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Fire up! de Don d'ARCEUS



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» Auteur : Don d'ARCEUS - Voir le profil
» Créé le 29/07/2011 à 10:21
» Dernière mise à jour le 29/07/2011 à 12:17

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Forcer les portes, les barrages
« Tout s'est bien passé ? m'enquis-je alors que Tanya pénétrait dans la salle.
– Comme sur des roulettes. Rien de tel qu'une bonne femelle en chaleur pour exciter une bande de mâles réservés, pas vrai ?
– Je te crois, je te crois… je soupire, un peu énervé par… par quoi, en fait ? Par sa manière de parler ? Par son ton insupportablement lourd de sous-entendus ?
– Et toi, de ton côté, ça donne quoi ? Tu arrives à ouvrir les cages ?
– Oui, rien ne m'a trop posé de problèmes jusqu'ici…
– Voici donc la fameuse IA qui contrôle tout ça ? se dit Tanya à elle-même, en contemplant l'écran devant moi. Tu as… engagé une conversation avec… un programme ?
– Il faut croire.
– Pourquoi les cages ne sont-elles pas encore ouvertes, si tu as répondu oui ? »

Je restai muet.

« Houhou tu m'entends ?
– Bien sûr que je t'entends !
– Alors pourquoi ne me réponds-tu pas ?
– Mon esprit est trop occupé à réfléchir pour mener une conversation correcte avec toi… »

Tanya soupira. Elle était froissée, ça se voyait. Mais j'avais quelque chose à faire avant de m'occuper d'elle. Je devais appuyer sur ce bouton de validation. Je soupirai à mon tour ; que risquai-je donc en validant ma réponse ? Était-ce le bon choix que je m'apprêtai à faire ou bien y en avait-il un autre meilleur ? J'étais en train de m'enfoncer dans les ennuis jusqu'au cou… Comment en étais-je arrivé là ?


« Et voilà, une autre belle journée qui se termine…
– Tu veux aller faire un tour ? m'avait interrogé Tanya.
– Pourquoi pas ? avais-je fait, après une brève hésitation.
– J'emporte mon argent avec moi ?
– Pour quoi faire ?
– Arrête de faire l'innocent, tu sais aussi bien que moi que tu ne peux t'empêcher d'acheter quelque chose qui t'intéresse un tant soit peu… Alors ? »

C'était vrai ; une sorte de fièvre acheteuse s'était emparée de moi depuis que Tanya avait décidé de faire fortune commune avec moi. J'avais longuement nié l'évidence. Jusqu'à ce jour, je n'y croyais pas encore beaucoup aussi m'étais-je réfugié dans un profond mutisme. Tanya avait saisi sa sacoche puis nous étions partis. Quelques boutiques étaient encore ouvertes, pourtant, j'avais fait tout mon possible pour les ignorer. Alors que nous étions passés devant une énième boutique, Tanya m'avait adressé la parole sur un ton absolument… inattendu. Elle semblait malheureuse au plus profond d'elle-même…

« Je… je t'ai vexé, pas vrai ? »

Je m'étais arrêté net en entendant ce ton qui ne lui ressemblait pas le moins du monde. Elle s'était alors postée devant moi, le regard plein de tristesse.

« Je… je suis désolée… je sais que je ne suis pas toujours agréable à vivre… peut-être même ne l'ai-je jamais été, dans le fond… je ne voulais pas te faire de peine… »

J'étais resté muet d'étonnement devant sa réplique inattendue. Elle m'avait alors tourné le dos et s'était mise à courir sur la pointe des pieds. Je l'avais secrètement poursuivie et j'étais tombé sur ces… bandits ou je ne sais trop quoi. Les quelques bribes de conversation que j'avais intercepté traitaient de la façon dont étaient retenus les Pokémon stockés par l'intermédiaire des ordinateurs dans les centres Pokémon. Dégoûté, j'en avais fait part à Tanya le lendemain matin. Elle s'était alors mis en tête de se documenter là-dessus et le peu qu'elle avait trouvé aurait découragé n'importe qui mais… mais elle, elle était repartie de plus belle dans ses recherches… et sa ténacité avait fini par payer. Elle s'était procuré toutes sortes de documents, en particulier des plans de l'immense bunker où étaient retenus bon nombre de Pokémon capturés en attendant d'être retirés par leurs dresseurs.

L'envie d'aventure avait fait le reste. Aucun obstacle n'avait stoppé notre progression. Les gardes du bunker ? Assommés. La porte du bunker ? Une fois le digicode piraté, c'est un jeu d'enfant de l'ouvrir – c'est fou les bijoux de technologie que l'on peut s'offrir avec de l'argent. Le personnel à l'intérieur du bunker ? Dupé à l'aide de simples blouses.



« Maintenant que j'y pense, c'était facile… presque trop facile… Y aurait-il un piège ? …Non, il se serait déjà déclenché… et puis, ils ont appelé la police, cela ne veut-il pas dire que question défense, ils s'en sortent beaucoup moins bien que côté surveillance ? … Mais je ne sais pas comment Tanya s'est procuré ces documents, au fait… Peut-être était-ce là le côté difficile de la chose ? »

« Clément ? Il faut faire vite, nous n'avons pas tout notre temps…
– Tu as raison… en même temps, agir dans la précipitation n'a jamais amené rien de bon.
– Agir dans la précipitation ? Tu plaisantes, là ? C'est pas comme si on n'avait pas réfléchi avant de venir ici ! »

Je restai silencieux. Elle avait raison. Alors pourquoi rechignais-je à appuyer sur cette maudite touche ?

« Alors, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? s'impatienta Tanya. Si tu veux, j'appuie pour toi…
– Non merci, ça ira… fis-je sur un ton des plus secs.
– Qu'est-ce qui t'empêche de les ouvrir, ces cages ?
– C'est juste que… enfin, je réfléchissais à… ce qu'on avait fait pour en arriver là… et je me suis rendu compte que je ne savais pas comment tu t'étais débrouillée pour avoir… les plans qui nous ont servi…
– Internet peut se révéler une aide précieuse pour qui sait s'en servir…
– Si tu le dis… »

Du coin de l'œil je vis Tanya se mordre la lèvre inférieure.

« Je… en fait, Internet ne m'a rien appris de plus que ce que je savais déjà… j'ai… j'ai graissé la patte de certaines personnes bien placées et… et j'ai obtenu tout ce que tu sais… »

Je restai de marbre, mais au fond de moi-même, j'étais soulagé ; j'avais imaginé bien pire.

« C'est tout ce que ça te fait ?
– Tu fais bien ce que tu veux de ton argent…
– De notre argent… rectifia durement Tanya.
– Oui, mais mon argent compte bien peu à côté du tien… en quantité, je veux dire…
– Bon, tu appuies sur ce bouton ou bien… ? »

Oh oui, c'était bien trop facile. Mais peut-être les films m'avaient-ils habitué à m'attendre à des choses… spectaculaires ? Enfin, qu'importe.

J'appuyai sur la touche de validation du clavier devant moi.