tuno sortit son Lakmécygne qui rejoignit ses collègues Pokemon en ligne devant leur dresseur. Le bruit des pas et des cris Vriffiens se faisait de plus en plus proche.

- Quand ils montreront le bout de leurs visages disgracieux, vous lancerez en même temps vos plus puissantes attaques, dit Tuno aux Pokemon.

Il vérifia son chargeur, grimaça et en mit un autre, son dernier.

- J'imagine qu'à vous aussi, il ne reste plus de balle ?

- On n'est pas vraiment venu ici avec de quoi combattre mille hommes non plus, renchérit Galatea. Heureusement que certains ici pensaient qu'à nous cinq, nous ferions parfaitement l'affaire pour défendre Conscie...

Mercutio, se rendant compte qu'elle parlait de lui, se retourna :

- Comment voulais-tu que je sache qu'ils viendraient avec une telle armée ? Pour envahir un pays aussi peu menaçant que Conscie qui envisageait de se rendre sans combattre ?!

- À vrai dire, intervint Djosan, penaud, je pense qu'ils ont ouï, d'une quelconque manière, notre intervention, à nous Dutteliens, et qu'ils sont donc venus en conséquence...

- Bravo alors, grogna Mercutio.

- Ça n'a pas d'importance maintenant, intervint Tuno. Ils arrivent.

En effet, leur ligne de Pokemon venait de tirer leurs plus puissantes attaques à distance, provoquant un déluge d'énergie inimaginable qui balaya les premières rangés de Vriffiens peu prudents qui s'étaient précipités. Aux yeux de Mercutio, il semblait que les soldats vriffiens n'étaient pas bien créatifs en matière de stratégie de combat, leur préférée étant de toute évidence « CHARGEZ ! ». Mais le pire, c'était que leur nombre le leur permettait. Qu'importe que beaucoup se fassent tuer si au final, leur ennemi était submergé sous le poids de leur armée.

Les Pokemon tirèrent une seconde fois après quelques secondes, puis une troisième fois. Mercutio aurait bien ajouté une couche de plus, si Acpeturo ne s'était précipité sur les Vriffiens, seuls, sa gigantesque lame à la main. Plusieurs Vriffiens semblèrent reconnaître leur adversaire quand il chargea et Mercutio eut la surprise de lire enfin un peu de peur dans le regard de ces sauvages. Pourtant, ils étaient des centaines face à un homme seul...

D'un seul revers de lame, Acpeturo en trancha six d'un coup. Il bloqua aisément toutes les lames vriffiennes et provoqua à lui tout seul un beau carnage dans les rangs ennemis. L'ancien chevalier semblait être la mort maniant une épée. Ses gestes, fluides et inévitables, ne laissaient personne debout. Mercutio fut ébahi par une si belle et si mortelle maîtrise de l'épée. Lui-même n'aurait pas pu faire mieux même s'il avait été armé d'une mitrailleuse automatique. Djosan aussi fut impressionné et loua à grande voix la dextérité d'Acpeturo.

Comprenant qu'ils ne pourraient pas le battre à l'épée, plusieurs Vriffiens se détachèrent du groupe pour reculer et brandir leurs arcs. Sachant qu'il devait agir, Mercutio en tua autant qu'il put avec son arme et quand son chargeur fut vide, il ramassa une épée par terre et se lança à son tour dans la mêlée. Il abattit sa lame de toutes ses forces sur l'un des Vriffiens, mais l'épée n'entailla même pas son armure et la lame s'arrêta net à niveau de l'épaule. Décontenancé, le Vriffien mit un certain temps à attaquer l'imbécile qui avait tenté de découper son armure, ce qui permit à Djosan de se précipiter pour tirer Mercutio comme s'il n'avait été qu'un nourrisson.

- Voilà qui n'était guère prudent, Mercutio Crust, dit le chevalier. Ce n'est point l'armure qu'il vous faut viser si vous utilisez une épée, une hache ou une pique, mais la gorge ou la tête ! Mais voyez donc !

En un mouvement gracieux, presque limpide, il sépara une tête du corps de son propriétaire. Puis il continua sa démonstration comme s'ils étaient dans une salle de cours.

- Où alors, si vous possédez une force surhumaine, qui, comme moi, vous permet de briser la défense des armures, vous pouvez toujours faire ceci.

Il prit son épée à deux mains et la fit proprement pénétrer dans le torse pourtant protégé d'un autre Vriffien.

- C'est impressionnant, avoua Mercutio. Et maintenant, si vous me montriez comment un puissant guerrier comme vous fait pour repousser des centaines de Vriffiens suffisamment longtemps pour que ses camarades prennent la fuite ?

Car ils allaient devoir la prendre et vite. Le major Orphas les rejoignit en déversant ce qui lui restait de munitions sur les Vriffiens.

- On est prêt à partir, cria-t-il pour couvrir le bruit des armes et des cris.

- Amenez les villageois. Faites décoller l'appareil ! ordonna Tuno.

- Et vous et votre équipe, colonel ?

- Ne vous occupez pas de nous, major. Votre mission prioritaire est d'amener ces gens en sureté !

- À vos ordres, dit-il avec un rapide salut. Je vous confie Fay et le reste de mes hommes !

Aux oreilles de Mercutio, cela ressemblait étrangement à un adieu. Orphas partit en courant pour remonter dans l'avion. Siena se tourna vers Tuno.

- Vous avez prévu un cadeau d'adieu pour ces charmants Vriffiens, colonel ?

- Et comment, sourit Tuno. J'ai placé quelques kilos de TNT un peu plus loin derrière. Qui veut le détonateur ?

- Moi colonel s'il vous plait, fit Zeff. J'aime bien être responsable des gros « booms ».

- Attends qu'on soit parti avant d'appuyer, hein ? lui rappela Mercutio.

Zeff pouvait parfois se laisser tellement aller à son enthousiasme destructeur qu'il en oubliait parfois quelques légers détails sans importance comme la survie. Le lieutenant Fay et les soldats de l'escouade 8 étaient déjà descendus des hauteurs (qui après le passage de Titank n'étaient plus bien hautes) et les couvraient tandis qu'ils courraient pour échapper aux Vriffiens derrière. Tout d'un coup, Mercutio entendit une terrible explosion. Mais sa cause en fut bien plus terrible. L'avion Rocket piloté par Orphas et rempli de réfugiés, qui venaient de décoller, avait explosé en une boule de feu. Mercutio et ses amis regardèrent, horrifiés, les quelques restes chuter en une pluie de flammes. Le lieutenant Fay, elle, avait cessé de tirer et s'était levée d'un coup, sans se soucier des flèches qui passaient à quelques centimètres d'elle.

- MAJOR !

- Mais qu'est-ce que... commença Tuno.

La réponse arriva bien vite. Deux immenses bateaux volants, disposant de grandes hélices sur les mâts et à l'arrière, venaient de percer les nuages. Le drapeau de l'Empire flottait au dessus d'eux et leurs immenses canons fumaient. Acpeturo jura dans sa barbe.

- Les Ailes du Sang ! La flotte aérienne de l'Empire. Je n'aurais jamais imaginé qu'ils l'utilisent pour une seule ville de Conscie !

Mercutio resta immobile à fusiller du regard les vaisseaux de l'Empire, les poings serrés, même quand ils commencèrent à bombarder méthodiquement le peu qu'il restait de la ville. Ces ordures venaient de tuer un brave soldat et un bon camarade, ainsi que des centaines d'innocents ! En ce moment, il aurait voulu posséder un Pokemon capable de retourner ces vaisseaux comme deux gants à la seconde, genre Rayquaza. Il prit conscience qu'on le tirait par le bras.

- Viens, vite ! lui cria Galatea, en larmes. Il nous faut partir !

Partir... Prendre la fuite devant les Vriffiens... Rien que d'y penser, ça le rendait malade. Pourtant, il ne pourrait plus venger personne s'il se faisait inutilement tuer ici. Il suivit les autres dans les dernières rues en flammes d'Unoeta. Les crétins à bord des deux bateaux volants venaient sans doute d'ouvrir le feu sur leurs propres camarades, mais ils avaient l'air de n'en avoir rien à fiche. Dans un coin de rue où plusieurs ruines de maisons brûlaient joyeusement sous les coups de feu des deux vaisseaux, Mercutio vit avec horreur, au milieu des flammes, Faduc, le jeune garçon qui possédait un Latios, qui était coincé entre deux poutres enflammés. Mais avant qu'il n'ait pu aller l'aider, ce fut Zeff qui s'y précipita à sa place. Il poussa les poutres en flammes à main nues et prit le garçon terrifié dans ses bras. Au regard à la fois interrogatif et admiratif de Mercutio, Zeff répondit simplement :

- Jamais d'enfant.

Mercutio se rappelait de ce que Zeff lui avait dit peu après la bataille contre les Dutteliens à Nondisu. Il n'acceptait pas que des enfants n'ayant pas l'âge de se battre soient pris pour cible. Il se promit d'interroger plus tard Zeff sur cet étrange code d'honneur venant de lui et s'adressa à Faduc qui pleurait dans ses bras.

- Pourquoi es-tu encore là ? Pourquoi tu n'as pas évacué avec les autres ?!

- Je... je voulais vous aider... pleurnicha le garçon.

De toute façon, songea Mercutio, valait mieux qu'il soit avec eux plutôt qu'avec ceux qui avaient pris le dernier transport, qui avait été détruit par les Vriffiens. Ils avaient pris une bonne distance par rapport à la ville, mais pas encore suffisante pour ne pas être soufflé par l'explosion qui s'en suivrait une fois la TNT activée. Le Kirlia de Galatea essaya de les téléporter par intermittence pour échapper aux tirs des deux vaisseaux en haut. Ces derniers descendaient vers eux de plus en plus, inconscients du danger. À cette hauteur, ils se feraient aussi emporter par l'explosion de la ville. Jugeant que la distance qui les séparait de la ville était suffisante vu que Kirlia et Pharamp déployaient leurs protections psychiques autour d'eux, Mercutio se tourna vers Zeff pour lui dire d'activer le détonateur. Mais Zeff était loin derrière eux, traînant à cause de Faduc qu'il portait, ainsi que d'une flèche vriffienne enfoncée dans sa jambe droite.

- Dépêche-toi ! lui cria Mercutio tandis que les deux vaisseaux descendaient dangereusement.

À cette distance d'eux, ce ne seraient pas les petites téléportations de Kirlia qui les sauveraient s'ils s'avisaient d'ouvrir le feu. Ils devaient activer la détonation, maintenant, c'était leur seule chance de s'en sortir. Mais Zeff était trop loin. S'il l'activait maintenant, il serait probablement soufflé par l'explosion, n'ayant pas autour de lui les protections psychiques des Pokemon. Derrière eux, les Vriffiens étaient sortis de la ville et les bombardaient de flèches et de lances. Ils prenaient de l'avance sur Zeff.

- Zeff ! hurla Galatea. Vite !

Mais Zeff s'était arrêté en pleine course. Son visage se crispa sous l'effet d'une douleur intense et quand il tomba à genoux, Mercutio vit deux autres flèches plantées dans son dos.

- Téléporte-les ! hurla Mercutio à Galatea.

- Impossible, gémit l'autre. Kirlia ne peut pas les téléporter et maintenir le Mur Lumière en même temps !

Et sans le Mur Lumière, s'en était fini d'eux, car les vaisseaux de Vriff s'étaient mis à les bombarder de face. De toute façon, dans une seconde comme dans vingt, le Mur Lumière disparaîtrait face à la puissance de feu des canons. Les Vriffiens qui avaient tiré sur Zeff semblaient vouloir le capturer vivant, sinon ils l'auraient déjà achevé. Zeff dit quelque chose à Faduc, qui pleura plus fort que jamais, mais qui courut vers Mercutio et les autres. Puis Zeff sortit le détonateur de sa poche et l'agita devant eux pour qu'ils comprennent bien le message. Mercutio avait compris, oui, mais ne pouvait l'accepter.

- NON ! NE FAIS PAS ÇA, CRÉTIN !

Mais dès que le petit Faduc eut rejoint le mur de Protection et de Mur Lumière qui enveloppait Mercutio et les autres, Zeff, dans un dernier sourire insolent, appuya sur le bouton. Apparemment, le colonel n'avait lésiné sur la TNT. Le ciel se transforma en véritable nuée ardente, tandis que la ville d'Unoeta disparaissait sous un flash aveuglant. Le souffle et le feu de l'explosion, comme prévu, montèrent jusqu'aux deux vaisseaux qu'ils engloutirent totalement. De même que les Vriffiens qui arrivaient sur eux. De même que Zeff Feurning et son éternel sourire de psychopathe, lancé à la face de la mort comme un défi.