Ze only Chapitre
La forêt grouillait de ses mille petits bruits des êtres qui la peuplaient. Chacun d'entre eux était occupé à ses affaires. Certains collectaient de la nourriture pour leur survie, d'autres cherchaient un abri pour passer l'Hiver au chaud, d'autres encore chassaient. C'est là qu'ils avaient décidé de s'entraîner. Ou plutôt, c'est là qu'IL avait décidé de s'entraîner.
Yuki était un Otaria au caractère bien trempé. Quand quelqu'un ou quelque chose ne lui plaisait pas, il le faisait vite savoir. Lorsqu'il était petit, il était le chef de la petite crèche de la Falaise, là où se regroupaient chaque année des centaines de Lamantines, venus pour pondre et élever leurs petits. Aucun petit n'osait le contredire ou ne venait lui chercher de noises.
C'était la belle vie ...
Jusqu'à ce qu'IL arriva. Lui et ses rêves, il ne se rendait pas compte qu'en les réalisant il pouvait détruire ceux des autres.
Lui, c'est Ryu, mon dresseur, un gosse d'à peine quinze ans, qui m'a capturé il y a de cela deux ans. Il voulait devenir le plus grand dresseur de type glace. Avec un Kokiyas et un Otaria, c'est mal barré, j'vous dis. Surtout qu'il est pas très grand, même pour un humain.
Il m'a capturé à la Falaise, m'arrachant sauvagement à ma famille, et réduisant mes rêves à néant. Jamais je ne pourrais devenir le plus fort des Lamantines de la Falaise. Je ne pourrais plus jamais prendre ma revanche sur Koori, un Obalie crâneur qui m'avait battu lors de notre premier combat. Jamais je n'aurais l'occasion de prouver ma valeur à Ice, la soeur de Koori, une magnifique Obalie aux yeux violets.
Pourquoi ?
Parce que jamais je n'évoluerai. Ryu ne veut jamais m'entraîner. Comment veut-il devenir le plus grand dresseur de type glace, s'il ne fait jamais combattre ses Pokémons ? Surtout que je suis type eau.
La raison de ce comportement remonte à presque deux ans. Cela faisait trois jours qu'il m'avait capturé. Tout fier de sa capture, il avait décidé de défier le premier dresseur qu'il rencontrerait. Grossière erreur, que même un Ramoloss lobotomisé n'aurait pas commise. Son adversaire était bien plus fort que lui. Il possédait un Caninos, un Mimigal et un Lanturn. Ryu, lui, ne possédait que moi et un Kokiyas qu'il avait capturé une semaine auparavant.
Après avoir vaincu avec beaucoup de difficulté le Caninos, le Kokiyas avait remporté haut la main son match contre le Mimigal. Ryu l'avait pourtant rappelé dans sa Pokéball, le jugeant trop faible pour affronter le prochain Pokémon adverse. C'est ainsi qu'il m'envoya combattre un monstrueux Lanturn d'une quarantaine de victoires (NDLA : Ce qui équivaut au niveau 25). Inutile de vous dire qu'il m'a écrasé. Littéralement. A la fin du combat, j'étais gravement blessé. Ryu m'avait emmené en courant au Centre Pokémon le plus proche. J'y suis resté deux jours, le temps que mes blessures cicatrisent. Cela l'avait tellement traumatisé qu'à partir de ce jour, je n'ai plus mémoire d'avoir combattu.
Mais aujourd'hui est un jour nouveau !
J'avais convaincu Ryu de m'emmener, moi et Niweoss, le Kokiyas, dans la forêt polaire. Il s'était vite rendu à mes arguments et à mes coups.
Me voilà donc dehors, sautant sur la mince couche de neige qui recouvrait le sol. C'était le début de l'Hiver. Je m'entraînais, seul, sur un pauvre bout de bois gelé, pendant que Ryu bouquinait. Pendant que je m'acharnais sur ce pauvre bâton qui n'avait rien demandé, Ryu envoya Niweoss. Malgré que nous soyons dans la même équipe depuis deux ans, nous ne nous entendions pas très bien. En fait, nous ne communiquions presque jamais. Il savait qu'il ne fallait pas trop m'embêter, et puis, ce n'était pas un bavard. On passa ainsi encore une heure à nous amuser dans la neige, quand soudain, je voulus savoir ce que lisait Ryu.
Comment les humains arrivaient-ils à déchiffrer des taches noires sur une feuille blanche ? En plus, elles se ressemblent toutes !
- Tu lis quoi, Ryu ? Lui demandai-je.
- Un livre sur les Pokémons glace. Me répondit-il, sans même lever les yeux.
Je m'exaspérai. Évidemment que je l'avais remarqué, de un, il ne lit pratiquement que ce genre de livre. De deux, s'il y a un Momartik sur la couverture, ce n'est sûrement pas un livre de recette de cuisine sur les mille et une façon de rôtir un Skitty ! Des fois, je me demandais vraiment si ce collier était vraiment utile ...
Ce collier vous dites ? Oui, c'est un objet très spécial, bourré de « Technologie » comme dit mon dresseur. Il permet, par un système très compliqué, de traduire mes paroles en langage humain, et de traduire les siennes en langage « artik » (NDLA : Langue que parlent la plupart des Pokémons de type glace, comme les Otarias, les Obalies, les Kokiyas, et les Lokhlass). Ça pouvait être pratique. Ryu en avait acheté un pour moi et un pour Niweoss, c'est plus pratique pour comprendre les ordres qu'il me donne dans les combats qu'on ne fait jamais.
- Et ça parle de quoi ? Insistai-je.
- Des diverses espèces de Pokémon glace, la manière de s'en occuper, différentes stratégies pour les combats ...
Mes petites oreilles se dressèrent sur mon crâne à l'entente de ses derniers mots. « Stratégie pour les combats » ? Je savais pas trop ce que c'était, j'en avais déjà entendu parler, mais si c'était en rapport avec les combats, ça ne pouvait que me plaire et m'intéresser !
- Et pourquoi tu te renseignes sur tout ça ? Demandai-je, ma curiosité piquée à vif.
- J'aimerais adopter un nouveau Pokémon.
- Pourquoi, on ne te suffit plus ? M'écriai-je, indigné.
- Si, mais je pense ...
Il marqua un temps d'hésitation. Ces humains, qu'est-ce qu'ils peuvent m'énerver à faire ça ! Qu'est-ce qu'il y a de si grave pour qu'il prenne cinq minutes à finir sa phrase ?
- Je pense que je vais reprendre votre entrainement ...
Je bondis de joie à l'écoute de cette dernière phrase. J'allais enfin évoluer ! Mais une petite question me turlupinait.
- Tu vas prendre ... Quel genre de nouveau Pokémon ?
- Mon rêve serait de capturer ... Un Lokhlass ! S'exclama-t-il en me montrant une illustration dans le livre.
Ce Pokémon ... J'en avais déjà vu, mais une seule fois, au cours de ma petite vie. Ces grands Pokémons étaient très rares, mais on racontait qu'il leur arrivait parfois de s'approcher des plages de la Falaise. Leur grâce n'avait d'égale que leur rareté, et certains Pokémons, même des Lamantines, en arrivaient à les envier.
Cela me rappela la première et seule fois où j'ai eut la chance d'en apercevoir un ... C'était quelques semaines avant ma capture.
Moi et quelques amis, nous nous étions approchés de l'eau, malgré l'interdiction de nos parents, les eaux étaient dangereuses, selon eux. Les vagues puissantes auraient tôt fait de nous projeter contre les rochers, brisant nos petits corps, et elles grouillaient de Sharpedos.
Nous nous baignions, dans un coin calme, entre les rochers, de la plage. Les rocks nous protégeaient des vagues. Nous jouions à Chat-rpedo. Je poursuivais une amie, une Otaria née le même jour que moi, du nom de Aïssu, quand une énorme vague passa par dessus les rochers et nous engloutit tous. Quelques uns furent projetés contre les rochers coupants, et leurs os furent broyés sous la puissance de l'eau mouvante. La mer emporta les corps des survivants, dont moi et Aïssu. J'avais perdu connaissance lorsque l'eau s'était retirée et nous avait emmené au large. Lorsque je repris mes esprits, je flottais, au beau milieu de l'océan. J'étais à la fois fasciné et apeuré par cette immensité bleue qui s'étendait jusqu'au Soleil couchant. Je cherchais autour de moi, me débattant dans ce liquide qui était pourtant mon élément et j'aperçus, au loin, un bout de bois, flottant, avec deux formes blanches dessus. Je m'en approchai, remuant mes nageoires du mieux que je pouvais. Lorsque j'arrivai à la hauteur du morceau de bois, je vis avec étonnement et soulagement que les deux formes blanches étaient deux de mes amis, dont Aïssu. Il m'aidèrent à grimper à bord du bateau improvisé. Nous étions dans un état piteux. Arashi, le troisième Otaria, était couvert de petites coupures, et Aïssu avait une plaie béante sur sa nageoire avant gauche. Quant à moi, j'avais été relativement épargné par les aléas de la mer. Néanmoins, mon museau saignait à cause d'une vilaine coupure.
Le soleil se coucha peu après et nous passâmes la nuit sur notre radeau.
Au petit matin, à notre réveil, nous étions toujours perdus dans l'immensité bleue. Je me penchai au dessus de l'eau. J'avais faim. Avec de la chance, je pensais tomber sur un Magicarpe peu prudent. Mais un mouvement dans l'eau attira mon attention. Une nageoire dorsale, noire, sortit alors de l'eau. Elle fut suivie par trois autres, bleu foncé cette fois.
Des Sharpedos. Nous étions encerclés. Ils décrivaient des cercles presque parfaits autour du radeau. Eux aussi ils avaient faim. Nous nous serrions à trois au milieu du tronc, appelant au secours, tout en sachant pertinemment que personne ne viendrait nous sauver. L'un des Sharpedos arrêta soudain son mouvement circulaire et fonça vers le bout de bois flottant. Avec son élan, il sauta par dessus le radeau, gueule grande ouverte, dans l'espoir d'attraper l'un de nous.
Mais au dernier moment, un formidable bruit retentit, et le Sharpedo fut projeté quelques dizaines de mètres plus loin. Les autres avaient déjà disparus. Nous ouvrîmes les yeux et regardèrent, avec des yeux de Magicarpe frit, notre sauveur. C'était un magnifique Pokémon, plus grand encore que les plus imposants Kaimorses de la plage. Il avait un long cou, qu'il pencha vers nous, et une corne bleue au milieu du front. Sur son dos trônait une carapace, sûrement faite d'os, grisâtre. Nous n'avions jamais vu une telle créature auparavant. Lorsqu'il ouvrit la bouche, le son qui en sortit donnait l'impression de venir des premiers temps de la terre, une voix grave, puissante et profonde, qui inspirait le respect à quiconque l'entendait.
- Vous êtes perdus ? Demanda la fantastique créature, d'une voix calme et sereine. Vous ne devriez pas vous promener comme ça au beau milieu de l'océan, c'est dangereux pour vous, vous n'êtes que des Otarias, continua-t-il.
- Merci heu ... Monsieur ... Lui répondit Aïssu, confuse, et impressionné par le géant.
- Qui êtes vous ? Demanda Arashi, curieux de connaître l'identité de notre sauveur.
- Je suis Blizzard, dernier Lokhlass de la lignée des Lokhlass du Nord. Et vous, petits Otarias, qui êtes vous ?
- Je suis Yuki ! M'étais-je exclamé. Et voici mes amis, Aïssu et Arashi. Nous nous amusions au bord de l'eau quand une vague nous a emporté au large. Nous sommes perdus et nous n'avons pas la moindre idée de comment rentrer ...
- Et tu voudrais que je vous emmène sur mon dos ? Demanda Lokhlass, quelque peu surpris par cette étrange demande.
- S'il vous plait ... Confirma timidement Aïssu.
- Les enfants, saviez-vous qu'avant, nous, les Lokhlass, étions parmi les Pokémons les plus courants des océans ? Sûrement que non, et je suis presque sûr que je suis le premier que vous voyez. A cette époque, les humains nous utilisaient, à la place des bateaux, pour traverser les océans. Nous étions nourris, protégés et choyés. Mais, depuis quelques décennies, après l'invention des bateaux à moteur et des GPS, ils ont commencé à nous chasser, pour notre viande, pour notre carapace, ou encore par pur plaisir. C'est ainsi que nous avons presque disparu. Depuis ce moment, plus aucun de Lokhlass n'a transporté qui que ce soit sur son dos.
- S'il vous plait, monsieur Blizzard, nous avons faim, froid, et nos parents doivent s'inquiéter ! Insista Aïssu, d'une voix gémissante.
- Bien. Mais sachez que si jamais je vous retrouvais à nouveau en plein milieu de l'océan, à des kilomètres de la terre la plus proche, je ne ferais rien, c'est compris ?
- Oui monsieur, nous répondîmes en chœur.
Et Blizzard nous emmena tous les trois sur son dos. Il nous déposa, après quelques heures de voyage, sur la plage. Depuis, je ne l'ai jamais revu.
Évidemment, nos parents nous avait passé un savon, mais bon, on était sain et sauf donc ils oublièrent très vite.
Ryu me sortit de ma rêverie et rappela Niweoss dans sa Pokéball.
- On va quelque part ? Fis-je, excité.
- Oui ... A la Falaise.
*
* *
Ryu arriva en début d'après-midi à la Falaise. Ryu me sortit de ma Pokéball. Comme on était au début de l'Hiver, la plage était couverte de Lamantines, de Kaimorses, d'Otarias et de Phogleur, ainsi que de quelques Obalies éparpillés qui n'avaient pas encore évolué pour l'Hiver. Le fait de retrouver les lieux de mon enfance me rappela quelques souvenirs. Ryu chercha une pente pour pouvoir rejoindre la plage du haut de la Falaise. Il trouva un endroit où elle n'était haute que de deux mètres. Il s'agrippa au bord et se laissa tomber sans encombres dans le sable. Je le suivis par le même chemin. Quel bonheur de retrouver cette plage, ce sable, l'odeur de la mer ... Je m'arrêtai au bout d'une dizaine de mètres pour admirer le paysage. Ces rochers ... Ces arbres rabougris ... Je les reconnaissais ... C'était il y'a deux ans ...
Le lieu où Ryu m'avait capturé.
C'était un magnifique temps pour ce début d'Hiver. Je m'étais un peu éloigné du reste de la bande, avec Ice. J'avais l'intention de lui dire ce que je ressentais pour elle. Les alliances entre Lamantine et Kaimorse étaient plutôt rares, mais assez bien admises dans la colonie. Au moment où j'allais lui dire la raison de notre venue ici, il était apparu. Ryu.
Il s'était mis à brailler des choses, incompréhensibles pour nous, et a sorti une petite balle bleue, qu'il nous avait lançé dessus. Je l'ai évité très facilement, me demandant ce qu'était tout ce charabia. Mais la petite balle s'était ouverte en deux, libérant un Pokémon que je connaissais bien. Un Kokiyas. Ces petits crustacés étaient durs à manger, à cause de leur coquille, donc il était rare que j'en fasse mon repas. Il portait un drôle de truc gris, collé à sa coquille, et l'humain lui criait dessus. Interloqué, je décidai finalement de les ignorer. Mais Ice était terrorisée. Il était rare qu'un humain s'aventure si près de la colonies, la plupart du temps ils restaient à distance, aussi, n'en avait elle jamais vu d'aussi près.
Le Kokiyas remua et se mit à attaquer Ice. Surprise, elle n'eut pas le temps de se défendre face à l'enchainement des attaques du Pokémon coquillage. Alors qu'il s'apprêtait à lui lancer un dernier Pistolet à O, je ripostai, pour défendre Ice, avec un Coup d'Boule. Le Kokiyas fut envoyé à quelques mètres, mais il n'avait pas dit son dernier mot. Il lança un puissant Eclats Glace, qui me fit perdre conscience un instant. J'eus juste le temps de voir Ice s'enfuir en roulant et l'humain me lancer une balle bleue à la figure.
Aïe.
Puis plus rien.
Je revenais peu à peu à la réalité. Ces souvenirs qui surgissaient comme ça de ma mémoire ... Ça m'inquiétait. Je m'aperçus alors que Ryu me parlait.
- Alors ? Qu'en dis-tu Yuki ? Me demanda-t-il.
- J'en sais rien, j'ai pas suivi ton monologue, lui répondis-je, cassant.
- Je disais qu'il faudrait louer un bateau pour pouvoir aller en pleine mer ! Avec de la chance, même si on ne trouve pas de Lokhlass, on pourra peut être capturer un Sharpedo !
- Ou un Magicarpe, grinçai-je entre mes dents.
On est donc allé au village, qui, du haut de la falaise, surplombait la mer. Ryu a loué un petit rafiot à un vieux loup de mer.
De retour sur la plage, Ryu essaya de mettre le bateau à l'eau, pendant que je me demandais par quelle prouesse il flottait encore.
- Aller, viens Yuki, monte ! M'encouragea-t-il lorsqu'il eut fini.
- Je sais pas s'il va tenir, rien qu'avec toi, je le vois dangereusement tanguer. Je crois que je vais te suivre à la nage.
Chose dite, chose faite ! Je suivais mon dresseur qui essayait tant bien que mal de diriger le petit bateau à moteur. Lorsque nous fûmes en pleine mer, Ryu sortit une canne à pêche.
- Et c'est avec ça que tu comptes capturer un Lokhlass ? Lui demandais-je, moitié étonné, moitié pouffant de rire.
- On va essayer ! Me déclara-t-il.
Il attendit. Une heure. Deux heures. Trois heures ...
Moi je jouais à faire des bulles et à les geler en l'air. Elles retombaient dans l'eau salée en faisant « plouf ». Soudain, ça mordit à l'hameçon. Ryu se débattit avec sa canne à pêche et remonta enfin sa prise ... Un Magicarpe.
Fallait s'y attendre. Il ne fallait qu'un Pokémon bête comme ça pour mordre à ce stupide hameçon. Je me suis mis à rire comme un Wailord. Ryu relâcha le pauvre poisson qui n'y comprenais rien, et remit le bateau en marche. Il voulait rentrer.
Peut-être demain aurions-nous plus de chance ...
Le lendemain, se fut le même manège qui recommença. Sauf que cette fois le Magicarpe mordit une heure en avance. Pendant que je me moquais à nouveau de mon dresseur, une ombre noire apparut lentement derrière moi, dans l'eau. Elle s'approchait, mais je ne la sentis pas ... Jusqu'à ce qu'elle m'attrape par la queue et m'emmène au fond de l'eau.
D'un violent coup de queue, je me libérai de l'étreinte, et me retournai. Un Sharpedo. Je me dépêchai de remonter à la surface. Une fois la tête hors de l'eau, je vis Ryu, sur son rafiot, non loin de moi. Il comprit vite ce qu'il s'était passé et m'ordonna :
- Yuki, attaque Eclats Glace !
Évidemment, j'exécutai son ordre, et envoyai le Sharpedo qui était relativement faible, au tapis. Content de ma victoire, je montai sur le bateau. Mais je sentis une autre impression m'envahir.
Une impression de force. Non, c'était bien plus que ça. Je me sentais si fort que je pouvais éclater ce monde d'un simple coup de corne. Je devins luisant et éblouis Ryu. Lorsque ce fut fini, j'avais évolué. J'avais évolué !
J'étais enfin devenu un magnifique Lamantine ! Mon rêve le plus cher venait de se réaliser !
Ryu me regardait, ébahi.
- Yuki ... Murmura-t-il.
Je plongeai mon regard de glace dans ses yeux noisettes. Il semblait figé. Comme tout autour de nous. Le temps s'était arrêté.
Puis je pris la parole.
- Ryu ... J'ai enfin évolué !
*
* *
Le lendemain, Ryu nous a inscrit à un combat pour l'Arène Glace de la région. Il voulait prouver sa valeur, enfin, surtout la mienne. Le combat aurait lieu une semaine plus tard.
On s'était beaucoup entraîner jusqu'à ce jour. Aujourd'hui.
Ryu et moi attendions devant la porte d'entrée, gigantesque, qui semblait être faite d'une matière très proche de la glace.
- C'est bientôt à nous, Yuki ... Me fit-il. Tu est prêt ?
- Je n'ai jamais été aussi prêt qu'aujourd'hui !
- Bien ... Alors ... On y va ?
J'acquiesçai d'un hochement de tête. Les grandes portes de glace s'ouvrirent, et nous entrâmes.
FIN