La légende des titans de Yasuka

« Ne perturbez pas l'harmonie qui règne entre le feu, la glace et la foudre, sous peine que ces titans n'anéantissent le monde »
Cette phrase était la dernière chose que les parents de Rita lui avaient laissé. C'étaient des chercheurs Pokémon très réputés, à parcourir le monde pour toujours en apprendre davantage, mais leur dernier voyage fut fatal. Le bateau sur lequel ils étaient montés, arrivé à proximité de l'Archipel Orange, s'était échoué après s'être fracassé contre une immense vague due à un raz-de-marée. La seule chose que la police pu ramener à leur fille était un morceau de papier sur lequel son père avait griffonné cette phrase…
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Un léger trait de lumière apparaissait de par les fentes des stores que Rita laissait volontairement entrouverts chaque soir à cause de sa peur de l'obscurité. Ils illuminaient la pièce et la jeune fille s'éveilla enfin.
_Aaaahhhh !!! 8h10 !!! Mais pourquoi il m'a pas réveillée !!!
Apparemment en retard elle bondit du lit, s'habilla rapidement d'un t-shirt blanc, un short en jean et de confortables chaussures de toiles noires, puis, accourut vers la porte avant de marquer une pause. En effet, il y avait un miroir et elle ne put s'empêcher de parfaire son physique ; Rita essayait toujours de lisser une mèche de cheveux rebelle, ce qui devenait aux yeux de ses amis un véritable toc. C'était une fille de 15 ans, assez commune, ni belle, ni laide. Ses cheveux étaient longs et noirs, ses yeux étaient d'un vert éteint et son visage paraissait fatigué. Elle était un peu enrobée autrefois, mais la mort de ses parents lui avait mis un coup que son corps n'a pas su oublier et qui s'est par la suite très amaigri, ce qui lui donne l'apparence d'un mannequin osseux. Son regard, lui, s'était endurci et avait perdu toute étincelle d'espoir, de joie et d'ambition. Mais malgré ce qu'il pouvait transparaitre elle n'était pas pour autant devenu renfermée et froide.
Elle sorti enfin de sa chambre pour ensuite traverser la cuisine comme une fusée avant de tomber nez à nez avec Norbert, son grand-père.
_Pourquoi tu ne m'as pas réveillée !!!!! hurla-t-elle d'un cri strident typique d'une adolescente.
_On est samedi, alors détend toi.
_Non ! On a une sortie de classe ce week-end ! Je te l'avais dit mais tu n'écoutes jamais. On prend le train pour aller à Parmanie et faire une visite du Parc Safari !!!
_Je le sais bien mais ton train ne pars qu'à 10h, de plus ce n'est pas un voyage obligatoire donc même si tu l'avais raté ça n'aurait pas été grave.
_Comment tu connais l'horaire ?
_Tu as laissé la feuille d'autorisation sur la table, c'est comme ça que j'ai pris note de ton voyage scolaire. Tu ne m'en avais pas parlé avant. Et tu n'as même pas lu le programme ?
_Eh bien… Je croyais juste que c'était un papier sans importance…
_Bon, voilà 100 pokédollars. Vu que tu as du temps devant toi vas faire quelques courses pour ton week end. Et fais attention à toi !
_Oui, ouiiii, salut !
Elle claqua la porte d'un geste brusque. Dehors l'air était chaud, les roucools chantaient et le soleil portait une jolie teinte rosée sur toutes les maisons. Doublonville était vraiment une ville agréable. Rita était fière d'y habiter et adorait l'idée de pouvoir s'y divertir entre tous les magasins qu'elle proposait. Ce qu'elle préférait c'était d'aller dans le centre commercial Pokemon et regarder pendant des heures tous les accessoires et divers objets destinés aux pokemon. Elle esquissa un sourire en repensant à la jolie pokeball décorée d'une plume gravée au sommet de la demi-sphère rouge qui la fait baver d'envie depuis plusieurs semaines déjà.
Mais l'heure n'était pas à la rêverie. Il fallait qu'elle s'achète de quoi survivre pendant ces deux jours et s'y attela sur le champ.

9h55. Le train était sur le quai. Rita discutait avec son amie Iris des pokemon qui pourraient se trouver au Parc Safari. Iris était un très belle fille à la silhouette élancée, d'une allure sportive, un visage pure, de grands yeux verts et de beaux cheveux roses bouclés mi-longs. Elle était du genre franc et toujours très enjouée avec un caractère très prononcé.
_Non mais Rita, tu imagines s'il y a des Dracaufeu ??? Je serai au paradis ! Ils sont vraiment magnifiques, je pourrai faire des photos sublimes !
_Il ne faut pas rêver quand même. A mon avis on y trouvera davantage de chenipan et magicarpe que de dracaufeu et compagnie…
_Tu as un don pour me casser ma joie…
_Bah c'est en étant pessimiste qu'on a de belles surprises. Si tu vises trop haut, tu risques de tomber très bas, répondit Rita très sereinement.
_Non mais franchem…
_RITAAAAAAAAA !!!
Norbert courrait vers elle le long du quai en agitant un papier.
_Rita ! J'ai eu peur que le train soit déjà parti !
_Qu'est-ce qu'il y a pépé ? Tu me fais honte devant toute la classe !
_Sois un peu plus reconnaissante ! Tu avais oublié ta permission de sortie !
_Oups….
_Tourne-toi, je la mets dans ton sac.
Lorsqu'il posa la feuille dans le sac Rita sentit comme un poids. Pas spécialement un poids à proprement parler mais comme un énorme stress qui viendrai tout à coup l'habiter. Son cœur se serrait, sa gorge se nouait, son estomac se contractait. Etait-ce la peur de quitter la région pour la première fois de sa vie ? Aller à Kanto loin de son grand-père l'inquiétait ? Elle n'aurait su y répondre. Elle avait le sentiment que quelque chose d'important allait se produire. Elle se tourna face à son grand-père et le prit dans ses bras.
_Pépé, j'ai peur…
_Ne t'inquiète pas ma chérie, tout ira bien. S'il y a le moindre problème je viendrai te chercher.
Les professeurs faisaient monter les élèves. Tous étaient déjà assis et installés confortablement pendant qu'Iris, un pied dans le train et l'autre sur le quai, attendait Rita qui décidément ne voulait plus lâcher son grand-père.
_Allez Rita, sois forte, vas-y !
_Tu vas me manquer pépé, je vais me sentir seule… Au revoir….
Rita avait enfin cessé son étreinte et montait dans le train sans se retourner. C'est alors que Norbert lui murmura ;
_Bientôt tu ne seras plus jamais seule.
Interloquée elle se retourna. La porte était en train de se refermer, elle voyait de moins en moins le corps de son grand-père et se tordait le cou pour continuer de le regarder.
_Qu'est-ce que tu as dit ???
Il ne répondit pas et resta debout, immobile à lui sourire jusqu'à ce que le train parte.
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Rita torturait nerveusement sa mèche de cheveux tout en ruminant les derniers mots que son grand-père lui avait prononcés. Elle n'en comprenait absolument pas la signification et se bornait à vouloir y coller un sens. « Je ne serais plus jamais seule… Mais qu'est-ce qu'il a voulu dire par ça ? Je ne vois vraiment pas… Raaah ce qu'il m'énerve quand il veut faire son mystérieux ce vieux bougre ! » Soudain elle fit un bond sur son siège ce qui fit sursauter Iris.
_Eh bien qu'est-ce qu'il t'arrive ? Demanda-t-elle les yeux écarquillés de peur.
_Et si mon grand-père a voulu dire par « tu ne seras plus seule » le fait que je vais bientôt retrouver mes parents ?
_Retrouver ? Mais ils ne sont pas portés disparus, ils sont juste mo…
Elle s'arrêta net dans sa phrase, venant de comprendre ce que Rita avait voulu dire.
_Rita ! Tu es vraiment stupide ! Si ton grand-père t'avait fait une prédiction de mort il ne serait pas resté à te dire au revoir en te souriant bêtement ! Tu es fatigué ! Alors il vaut mieux que tu dormes le temps d'arriver, il y a encore deux heures !! Répondit-elle d'un ton sec et énervé.
Rita ferma les yeux en s'imaginant survoler les montagnes depuis le dos d'un dracaufeu et s'endormit doucement…
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L'hôtel dans lequel ils allaient résider jusqu'au dimanche se situait tout juste en face de la gare de Parmanie et Rita était épatée par sa prestance. Sur la façade extérieure toute en pierre étaient sculptés un lievator et un dracolosse ornant l'immense porte d'entrée. L'intérieur était lumineux, des peintures de pokémon divers jonchaient les murs et l'immense mosaïque sur le carrelage du sol représentait un tauros en pleine action de triplattaque. Rita et Isis enjambèrent quatre à quatre les marches des escaliers pressées de voir leur chambre. Elles ne furent pas déçues du voyage ; sur tous les meubles en bois massif étaient gravés divers pokemon ainsi que des paroles de légendes, le long du mur il y avait une frise rouge avec des somptueux arcanins, les oreillers représentaient des électrodes et sur la tête de lit était sculpté un florizarre et plein attaque soleil. Rita resta un moment en admiration devant la finesse du travaille accomplit pour le florizarre.
_Bon Rita dépêche-toi de poser tes affaires ! On va visiter le parc dans 5 minutes ! Tu me rejoins en bas ?!
_Oui, je prends mon sandwich et j'arrive.
Assise sur le lit, elle ouvrit son sac, fourra la main dedans à la recherche de son gouter et tomba sur un objet dont elle n'avait pas connaissance… Elle le retira du sac. Rita resta bouche bée devant l'objet. C'était la pokéball qu'elle voulait tant.
Elle resta à l'admirer plusieurs minutes et comprit enfin les paroles de son grand-père. Elle allait enfin avoir un être cher qui la suivra toujours. Sa place n'était pas de rester sagement à l'école mais d'avancer libre pour accomplir le rêve de ses parents, pour résoudre toutes les questions même celles qu'aucun humain ne soulèvera. Elle se devait de résoudre les mystères de la légende des Titans, celle pour laquelle ses parents étaient morts. Pour elle, sa vie prenait enfin un sens.
Une lueur apparut dans ses yeux, plus déterminée que jamais.
_BON RITA ! Tu te bouges le cul oui ou merde ?
_Ouais ouais ! J'arrive….