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Aide-toi et le ciel t'aidera de Kydra



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Informations

» Auteur : Kydra - Voir le profil
» Créé le 25/07/2011 à 11:16
» Dernière mise à jour le 18/11/2012 à 18:29

» Mots-clés :   Aventure   Présence d'armes

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Chapitre 2 : Prescience
Mes nouveaux compagnons prirent soin de moi. Ils apportèrent de nombreuses baies cueillies spécialement pour moi. Je les mangeai avec appétit avant de sombrer dans le sommeil. Je me couchai bien avant la tombée de la nuit, pourtant, je me levai à une heure tardive. En ouvrant les yeux, j'aperçus le soleil déjà haut dans le ciel dont la lumière perçait entre deux arbres. En me levant, je compris que le combat d'hier avait été une rude épreuve pour moi. Tous mes muscles étaient douloureux. Bouger ne serait-ce qu'une partie de mon corps représentait un effort sur-Pokémon. Je me mis debout quand même. Autour de moi, la forêt était plutôt calme. Je l'aimais beaucoup. Nous étions ici à l'abri des humains. Ils n'avaient encore jamais osé revendiquer ce territoire. J'espérais que cela durerait encore longtemps, même si leur guerre était en passe de tout anéantir. Quoiqu'il arrivât, si un jour ils voulaient entrer ici, ils devraient d'abord m'affronter moi et tous les Pokémon qui étaient ici.

Je partis à la recherche de mes amis, qui étaient maintenant mes nouveaux subordonnés. Je trouvai Ténèbres-Ailées perchée dans un arbre. Elle ramassait des baies pour nourrir notre groupe. Nous devions tous accomplir certaines tâches pour aider les Pokémon de cette forêt. Nous étions fiers de cette organisation, car les Pokémon d'une même espèce, d'un même habitat étaient souvent amenés à vivre ainsi, mais il était beaucoup plus rare que nous arrivions à nous entendre dans un groupe aussi hétérogène que le nôtre. Terreur-des-Hommes tissait des cordes afin que les équipes de combat ne bénéficiant pas de toiles aient la possibilité de retenir des humains ou des Pokémon. Obscur-Balafré, Brûlant-Agité et Coupe-Tout étaient tous les trois entrain de discuter. Ils ne se connaissaient pas encore très bien. Ils se découvraient donc mutuellement. Je ne pouvais être que favorable à une telle initiative, puisque plus nous étions proches, plus notre groupe était soudé et efficace. Je les priai de me rejoindre sous un grand arbre.

...............- J'aimerais que nous partions tous les six pour notre première mission. Il ne s'agit de rien de difficile. Le Grand Gueriaigle doit rendre visite aujourd'hui à Protectrice-Colérique. Il se posera à la tombée de la nuit en haut de la colline des Granivol. Ces derniers ont été prévenus, ils ne voient aucun inconvénient à nous prêter leur territoire, « si c'est pour aider les Pokémon » ont-ils dit. Nous allons monter accueillir le Grand et nous l'escorterons jusqu'ici. C'est surtout si les humains Le voient se poser que nous serons utiles. Dans ce cas, nous devrons les attirer loin de Lui. Il ne pourra pas rester longtemps, il ne faut pas qu'Il perde du temps sur le chemin en plus de ça.
...............- Quand partons-nous ? demanda Ténèbres-Ailées.
...............- Dès que vous êtes prêts. J'ai prévu de faire un petit détour par le nid des humains. Avouez que leur nourriture est plutôt bonne.
...............- C'est une excellente idée. Tu as parfaitement raison, ils préparent de bonnes choses. Ca nous changera des baies, ma foi ! ajouta Coupe-Tout.

Je reconnaissais bien là mes compagnons. Ténèbres-Ailées, toujours pressée, ne supportait pas de rester sans bouger. S'il fallait se déplacer, on pouvait toujours compter sur elle pour être la dernière à qui il resterait de la motivation pour avancer. Coupe-Tout était un fin gourmet. Ses dents ne lui servaient pas seulement à éliminer des pièges ou des humains, non ! Il s'en servait encore plus souvent pour manger. Heureusement qu'il se dépensait avec nous, sinon, il serait déjà aussi gros et gras qu'un Ronflex.

...............- Ah, une dernière chose... Terreur-des-Hommes, j'ai beaucoup apprécié notre combat d'hier. Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir dans un combat amical. Vous avez vraiment été d'excellents adversaires. J'espère que tu as mieux récupéré que moi, parce que je suis complètement cassé !
...............- Les baies que nous avons mangées ensemble hier m'ont bien aidé à récupérer, répondit-elle visiblement gênée par mon compliment. Nous étions trois contre toi et je sais que Pierre-Montagneuse a un avantage sur toi. C'est un exploit que tu as réalisé hier.

Elle me sourit mais je vis qu'elle souhaitait qu'on changeât de sujet. Il était vrai que je m'étais engagé sur un terrain glissant. Si elle avouait être en pleine forme, cela voudrait dire que je me plaignais à tort d'être fatigué. Au contraire, elle aurait pu se sentir honteuse de laisser transparaître sa fatigue devant son chef. Je réalisais que ma place n'allait pas faciliter mes relations avec mes compagnons. J'étais tout de même sûr qu'ils sauraient rester assez simples avec moi.

Quelques minutes plus tard, nous étions sur le départ. Terreur-des-Hommes avait tissé une espèce de sac qui nous servirait à porter la nourriture. Brûlant-Agité s'était gentiment proposé pour le porter. Nous quittâmes la forêt. Avancer sur les sentiers humains était bien trop risqué. Le seul problème était que ces derniers occupaient tous les lieux, à part la forêt. Avant la guerre, nous pouvions marcher à côté des routes ou même parfois sur les chemins. La plupart du temps, les humains ne prêtaient guère attention à nous. Si nous croisions un dresseur, il suffisait de partir vite, il avait du mal à nous remettre la patte dessus. Puis, nous avions une chance de nous enfuir grâce au combat, que nous pouvions encore gagner. En restant caché, la progression était presque sûre. Mais maintenant, tout était différent. Les humains étaient partout. Ils se cachaient eux aussi, évitant leurs propres routes, leurs propres constructions. En nous déplaçant, nous risquions donc de tomber à tout moment sur un humain. Ces derniers ne se contentaient plus simplement de nous arracher à notre liberté. Depuis que nous avions commencé à lutter, ils nous tuaient. Ils utilisaient des objets longs que nous appelions bâtons à capacités. Il en existait de différentes sortes, mais de tous, il sortait un grand bruit à chaque utilisation. A part quelques rares Pokémon, nous ne résistions même pas à un seul coup. Je ne connaissais aucune capacité capable de faire de tels dégâts. Les humains l'avaient inventée.

Malgré nos inquiétudes, marchant en colonne, nous parvînmes aux abords du nid humain. Nous nous postâmes à cinq cent mètres environ. Contrairement aux habitats des Pokémon, toujours accueillants et où il faisait bon vivre, ils vivaient dans d'immenses blocs. A mes yeux, ils étaient identiques. Comment faisaient ces êtres pour n'apporter aucune touche personnelle ? Je n'y étais allé qu'une seule fois sans y rester bien longtemps, au début de la guerre. A ce moment, il y avait souvent des grandes explosions là dedans. Elles créaient d'immenses nuages de poussière grise qui rendait cet endroit encore plus lugubre. J'étais rentré chez eux. On aurait dit des petites grottes. La seule différence résidait en l'intérieur qui était très brillant et percé de nombreux trous, eux-mêmes protégés par une espèce de Mur Lumière invisible. Depuis ce temps, les attaques s'étaient réduites, il n'y avait presque plus aucune explosion.

...............- Bon, alors, on s'y prend comment ? demanda Ténèbres-Ailées, alors que nous venions à peine de nous arrêter.
...............- Je fonce dans le nid avec toi et pendant que les humains nous poursuivent, vous piquez à manger dans leur réserve. On va pouvoir se défouler un peu s'ils sont trop collants !
...............- Reste tranquille, Obscur-Balafré, si on fait comme tu dis, on ne tiendra pas, même le temps d'aller jusqu'à leurs réserves de nourriture. Je sais que tu aimes courir et que tu es brave, mais il ne faut pas se jeter dans la gueule du Grahyéna. Comme il est déjà assez tard, c'est une heure où les humains mangent, il me semble. Ténèbres-Ailées va passer en hauteur et repérer ce qu'on pourrait prendre facilement. Ensuite, on se sépare, on prend chacun une cible. Bien évidemment, on se met d'accord au retour de Ténèbres-Ailées pour savoir qui va où. Ensuite, on décampe en vitesse. Il ne faut risquer aucun face à face dans leur nid. Ils sont trop nombreux et nous ne connaissons pas assez les lieux. On se retrouverait bien vite encerclés. Tu pars quand tu veux, Ténèbres-Ailées. Fais attention à toi.

Ténèbres-Ailées décolla sur le champ. Nous n'avions plus qu'à attendre son retour. Visiblement, Brûlant-Agité avait envie de dire quelque chose depuis un moment, puisqu'il rompit le silence dès que notre éclaireuse fut à quelques mètres.

...............- On m'a parlé d'un Pokémon maudit. Il paraît que quiconque l'approche ou même l'aperçoit est voué à une mort certaine. On raconte qu'il a l'apparence d'un Capumain mais qu'il est couleur sang. Un grand Capumain, rapide, aux pouvoirs étranges. Il est toujours en fuite parce que s'il restait trop longtemps au même endroit, on le pourchasserait. Mais il est malin. Il se cache, vole des baies dans les terriers, dans les nids puis disparaît aussi vite qu'il est apparu. Parfois, on croise son regard, de grands yeux sans expression qu'il ne peut fermer. Il ne nous reste plus qu'à attendre de s'endormir à jamais. Les humains auraient signé un pacte avec lui, pour que, à chaque Pokémon ensorcelé, on lui donne un trésor...

...............- Mais tu es fou, lança Coupe-Tout. Comment une telle chose pourrait-elle exister ? Tu veux juste nous faire peur...
...............- On raconte que c'est le fils de Darkrai, le Pokémon maudit, continua le Chimpenfeu comme s'il n'avait rien entendu. Que le Maudit veut aider les humains à nous réduire en esclavage pour nous voir souffrir. D'ailleurs, c'est pour cela que ce Capumain préfèrerait les Pokémon comme nous, qui nous battons. Comme notre chef Vaillant-Rescapé, qui est courageux. Ce sont ceux qui souffrent le plus de perdre leur liberté. En tout cas, ça me fiche la chair de Roucool. J'ai envie de continuer ma vie les yeux fermés. Au moins, je serais sûr de ne jamais pouvoir le voir !

...............- Cela suffit, tu vas saper le moral à tout le monde si tu continues... Qui t'as raconté de pareilles idioties ? demandais-je. Tu ne crois pas à toute cette histoire tout de même ?!
...............- Malin-Fureteur, hier soir. Il a aussi dit qu'il était possible qu'il soit dans notre forêt à l'heure qu'il est. D'après des observateurs, il est dans la région. Je ne sais pas si j'y crois, mais on n'est jamais trop prudent, je te le dis. Quand il m'a raconté, il avait l'air de savoir beaucoup de choses sur lui, je ne pense quand même pas qu'il allait inventer tout ça.

En tout cas, moi, je pensais bien qu'il avait inventé ces inepties, du début à la fin. Il était tellement naturel pour lui d'avoir des idées saugrenues. Quand il les racontait, il arrivait toujours à les rendre vraisemblables. Puis, il fallait bien dire que Brûlant-Agité était assez crédule. Je ne pensais pas que Malin-Fureteur avait choisi de le lui raconter par hasard. Si cette histoire avait été vraie, il aurait sans doute pris quelqu'un d'autre, à mon avis.

...............- Ne t'en fais pas... Ce n'est pas possible. Il n'y a que les humains qui soient capables de faire de telles horreurs. Jamais un Pokémon ne sera comme ce que tu le décris. Ma mère me racontait, quand j'étais petit qu'il existait des Pokémon qui naissent avec un pelage différent. Elle m'a toujours dit qu'ils ne sont pas des monstres. Ils sont comme nous tous à l'intérieur, il n'y a que l'enveloppe qui est différente. Je n'en ai jamais vu, mais il se peut que ce Capumain dont tu parles soit l'un d'eux. Cette histoire qu'on raconte, c'est parce qu'on ne le connaît pas. Il n'y a aucune raison d'avoir peur, je suis sûr que si on le rencontrait, vous verriez qu'il est comme tout le monde. En tout cas, sors-toi cette idée de la tête, Malin-Fureteur a voulu te faire peur, voilà tout.

Quel idiot ce Fouinar ! Il voulait semer la terreur dans mon groupe, je n'en avais aucun doute. Mais il pouvait toujours essayer. J'étais bien capable de rassurer mes amis. Même s'ils étaient influençables, j'étais convaincu que leur faire gober des inepties pareilles ne serait pas une mince affaire. Surtout maintenant que j'allais veiller au grain. Malin-Fureteur portait bien son nom, ça oui ! Il avait toujours de bonnes idées. Je n'en avais jamais d'aussi subtiles, c'était sûr, mais au moins, je n'étais pas faux, moi... J'allais presque m'énerver. Heureusement, nous n'eûmes pas le temps de poursuivre, Ténèbres Ailées revenait.

...............- Il n'y a pas beaucoup d'humains, ils partent tous avec la guerre, mais j'ai repéré quelques endroits où nous pourrons nous servir facilement. Je vais vous expliquer.


Cornèbre expliqua en détail les chemins que nous pouvions emprunter et les lieux exacts où nous trouverions la nourriture. Je donnai le signal et nous partîmes tous à travers le nid humain. La progression dans leur territoire était toujours mal aisée : leurs nids étaient très proches les uns des autres, il nous fallait donc faire attention à chaque pas. On pouvait croiser un humain n'importe quand.

Je suivais à la lettre les indications données par notre espion. Un nid avec un trou dans une des cloisons et des gravats, je devais tourner à gauche. Puis, un bloc de pierre en forme d'humain, c'était tout droit. Enfin, j'arrivais. On pouvait se glisser dans ce nid par une ouverture taillée précisément dans la pierre. Je poussai le Mur Lumière, transparent et entrouvert qui bouchait l'entrée et me glissai à l'intérieur. Je trouvai là de la nourriture qui dégageait une odeur merveilleuse. C'était rond, brun. Je le glissai sous ma lame pour le soulever. Il se cassa en deux bouts qui retombèrent à l'endroit où ils étaient posés quelques minutes auparavant. Les humains avaient des idées bizarres de faire de la nourriture qu'on ne pouvait pas transporter en un seul morceau. Comme c'était posé sur une chose également ronde, mais dure qui avait l'air plus solide, je remis les débris dessus comme je pus et emportai le tout. Quand je sortis du nid, il y avait un humain dans la rue. Il tenta de m'attraper tout en poussant de grands cris. Seulement, le temps que lui ou d'autres réagissent, j'étais déjà loin. Je ne m'attendais pas à un vol aussi facile.

Nous nous retrouvâmes tous les six à l'abri des regards. La cueillette avait été fructueuse. Aucun d'entre nous n'avait eu de réel problème avec les humains. Nous avions récupéré assez pour partager avec tout le monde. La nourriture fut chargée dans le grand sac confectionné par Terreur-des-Hommes. Il ne nous restait plus qu'à aller chercher le Grand Gueriaigle.