Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Aide-toi et le ciel t'aidera de Kydra



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Kydra - Voir le profil
» Créé le 27/07/2011 à 16:12
» Dernière mise à jour le 18/11/2012 à 18:34

» Mots-clés :   Aventure   Présence d'armes

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 3 : Protection
La colline des Granivol n'était plus très loin. Le plus dur du chemin était accompli, puisque nous nous éloignions du nid des humains. On apercevait déjà nettement le grand arbre au sommet du relief. Il faisait la fierté de tout le peuple Granivol. Je ne l'avais jamais vu de près. Rien que pour cela, aller chercher le Grand Gueriaigle m'enchantait. Brûlant-Agité et Coupe-Tout portaient alternativement le sac de nourriture. A quelques mètres de la frontière virtuelle du territoire des petits Pokémon plantes, l'un d'entre eux nous accosta :

...............- Bienvenue chez nous. Je vais vous conduire au sommet. Le Grand Gueriaigle ne devrait plus tarder : le coucher du soleil est proche.
...............- Merci à toi, répondis-je. Pourrions-nous savoir à qui nous avons affaire ?
...............- Je suis Léger-Cueilleur, directement au service de Blanc-Volant.

Je fis rapidement les présentations pendant que nous marchions. Le petit Granivol s'était posé sur mon épaule pour se faire porter. Etant donné sa petite taille, je ne dis rien mais je le trouvais tout de même sans gêne. J'étais un fier combattant, pas un vulgaire moyen de transport. Heureusement, il était souriant et nous indiquait le chemin le plus facile à emprunter.

Vu de près, l'arbre au sommet était vraiment impressionnant. Toute une myriade de Granivol, Floravol et Cotovol était perchée sur ses branches. Il s'en dégageait une odeur apaisante. En la sentant, un sentiment de bien-être me prit. Il me semblait que plus aucun souci n'avait d'importance. Les feuilles ondulaient avec le vent, selon un mouvement presque régulier, comme si une puissance invisible en régissait les actions. Du sol, on pouvait percevoir des bribes de conversations qui se tenaient au-dessus de nos têtes. Les sons se mélangeaient en route, on ne pouvait jamais suivre une phrase entière. Il fallait avouer que j'avais l'impression d'être submergé par la foule des Pokémon. Je me sentais tellement insignifiant à côté d'une telle masse. Je me risquais à regarder en direction du sommet. Il était si loin, le feuillage était si dense que je ne le vis pas. J'étais étonné de constater comme de petits Pokémon pouvaient, en groupe, se révéler écrasants. C'était au pied de cet arbre merveilleux et imposant qu'allait se poser le Grand.

Le soleil s'était à peine couché quand une ombre se dessina dans le ciel. Nous la vîmes décrire deux cercles au-dessus de notre position, puis elle plongea. Elégante auparavant, elle prit soudain la forme d'une énorme pierre qu'on aurait lâchée du haut d'une montagne. Elle se rapprochait du sol à une vitesse ahurissante, si bien que j'eus peur que le Grand ne parvînt pas à atterrir. Au dernier moment, ses ailes, jusque-là repliées s'écartèrent, le rendant immense. Autour de nous, les feuilles, les fleurs et les herbes tournoyaient, absorbées par le vent. Le Grand battit des ailes trois fois. Puis, gracieusement, ses serres touchèrent le sol. Son regard se posa d'abord sur le Granivol toujours sur mon épaule. Enfin, il nous regarda tous les six. Nous nous inclinâmes et attendîmes qu'il parlât.

...............- Ravi de vous rencontrer. Vous m'avez l'air bien brave. Je suis sûr que je serai en sécurité avec vous jusqu'à ce que nous arrivions.
...............- Nous ferons de notre mieux pour vous protéger.

Je marchais en tête, gardant un rythme rapide. Terreur-des-Hommes d'une part et Coupe-Tout d'autre part étaient placés aux côtés du Grand Gueriaigle. Ténèbres-Ailées surveillait d'en haut ; les deux autres restaient derrière. Quant à Léger-Cueilleur, il n'avait pas quitté mon épaule. D'un coup, il s'affola :

...............- Les humains !
...............- Quoi, les humains ? demandai-je.
...............- Ils arrivent. Ce parfum que vous sentez n'est secrété que quand ils sont proches.
...............- Comme ils viennent souvent, nous avons mis en place cette sorte d'alarme avec les autres.

Je n'avais pas remarqué tout de suite. Maintenant qu'il l'avait dit, je me rendis compte que l'odeur s'était transformée. La différence restait infime pour des Pokémon comme nous, qui n'étions pas habitués à ce lieu. Je jugeai intéressante l'idée de se servir de parfum comme moyen de communication. Par contre, la suite de son affirmation me plaisait beaucoup moins.

...............- Comment ça « ils viennent souvent » ? Je ne vois pas l'intérêt d'avoir fait venir le Grand loin de la forêt si ce n'est pas moins risqué. Avez-vous dit à Protectrice-Colérique que les humains venaient souvent par ici ?
...............- Non.
...............- Et pourquoi donc ?
...............- Elle n'a pas demandé.

Je poussais un long soupir de désespoir. Décidément, ce Granivol avait décidé de ne pas me plaire. N'avait-il vraiment rien dans la tête ou le faisait-il exprès ?

...............- Mais qu'est ce qui vous est passé par la tête ? Un peu de jugeote ne vous ferait pas de mal. La prochaine fois, vous oublierez peut-être de nous dire que vous avez invité le Maudit...
...............- Aucune importance, interrompit Gueriaigle, soucieux de conserver une bonne entente entre Pokémon. Je vous fais confiance. Il ne peut rien m'arriver en votre compagnie, n'est ce pas ?
...............- Bien sûr. Vous pouvez compter sur nous. Par où arrivent-ils ?
...............- Du Nord, répondit simplement Léger-Cueilleur, avec légèreté, comme si de rien n'était.
...............- Brûlant-Agité, prends le sac de nourriture et accompagne le Grand. Les autres, venez avec moi, nous allons faire diversion. Ténèbres-Ailées, rase la tête des humains jusqu'à ce qu'ils s'énervent. Quand tu les sens prêts, fais-nous signe. Nous descendrons la colline. Je parierai ma lame qu'ils nous poursuivront sans réfléchir. Quand nous serons hors de vue, Brûlant-Agité pourra reprendre le chemin vers la forêt.
...............- Compris, firent-ils tous en chœur.

Le plan fonctionna à merveille. Les humains, bien irrités, nous coururent après comme de bons petits Caninos. Ils utilisèrent leurs bâtons à capacités, mais leur difficulté à se déplacer en milieu boisé par rapport à nous les handicapait trop pour qu'ils puissent nous toucher. D'autant plus que nous étions cinq à zigzaguer de toutes parts. Ils n'étaient que trois et semblaient réellement désorientés. J'avais presque envie d'en rire. Je n'avais pas réfléchi au moyen de me débarrasser d'eux maintenant que nous étions loin de la colline. Heureusement, l'idée me vint assez vite. Je passai à côté de Terreur-des-Hommes. En quelques mots, je lui dis de prendre la tête de l'équipe le temps que je revinsse. Le plus important était de garder des distances suffisantes avec les humains. Ils devaient aussi toujours continuer à aller vers l'Est.

Je savais exactement où je me dirigeais. Aussi, je fus vite devant le trou percé directement dans la falaise. La roche semblait avoir été déchirée avec facilité à cet endroit. Je fis un maximum de bruit. Hurlant, criant, tapant, je faisais tout pour attirer son attention. Une tête sortit enfin de sa cachette. Elle était bordée d'une collerette constituée de longs poils rouges, terminant un long cou d'un noir ténébreux. Visiblement, je venais de la réveiller. La bouche s'ouvrit, laissant apparaître une rangée de dents terrifiantes. C'était une des têtes sans cervelle. La vraie, plus grande, plus menaçante, au regard bien moins vide sortit à son tour. Je reculai immédiatement de quelques pas. Enfin, les ailes se montrèrent, elles aussi énormes et noires. Il était seulement un peu plus grand que moi. On aurait pourtant dit qu'il faisait deux fois ma taille. Il posa ses puissantes pattes au bord du trou. Déployant ses ailes, Trioxhydre s'élança à ma poursuite. Son rugissement glaçait mon sang durant ma course effrénée.

Je courrais dans tous les sens, m'envolais à plusieurs reprises. Je peinais énormément à rester à une distance correcte de lui, malgré ma vitesse. Je parvins tout de même à retrouver mes compagnons et les humains. Les trois hommes restaient en ligne, une aubaine. Je passai entre eux. Surpris, ils s'arrêtèrent, s'apprêtant à m'abattre. Le temps qu'ils réagissent, je m'étais éloigné suffisamment pour être en sécurité. Ils furent balayés d'un coup par le grand Pokémon. La vraie tête attrapa le dos de l'humain central dont le dos se brisa en un craquement. Les deux autres volèrent sous les coups des bras. Nous étions sauvés des humains. Il nous restait un Trioxhydre sur les lames. Même si les hommes étaient ce que je détestais le plus, je commençais à regretter mon choix. A la faible lueur de la lune, légèrement au-dessus du sol, le dragon nous dévisageait. Ses trois têtes semblaient prêtes à nous découper à tout instant. Je tentai l'impossible.

...............- Calme-toi s'il te plaît. Je t'ai fait venir ici pour nous débarrasser de ces humains. C'est chose faite, tu peux t'en retourner en paix. Tu viens d'accomplir une bonne action, merci beaucoup.
...............- Tu es entré sur mon territoire, m'as réveillé pendant mon sommeil, m'as fait te poursuivre jusque là et maintenant, tu veux que je m'en aille... Hors de question ! Vous n'êtes que du gibier et j'ai une petite faim. Vous subirez mon courroux !

Il lança une de ses têtes dans ma direction. Je ne pensais pas qu'il avait voulu me toucher. C'était par pure provocation. En tout cas, il venait officiellement de mettre fin aux négociations. Mes compagnons se placèrent en ligne à mes côtés. Le combat était sur le point de s'engager. Ma seule consolation restait qu'il nous serait sans doute moins risqué de l'affronter lui que les humains, tout compte fait.

Cette fois, les tentatives de morsures furent réelles. Je sautai pour éviter la terrible attaque. J'espérais pouvoir frapper en profitant de son échec. Seulement, Trioxhydre n'avait rien d'un novice, il était même très redoutable. Il esquiva mes tentatives sans mal. Bien que nous l'attaquions sur plusieurs fronts, il parvenait, grâce à ses têtes multiples, à nous repousser. Notre stratégie était simple : nous étions cinq contre un. La fatigue était donc l'ennemi le plus dangereux pour le prédateur. Nous restions par groupes de trois, ce qui était suffisant pour couvrir toutes les possibilités d'approche. Les deux autres profitaient de leur éloignement temporaire pour reprendre des forces. La réelle difficulté résidait dans l'esquive des attaques aériennes, puisque seule Ténèbres-Ailées pouvait voler. D'autant plus que notre adversaire affectionnait particulièrement les attaques à distance, contrairement à nous. Il devait tout de même s'approcher pour espérer nous atteindre, ce qui nous laissait une relative marge de manœuvre.

Nous faisions tout pour éviter quelque temps de repos que ce soit au Trioxhydre. Je profitai, aux dépends de la récupération, de mes pauses pour effectuer des Danse-Lames. Cela me fatiguait beaucoup, car cette capacité demandait de la concentration. J'avais du mal à garder assez de souffle mais je pensais que le jeu en valait la chandelle. Au départ, chaque coup que je portais semblait n'affecter en rien mon adversaire. Grâce à mes trois danses, Trioxhydre grognait de rage à chaque attaque. J'obtenais même un mouvement de recul sur mes meilleures frappes. Coupe-Tout était agile et frappait fort, il retenait l'attention de Trioxhydre chaque fois qu'il prenait part au combat. Quand le Rattatac était sur le terrain, il était donc plus facile pour les autres d'attaquer. Seulement, cette focalisation lui faisait prendre plus de coups que nous. Il ne tarda pas à être hors combat. Terreur-des-Hommes le tira en arrière. Nos temps de pause allaient en être réduits. Heureusement, notre adversaire commençait lui aussi à fatiguer. Son attention était diminuée par son manque d'énergie. Il ne parvenait plus à rester en l'air en permanence et ainsi limiter son exposition.

Je profitai son apparente baisse de tonus pour tenter un coup ambitieux. Visant le ventre, je fonçai. Voyant que je chargeais à l'aveugle, Trioxhydre lança ses trois têtes sur moi. Ignorant les coups et la douleur, ne pensant plus qu'à donner le meilleur de moi-même sur cet ultime effort, je passai sous la pluie de terribles morsures. Ma lame atteignit son but, en pleine poitrine. Je lus la douleur dans le cri de mon adversaire. Je m'attendais à le voir tomber ; ce ne fut pas le cas. Il lui restait plus de réserves que je ne le croyais. En essayant de me retirer, je fus heurté de plein fouet par un Coud'Boule. Une douleur violente m'envahit quelques secondes. Ma respiration se coupa sous le choc. Je décollai du sol. Je sentis mon corps retomber lourdement sur l'herbe un peu plus loin. Du moins, il me semblait l'avoir senti. Aveuglé par la rage de vaincre et la concentration, je voulus me relever. Je me rendis compte que mon corps ne répondait pas. Il ne me restait qu'un esprit. Cette sensation fut de courte durée. J'eus l'impression de laisser s'échapper un râle mais ce fut peut être qu'une intention de mon corps. Ce fut ensuite le trou noir.